La Corrida (chanson de Francis Cabrel)

chanson de Francis Cabrel, sortie en 1994

La Corrida est une chanson écrite et interprétée par Francis Cabrel, issue de l'album Samedi soir sur la Terre sorti en 1994 et également édité en single la même année. Cette chanson marque l'opposition du chanteur à la corrida[1],[2],[3], un divertissement hispanique et français.

La Corrida

Single de Francis Cabrel
extrait de l'album Samedi soir sur la Terre
Sortie 1994
Enregistré Polygone Studios, Toulouse
Studio Plus XXX, Paris
Studios Ferber, Paris
Durée 5:43
Genre Chanson française
Format disque compact, 45 tours
Auteur-compositeur Francis Cabrel
Label Columbia

Singles de Francis Cabrel

Pistes de Samedi soir sur la Terre

Nicolas Reyes des Gipsy Kings a participé à l'enregistrement pour les chants en espagnol à la fin de la chanson.

Conception

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Francis Cabrel commence l'écriture des paroles avec « Ce soir la femme du torero / Dormira sur ses deux oreilles[5] » après avoir assisté à une corrida à Bayonne[7]. Il s'arrête sur le chemin du retour afin d'enregistrer sur son dictaphone « Depuis le temps que je patiente / Dans cette chambre noire / J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante / Au bout du couloir[4]. »

Enfin, « après trois ans de maturation[4] », il ajoute le leitmotiv « Est-ce que ce monde est sérieux ?[4] »

Au moment de réaliser la maquette de ce titre, au studio Polygone, il fait appel à Nicolas Reyes[4].

La Corrida sort en single CD et 45 tours en 1994[8] et se classe durant dix-neuf semaines consécutives au Top 50 à partir du , où il débute à la 15e place[9]. Il atteint la 7e place en troisième semaine durant les fêtes de Noël[9]. Le single se vend à plus de 75 000 exemplaires[10].

Interprétation

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La Corrida aborde le thème controversé de la corrida, une tradition espagnole où un taureau est combattu dans une arène par un matador. Francis Cabrel adopte le point de vue du taureau lui-même, donnant une voix à l'animal qui est traditionnellement considéré comme une victime sans parole dans ce spectacle.

Les paroles décrivent les sensations et les émotions du taureau alors qu'il est confronté à sa mort imminente dans l'arène. La chanson dénonce la cruauté de la corrida et met en lumière les souffrances infligées aux animaux pour le divertissement humain. Cabrel utilise des métaphores poétiques pour exprimer la douleur, la peur et la rébellion du taureau face à son destin tragique. Au-delà de la critique de la corrida en tant que pratique, la chanson soulève des questions plus larges sur la violence, le pouvoir et la compassion.

Elle a suscité des débats et des discussions sur le traitement des animaux dans les spectacles traditionnels et la responsabilité morale des êtres humains envers les autres espèces.

Reprise des paroles

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Des paroles de la chanson, et notamment le leitmotiv « Est-ce que ce monde est sérieux ? », sont régulièrement citées, utilisées, reprises dans diverses littératures. Au niveau du phrasé, l'inversion de l'accent tonique sur « sérieux » met en valeur « l'ironie douloureuse du propos »[11].

Plusieurs autres chanteurs et groupes ont repris la chanson comme Idir (chanteur kabyle), Tryo et Les Enfoirés en 2001. En 2022 plusieurs phrases du texte sont citées dans la proposition de loi portée par le député de Paris, Aymeric Caron visant à abolir la corrida[12],[13].

  • Le rappeur Booba a samplé le morceau dans son titre 6G, single annonçant son onzième album[14].

Œuvres littéraires citant la chanson

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Notes et références

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  1. Francis Cabrel et Jean Bonnefon, C'est écrit, Le Cherche midi, , 122 p. (ISBN 978-2-7491-2295-3, lire en ligne), p. 204.
  2. Philippe Guespin, Aux armes et cætera : la chanson comme expression populaire et relais démocratique depuis les années 50, L'Harmattan, , 164 p. (ISBN 978-2-296-46674-6, lire en ligne), p. 115.
  3. Michel Tarrier, Nous, peuple dernier : survivre sera bientôt un luxe, Paris, L'Harmattan, , 445 p. (ISBN 978-2-296-10562-1, lire en ligne), p. 299.
  4. a b c d et e Alain Wodrascka, Cabrel : les chemins de traverse, Paris, l’Archipel, , 296 p. (ISBN 978-2-8098-1582-5), p. 152-153
  5. « [Une] trouvaille verbale à double tranchant[Quoi ?][4]. »
  6. Laurent Lavigne, France Inter, le 17 novembre 2000, cité par Wodrascka 2015.
  7. « Toutes les portes se refermaient derrière lui, ne laissant qu’une palissade lisse. […] Ensuite […], il n’y a plus que torture, cruauté, boucherie[pas clair][6]. »
  8. (en) « Francis Cabrel - La Corrida », sur discogs (consulté le ).
  9. a et b « Francis Cabrel - La Corrida », sur lescharts.com, Hung Medien (consulté le ).
  10. « TOP 45 Tours - 1994 », sur top-france.fr (consulté le ).
  11. Claude Lemesle, L'art d'écrire une chanson, Eyrolles, , 2e éd., 176 p. (ISBN 978-2-212-23799-3, lire en ligne), p. 53.
  12. Sarah Finger, « L’interdiction des corridas bientôt discutée à l’Assemblée nationale », sur Libération (consulté le )
  13. « Les corridas interdites en France ? Comment Aymeric Caron veut porter l'estocade avec un projet de loi déjà polémique », sur ladepeche.fr (consulté le )
  14. Booba – 6G (lire en ligne)

Voir aussi

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