Laghet

établissement humain en France

Laghet (en italien : Laghetto) est un hameau dépendant de la commune de La Trinité (autrefois appelée La Trinité-Victor en l'honneur de Victor-Emmanuel Ier), dans le département des Alpes-Maritimes, et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dès le XVIIe siècle, la commune possède une chapelle dédiée à la Vierge Marie qui se manifeste par des guérisons miraculeuses ; le sanctuaire Notre-Dame de Laghet est aujourd'hui l'un des plus fréquentés en France par des pèlerins venus de tous les pays.

Laghet
Laghet
Sanctuaire de Notre-Dame de Laghet.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Nice
Canton Nice-7
Commune La Trinité
Géographie
Coordonnées 43° 45′ 13″ nord, 7° 22′ 54″ est
Localisation
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Toponyme

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Il tient son nom de laguet qui signifie petit lac, étang. Le gh est la graphie italienne et l'on pourrait aussi bien écrire Laguet. En langue niçoise (dont le lexicographe fut Georges Castellana), on dit Laguet et le gentilé est double : lu Aguetan, lu Valounié.

Historique

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En 1045, Raimbaud, comte de Vence et de Cagnes, en union avec sa femme Adélaïde et avec ses enfants[1], donne après lui pour le rachat de son âme le castrum de Lacs[2] à l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Il est fait mention dans une charte d'une source aménagée en fontaine. Une chapelle dédiée à Notre-Dame a dû être édifiée par les moines de Saint-Victor à la suite de cette donation.

Le sanctuaire Notre-Dame de Laghet

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L’histoire de ce site marial remonte au moins au XVe siècle, car plusieurs textes de cette époque indiquent qu’une chapelle servait de lieu de pèlerinage pour les habitants de La Turbie, d’Èze et de Villefranche[3]. En 1652, dans la modeste chapelle du vallon de Laghet, entre Nice et Monaco, la Vierge Marie aurait répondu à la prière de dévots par plusieurs miracles. La rumeur se répand, et les pèlerins accourent nombreux ; dès 1653, l’évêque de Nice, Mgr Désiré Pallétis, charge une commission d’examiner le cas de Laghet ; à cet effet, le capucin, François de Sestri, prédicateur de la cathédrale de Nice et témoin oculaire des événements, publie en 1654, en vieil italien, une notice sur les miracles reconnus du sanctuaire, son rayonnement, les processions et pèlerinages qui affluent[4] ; l’historien Pierre Gioffredo, abbé de Saint-Pons, fait le récit des premiers événements de Laghet dans son Histoire des Alpes maritimes[5] ; le sanctuaire s'édifie en trois ans, de 1653 à 1655, et les ex-voto commencent à en couvrir les murs. On en compte aujourd'hui plus de six mille conservés dans l'oratoire, les plus anciens, antérieurs au XIXe siècle, ayant disparu[6]. Huit cents ex-voto sont classés monuments historiques.

En 1674, une communauté de carmes déchaux, originaire de Turin, construit le couvent. Ils y resteront jusqu'au [7]. De 1666 jusqu'en 1849, les ducs de Savoie y viennent régulièrement en pèlerinage. Vaincu par les Autrichiens, le roi Charles-Albert s'arrêta à Notre-Dame de Laghet sur le chemin de l'exil.

Le eut lieu le Couronnement de la Vierge de Laghet, et les festivités s’étendirent jusqu’au 22 avril[8]. Le chanoine Dalbera rachète l'église et les locaux en 1907, ceux-ci sont transformés en 1930 en maison de retraites spirituelles.

Le sanctuaire est aujourd'hui un lieu de pèlerinage marial, autour de la chapelle du XVIIe siècle. Avec son clocher à bulbe, elle est bâtie sur la chapelle primitive : décor baroque, au maître-autel, la statue de la Vierge, en bois polychrome qui date de 1625, est appelée la Vierge des Prodiges. Parmi son trousseau, certaines pièces furent apportées par les ducs de Savoie.

En 1978, l'accueil du sanctuaire, l'animation spirituelle et l'hôtellerie pour les pèlerins sont assurés par les bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, installées au prieuré de Notre-Dame de Laghet[9].

Plusieurs petits ermitages et les moines qui les occupent ayant fait vœu de retraite dans la solitude sont rattachés au sanctuaire. Ils sont reconnus par l'institution catholique mais leur localisation n'est pas diffusée en raison du dérangement que peuvent représenter les visites inopportunes largement causées par le tourisme de masse (la Côte d'Azur est toute proche) et le regain spirituel urbain (Nice et Monaco sont très proches)[10].

