Lascia ch'io pianga
Lascia ch’io pianga, intitulé à l'origine Lascia la spina, cogli la rosa, est une aria pour soprano écrite en italien par le compositeur Georg Friedrich Haendel.
Historique
modifierLa mélodie provient de l'opéra de Haendel Almira, datant de 1705. Il s'agit d'une sarabande dans l'acte III[1]. Haendel a ensuite utilisé cette mélodie pour l'aria Lascia la spina, cogli la rosa (« Laisse l'épine, cueille la rose ») entonnée par la personnification du Plaisir (Piacere) dans la deuxième partie de son oratorio Il trionfo del Tempo e del Disinganno (« Le Triomphe du Temps et de la Désillusion »), datant de 1707 (qui devint plus tard Il trionfo del Tempo e della Verità).
Quatre ans plus tard, en 1711, Haendel utilise à nouveau cet air dans son opéra Rinaldo (Renaud) : il devient alors l'aria Lascia ch'io pianga (Laissez-moi pleurer) dans l'acte II. Il est chanté par le personnage d'Almirena, un rôle pour soprano, assuré par Isabella Girardeau lors de la première représentation à Londres.
L'association de l'aria à Rinaldo témoigne du succès de l’œuvre.
Paroles
modifier- Texte et paroles de la version originale de l’œuvre (1707) :
Lascia la spina, cogli la rosa; |
Laisse l'épine, cueille la rose ; |
- Le livret de Rinaldo (1711), écrit par Giacomo Rossi, comporte de nouvelles paroles :
Lascia ch'io pianga |
Laisse-moi pleurer |
Giove in Argo (Jupiter à Argos), un pasticcio composé par Haendel en 1739, comporte également une version de Lascia la spina, cependant elle est chantée sur une mélodie différente.
Musique
modifierL'aria est en fa majeur, cependant dans la première édition publiée par Walsh, l'orchestration n'est pas spécifiée. Chrysander, ayant édité l'œuvre de Haendel, déclare avoir travaillé à partir de la partition du compositeur. Son édition fait figurer deux violons et un violoncelle, il est difficile de déterminer si Chrysander a rajouté des instruments à cordes ou s'ils se trouvaient dans la partition à laquelle il fait référence.
Les éditions modernes semblent basées sur la version de Chrysander comme le montre le placement différent des syllabes sur le mélisme entre sa version et la première édition de Walsh.
Le morceau dure un peu moins de cinq minutes. Il a été enregistré par de nombreux artistes.
Au cinéma
modifierL'aria est interprété ou utilisé comme bande originale dans de nombreux films :
- Dernier Amour de Benoît Jacquot, interprété par Capucine Daumas
- Farinelli de Gérard Corbiau[2]
- Lust och fägring stor de Bo Widerberg[3]
- L. I. E. de Michael Cuesta
- L'Antéchrist[4] et Nymphomaniac[5], tous deux réalisés par Lars von Trier
- Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael[6]
- Le Chêne de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux[citation nécessaire]
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lascia ch'io pianga » (voir la liste des auteurs).
- Dean and Knapp, p. 176–78.
- Bruce Haynes, The End of Early Music, US, Oxford University Press, , 284 p. (ISBN 978-0-19-518987-2 et 0-19-518987-6, lire en ligne), p. 25.
- Lærerinden – Musikstycken (in Swedish).
- Antichrist Pressbook (PDF).
- Richard Brody, Music riuned by movies, « The New Yorker », 14 mars 2014.
- Michel Condé, Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael, « Les Grignoux - Cinéma & Culture au cœur de la ville », 2016.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Winton Dean et J. Merrill Knapp, Handel's Operas : 1704–1726, Oxford, Oxford University Press, (1re éd. 1987), 771 p. (ISBN 978-0-19-816441-8)
Liens externes
modifier- « Lascia ch'io pianga (Rinaldo, act 2) » (partition libre de droits), sur le site de l'IMSLP.
- [vidéo] « Lascia ch'io pianga avec partition », sur YouTube, Sandrine Piau avec l'Akademie für Alte Musik Berlin, dirigé par Bernhard Forck (de)