Les Branquignols
Les Branquignols sont une troupe de comédiens créée par Robert Dhéry et Colette Brosset et active depuis les années 1940, jusqu'aux années 1970. Cette dénomination provient d'un néologisme semi-argotique combinant le terme « branque » signifiant insensé et le terme « guignol » désignant un personnage amusant voire ridicule.
La plupart des membres de la troupe sont à la fois comédiens, musiciens et chansonniers : on y compte notamment Louis de Funès, Jean Lefebvre, Jean Carmet, Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Micheline Dax, Christian Duvaleix, Pierre Olaf, Jacques Legras, Robert Rollis, Roger Caccia, Pierre Tornade, Annette Poivre, Mario David, etc.
Certains des spectacles des Branquignols sont adaptés au cinéma, dans des films souvent réalisés par Robert Dhéry.
La troupe et ses caractéristiques
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Robert Dhéry, (fondateur et metteur en scène)
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Colette Brosset, (fondatrice)
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Gérard Calvi, (signe la musique)
Historique
modifierUne partie des membres des Branquignols font connaissance dès 1941 au Conservatoire d'Art dramatique de la rue de Madrid où s'est inscrit Robert Dhéry.
Pour son premier spectacle donné en 1948, la troupe se compose de :
- Robert Dhéry, fondateur ;
- Colette Brosset, son épouse ;
- Gérard Calvi, pour la musique, qu'il a connu au Conservatoire de Paris ;
- Rosine Luguet, dont il a remarqué le numéro de funambule donné au Gala des artistes ;
- Pierrette Rossi, fille de Tino Rossi ;
- Francis Blanche ;
- Jean Carmet ;
- Christian Duvaleix ;
- Micheline Dax ;
- Jacques Ary ;
- Roger Saget ;
- Robert Destain ;
- Jacques Emmanuel ;
- Willy Lockwood jouant de la contrebasse.
Durant les années suivantes, rejoindront également la troupe : Jacques Legras, Roger Caccia, Guy Piérauld, Mario David, Pierre Olaf, Jean Richard, Michel Serrault et sa femme Juanita Saint-Peyron.
La générale se tient le au Théâtre La Bruyère, dirigé par Georges Herbert. Elle remporte un grand succès critique et populaire, assurant celui des représentations suivantes, soit plus de mille. Au fil des années ce succès engendre trois nouveaux spectacles : Dugudu (1951)[1], Les Belles Bacchantes et Jupon vole. En 1955, après sept années de succès parisien, la troupe connaît la réussite pendant deux ans en Angleterre, où le spectacle réunissant ses meilleurs sketches, est intitulé La Plume de ma tante. La comédie musicale rencontre un nouveau succès aux États-Unis à Broadway durant trois ans consécutif, époque où Jean Lefebvre rejoint la troupe[2]. En 1959, ce spectacle remporte le trophée spécial de la meilleure comédie musicale, Special Tony Award. En 1965, il est adapté pour le public français est est représenté à Paris avec succès au Théâtre des Variétés.
Un succès populaire
modifierLeurs spectacles connaissent un certain parfum de scandale car ils comportent systématiquement de jolies filles dévêtues, ce qui est osé pour l'époque. Le caractère souvent abstrait voire absurde qualifié de « Nonsense » britannique, devient particulièrement apprécié dans l'immédiate après-guerre. La musique enjouée signée par Gérard Calvi joue un rôle significatif dans les spectacles, offrant la matière à de nombreux gags.
Initialement la troupe est intitulée « Les Gaufrettes »; lors de la préparation de leur revue, le père de Colette Brosset, surnommé « Bouboute », dit à son gendre : « Ne vous en faites pas. Ca ira ! Vous allez tous jouer comme des branquignols ! » Ce terme plut aussitôt à Robert Dhéry et Colette Brosset, lesquels décidèrent de rebaptiser le nom de leur troupe[2]. Le nom de la troupe reprend donc à son compte le vocable « branquignols », qui désigne à la fois des personnes excentriques (des « branques » en bordelais, des guignols), se mettant dans des situations tragi-comiques ou se plaisant à les provoquer mais aussi certains individus qui n'inspirent pas confiance, soit par manque de sérieux, soit par manque d'intelligence.
La plupart de leurs pièces connaissent de très multiples représentations, notamment la célèbre Ah ! les Belles Bacchantes qui est jouée 883 fois puis reprise au cinéma.
En 1972, désireux de faire connaître les Branquignols aux jeunes générations, Robert Dhéry décide de monter une nouvelle revue au théâtre, un peu différente de celle de 1948, avec quelques nouveaux sketches[2].
Pour le réveillon du , Antenne 2 diffuse à partir de 20 h 30 le spectacle Les Branquignols filmé par François Chatel dans le même théâtre où la troupe fit ses débuts, en 1948, toujours sur une musique de Gérard Calvi, avec Pierre Olaf, Micheline Dax, Jacques Legras, Maurice Ducasse, Colette Brosset, Sophie Destaing, Pierre Tornade, Christian Duvaleix et Isabelle Duby, et des chansons de Francis Blanche et André Frédérique[3]
En 1977, une équipe de jeunes comédiens est engagée pour renforcer l'équipe des « anciens » : Gérard Loussine, Nathalie Bleynie, Anne Villiers, Sophie Destaing, Isabelle Duby et Pierre Chosson[4]. Ils jouent Le petit-fils du Cheik au Théâtre des Bouffes-Parisiens.
