Lauro De Bosis
Lauro Adolfo De Bosis (né à Rome le et mort en mer Tyrrhénienne le ) est un poète italien, aviateur, et anti-fasciste italien.
Biographie
modifierLauro de Bosis né à Rome en 1901 est le fils de Lillian Vernon, d'origine américaine et d'Adolfo, un poète italien, rédacteur en chef de la revue, Convito[1]. Leur maison était une sorte de salon intellectuel. Son père traduit Shelley et Lauro traduit des tragédies d'Eschyle et Sophocle. À l'université, il étudie la chimie[2].
Action anti-fasciste
modifierLauro De Bosis s'oppose à Mussolini après l'assassinat en 1924 du politicien anti-fasciste Giacomo Matteotti[3].
En 1928, il remporte une médaille d'argent aux Jeux olympiques d'Amsterdam dans la spécialité « Littérature » pour son drame Icaro, une allégorie anti-fasciste à travers le récit du mythe grec. La même année, il rencontre l'actrice Ruth Draper avec laquelle il entretient une relation jusqu'à sa mort[1].
Lauro De Bosis fait des aller-retour entre l'Italie et les États-Unis, où il enseigne la littérature italienne à l'université Harvard. Au cours de l'été 1930, De Bosis fonde Alleanza Nazionale per la Libertà (it) une association clandestine anti-fasciste, projetant de larguer des tracts anti-fascistes au-dessus de Rome[4]. L'été suivant, De Bosis prend des leçons de pilotage.
Le , les réservoirs remplis de carburant, De Bosis décolle de Marseille sur un petit Klemm L 25, en direction de l'Italie. Il arrive à Rome et tourne pendant une demi-heure au-dessus du centre-ville, à une heure de grande affluence, larguant des milliers de tracts antifascistes pendant que Mussolini siège Piazza Navona et disparaît avant l'arrivée de l'armée de l'air italienne. Le petit monoplan en bois se dirige vers la Corse et disparaît à jamais[5]. L'avion a disparu en mer à cause probablement d'un manque de carburant[1].
Poète prometteur, Lauro De Bosis a édité un volume de poésie italiennes pour Oxford University Press[6],[7]. Ses textes sont conservés à la Houghton Library de l'université Harvard[1].
Postérité
modifierFond Lauro De Bosis
modifierEn 1938, l'actrice Ruth Draper crée un fonds de dotation Lauro De Bosis afin de financer une série de conférences sur la culture italienne, l'histoire et la société à l'université Harvard. En 1973, le fonds est abondé par Fiat et la Giovanni Agnelli Fondation[8],[9]. La fondation alloue des bourses postdoctorales et organise des Colloques sur la culture italienne[1].
Les Ides de Mars
modifierThornton Wilder lui dédie son roman Les Ides de Mars (1948) faisant un parallèle entre Lauro De Bosis et de Catulle[1].
Références
modifier- (it) Magda Vigilante, « Adolfo Lauro De Bosis », sur treccani.it, .
- (en) Farrell, Joseph. "Icarus as Anti-Fascist Myth: The Case of Lauro de Bosis", Italica, vol. 69, No. 2 (été 1992), p. 198-209, American Association of Teachers of Italian
- DiMartino, Marc Alan. "Icarus", The American, 4 juin 2010
- "The Actress and the Poet", the Ruth Draper Momologues
- (en) Mitgang, Herbert. "A Need to Testify", New York Times, 29 mai 1984
- (en) Peter Edgerly Firchow, W.H. Auden : Contexts for Poetry, University of Delaware Press, , 274 p. (ISBN 978-0-87413-766-8, lire en ligne), p. 97
- (en) Iris Origo, A Need to Testify, Turtle Point Press, , 86, 109 (ISBN 978-1-885586-51-3, lire en ligne)
- Myron P. Gilmore, « ITALIAN LECTURESHIP, letter », The Harvard Crimson, (lire en ligne, consulté le )
- « Harvard Fills Post In Italian Studies After Long Vacancy », The Harvard Crimson, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
modifier- (en) Diggins, John P. Mussolini et le Fascisme. Le point de vue de l'Amérique. Princeton: Princeton, 1972, 430.
- De Bosis, Lauro L'Histoire de Ma Mort. Traduction en anglais par Ruth Draper. Oxford University Press, 1933