La Ferté-Loupière
La Ferté-Loupière est une commune française, appartenant au territoire de Puisaye, située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.
La Ferté-Loupière | |||||
La mairie. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Yonne | ||||
Arrondissement | Auxerre | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Aillantais | ||||
Maire Mandat |
Séverine Carron 2022-2026 |
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Code postal | 89110 | ||||
Code commune | 89163 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | La-Fertois | ||||
Population municipale |
536 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 18 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 53′ 47″ nord, 3° 14′ 10″ est | ||||
Altitude | Min. 132 m Max. 233 m |
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Superficie | 30,48 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Charny Orée de Puisaye | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Liens | |||||
Site web | la-ferte-loupiere.fr | ||||
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Ses habitants sont appelés les La-Fertois.
Géographie
modifierLocalisation
modifierLa Ferté-Loupière est située à 27 km d'Auxerre, à 126 km de Paris et à 150 km de Dijon.
Communes limitrophes
modifierHydrographie
modifierLa commune est traversée par le Vrin et par le ru de Bellefontaine[1].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Nord-est du bassin Parisien » et « Centre et contreforts nord du Massif Central »[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 755 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Aillant », sur la commune de Montholon à 9 km à vol d'oiseau[4], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 727,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −23,5 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , La Ferté-Loupière est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (75,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,1 %), forêts (23,5 %), zones agricoles hétérogènes (8,7 %), prairies (1,8 %), zones urbanisées (0,8 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierDe nombreuses villes qui étaient des places de guerre, des places fortes, ont gardé ce nom de Ferté qu’on leur donna au Moyen Âge (du latin feritatem ou firmitatem qui signifiait lieu fortifié.
Quant au mot Loupière, il semble s’apparenter à lupus, le loup, et s’expliquer par l’abondance en ces lieux, dans les temps anciens, de ces bêtes sauvages.
Histoire
modifierSitué à la porte septentrionale de la Puisaye, à 17 km de Joigny, le village de La Ferté-Loupière est implanté au creux de la vallée du Vrin, adossé aux plateaux boisés. Le village fut fortifié dès le Haut Moyen Âge et le cours d’eau a été dévié pour assurer une protection naturelle au pied des murs d’enceinte.
Le Vrin contourne toujours le village et le traverse même en certains endroits. Les vestiges des fortifications qui subsistent au pied de la colline rappellent la prospérité passée du bourg. Pierre de Courtenay-Bléneau (1429-1504 ; seigneur depuis 1460/1461, voir ci-dessous) y fit d’ailleurs élever un château, à la fin du XVe siècle, dont le donjon est le seul vestige qui nous soit parvenu : coiffé d’un toit en poivrière, il conserve une fenêtre au linteau en accolade, des latrines en encorbellement et des meurtrières.
- Le château de La Vieille Ferté est bâti sur les hauteurs, au lieu-dit qui doit son nom à la forteresse primitive du XIIe siècle. Jean Sa façade classique rappelle le château de Bontin, tout proche. Des Sancerre puis des Courtenay-Champignelles, vus ci-dessous, la Vieille-Ferté passa par mariage à la famille de Quinquet (d'origine écossaise ; voir plus loin).
- La Nouvelle-Ferté, alias La Ferté-Loupière, est à l'origine du village fortifié, et fut aussi aux Sancerre puis aux Courtenay-Champignelles.
Le village conserve une disposition urbaine héritée de l'époque médiévale. Protégé par sa muraille, il est centré sur la place principale où se font face l'église et la halle, concrétisant le rapport étroit entretenu au Moyen Âge entre le pouvoir spirituel et le pouvoir économique. Construits avec les matières premières locales, les bâtiments reflètent la diversité des matériaux bourguignons : pierre calcaire, briques moulurées ou formant des motifs géométriques pour agrémenter des façades, pans de bois et torchis pour les bâtiments plus modestes, crépis ocrés jaunes ou rouges, tuiles bourguignonnes.
