La Maison du berger
La Maison du berger est un poème d'Alfred de Vigny paru pour la première fois le 8 juillet 1844 dans la Revue des Deux Mondes, puis inséré par la suite dans le recueil Les Destinées.
Titre |
La Maison du Berger |
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Auteur | |
Date de publication |
Incipit |
« Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie,… » |
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Ce poème est écrit en alexandrins, regroupés en septains. Il est composé de trois parties.
Thématique
modifierLe poème a pour sujets la Nature, le progrès, l'Amour et la poésie.
Dans son journal, Alfred de Vigny confie que le vers « J'aime la majesté des souffrances humaines », tiré de ce poème, « est le sens de tous mes poèmes philosophiques[1] ».
Forme
modifier« La Maison du berger est organisé selon une division tripartite, chère à Vigny[2] […] ». Sa structure est soumise au principe de l'antithèse : « chacune des trois parties est antithétique » : « la campagne contre la ville, la "maison roulante" contre les chemins de fer, la poésie pure au détriment de la poésie engagée, la femme contre la nature, le temps contre l'éternité[3] ».
Interprétations critiques
modifierInitialement, le poème "La Maison du Berger" était destiné à figurer en ouverture du recueil Les Destinées, à servir donc de prologue. La fin du poème indique que dix poèmes ("tableaux") vont suivre, aboutissant à "L'Esprit pur", cité dans la pénultième strophe.
Pour André Jarry, La Maison du berger est la suite du poème Éloa[4].
Pour Jean-Pierre Bertrand et Pascal Durand, « La force de l'évocation du chemin de fer dans La Maison du berger […] tient à ce que l'auteur de Chatterton ne sépare pas l'objet technique de l'idéologie qu'il incarne ni du système économique qu'il sert[5] ». L'être humain « reste plus grand que ce qui l'opprime » et donne « les preuves de sa force et de sa dignité[6] ».
Selon Steve Murphy, La Maison du berger « esquisse une opposition dramatique entre la maison du berger du titre et le train, symbole, pour Vigny, du progrès scientifique et matériel de la « monarchie bourgeoise » de Louis-Philippe. Ce train du progrès risque d'ailleurs, selon Vigny, de dérailler[7] ».
Références
modifier- Cité par Eugène Asse, Alfred de Vigny et les éditions originales de ses poésies, Techener, , 170 p., p. 159.
- Marc Eigeldinger, Mythologie et intertextualité, Slatkine, , 278 p. (ISBN 9782051007955), p. 39.
- Idem, p. 40-41.
- André Jarry, Alfred de Vigny : étapes et sens du geste littéraire : lecture psychanalytique, Droz, , 1036 p., p. 150.
- Jean-Pierre Bertrand et Pascal Durand, La modernité romantique de Lamartine à Nerval, Impressions nouvelles, , 236 p. (ISBN 9782874490088), p. 95.
- Idem, p. 98.
- Steve Murphy, Le Premier Rimbaud : Ou l'apprentissage de la subversion, Presses universitaires de Lyon, , 344 p. (ISBN 9782729710170), p. 89.
Bibliographie
modifier- Arsène Chassang et Charles Senninger, La Dissertation littéraire générale : 3 - Les Grands Genres littéraires, Hachette Éducation, , 408 p. (ISBN 9782011817679).
- Louis Dorison, Alfred de Vigny et la poésie politique : un symbole social, Perrin, , 278 p..
Liens externes
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