Legião Urbana
Legião Urbana est un groupe brésilien de rock, originaire de Brasilia, actif entre 1982 et 1996[1]. Ils comptent 16 albums, totalisant plus de 20 millions de disques vendus[2]. Il est le troisième groupe musical quant au nombre de CD vendus dans le catalogue mondial d'EMI, avec une moyenne de 250 000 exemplaires par an[3].
Pays d'origine | Brésil |
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Genre musical | Post-punk, punk rock, jangle pop, rock alternatif, folk rock, new wave |
Années actives | 1982–1996 |
Labels | EMI |
Anciens membres |
Renato Russo Dado Villa-Lobos Marcelo Bonfá Renato Rocha Eduardo Paraná Paulo Paulista Ico Ouro Preto |
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La fin du groupe est causée par le décès de son leader et chanteur Renato Russo (pt), le . Le groupe est l'un des détenteurs de records de ventes de disques au Brésil, avec deux albums certifiés disques de diamant[4].
Histoire
modifierLe groupe est formé à partir de la dissolution du groupe prédécesseur de Renato Russo, Aborto Elétrico, en , à Brasilia, au Brésil. À la fin des années 1970, jusqu'au milieu des années 1980, la ville de Brasilia connait l'apogée d'une période de grande effervescence culturelle. La scène rock était le résultat de la propagation chez les jeunes des idéaux révolutionnaires généralisés par les étudiantes de l'Université de Brasilia (UNB), mais aussi d'une forte présence d'étrangers dans la ville, la plupart d'entre eux composé d'enfants de représentants internationaux des ambassades et consulats de la capitale fédérale du Brésil. Ces adolescents apportaient avec eux des albums et des attitudes caractéristiques du mouvement punk qui éclatait à cette époque là en Europe et aux États-Unis. Selon le chercheur et journaliste Olimpio Cruz Neto, environ 300 groupes de rock existaient à Brasilia dans le milieu de la décennie 1980[5]. C'est dans ce contexte que Renato Russo rejoint avec les membres Marcelo Bonfá (batterie), Dado Villa Lobos (petit-neveu du compositeur brésilien classique Heitor Villa-Lobos, guitare) et Renato Rocha (basse), et forme un groupe de rock fortement influencé par le son et les messages des groupes comme Sex Pistols, Ramones, Buzzcocks, Joy Division, Gang of Four, mais à la fois inséré dans la réalité socio-économique et culturelle du Brésil, qui vivait à cette époque là une période d'exception marquée par une dictature militaire[6].
En 1983, le groupe est embauché par le label EMI, et après une série de concerts, enregistre son premier album entre octobre et , dans un studio d'enregistrement à Rio de Janeiro. L'album sort le . Beaucoup de ses morceaux seraient devenus des standards de la musique brésilienne. L'album se vend à 100 000 exemplaires dans le premier mois. Après 25 ans, l'album se vend à plus de 500 000 exemplaires[7].
En 14 ans d'activité, le groupe aurait réalisé une grande popularité au Brésil, et est devenu l'un des plus grands phénomènes de la musique populaire en Amérique latine[8]. Rapidement, l'acceptation du groupe est interprétée comme une sorte de messianisme, compte tenu l'extrême dévouement de ses fans[9]. Les concerts du groupe durent plus de deux heures, et sont souvent comparées à des services religieux, où les paroles des chansons écrites surtout pour Renato, possédant un ton confessionnal et mélancolique, étaient chantées en chœur par un public fidèle[10]. Cependant, le , le chanteur Renato Russo, qui se disait homosexuel, décède de complications causées par le virus du SIDA[11]. La popularité de ses compositions fait de lui une grande idole de toute une génération, laissant un héritage durable dans la scène rock brésilienne[12].
Postérité
modifierAu fil des années, de nombreux hommages et concerts ont lieu dans la reconnaissance de la mémoire du groupe, souvent comparée à un culte[13]. Groupes de rock hommage[14], festivals de rock dédiés uniquement au groupe[15], livres[16], et même une pièce théâtrale[17], célèbrent l'ensemble de l'œuvre du groupe.
En 2005, la chaîne de télévision musicale brésilienne Multishow organise un concert hommage où de nombreux artistes brésiliens interprètent les chansons du groupe. Plus tard, le concert est publié en formats CD et DVD[18]. Dans l'édition du festival Rock in Rio 2011, un concert hommage de divers artistes a été présenté sur la scène principale, avec la participation des membres du groupe qui ont été assistés par l'orchestre symphonique du Brésil[19]. Un autre concert hommage est organisé par la chaîne de télévision MTV Brésil, en 2012, également avec la participation des membres de la bande et de nombreux invités célébrés, y compris Andy Gill membre du groupe anglais Gang of Four, l'une des plus grandes influences sonores de la Legião Urbana[20].