Seigneuries-châtellenies de la Vieille- et de la Nouvelle-Ferté (La Ferté-Loupière)
modifierLa Ferté-Loupière (toutes seigneuries confondues) est à l'origine sise en Sénonais, au carrefour du Gâtinais, de la Puisaye, des comtés de Troyes et de Joigny : son histoire féodale est compliquée, soumise à ces influences proches. Le Sénonais est d'abord dans la mouvance des ducs de Bourgogne (depuis Richard le Justicier), qui conserveront une suzeraineté lointaine (ainsi, en 1143, Thibaut le Grand de Blois-Champagne prête hommage à son gendre Eudes II de Bourgogne). Mais l'influence des comtes de Troyes l'emporte, au moins depuis l'an mil environ, sous Etienne de Troyes († v. 1023), suivi de son cousin héritier Eudes II de Blois-Champagne († 1037), et, plus d'un siècle après, par des descendants de ce dernier, les Sancerre.
L'article Comté de Joigny > Emprise territoriale indique cependant une autre origine : la seigneurie initiale viendrait des Donzy, et les Sancerre l'auraient obtenue par le 1er mariage (forcé) du comte Etienne en 1153 avec Adèle, fille de Geoffroy III de Donzy et tante d'Hervé IV (voir l'article Anseau).
À partir du XIe siècle désormais, la Vieille-Ferté et la Nouvelle-Ferté-Loupière[14],[15],[16],[17] sont donc des possessions des comtes de Blois-Champagne (ou possiblement des Donzy, comme on l'a vu plus haut), suivis par leurs descendants les comtes de Sancerre (Etienne Ier de Sancerre, † vers 1191, était le troisième fils du comte Thibaut IV, † en 1152).
Vers 1100, il existe des co-seigneurs (ou châtelains ou chevaliers) de La Ferté, par exemple Vivien (bienfaiteur des Escharlis ; possible vassal du comte Hugues de Troyes-Champagne) et son fils Seguin.
Puis la Ferté-Loupière (la Vieille-Ferté ne semble pas concernée ?) est divisée en deux châtellenies-seigneuries dans la 2e moitié du XIIe siècle, lorsque Etienne de Sancerre doit remercier le comte de Joigny Renard IV qui l'a aidé contre le comte de Nevers (Guillaume IV puis Pierre II de Courtenay) :
- Une moitié, avec La Ferté, Bontin, Chevillon, Fumerault, les Ormes, Espinabeaux, est "donnée" au comte de Joigny : en fait, les Sancerre s'y maintiennent, mais sous la suzeraineté des Joigny, notamment pour la justice ; cette châtellenie est dite "au bailliage de Joigny" ; (la Vieille-Ferté devait aussi l'hommage aux Joigny).
- L'autre moitié, avec Champvallon, St-Denis, Sépeaux, Villiers-sur-Tholon, est "engagée" au comte de Joigny, et Guillaume de Sancerre (fils d'Etienne) la "dégagera" vers 1218 ; cette châtellenie est dite "au manoir de la Couldre" (siège des hommages féodaux) ou "au bailliage de Troyes" (pour les appels judiciaires ; la justice de 1re instance étant rendue au siège du bailliage, à Villiers, ou par les assises de justice siégeant à "la Loge", faubourg de La Ferté-Loupière).
En conséquence, Renard IV de Joigny puis son fils Guillaume Ier de Joigny (voir à cet article) règnent un moment sur La Ferté ; mais concrètement, après coup, la Maison de Sancerre réussit finalement à retrouver le contrôle sur l'ensemble de La Ferté. Mais un échange vers 1264/1265/1266, acté entre Louis, comte de Sancerre (fils de Guillaume) et Guillaume Ier de Courtenay-Champignelles (fils de Robert et oncle de Blanche de Courtenay, l'épouse du comte Louis), fit passer La Nouvelle-Ferté aux Courtenay-Champignelles[18], contre un domaine détenu depuis 1250 environ par cette famille capétienne : Charenton (voir des précisions à cet article ; tant les Sancerre que les Courtenay-Champignelles descendaient en lignée féminine des Charenton en Berry, les Courtenay descendant aussi des Montfaucon en Berry). La Vieille-Ferté ne semble pas concernée par cet échange, et le passage aux Courtenay doit être plus tardif puisqu'en 1266 encore, Jean de Sancerre (fils de Louis et de Blanche de Courtenay) tente la construction d'un château, que le Parlement lui interdit devant les protestations de son grand-oncle Guillaume Ier de Courtenay-Champignelles ; en tout cas, Pierre de Courtenay-(Champignelles-Bléneau)-2e branche de La Ferté (1429-1504 ; voir ci-dessous) la possédait (et d'ailleurs aussi La Nouvelle-Ferté, comme on va le voir), puis sa fille Edmée après lui.
