Les Linguistes atterrées
Les Linguistes atterrées[a] est un collectif de linguistes formé en . D'abord auteurs d'un ouvrage collectif intitulé Le français va très bien, merci publié dans la collection « Tracts » (no 49) de Gallimard, le collectif se structure aussi en une association nommée Tract des linguistes.
Fondation |
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Pays |
Membres |
200 |
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Site web |
Le collectif publie par la suite des tribunes dans la presse et participe à des débats dans les médias et espaces publics.
Membres fondateurs
modifierLe nom du collectif est une référence au collectif des économistes atterrés[15] ; il est explicité sur la 4e de couverture du Tract comme faisant référence au fait d'être « proprement atterrées par l'ampleur de la diffusion d'idées fausses sur la langue française »[16]. Ses membres fondateurs, signataires du tract, sont :
- Anne Abeillé,
- Julie Auger (d),
- Christophe Benzitoun (d),
- Heather Burnett (d),
- Maria Candea,
- Françoise Gadet,
- Médéric Gasquet-Cyrus (d),
- Antoine Gautier (d),
- Arnaud Hoedt (d),
- Jean-Marie Klinkenberg,
- Michel Launey (d),
- Julie Neveux (d),
- Rachel Panckhurst (d),
- Jérôme Piron (d),
- RF Monté de Linguisticae,
- Corinne Rossari (d),
- Gilles Siouffi (d),
- Dan Van Raemdonck (d),
- Laélia Véron.
Association Tract des linguistes
modifierL'association Tract des linguistes (TDL) est déclarée le à la préfecture de police de Paris et a son siège social au Laboratoire de linguistique formelle (LLF), une unité mixte de recherche du CNRS et de l'Université Paris-Cité, au 8 rue Albert-Einstein dans le 13e arrondissement[17],[18]. Elle affiche comme objet notamment d'« organiser des rencontres et débats grand public autour des recherches en sciences du langage et d'organiser des formations aux médias et à la vulgarisation scientifique à destination des spécialistes ou futures spécialistes en sciences du langage » et de « prévoir un espace de publication ou de promotion pour les travaux de diffusion en sciences du langage »[19].
Publications
modifierLe français va très bien, merci
modifierFormat |
Œuvre scientifique (en) |
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Langue | |
Auteur |
Les linguistes atterrées |
Sujets | |
Date de parution | |
Publié dans | |
Nombre de pages |
64 |
ISBN 13 |
978-2-07-303669-8 |
Site web |
Comme l'indique un nota bene concluant l'introduction, la rédaction du tract est effectuée en respectant les rectifications orthographiques de , l'accord de proximité et l'invariabilité du participe passé des verbes conjugués avec avoir.
Sommaire
modifierAprès une introduction intitulée « Décrire ou prescrire », le tract entend dénoncer dix idées reçues :
- Le français n’est plus « la langue de Molière »
- Le français n’appartient pas à la France
- Le français n’est pas « envahi » par l’anglais
- Le français n’est pas règlementé par l’Académie française
- Le français n’a pas une orthographe parfaite
- L’écriture numérique n’@bime pas le français
- Le français parlé n’est pas déficient
- Le français n’est pas « massacré » par les jeunes, les provinciaux, les pauvres ou les Belges
- Le français n’est pas en « péril » face à l’extension du féminin
- Linguiste, c’est un métier
Réception
modifierÀ la parution du tract Le français va très bien, merci, Jean Pruvost répond par une tribune intitulée Le français ne va pas si bien, hélas publiée dans Le Figaro[20]. En , l'association Avenir de la langue française publie sur son site web trois réponses au tract[21]. En , Lionel Meney publie La sociolinguistique entre science et idéologie : une réponse aux Linguistes atterrées[22].
Tribunes
modifier- « Pourquoi il est urgent de mettre à jour notre orthographe », Le Monde, (lire en ligne)[23].
- « Le dictionnaire de l'Académie française, une institution en crise derrière une façade fissurée », Libération, (lire en ligne)[24].
- « Incohérent et hétéroclite, le dictionnaire de l'Académie française n'a rien d'atemporel », La Croix, (lire en ligne).
