Aphur Yongden
Aphur Yongden aussi appelé Albert Arthur Yongden et Lama Yongden ou de son nom dharmique tibétain : སྙིངརྗེ་རྒྱ་མཚོ, Wylie : snying-rje rgya mtsho, THL : Nyingje Gyatso ( au Sikkim[1] – à Digne-les-Bains) était un lama du Sikkim, de parents tibétains. Il a été reconnu comme étant un tulkou[2].
Naissance |
Mando, Sikkim (Inde) |
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Décès |
(à 55 ans) Digne-les-Bains (France) |
Nationalité | Indien |
École/tradition | Bouddhisme tibétain |
Maîtres | Lachen Gomchen Rinpoché |
Biographie
modifierIl accompagna Alexandra David-Néel à partir de 1914, et elle en fera en 1929 son fils adoptif[3].
Ils se retirent dans la caverne d'un ermitage à 3 900 mètres d'altitude, au Nord du Sikkim, auprès du Lachen Gomchen Rinpoché à proximité de Lachen. La ville est proche de la frontière indo-tibétaine, et tous deux la franchiront à deux reprises, se rendant à Chigatsé où ils sont reçus entre le 17 et par le 9e panchen-lama au monastère de Tashilhunpo dont Alexandra fit une description[4]. En 1916, Yongden et Alexandra sont expulsés du Sikkim par les Britanniques pour s'être rendus au Tibet sans en avoir demandé l'autorisation[5].
Ils séjournent (Alexandra et lui) deux mois à Lhassa, la capitale du Tibet, durant lesquels ils visitent la ville sainte et les grands monastères bouddhistes environnants : Drepung, Séra, Ganden, Samye... Mais Alexandra David-Néel, déguisée en mendiante, est finalement démasquée (pour cause de propreté trop grande : elle allait se laver chaque matin à la rivière), et dénoncée au Tsarong Shapé (gouverneur de Lhassa) qui décide de les laisser tranquilles et poursuivre leur quête. Yongden fut la clef qui permit à Alexandra de réaliser tout ce qu'elle fit, il fut aussi un petit bout de Tibet qui permit à la vieille dame de ne pas se sentir trop seule en Occident. Il fut certainement la personne la plus importante pour elle.
En 1925, il arrive en France avec Alexandra David-Néel qui s'installe à Toulon avant de rejoindre en 1928 Digne-les-Bains où elle fait l'acquisition d'une maison. Aphur Yongden devient légalement son fils adoptif et l'accompagne dans ses tournées de conférences en France et en Europe. Entre 1937 et 1946, ils repartent en Asie. Il accompagne Alexandra David-Néel quand elle quitte définitivement l'Asie par avion au départ de Calcutta en . Le 1er juillet, ils arrivèrent à Paris, où ils restèrent jusqu'en octobre quand ils rejoignirent Digne-les-Bains[6] la maison d'Alexandra David-Néel appelée Samten Dzong, où Yongden meurt le d'une crise d'urémie foudroyante[7].
Ses cendres ont été transportées à Vârânasî en 1973 par Marie-Madeleine Peyronnet pour être dispersées avec celles d'Alexandra David-Néel dans le Gange.
Aphur Yongden est l'auteur de plusieurs ouvrages.
Un prix littéraire portant le nom de l'illustre exploratrice du Tibet et de son fils adoptif, le prix Alexandra-David-Néel/Lama-Yongden, a été créé.
Œuvres
modifier- Dieux et démons des solitudes tibétaines, Alexandra David-Néel, Lama A Yongden
- La connaissance transcendante d'après le texte et les commentaires tibétains, 1958, Alexandra David-Néel, Lama Yongden, Adyar; (ISBN 2850000167)
- La vie surhumaine de Guésar de Ling, le héros thibétain, racontée par les bardes de son pays de Gesar, 1931, Alexandra David-Néel et Lama Yongden, préface de Sylvain Levi, Editions du Rocher, (ISBN 2268000303)
Romans
modifierNotes et références
modifier- Joëlle Désiré-Marchand Alexandra David-Néel : De Paris à Lhassa, de l'aventure à la sagesse (1998) éditions Artuad, (ISBN 2700311434).
- Ruth Middleton, Alexandra David-Néel: portrait of an adventurer, Shambhala, 1989, (ISBN 0877734135 et 9780877734130) p. 147 « One day a tall, well-dressed lama with gray hair entered her room, without so much as knocking, and insisted on talking with her. Always nervous about giving away her identity, Alexandra did not welcome this intrusion, but she tried to make light of it, so as not to arouse suspicion. This unexpected visitor had an unusual presence, difficult to ignore. He questioned her at length about herself and Yongden, their country of origin, where they had lived, and their motives for adopting the religious life. He then intensified his discourse with a moving commentary on the sad condition of this present world, in which men were completely obsessed with the demands of their own egos, and the tremendous need for committed teachers to expound the doctrine. Referring suddenly to Yongden, he observed that he was a tulku. Alexandra asked him how he had known this. He replied, "One can sense it even if he is not officially recognized. He will have an unusual life." He offered to share with Yongden the teachings he had received from his own master, and invited him to visit him in his quarters in the nearby monastery. For the remainder of their stay Yongden visited him every day. His importance as a man of letters was evident, and great respect was shown him by the other monks. As she pored over her texts, Alexandra mused that Yongden's "unusual life" had indeed already begun. The strange lama's penetrating mind had apparently seen through their disguise. »
- François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, KARTHALA Editions, 2008, (ISBN 2845868022), p. 262
- Fabienne Jagou, Le 9e Panchen Lama (1883-1937) : enjeu des relations sino-tibétaines, Paris : EFEO, 2004 (Monographies : 191). « Quant à Alexandra David-Neel, qui demeura à Tashilunpo du 17 au 26 juillet 1916, voici ce qu'elle en dit. »
- Biographie 5
- Jean Chalon, Le Lumineux Destin d’Alexandra David-Néel, p. 418-419.
- Jacques Brosse, Alexandra David-Neel, p. 232
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Association Alexandra David-Néel, association de parrainage d'enfants tibétains en exil fondée en 1977 et basée à Digne-les-Bains.
Liens externes
modifier- Lama Aphur Yongden 1899-1955.