Guillaume Ier de Courtenay-Champignelles (1228-1280 ; fils de Robert), et ses propres fils (l'archevêque Robert ; et Jean Ier de Champignelles ; 1265-1318 ; x Jeanne de Sancerre, dame de St-Brisson), et petit-fils (Philippe de La Ferté ; 1292-1346 ; fils cadet de Jean), furent donc les premiers Courtenay-Champignelles à jouir de La Ferté-Loupière.
- Ledit Philippe de Courtenay-La Ferté (1292-1346) — fils puîné de Jean Ier et donc frère cadet de Jean II de Courtenay-Champignelles (1291-1334) — fut la souche de la 1re branche de Courtenay-La Ferté-Loupière, suivi par son propre fils Jean Ier (1346-1412) et son petit-fils Jean II de La Ferté-Loupière (1388-1438).
- La veuve de Jean Ier de La Ferté-Loupière, et semble-t-il sa petite-cousine, Anne de Thianges-Vallery, dame de Tannerre et Chassenay (marâtre de Jean II de La Ferté ; fille d'Erard II de Thianges-Vallery et d'Alix de Courtenay — cette dernière étant la fille de Jean II de Courtenay-Champignelles et la cousine germaine dudit Jean Ier de La Ferté-Loupière), légua Tannerre et Chassenay à sa mort en 1417, à son propre cousin germain,
- Jean Ier de Courtenay-(Champignelles) (1379-1460), seigneur de Bléneau depuis 1415, fils cadet de Pierre (II) de Champignelles (v. 1334-v. 1395), frère cadet de Pierre (III) de Champignelles (1377-1411), oncle de Jean IV de Champignelles (~ 1410-1472), et petit-fils de Jean II de Courtenay-Champignelles. Par décision judiciaire et par retrait lignager, ledit Jean Ier de Bléneau obtint aussi Champignelles dès octobre 1454 (Mais Jacques Cœur et son fils Geoffroy Cœur, plus leur ennemi Antoine de Chabannes-Dammartin, étaient également sur la brèche pour le contrôle de Champignelles : avec succès pour ce dernier et sa descendance) ; plus La Ferté-Loupière en 1455, par vente des deux filles héritières de Jean II de La Ferté-Loupière (Jeanne et Michelle de Courtenay), et aussi par donation de sa cousine Pernelle de Thianges qui en avait également une part (fille d'Erard de Thianges et de Jeanne Le Bouteiller de Senlis, fille de Raoul Le Bouteiller de Senlis-Montépilloy et de Marguerite de Courtenay-La Ferté, dame en partie de La Ferté-Loupière, elle-même fille de Philippe de Courtenay-La Ferté ci-dessus).
- Le fils cadet de Jean Ier de Bléneau, - Pierre (de Courtenay-Bléneau) de La Ferté-Loupière (1429-1504), fonda la 2e branche de Courtenay-La Ferté-Loupière, avec son fils - Hector (1475-1549 ; aussi seigneur de Villeneuve-la-Cornue) et son petit-fils - René de Courtenay-(Champignelles-Bléneau)-La Ferté-Loupière (1510-† 1562 au siège de Bourges ; fils d'Hector).
- Mais les Bléneau (Jean, Pierre, Hector et leurs descendants), nouveaux sires de La Ferté-(Loupière), ne jouissaient sans doute que de la châtellenie-seigneurie relevant de Joigny, et aussi de la Vieille-Ferté - également dans la mouvance de Joigny : Car la seigneurie-châtellenie au manoir de la Couldre, avec Villiers-sur-Tholon, fut sans doute acquise par Jacques Cœur, en tout cas par Antoine de Chabannes ; on la verra, à la fin de cette boîte déroulante, échoir après eux aux Cousinot, puis à Germaine Cœur, petite-fille de l'Argentier, et à son époux Louis Ier de Harlay (mariés en 1493).
