Hôtel Mondial
L'ancien hôtel Mondial, aussi appelé Mondial hôtel, aujourd'hui une résidence privée, est un ancien hôtel de Vichy, dans le département de l'Allier. L'immeuble en béton de style Art déco est édifié en 1928[1],[Note 1] à l'angle de la rue de Paris (au no 39) et de la rue Dubessay. Une partie du bâtiment est inscrite aux monuments historiques.
Ancien hôtel Mondial
Destination initiale |
Hôtel |
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Destination actuelle |
Résidence privée |
Architecte |
Gilbert Brière |
Matériau |
béton |
Construction |
1928 |
Hauteur |
7 étages |
Propriétaire |
Copropriété privée |
Patrimonialité |
Commune | |
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Adresse |
39 rue de Paris |
Gare |
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Coordonnées |
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Description
modifierD'une hauteur de sept étages, il comporte des pilastres d'angle dont la base est festonnée, des avant-corps cannelées sur les côtés avec une alternance de travées nues et de travées à balcons[2]. Le vestibule d'entrée est décoré de panneaux peints représentant des paysages tropicaux avec perroquets[2].
Situé entre la gare et le centre-ville, il était le seul hôtel de grande hauteur non situé dans le quartier thermal.
Histoire
modifierÀ l'angle de la rue de Paris et de la rue Dubessay, se trouvait l'hôtel de l'Espérance, construit en 1870[3]. Après plusieurs changements de propriétaires, il est racheté en 1925 par un couple, les Méchin-Busset, déjà propriétaires de l'hôtel du Louvre, situé en centre-ville[3]. Ils décident de le détruire pour reconstruire un hôtel plus haut-de-gamme (il sera classé 2A) et de lui donner un nouveau nom : hôtel Mondial[3]. Ce nouvel hôtel est l'œuvre de l'architecte vichyssois Gilbert Brière[1],[4],[Note 2] et est construit par l'entreprise Chaumeny, entreprise locale du bâtiment qui construira plusieurs bâtiments à Vichy dont le marché couvert et la poste[5],[1],[Note 3].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement et ses administrations s'installent à Vichy et les principaux hôtels sont réquisitionnés. Le ministère de l'Agriculture et du Ravitaillement s'installe alors au Mondial[6],[7] avec plusieurs de ses services[Note 4]. Le ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement Jacques Le Roy Ladurie et le secrétaire d'État à l'Agriculture Max Bonnafous y ont leur bureau[7].
Le Service des sociétés secrètes, une sorte de police politique du régime en charge entre autres de la lutte contre la franc-maçonnerie, occupant initialement la villa Jurietti, au 11 rue Hubert-Colombier, s'y installera aussi plus tardivement[8],[9]. La revue Documents maçonniques y est alors éditée[7]. Peu avant la chute du régime, à l'été 1944, le service brûlera ses archives dans la chaudière de l'hôtel[9]. Après la libération de la ville, l'hôtel devient l'un des PC des FFI et servira aux interrogatoires lors de l'« épuration »[10].
Après guerre, il est racheté par René Poulossier, le propriétaire de l'hôtel du Beaujolais, qui le revend en appartements en 1959[3]. Le rez-de-chaussée abritera à partir de 1960 une armurerie, « Aux Armes de Saint-Étienne ». En 2019, il était occupé par une agence immobilière[3].
Depuis un arrêté du , les façades, les toitures, le vestibule d'entrée et la cage d'ascenseur sont inscrits au titre des Monuments historiques[2].
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à l'architecture :
Notes et références
modifierNotes
modifier- La base Mérimée du ministère de la Culture donne 1930 comme année de construction de l'immeuble. Mais les sources locales donnent 1928 et le guide touristique Gros de cette année-là indique l'hôtel comme existant.
- Gilbert Brière (1882-1961) fut également l'architecte du pavillon d'Auvergne de l'exposition universelle de 1937 à Paris et, après guerre, de la préfecture de Moulins. Il était le gendre d'Antoine Percilly, architecte renommé de Vichy. Le cabinet Percilly-Brière sera un des principaux cabinets d'architecture de la station thermale pendant un siècle, entre 1880 et 1980, au travers de quatre générations : Jean Barrody, Antoine Percilly, Gilbert Brière et son fils Jean Brière.
- Eugène Chaumény (1886-1960), né dans la Creuse, avait commencé à travailler à Vichy comme stucateur avant de fonder son entreprise dans le bâtiment au tout début des années 1920. Outre l'hôtel Mondial, son entreprise construira avant guerre l'hôtel Russie & Méditerranée, l'hôtel France-Pasteur, le Petit casino, le marché couvert, la poste et la piscine du Sporting. Elle fusionnera dans les années 1960 avec l'entreprise Bourachot sous le nom de SNBA, société active jusqu'au milieu des années 1970.
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Les services du secrétariat à l'Agriculture installés au Mondial sont :
- la direction de la Production agricole ;
- la direction des Eaux et Forêts et du Génie rural ;
- la caisse nationale du Crédit agricole ;
- la mission de restauration paysanne.
Références
modifier- Alain Carteret, « Entreprises »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Notice no PA00093408, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Gérard Decluzet, « La rue de Paris », Revue de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Vichy, no hors-série, , p. 74-75.
- « 100 ans d’architecture : La Préfecture - Moulins 1946 - 1950 Gilbert BRIERE, Architecte », sur musee-batiment.planet-allier.com, Musée du Bâtiment de Moulins.
- « 2017 : Sortie-découverte – Vichy, la ville, son histoire, son patrimoine et les réalisations de deux creusois », sur lesmaconsdelacreuse.fr, Les Maçons de la Creuse, (consulté le ).
- Délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés, Guide périodique de l'administration française, Paris, Éditions Droit social, , 317 p., p. 51-55.
- Pierre Broustine, Claude Delbergé, Jean Gouat et Léon Maupertuis, Vichy réquisitionné : Utilisation de ses capacités d'hébergement, Vichy, Musée de Vichy, , 130 p., p. 66.
- Georges Rougeron, Le Département de l'Allier sous l'État français : 1940-1944, Préfecture de l'Allier, , 498 p. (lire en ligne), p. 251.
- Dominique Rossignol, Histoire de la propagande en France de 1940 à 1944 : L'utopie Pétain, Paris, PUF, coll. « Politiques d'aujourd'hui », , 360 p. (lire en ligne).
- Jean Débordes, À Vichy : la vie de tous les jours sous Pétain, Éditions du Signe, , 322 p. (lire en ligne).