De 2002 à 2012, le séminaire de Laghet forme les futurs prêtres des diocèses de Nice, Monaco et Vintimille. Il est maintenant à Aix-en-Provence.

Depuis 2019, trois prêtres Missionnaires de Notre-Dame de la Salette sont présents à Laghet. L'un d'eux est le Recteur[11].

Exemples d'ex-voto du sanctuaire de Notre-Dame de Laghet

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Notes et références

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  1. Medieval Lands : Vence
  2. Henri Sappia, Notice historique sur Notre-Dame de Laghet, depuis ses origines jusqu'à nos jours, par André Dufaut, p. 93-95, Nice Historique, année 1905, no 766 Texte
  3. Yves Delsanti 1983, p. 70 note 2.
  4. Yves Delsanti 1983, p. 46-47.
  5. Yves Delsanti 1983, p. 48.
  6. Yves Delsanti 1983, p. 54.
  7. Yves Delsanti 1983, p. 72 note 12.
  8. Yves Delsanti 1983, p. 72 note 13.
  9. Voir l'article sur le site mariedenazareth.com
  10. Magazine "Église des Alpes-Maritimes" du Diocèse. Juin 2015.
  11. Pèlerinage diocésain au Sanctuaire Notre Dame de Laghet.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Yves Delsanti, « Piété populaire hier et aujourd'hui à Notre-Dame de Laghet », Cahiers de la Méditerranée, vol. Vie quotidienne hier et aujourd'hui dans les Alpes-Maritimes, no 27,‎ , p. 45-77. (lire en ligne).  
  • Patrizia Colletta et Gérard Colletta, Les ex-voto de Laghet : Un mémorial entre Ciel et Terre, Éditions Serre, (présentation en ligne)
  • Patrizia Colletta, Histoires d'ex-voto : Des peintures votives avec les yeux de la foi, Éditions Serre, (lire en ligne)
  • Patrizia Colletta, Gérard Colletta, Les cimaises de la Grâce : Le sanctuaire de Notre-Dame de Laghet, 2009, Serre Éditeur
  • Henri Costamagna, « Historique du sanctuaire de Notre-Dame de Laghet », Nice-Historique, no 385,‎ , p. 59-75 (lire en ligne)
  • Jean-Paul Potron, « Les cérémonies du Couronnement de la Vierge de Laghet, un reportage aquarellé d'Alexis Mossa », Nice-Historique, no 504,‎ , p. 76-83 (lire en ligne)
  • Véronique Frantz, « Les premiers miracles de Notre-Dame de Laghet », Nice-Historique, no 404,‎ , p. 84-93 (lire en ligne)
  • Jean-Loup Fontana, « L'ex-voto entre spontanéité populaire et encadrement religieux », Nice-Historique, no 402,‎ , p. 94-109 (lire en ligne)
  • Luc Thévenon, « L'iconographie de la Vierge de Laghet », Nice-Historique, no 532,‎ , p. 110-129 (lire en ligne)
  • Roger Gasiglia, « Cantica alla Vierge de Laghè », Nice-Historique, no 409,‎ , p. 130-135 (lire en ligne)
  • Charles Astro, « Le sanctuaire de Laghet : le monument et ses œuvres d'art », Nice-Historique, no 325,‎ , p. 136-143 (lire en ligne)
  • Hervé Barelli, « Le monument de Charles-Albert à Laghet, le souvenir d'un roi… », Nice-Historique, no 336,‎ , p. 144-149 (lire en ligne)
  • Nadine Bovis-Aimar, « Le pèlerinage de Laghet au XIXe siècle », Nice-Historique, no 363,‎ , p. 150-155 (lire en ligne)
  • Jean-Paul Potron, « Le pèlerinage de Laghet, vu par deux hommes de lettres », Nice-Historique, no 505,‎ , p. 156-165 (lire en ligne)
  • Guillaume Apollinaire, « Les pèlerins piémontais : conte publié en 1922 dans L'Hérésiarque et Compagnie », Nice-Historique, no 322,‎ , p. 168-175 (lire en ligne)
  • Association Provence-Alpes-Côte d'Azur-Corse des amis des chemins de Saint Jacques de Compostelle et de Rome : Guide du Chemin Menton-Arles Via Aurelia de Menton en Arles (vers St Jacques de Compostelle) lire en ligne Édition , 2ème partie : parcours dans les Alpes-Maritimes, Laghet p. 5 et 6.

Liens externes

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