- → dans la fratrie d'Hector, Jean reçut Chevillon et/ou Chevillon, Charles puis Louis eurent Bontin, Pierre eut le Martroy (à La Ferté), Edme reçut Frauville (également Villiers et Béon ?), et Edmée de Courtenay, dame de la Vieille-Ferté (ci-dessus et ci-dessous), épousa Guillaume de Quinquet en 1510 : voir plus bas).
- La sœur héritière de - René, - Jeanne de Courtenay-La Ferté-Loupière (1514-ap.1597), dame de Villeneuve-la-Cornue, épousa en 1° noces en 1544 Guillaume de Saint-Phalle de Cudot († 1563/1564) seigneur de Neuilly, alors qu'une de leurs sœurs cadettes, - Barbe de Courtenay, mariait le frère de Guillaume, Philippe de St-Phalle, sgr. de Thou en Puisaye. Jeanne et Guillaume eurent Claude de St-Phalle, père d'Edme/Esme de St-Phalle (x Antoinette de Chamigny, petite-fille de François Ier de Chamigny de Briare († 1577), gouverneur de Gien et Montargis, et de Gilberte de Courtenay-d'Arrablay (1521-ap. 1590) qui était une petite-nièce de Pierre (II) de La Ferté-Loupière ; François de Chamigny était quant à lui le fils de Jean de Chamigny de Briare, fils lui-même de Claude de Chamigny et de Louise/Catherine, fille de Jean II de Courtenay-Bléneau, fils de Jean Ier de Bléneau), lui-même père de Georges de St-Phalle (né en 1624-† vers ou ap. 1687)[19].
- Le fils cadet de Jean Ier de Bléneau, - Pierre (de Courtenay-Bléneau) de La Ferté-Loupière (1429-1504), fonda la 2e branche de Courtenay-La Ferté-Loupière, avec son fils - Hector (1475-1549 ; aussi seigneur de Villeneuve-la-Cornue) et son petit-fils - René de Courtenay-(Champignelles-Bléneau)-La Ferté-Loupière (1510-† 1562 au siège de Bourges ; fils d'Hector).
- Jean Ier de Courtenay-(Champignelles) (1379-1460), seigneur de Bléneau depuis 1415, fils cadet de Pierre (II) de Champignelles (v. 1334-v. 1395), frère cadet de Pierre (III) de Champignelles (1377-1411), oncle de Jean IV de Champignelles (~ 1410-1472), et petit-fils de Jean II de Courtenay-Champignelles. Par décision judiciaire et par retrait lignager, ledit Jean Ier de Bléneau obtint aussi Champignelles dès octobre 1454 (Mais Jacques Cœur et son fils Geoffroy Cœur, plus leur ennemi Antoine de Chabannes-Dammartin, étaient également sur la brèche pour le contrôle de Champignelles : avec succès pour ce dernier et sa descendance) ; plus La Ferté-Loupière en 1455, par vente des deux filles héritières de Jean II de La Ferté-Loupière (Jeanne et Michelle de Courtenay), et aussi par donation de sa cousine Pernelle de Thianges qui en avait également une part (fille d'Erard de Thianges et de Jeanne Le Bouteiller de Senlis, fille de Raoul Le Bouteiller de Senlis-Montépilloy et de Marguerite de Courtenay-La Ferté, dame en partie de La Ferté-Loupière, elle-même fille de Philippe de Courtenay-La Ferté ci-dessus).
- (Pour les Courtenay, voir Père Anselme, Histoire de la Maison royale de France, t. Ier , notamment p. 481, 486, 492-494, 499-500, 509-510 ; ou le site Racines & Histoire : Maison de Courtenay, p. 6, 7, 8, 11, 15).
Mais vers (ou après) 1687, Jules-Louis Bolé de Chamlay (1650-† 1719 sans postérité), maréchal général des Logis, possédait les anciens biens des St-Phalle à La Ferté et environs (son père Alexandre-Simon Bolé († 1673) avait acquis Chamlay, Volves et Villemer en 1663 ; Jules-Louis acheta Neuilly, Aillant, Arblay, Charmeaux et La Ferté-Loupière entre 1680 et 1709, et obtint de plus en 1689 un fief alsacien des Rathsamhausen, Baldenheim)[20]. Le maréchal général des Logis laissa La Ferté à sa cousine au 3° degré Julie Isnard, elle-même cousine de François-Charles Tourmente, qui finalement hérita et légua en 1724/1728 au duc Louis-Nicolas de Neufville de Villeroy (1663-1734), pair de France, lieutenant-général, comte de Joigny.