Notes et références
modifierNotes
modifier- Dans sa notice de collectivité[1], la Bibliothèque nationale de France (BnF) retient comme graphie du nom « Les Linguistes atterrées », et rejette la forme « Les Linguistes atterrés ». Dans la presse, on trouve aussi le nom écrit en graphie inclusive, avec des points médians (« Les Linguistes atterré·e·s »[2],[3],[4] ou « Les Linguistes atterré·es »[5]), avec des parenthèses (« Les linguistes atterré(e)s »[6],[7]), avec des points (« Les Linguistes atterré.e.s »[8],[9],[10] ou « Les Linguistes atterré.es »[11],[12]) ou avec des traits d'union (« Les Linguistes atterré-e-s »[13],[14]). Sur la couverture du tract, le « e » indiquant le genre grammatical féminin de « atterrées » n'est séparé du reste du mot par aucun signe typographique, mais est composé dans une couleur plus claire.
Références
modifier- « Les Linguistes atterrées (Paris) », notice de collectivité no FRBNF18094309, Catalogue général, sur catalogue.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France, , mise à jour le .
- Frédérique Roussel, « Avec les «linguistes atterré·e·s», un français bien vivant », Libération, (lire en ligne).
- Gurvan Le Guellec, « Faut-il sauver le français ? », L'Obs, no 3074, , p. 14 (lire en ligne) et Xavier de La Porte, « Réformer l'ortografe », L'Obs, no 3074, , p. 21 (lire en ligne).
- Nolwenn Le Blevennec, « La révolution numérique nous a-t-elle rendu plus bête ? 5 raisons de ne pas désespérer d'internet », Le Nouvel Obs, (lire en ligne).
- Jean-Louis Bordeleau, « Sous les hauts cris des puristes, entendez-vous battre le cœur de la langue française? », Le Devoir, .
- « “Le seul moyen d'abîmer une langue, c'est de ne pas la parler”, affirment deux linguistes », L'invité de 8 h 20 : le grand entretien, sur radiofrance.fr, France Inter, .
- Steve Bergeron (La Tribune), « Quand l'inquiétude est saine », Le Quotidien, (lire en ligne).
- Nicolas Haddad, « Selon un groupe de linguistes, le Français se porte très bien ! », Y a pas deux matins pareils, sur Ohdio, ICI Radio-Canada Première, .
- « La langue en perpétuelle évolution, avec Laélia Véron », Des idées pour un monde nouveau, sur radiofrance.fr, France Inter, .
- Lise Bourgeois (La Tribune de Genève), « L'orthographe simplifiée n'appauvrit pas le français : le coup de gueule de linguistes contre les rengaines des puristes », Le Soir, .
- Clara Cini, « « Le français va très bien, merci » : un manifeste à rebours des idées reçues », Le Monde, .
- « Logement : une crise historique, vraiment ? - Les linguistes attérré.es - Le rendez-vous de la médiatrice », Le 7/9.30, sur radiofrance.fr, France Inter, .
- Virginie Giroud, « Anglicismes, langage jeunes, écriture SMS: «Non, le français n'est pas massacré» », Le Nouvelliste, .
- Aliénor Vinçotte, « Les Français déplorent la baisse du niveau d'orthographe », Le Figaro, .
- Rosier 2023
- « Le français va très bien, merci », sur Tracts Gallimard, (consulté le ).
- Annonce no 1876 du , Journal officiel Associations, no 17, .
- « Établissement Tract des linguistes - TDL à Paris », L'Annuaire des entreprises, sur data.gouv.fr.
- « Statuts de l'Association « Tract des Linguistes » », sur Tract des linguistes, (consulté le ).
- Jean Pruvost, « Le français ne va pas si bien, hélas », Le Figaro, (lire en ligne ).
- Yves Montenay, Jean-Louis Chédin et Ludger Staubach, « 3 réponses aux “Linguistes atterrés” », sur avenir-langue-francaise.org, Avenir de la langue française, .
- Lionel Meney, La sociolinguistique entre science et idéologie : une réponse aux Linguistes atterrées, Limoges, Lambert-Lucas, coll. « Linguistique et sociolinguistique », 128 p. (ISBN 978-2-35935-445-4, présentation en ligne).
- Cet article est publié en libre accès sur le blog de l'association.
- Cet article est publié en libre accès sur le blog de l'association.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Laurence Rosier, « Une ultime tentative pour sortir de l'impasse puriste ? : À propos du tract des linguistes atterrées « Le français va très bien, merci » », La Revue nouvelle, no 8, , p. 49–55 (DOI 10.3917/rn.236.0049, lire en ligne ).
Liens externes
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- Site officiel
- [audio] « Les linguistes atterrées : repenser les débats sur le français », Tracts, le podcast, France Culture, .
- [vidéo] « Le collectif des linguistes atterrées publie l'essai « le français va très bien, merci » », Forum, Radio télévision suisse, .