Lazarine de Manosque
Lazarine de Manosque née le à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) et morte le à Marseille est une poétesse et félibresse écrivant en langue d'oc.
Biographie
modifierLazarine Nègre, fille de Lazare Nègre et de Marianne Bonety, nait le 25 juin 1848[1], dans une famille pauvre et illettrée qui s'exprime en provençal. Le père défend les idées républicaines [2]. Elle est mariée à l'âge de quinze ans avec Eugène Pourcin qui se trouve être le grand-oncle de Jean Giono[3]. Cet homme la rend très malheureuse et elle divorce en . Elle commence une nouvelle vie à l’âge de 38 ans. Elle rejoint sa sœur Rosalie Nègre à Marseille. Les deux femmes s’installent pour tenir une boutique de gibiers et volailles au marché des Capucins à Marseille. Elle assiste aux prêches du père Xavier de Fourvière à l’église Saint Laurent, ce qui l'encourage à valoriser sa langue provençale.
Lazarine qui écrit des poèmes sous le pseudonyme de Lazarino de Manosco prend part aux réunions du Félibrige[4],[5]. Elle correspond avec Frédéric Mistral, ainsi qu'avec Paul Arène, avec qui elle devient amie. Elle apporte son soutien aux jeunes écrivains qu’elle reçoit chez elle. En , Mistral lui décerne le diplôme de Felibresso manteneiris [6].
Ses écrits ont une tonalité politique, ils témoignent de son engagement républicain. Elle publie de façon régulière dans le journal La Sartan[3].
Lazarine et Rosalie habitent au 136 boulevard Boisson à Marseille, c'est actuellement le n°144, dit Villa Magali.
Lazarine meurt à Marseille le .
En , Rosalie sa sœur fait éditer Li Remembranço, un florilège de poèmes et de récits parus en revue, ainsi que ses lettres[3]. En 1904, Paul Ruat publie ses écrits[3]
Œuvres
modifier- (oc-provenc) Lazarine de Manosque et préface d'Elzéard Rougier, Li Remembranço, Marseille, Ruat, 1903. réédité par l’association manosquine de recherches historiques et naturelles. (Lire en ligne[7]).
Postérité
modifier- Au n°144 boulevard Boisson à Marseille 4e, la Villa Magali ou « le cabanon de Mireille ». A l’arrière de cette maison où elle a vécu, se trouve un médaillon sur lequel est inscrit "O Magali ma tant aimée" [8].
- Rue Lazarine Nègre, à Manosque.
Notes et références
modifier- « Acte de naissance, Manosque 1848. [archive] », sur www.archives04.fr (consulté le )
- Frédéric 1986, p. 6.
- Sylvan Chabaud, « Lazarino de Manosco : une écriture féminine multiforme à la fin du xixe siècle », Revue des langues romanes, vol. 1, no 2, , p. 259–282 (ISSN 0223-3711, DOI 10.4000/rlr.4435, lire en ligne [archive], consulté le )
- Lettre à Frédéric Mistral [archive]
- La Revue félibréenne Tome premier ; p. 75, p. 117 [archive]
- Frédéric 1986, p. 45.
- Le trésor de la langue d'Oc [archive]
- La Provence insolite : Lazarine de Manosque à écouter sur Francebleu.fr [archive]
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Claire Frédéric, Lazarine de Manosque : Une femme émancipée au XIXe siècle, Salagon, Les Alpes de lumière, , 57 p. (ISBN 2-906162-01-9).
- "Dictionnaire des Marseillaises" Écrit par l'association Les Femmes de la Ville aux éditions Gaussen.
- Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours, p.197.
- Sylvan Chabaud, « Lazarino de Manosco : une écriture féminine multiforme à la fin du xixe siècle », Revue des langues romanes [En ligne], Tome CXXV n°2 | 2021, URL : http://journals.openedition.org/rlr/4435 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rlr.4435
Liens externes
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- Lazarino de Manosco (page en occitan) [archive]
- Biographie de Lazarino de Manosco [archive], sur Vidas [archive], le dictionnaire biographique des acteurs de la renaissance occitane (XIXe – XXe siècles)