Deux films brésiliens sont produits en référence directe au groupe : Somos tão jovens (Nous sommes si jeunes), réalisé par Antonio Carlos da Fontoura, avec un scénario de Mark Bernstein, dépeint l'adolescence de Renato Russo et le début de son intérêt pour la musique, s'adressant à la création et à l'extinction de son premier groupe Aborto Elétrico et le début de la Legião Urbana. Distribué par Fox Film Brésil, il ouvre dans les salles le [21]. Le sort le film Faroeste Caboclo, une adaptation d'une chanson éponyme et très populaire du groupe, qui raconte au fil de neuf minutes une longue tragédie typique des centres urbains brésiliens. Il est réalisé par René Sampaio, avec un scénario de Victor Atherino et Mark Bernstein, après les paroles originales de la chanson composé par Renato Russo[22].
Membres
modifierDiscographie
modifierAlbums studio
modifier- 1985 : Legião Urbana
- 1986 : Dois
- 1987 : Que País É Este 1978/1987
- 1989 : As Quatro Estações
- 1991 : V
- 1993 : O Descobrimento do Brasil
- 1996 : A Tempestade
Albums posthumes
modifier- 1997 : Uma Outra Estação
Albums live
modifier- 1999 : Acústico MTV - Legião Urbana
- 2001 : Como É que Se Diz Eu Te Amo
- 2004 : As Quatro Estações ao Vivo
- 2006 : Renato Russo - Uma Celebração
- 2009 : Legião Urbana e Paralamas Juntos
Compilations
modifierNotes et références
modifier- (pt-BR) « Do próprio bolso. 1982 - 2012: 30 anos de Legião Urbana » (consulté le ).
- (pt-BR) « Legião Urbana. Gravadora SomLivre ».
- (pt-BR) « Legião Urbana », sur KissFM.
- (pt-BR) « Legião Urbana (asp) », sur ABPD, web.archive.org (consulté le ).
- (pt-BR) « Correio Brasiliense: Os anos 1980 fizeram Brasília ser conhecida como a capital do rock », sur correiobraziliense.com.br, web.archive.org, (consulté le ).
- (pt-BR) « Música, Ditadura, Rock Brasília e Movimento Punk », sur Rock up, archive.ph (consulté le ).
- (pt-BR) « Legião Urbana: História da Banda », archive.ph (consulté le ).
- (pt-BR) « Estadão: Filho de Renato Russo assume legado da já lendária banda Legião Urbana », archive.ph (consulté le ).
- (pt-BR) « História da Banda », sur Musicblog, archive.ph (consulté le ).
- (pt-BR) « Como se diz faturar - O culto ao Legião Urbana é reforçado pelo CD ao vivo Como É que Se Diz Eu Te Amo », sur Revista Veja, archive.ph (consulté le ).
- (pt-BR) « O rebelde se vai - Com a morte de Renato Russo, o rock brasileiro perde um ídolo muito talentoso e sofrido », sur Revista Veja, web.archive.org (consulté le ).
- (pt-BR) « Renato Russo deixou um enorme legado e um posto quase inatingível », archive.ph (consulté le ).
- (pt-BR) « Correio Brasiliense:Morto há 17 anos, fãs prestam homenagem a Renato Russo em rede social ».
- (pt-BR) « Tributo à Legião Urbana », sur Globo G1, archive.ph, (consulté le ).
- (pt-BR) « Festival em homenagem ao Legião Urbana será realizado em São Paulo » (consulté le ).
- (pt-BR) « Livro reúne 20 contos inspirados em canções da Legião Urbana », sur O Globo cultura, web.archive.org (consulté le ).
- (pt-BR) « Ator que vive Renato Russo no teatro diz que contrarregra da peça viu alma do cantor », sur R7 Entretenimento, web.archive.org (consulté le ).
- (pt-BR) « Renato Russo: Uma celebração », web.archive.org (consulté le ).
- (pt-BR) « Show-tributo ao Legião Urbana tem coro de milhares e choro », sur O Globo G1 (consulté le ).
- (pt-BR) « Cheio de falhas, tributo à Legião Urbana é salvo por devoção dos fãs », sur Globo G1 (consulté le ).
- (pt-BR) « Filme "Somos Tão Jovens" faz licenças poéticas sobre Renato Russo », sur Folha de São Paulo (consulté le ).
- (pt-BR) « Com as estreias de ´Somos Tão Jovens´ e ´Faroeste Caboclo´ em maio, o culto à memória do lendário Legião Urbana segue firme », sur Catolenews (consulté le ).
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la musique :