Le fils de ce dernier, le duc de Villeroy Louis-François-Anne, vendit le 11 mai 1760 à Claude-Mathieu Radix de Chevillon, payeur des Rentes de l'Hôtel-de-Ville, qui céda en 1784 La Ferté-Loupière et Chevillon pour 300 000 livres au marquis Etienne-Philippe-Pardoux de Villaines (1740-1802 ou -1794 ? ; d'où l'hôtel de Villaines à La Châtre ; issu d'une famille berrichonne : cf. Vilaine à Charly)[21],[22],[23] : émigré en 1792, les domaines de ce dernier sont décrétés biens nationaux et vendus ; les bois de La Ferté sont récupérés par les Villaines en 1815 et mis en vente : Casimir Perier acheta alors les bois des Morisois avant de les revendre en 1830.
- La famille de Quinquet garda la Vieille-Ferté (voir ci-dessus) jusque dans la 2e moitié du XVIIIe siècle[24], avant de la céder à Alexandre de Gislain de la Brosse, qui avait épousé mademoiselle de la Prée de Bontin[25]. Cette nouvelle famille passa le temps de la Révolution à La Vieille-Ferté, avant de vendre le domaine en 1822 au baron (1815 et 1842) François-Marie de Monnier du Gazon (1781-1863), maire de la Ferté-Loupière sous la Restauration de 1825 à 1830, conseiller général de l'Yonne[26], officier de la Légion d'Honneur, beau-père du comte Louis-Gaston-Charles de Tryon-Montalembert (fils de Louis-Joseph[27]) qui, à son tour, fut maire de La Ferté-Loupière (voir ci-dessous : Politique et administration > Liste des maires).
- D'autres personnages prirent le nom de La Ferté-Loupière, au titre de la possession d'une des seigneuries-châtellenies de La Ferté, La Couldre :
- Ainsi, après l'épisode évoqué plus haut de la lutte entre Jacques Cœur et son fils Geoffroy Cœur contre leur ennemi Antoine de Chabannes-Dammartin, Guillaume Ier Cousinot, président à mortier au Parlement, acquit Cézy et la Couldre vers 1474 (fils de Pierre Ier Cousinot, frère de Pierre II, oncle de Guillaume II et père de Jehan Cousinot qui était en 1487 sire de Cezy et de la Couldre).
- Mais Germaine Cœur de Monglat/de Monglas, fille de Geoffroy Cœur et petite-fille de l'argentier, et son mari Louis Ier de Harlay († 1544 ; mariés en 1493 ; grands-parents de Jacques de Champvallon : cf. le site Racines&Histoire, p. 3, 4 et 11) réussirent à récupérer Cézy, Champvallon, la Coudre-La Ferté-Loupière,
- Puis vente avant 1556 à Georges Ier de Clermont-Gallerande [trois fois marié, en 2e noces en 1559 avec Anne d'Alègre, dame de Vitteaux et de Précy : cf. l'article Yves, et en 3e noces avec Anne-Marguerite de Savoie-Tende ; père de Georges II de Gallerande par son 1er mariage avec Pernelle de Blanchefort (cf. l'article Créquy) de St-Jeanvrin ; voir Geneanet : arbre d'Henri Frebault], qui acquit ainsi Villiers-sur-Tholon, le manoir de la Couldre, la Celle-St-Cyr, sous le nom de La Ferté-Loupière. Puis, avant 1690, vente aux Gruyn de Valgrand : Pierre II († 1722) (cf. [16], p. 111-113).
Politique et administration
modifierListe des maires
modifierPopulation et société
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[31].
En 2021, la commune comptait 536 habitants[Note 2], en augmentation de 5,93 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
modifierLe développement du village
modifierSituée à proximité de la première sortie bourguignonne de l'autoroute A6 en provenance de Paris, La Ferté-Loupière bénéficie d'un important apport de population urbaine désireuse de retrouver le rythme de vie d'un village de province. La municipalité gère ce développement en évitant la banlieurisation du bourg et en limitant la pression foncière.
