Le jour se lève (film)

film de Marcel Carné, sorti en 1939

Le jour se lève est un film français réalisé par Marcel Carné, sorti en 1939.

Le jour se lève
Description de l'image Le Jour se lève 1939 poster A.jpg.
Réalisation Marcel Carné
Scénario Jacques Viot
Musique Maurice Jaubert
Acteurs principaux
Sociétés de production Productions Sigma
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 93 minutes
Sortie 1939

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Ce film appartient au réalisme poétique. Une caractéristique originale du film est sa structure, un long retour en arrière (flash-back), procédé alors peu utilisé - et ceci deux ans avant la sortie de Citizen Kane. Le décor de la chambre, construit par Alexandre Trauner, comporte les quatre côtés de la chambre (et non trois comme il était de coutume) pour autoriser des plans circulaires et souligner l'enfermement.

Synopsis

modifier

François vient d'assassiner Valentin. Au comble du désespoir, il s'est barricadé dans son appartement. Alors que la police l'assiège, il se repasse en pensée (flash-back) les événements qui l'ont conduit au crime.

Fiche technique

modifier

Distribution

modifier

Non crédités :

Production

modifier

Sortie et accueil

modifier
 
François (Jean Gabin) avec le pistolet utilisé dans le crime.

Le Jour se lève sort dans les salles françaises le et connaît un accueil critique assez tiède, voire hostile en raison de la « vision politique du film qui montre un certain effondrement social de la classe ouvrière »[2],[3], qui conduit le gouvernement d'Édouard Daladier à interdire le film en , trois mois après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, puis par le gouvernement de Vichy sous l'Occupation, avant de sortir à nouveau en 1942 avec quelques séquences coupées[4] (un plan de quelques secondes avec Arletty nue sous la douche et des policiers malmenés par la foule)[5]. Il a également écopé d'une interdiction aux moins de 16 ans en raison de son côté « démoralisant »[6]. Les séquences coupées seront réintégrées lors de la ressortie du film en version restaurée en 2014[7],[8],[9]. Il est considéré par la suite comme l'un des plus grands classiques du cinéma français[10].

En 1947, le film a failli être considéré comme perdu lorsque RKO Radio Pictures a réalisé un remake américain sous le titre La Longue Nuit avec Henry Fonda reprenant le rôle de Jean Gabin[11]. La société a acquis les droits de distribution du film français et a cherché à racheter et à détruire toutes les copies du film qu'elle pouvait obtenir[11]. On a un temps craint qu'ils aient du succès et que le film soit perdu, mais des copies réapparaîtront dans les années 1950 et s'inscrit ensuite aux côtés des Enfants du paradis comme l'une des plus belles réalisations de la collaboration de Carné et Prévert[11],[12], tandis que la Longue Nuit sera à la fois un échec critique[13] et commercial[14],.

Alexandre Arnoux des Nouvelles Littéraires salue la réalisation de Carné, qui la qualifie d'« excellente, souvent admirable », tout en parlant de la prestation de Gabin, qui selon lui, « a trouvé dans ce film un des rôles qui peuvent le mieux lui convenir exactement, un peu trop exactement ajusté à sa nature et à ses moyens, ce qui lui enlève de l’imprévu » et la narration du film, « cette façon d’attaquer l’histoire par l’épilogue [...] et de revenir en arrière, de traduire en somme le monologue intérieur du barricadé qui revit sa vie, cette manière de jouer avec le temps et de mêler le siège des policiers à l’évocation des mobiles du crime, tout cela a de la puissance et du ragoût », avant de conclure qu'on ne peut guère s'intéresser aux « acteurs de ce drame », car demeurés « lointains, étrangers » selon le critique[6].

Les résultats au box-office de l'époque n'étant pas connus[15], seuls les chiffres des ressorties en salles (6 097 entrées au Gaité-Clichy de Paris, où il est diffusé à partir du [16] et 8 906 entrées en France, notamment avec la reprise en salles restaurée de 2014[17] et 35 321 $ aux États-Unis pour la reprise en salles également en 2014[18]) demeurent référencés.

Autour du film

modifier
  • Une voie de Boulogne-Billancourt a été nommée avenue Le-Jour-se-lève, en hommage au lieu où le film a été tourné.
  • Ce film a connu une nouvelle version, sous le titre The Long Night d'Anatole Litvak, sortie en 1947, avec Henry Fonda reprenant le rôle de Jean Gabin et Barbara Bel Geddes reprenant celui de Jacqueline Laurent.
  • Une scène fut supprimée par la censure : celle d'Arletty (Clara) nue à la fin de sa douche. Le montage originel ne sera pas rétabli à sa re-sortie après-guerre - une version remasterisée et rétablissant le montage est sortie en DVD en 2014.

Distinctions

modifier

Références

modifier
  1. « Le Jour se lève : Visas et Classification », sur cnc.fr (consulté le ).
  2. Daniel Chocron, Jacques Prévert: Les mots à la bouche, Editions du Jasmin, (ISBN 978-2-35284-139-5)
  3. « Épisode 3/4 : "Le Jour se lève", film noir et flash-back », sur radiofrance.fr, (consulté le ).
  4. « Le Jour se lève de Marcel Carné : critique DVD », sur lheuredelasortie.com,
  5. Claire Fortier-Durand, « Quand une scène censurée du film Le Jour se lève a refait surface 75 ans plus tard », sur premiere.fr, (consulté le ).
  6. a et b « Fiche du film Le Jour se lève (1939) », sur marcel-carne.com (consulté le ).
  7. Olivier Père, « Le Jour se lève de Marcel Carné », sur arte.tv, (consulté le ).
  8. « L'édition Blu-ray du Jour se lève », sur marcelcarne.com (consulté le ).
  9. Emmanuel Voisin, « Le Jour se lève - Test BLU-RAY - StudioCanal », sur dvdclassik.com, (consulté le ).
  10. François-Olivier Lefèvre, « Le Jour se lève de Marcel Carné (1939) - Analyse et critique du film », sur dvdclassik.com, (consulté le ).
  11. a b et c Coco Hames, « Cahiers du Coco: Le Jour Se Leve » [archive du ], nashvillescene.com, (consulté le )
  12. International Dictionary of Films and Filmmakers: 1: Films; ed. by Nicholas Thomas; 2nd ed. (Chicago, London: St James Press, 1990.) p. 447.
  13. « Movie of the Week: The Long Night », Life,‎ , p. 139 (lire en ligne, consulté le )
  14. Richard Jewell & Vernon Harbin, The RKO Story. New Rochelle, New York: Arlington House, 1982. p. 221
  15. Élodie Bardinet, « Le Quai des Brumes/Le Jour se lève : Les belles réussites du trio Marcel Carné/Jacques Prévert/Jean Gabin », sur premiere.fr, (consulté le )
  16. http://archives-box-office.eklablog.com/gaite-clichy-1944-1945-a215482085
  17. « Le Jour se lève : box-office européen », sur lumiere.obs.coe.int (consulté le )
  18. (en) « Le Jour se lève (1939) », sur Box Office Mojo (consulté le ).

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier