Lettre « From Hell »
La lettre « From Hell »[1] ou lettre de Lusk[2] fut postée en par une personne s'accusant d'être le tueur en série Jack l'Éventreur.
Contenu
modifierOblitérée le , la lettre fut reçue le jour suivant par George Lusk[3],[4], président du Whitechapel Vigilance Committee (« Comité des vigiles de Whitechapel »), une organisation citoyenne qui participa aux efforts pour identifier le tueur en série qui sévissait dans le district londonien de Whitechapel.
Le texte de la lettre était[1] :
Texte original | Traduction en français approximatif[5]. |
Traduction en bon français |
---|---|---|
From hell signed |
De l'enfer signé |
De l'enfer signé |
Analyses
modifierDes centaines de lettres furent rédigées par des gens s'accusant d'être Jack l'Éventreur à l'époque où il sévissait. Selon des chercheurs, la lettre « From Hell » pourrait appartenir au petit nombre de celles écrites par le tueur en série[6]. Cependant, au contraire de la lettre « Dear Boss », de la carte postale « Saucy Jacky » et de leurs imitations, son auteur ne signa pas « Jack the Ripper ». Elle est d'un plus faible niveau littéraire que les deux premières, mais les chercheurs ignorent si ce fut délibéré, puisque son auteur a bien écrit le « k » dans le mot « knif[e] » et le « h » dans le mot « whil[e] », alors que ce sont des lettres muettes dans ces deux mots anglais[7]. Selon certaines analyses, l'auteur serait un Cockney[8]. À la différence des autres lettres reçues par Scotland Yard et d'autres institutions, celle-ci fut livrée avec une boîte dans laquelle se trouvait la moitié d'un rein humain conservé dans l'éthanol[3],[4]. Il provenait peut-être du corps de Catherine Eddowes, l'une des victimes présumées de Jack l'Éventreur, car son assassin lui avait en effet retiré un rein. À l'époque des meurtres de Whitechapel, les experts médicaux pensaient que la lettre faisait partie d'un canular forgé par des étudiants en médecine[7]. George Lusk pensait de même et ne mentionna aux autorités ni la lettre ni la moitié du rein avant d'y avoir été conduit sur l'insistance d'amis[9].
La lettre et la moitié de rein furent perdus, tout comme d'autres éléments du dossier des meurtres de Whitechapel[10]. Il n'en reste trace que par une photographie.
Dans la fiction
modifierLe titre de cette lettre a été repris par plusieurs œuvres de fiction :
- From Hell, une bande dessinée sur Jack l'Éventreur créée par Alan Moore et Eddie Campbell en 1991 ;
- From Hell, un film policier centré sur une enquête visant à capturer Jack l'Éventreur, adaptant la bande dessinée du même nom, réalisé par Albert et Allen Hughes et sorti en 2001 ;
- Jack the Ripper: Letters from Hell, un jeu vidéo pour appareils mobiles édité par la société Anuman Interactive en 2010[11].
Notes et références
modifier- (en) « Ripper Letters », sur Casebook, 1996-2013 (consulté le )
- (en) Sophie Grove, « New Jack the Ripper Exhibit in London », Newsweek, (lire en ligne)
- Evans et Rumbelow 2006, p. 170.
- Fido 1987, p. 78-80.
- Cette traduction tâche de rendre les erreurs du texte d'origine.
- Sugden 2002, p. 273.
- Sugden 2002, p. 273-276.
- Sugden 2002, p. 277.
- (en) John Douglas et Mark Olshaker, The Cases That Haunt Us, New York, Simon & Schuster, , 352 p. (ISBN 978-0-7432-1239-7), p. 54-55
- (en) « The Crimes », Metropolitan Police Service (consulté le )
- (en) Erin Bell, « Jack the Ripper: Letters from Hell Review », Gamezebo.com, (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Stewart P. Evans et Keith Skinner, Jack the Ripper : Letters from Hell, Stroud, Gloucestershire, Sutton Publishing, , 306 p. (ISBN 0-7509-2549-3)
- (en) Stewart P. Evans et Donald Rumbelow, Jack the Ripper : Scotland Yard Investigates, Stroud, Gloucestershire, Sutton Publishing, , 304 p. (ISBN 0-7509-4228-2)
- (en) Martin Fido, The Crimes, Detection and Death of Jack the Ripper, Londres, Weidenfeld and Nicolson, , 241 p. (ISBN 0-297-79136-2)
- (en) Philip Sugden, The Complete History of Jack the Ripper, Carroll & Graf Publishers, , 544 p. (ISBN 0-7867-0276-1)