Déjà forte de son festival Art et culture qui se tient au printemps, de ses expositions de prestige de l'été, de sa boutique de dépôt-vente ouverte toute l'année réunissant des œuvres d'artistes et des livres d'auteurs de la région, la Ferté-Loupière ambitionne de devenir un village d'artistes qui soit à la fois un lieu de production, d'exposition et de vente d'œuvres d'art.
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifierL’église Saint-Germain
modifierL’église Saint-Germain de La-Ferté-Loupière dépendait du prieuré des chanoines des Augustins du Mont-aux-Malades-de-Rouen. Elle est construite à l’est du village, en bordure des anciens fossés qui le protégeaient.
L’église abrite une des rares Danses Macabres existant en France. Elle est précédée d'un Dit des trois morts et des trois vifs. Cette représentation murale montre trois jeunes gentilshommes interpellés dans un cimetière par trois morts qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme.
Patrimoine environnemental
modifierLa commune inclut deux ZNIEFF :
- ZNIEFF des étangs, prairies et forêts du Gâtinais sud oriental[34],[35]. L'habitat particulièrement visé par cette ZNIEFF est fait d'eaux douces stagnantes ; les autres habitats inclus dans la zone sont des eaux courantes, des prairies humides et mégaphorbiaies, et des bois ;
- ZNIEFF de l'étang du Martroi, une zone de 25 ha le long de la D 145 vers Charny (dans l'Ouest de la commune), qui inclut et entoure l'étang du Martroi, et qui s'étend également sur Chevillon. Les eaux douces stagnantes sont là aussi l'habitat particulièrement visé par cette ZNIEFF[36].
Personnalités liées à la commune
modifier- Pierre de Courtenay (1429-1504), prince français.
- Louis Tirman (1837-1899), homme politique et haut fonctionnaire français.
- Renée de Tryon-Montalembert (1920-2007), vierge consacrée, tertiaire dominicaine et théologienne française.
Prix et concours
modifier- 2006 : Le jardin du Prieuré obtient le Premier prix Parcs et Jardins[37].
Les légendes
modifierLa légende veut que la Ferté-Loupière, peu après que les tours furent bâties, fut attaqué par une meute de loups. Chassés de leur village, les La-Fertois s'abritèrent dans les collines environnantes, puis, après avoir repris des forces, chassèrent les bêtes féroces de leur village.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- P. Megnein, La danse macabre de La Ferté-Loupière, 1938
Articles connexes
modifierLiens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Les records sont établis sur la période du au .
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Site SIGES – Seine-Normandie (Système d’information pour la gestion des eaux souterraines en Seine-Normandie), consulté le 04/2020
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre La Ferté-Loupière et Montholon », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Aillant », sur la commune de Montholon - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Aillant », sur la commune de Montholon - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de La Ferté-Loupière ».
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- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- ZNIEFF 260014900 - Étangs, prairies et forêts du Gâtinais sud oriental sur le site de l’INPN et sa carte sur le site de la DIREN..
- La ZNIEFF des étangs, prairies et forêts du Gâtinais sud oriental rassemble plusieurs sites de mêmes caractéristiques, et nombre de ces sites s'étendent sur des parties de plusieurs communes. Les communes concernées par cette ZNIEFF sont : Aillant-sur-Tholon, Béon, Charny, Chassy, Chevillon, Cudot, Dracy, La Ferté-Loupière, Grandchamp, Merry-la-Vallée, Les Ormes, Parly, Perreux, Précy-sur-Vrin, Prunoy, Saint-Aubin-Château-Neuf, Saint-Denis-sur-Ouanne, Saint-Martin-sur-Ocre, Saint-Romain-le-Preux, Senan, Sépeaux, Sommecaise, Toucy, Villefranche, Villiers-Saint-Benoît, Villiers-sur-Tholon et Volgré.
- ZNIEFF 260014906 - Étang du Martroi sur le site de l’INPN et sa carte sur le site de la DIREN..
- Ancien jardin du petit prieuré (28 ares), restauré par le maire Jean Ravisé.