Postérité
modifierLes Branquignols sont évoqués dans le 454e des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans Je me souviens.
Théâtre
modifier- 1946 : Hôtel des neiges, première pièce réunissant la future troupe des Branquignols au Théâtre Agnès Capri. Pièce de Robert Boissy, mise en scène par Robert Dhéry, avec Agnès Capri, Colette Brosset, Christian Duvaleix, Pierre Destailles, Renaud-Marie et Claire Gérard.
- 1948 : Les Branquignols, premier spectacle au Théâtre La Bruyère : textes de Francis Blanche, musique de Gérard Calvi, avec Annette Poivre, Rosine Luguet, Pierrette Rossi, Micheline Dax, Raymond Bussières, Christian Duvaleix, Jean Carmet, Robert Dhéry et Colette Brosset .
- 1951 : Du-Gu-Du[5], nouveau spectacle au Théâtre La Bruyère, texte d'André Frédérique, musique de Gérard Calvi, Michel Serrault et Jean Richard et Annie Girardot rejoignent la troupe.
- 1952 : Bouboute et Sélection de Robert Dhéry, mise en scène Robert Dhéry, avec Robert Dhéry, Colette Brosset, Roger Saget, Albert Rémy, Pierre Mondy, Gérard Calvi, Louis de Funès, Théâtre Vernet.
- 1954 : Ah ! les Belles Bacchantes, spectacle des Branquignols, Théâtre Daunou.
- 1957 : Pommes à l'anglaise de Robert Dhéry, Colette Brosset, musique Gérard Calvi, Théâtre de Paris.
- 1965 : La Plume de ma tante de Robert Dhéry, Colette Brosset, musique Gérard Calvi, Théâtre des Variétés.
- 1971 : Vos gueules, les mouettes ! de et mise en scène Robert Dhéry, lyrics Françoise Dorin, musique Gérard Calvi, théâtre des Variétés.
- 1973 : Les Branquignols, musique Gérard Calvi, mise en scène Robert Dhéry, Théâtre La Bruyère. Cette version a été partiellement filmée en vidéo K7.
Cinéma
modifier- 1949 : Branquignol, de Robert Dhéry. Ce premier film est d'emblée un succès avec 2 191 018 entrées.
- 1954 : Ah ! les belles bacchantes, de Jean Loubignac. On y retrouve l'essentiel de la troupe et quelques-uns de leurs numéros les plus célèbres. Le film réussira à attirer 2 629 305 personnes dans les salles.
- 1961 : La Belle Américaine, comédie de Robert Dhéry. Un ouvrier (Robert Dhéry) achète une magnifique voiture américaine. Ce film fut un gros succès et finira à la septième place du box-office français de l'année avec 3 500 866 entrées.
- 1964 : Allez France !, comédie de Robert Dhéry. La veille de son mariage et à l'insu de sa fiancée, Henri assiste au match de rugby Angleterre-France à Twickenham. Ce film remporta un certain succès, avec 2 612 535 entrées, terminant quatorzième du box office en 1964.
- 1965 : La Communale, film de Jean L'Hôte d'après son roman, avec Robert Dhéry, Yves Robert, Colette Brosset, Jacques Legras, Didier Haudepin, Jacques Dufilho, René-Louis Lafforgue, Tsilla Chelton, Pierre Palau, Fernand Ledoux…
- 1967 : Le Petit Baigneur, de Robert Dhéry. Ce film réunissait les acteurs habituels des Branquignols (Robert Rollis, Robert Dhéry, Colette Brosset et Jacques Legras) avec la nouvelle vedette du box-office français et membre des Branquignols Louis de Funès, ainsi qu'un de ses habituels complices, Michel Galabru. Le film est un triomphe et termine quatrième du box-office français de 1968 avec 5 542 796 entrées.
- 1974 : Vos gueules, les mouettes !, de Robert Dhéry. Le film fut un demi-succès, ne réunissant que 1 045 135 spectateurs.
Notes et références
modifier- Paris-Presse - L'Intransigeant 23 janvier 1951, p.4 : "Branquignol va devenir Dugudu"
- Télé 7 Jours n°815 du 27 décembre 1975, pages 64 et 65, article de Marlyse Lowenbach : « Après Paris, les Branquignols firent rire Londres et New-York ».
- Télé 7 Jours n°815 du 27 décembre 1975, page 82, Spécial réveillon".
- Télé 7 Jours, no 928 du 11 mars 1978, page 121.
- Dugudu sur data.bnf.fr
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Robert Dhéry et Caroline Alexander, Ma vie de Branquignol, Paris, Calmann-Lévy, , 257 p. (ISBN 2-7021-0258-1, lire en ligne).
- Sébastien Layerle (dir.) et Raphaëlle Moine (dir.), Voyez comme on chante ! Films musicaux et cinéphilies populaires en France (1945-1958), Presses Sorbonne Nouvelle, coll. « Théorème » (no 20), , 148 p. (ISBN 9782878546439).
Liens externes
modifier- [vidéo] « Qui étaient les Branquignols ? — Archive INA », sur YouTube