Léonard Gille, né le à Caen[1] où il est mort le [2], fut le président du Comité de Libération du Calvados. Il fut l'un des représentants de la Résistance lors de l'envoi des couleurs françaises à Caen en 1944.

La Résistance

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L'esprit de résistance apparaît très tôt dans le Calvados, et des réseaux se structurent dès 1941, notamment avec les débuts de la Résistance communiste. En 1943, la Résistance se développe. Parmi les responsables bas-normands de l'OCM, l'un des plus actifs était Léonard Gille, connu avant-guerre comme un militant très marqué du parti radical-socialiste[3]. Avocat, il fut l'ami d'enfance de Pierre Lebrun. Pierre Lebrun fit pression sur lui pour qu'il entamât des négociations avec le Front National (dont Michel de Boüard) pour constituer un comité départemental de la Résistance. Léonard Gille étant favorable à ce projet, une première réunion eut lieu dans un café du centre de Caen en , où se retrouvèrent Léonard Gille et René Duchez pour l'OCM, André Louvel ("Jacques") pour le PCF, Maurice Fouque pour Libé-Nord, Michel de Boüard pour le FN. et les FTPF. Malgré quelques tensions vite aplanies pour faire front commun contre l'occupant, il fut convenu que Léonard Gille demeurerait au Comité comme représentant du parti radical-socialiste. En , l'organisme était rodé, mais de à , la Résistance bas-normande fut décimée par des auxiliaires français de la Gestapo allemande. En , Léonard Gille quitta Caen pendant plusieurs semaines. Les organisations ne se reconstituèrent que vers , et le C.D.L. ne se réunit de nouveau qu'en , sous la présidence de Léonard Gille. Le Comité fut de nouveau disloqué pendant le débarquement.

La Libération

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En juin et , plusieurs groupes de résistants combattirent aux côtés des troupes alliées pour la libération de Caen. Certains membres des FFI et des CDL ont alors décidé de se rassembler et de former la Compagnie Fred Scamaroni[4]. Léonard Gille fut l'un des chefs de la "scama", avant d'être nommé commandant des FFI. Le , au lendemain de la libération de la rive gauche de Caen par les troupes canadiennes, il fut l'un des trois représentants de la Résistance, aux côtés du recteur Daure, avec les troupes britanniques et canadiennes, place Monseigneur-des-Hameaux. Le drapeau tricolore flottait à nouveau après quatre ans d'occupation allemande. Le , quatre jours après l'entrée des Britanniques et des Canadiens dans Caen, Léonard Gille qui a réquisitionné au nom du CDL l'imprimerie Caron, rue Démolombe, réussit à faire paraître le premier numéro de Liberté de Normandie, en dépit d'incroyables difficultés techniques, dix jours après La Presse cherbourgeoise qui peut se targuer d'être le premier quotidien publié alors que la libération du territoire ne faisait que commencer[5]. Le , la compagnie Scamaroni se rendit à l'hôpital souterrain, aux carrières de Fleury-sur-Orne, menée par le commandant Léonard Gille, et le capitaine René Duchez[6]. De nouveau, le , au lendemain de la libération de la rive droite de Caen, il est présent au cygne de Croix, lorsque le drapeau tricolore fut hissé. Il était alors commandant. Il aura plus tard le grade de colonel. Le , le général de Gaulle se rendit à Caen, et passa devant les locaux de Liberté de Normandie[3].

L'après-guerre

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Léonard Gille est élu conseiller général du Calvados, pour le canton de Bourguébus le , réélu en 1949-1955-1961 et 1967.

Leader du Parti Radical-socialiste, Léonard Gille se retrouve tête de liste aux élections pour la 1re Assemblée Constituante, qui ont lieu le . Mais la liste radicale (Léonard Gille, Pierre Lampué, Jean Heuzey, Robert Fossorier, Odette Duchez) est sévèrement battue. Aussi, Léonard Gille ne cherchera plus à devenir député.

Secrétaire du Conseil général depuis le , il en devient Vice-Président le et le restera jusqu'à son décès.

Il a été promu commandeur de la Légion d'honneur. Sa tombe se trouve au cimetière du Poirier, au hameau du Poirier, dans la commune de Frénouville, à l'est de Caen. Une stèle signée du sculpteur caennais Petrus se trouve à proximité de sa tombe[7]. De nombreuses résidences, rues ou voies publiques portent son nom dans la plaine au sud de Caen ou dans le bocage virois. À la Libération, Léonard Gille avait épousé Louise Boitard (-2001), « Jeanine » dans la Résistance. Officier de la Légion d'honneur, au titre de la Résistance, cette dernière remplace Léonard Gille au Conseil général. Élue le , réélue en 1973, elle ne se représentera pas en 1979.

Distinctions

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Notes et références

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  1. « Acte de naissance », sur le site des Archives départementales du Calvados
  2. « Acte de décès », sur le site des Archives départementales du Calvados
  3. a et b Résistants du Calvados, numéro hors série, juin 1994, liberté-Le Bonhomme Libre
  4. Résistants du Calvados,numéro hors série, juin 1994, liberté-Le Bonhomme Libre
  5. Jean Quellien, Christophe Mauboussin, Journaux de 1786 à 1944 : l'aventure de la presse écrite en Basse-Normandie, Cahiers du temps, Honfleur, 1998, p. 196-197)
  6. Supplément à Ouest-France, no 15072, du samedi 4 juin 1994.
  7. www.sculpteur-petrus.com
  8. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  9. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Gilles Henry, Les célèbres de Caen, Maître Jacques, Caen, 2000, p. 98
  • Jean Quellien, Christophe Mauboussin, Journaux de 1786 à 1944 : l'aventure de la presse écrite en Basse-Normandie, Cahiers du temps, Honfleur, 1998 (p. 196-197)

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