Léandre Pourcelot

ingénieur français

Léandre Pourcelot, né le aux Ravières d'Orchamps-Vennes dans une famille de 10 enfants, est un docteur-ingénieur et médecin français. Il a réalisé le premier appareil européen à effet Doppler ultrasonore pour l'étude de la circulation sanguine, et participé à la mise au point de l'échographie moderne à balayage électronique. Son domaine d'activité concerne l'instrumentation ultrasonore et ses applications cliniques et spatiales.

Léandre Pourcelot

Naissance (84 ans)
Orchamps-Vennes (France)
Nationalité Drapeau de la France Français
Domaines Échographie et acoustique
Institutions INSA, Université François-Rabelais
Diplôme INSA, faculté de médecine de Tours
Renommé pour premier appareil européen à effet Doppler ultrasonore, premier appareil d'échographie-Doppler spatial
Distinctions Officier de la Légion d'honneur 2016, Commandeur de l'Ordre national du Mérite 2021, Officier des Palmes académiques 1990, Judith Resnik Award 1995, Ian Donald Award 2003, Arts-Sciences-Lettres Grande Médaille de Vermeil 2004

Biographie

modifier

Il obtient son diplôme d'ingénieur en électronique en 1963 à l'INSA de Lyon. L. Pourcelot y devient ensuite enseignant chercheur. Il débute alors sa thèse de doctorat et développe un appareil Doppler à émission continue pour l'étude des flux sanguins[1]. Il obtient son diplôme de Docteur-Ingénieur en 1967 sur le thème Étude et réalisation d'un débitmètre à effet Doppler utilisable en télémesure. Entre-temps cet appareil a été testé en chirurgie expérimentale (Pr Descotes) ainsi que pour la débitmétrie dans les shunts artério-veineux et les tubulures de rein artificiel (Pr Traeger). Il rejoint en 1968 l’université de Tours où il est maître de conférences puis professeur. En 1972, son équipe et lui développent l'un des premiers échographes temps-réel basés sur le balayage électronique de barrette linéaire de transducteurs. Cependant Pourcelot continue ses recherches sur l'échographie Doppler. En 1972[2] et en 1974, il définit l'« index de résistance », ou « index de Pourcelot », utilisé dans l'évaluation des formes d'onde de vitesse Doppler (pic de vitesse systolique moins vitesse en fin de diastole / vitesse maximale systolique, reflétant la résistance vasculaire). En 1977, il est l'un des pionniers pour la mise au point du Doppler couleur. De 1979 à 1982, avec son équipe, il met au point en collaboration avec le CNES (Centre national d'études spatiales) et Matra le premier appareil au monde d'échographie-Doppler pour l'étude du système cardiovasculaire des astronautes. Cet appareil partira à bord de la station orbitale soviétique Salyout 7 lors du vol du cosmonaute français Jean-Loup Chrétien en 1982. L'appareil resté à bord de Salyout 7 sera utilisé en 1984 par l'équipage soviétique commandé par Leonid Kizim, lors du vol record du monde de séjour en apesanteur de 237 jours. Il partira ensuite sur la navette spatiale américaine à l'occasion du vol de Patrick Baudry en 1985. Un second échographe-Doppler, nommé « As de Cœur », sera développé par l'équipe de biophysique de Léandre Pourcelot et servira à bord de la station orbitale Mir de 1988 à 1999.

Léandre Pourcelot complète ses études pour devenir médecin en 1977 à l'université François-Rabelais de Tours[3] et se spécialise en médecine nucléaire jusqu'en 1980. Plus tard, il devient chef du département de médecine nucléaire et ultrasons du CHRU de Tours (1980-2006), directeur d'un groupement d'intérêt public sur les ultrasons (1990-2006) et directeur de l'unité Inserm 316 “Système nerveux du fœtus à l'enfant” (1988-2004). Il est également cofondateur de plusieurs entreprises : Delalande Électronique, Vermon, Ultrasons Technologies…

Il a coordonné de nombreux programmes de recherche internationaux, en particulier comme « principal investigator » pour l'étude du cœur et des vaisseaux sanguins des astronautes, lors de vols spatiaux franco-soviétiques (1982[4], 1984, 1988) et franco-américains (1985)[5].

Il est cofondateur de la Société française pour l'application des ultrasons en médecine et biologie (1972)[6],[7], du Club Doppler de France (1976)[8] et de la Fondation Thérèse-et-René-Planiol pour l'étude du cerveau (2005)[9]. Il est membre de nombreuses sociétés savantes, en particulier de la World Federation for Ultrasound, de l’International Academy of Astronautics, de l’International Academy for Medical and Biological Engeenering et de la Christian Doppler Academy.

Auteur de plus de 200 publications, Lauréat de l'Académie nationale de médecine (1981) et de l'Académie des sciences (1983), Prix du Rayonnement français (1986), titulaire de la Médaille Ampère SEE (1997) et du Prix « Montgolfier » de la Société d'encouragement pour l’industrie nationale (SEIN) (1998), il a reçu en 1995, le prestigieux IEEE Judith A. Resnik Award[10] pour ses travaux sur l'échographie dans l'évaluation du système cardio-vasculaire durant un vol spatial. En 2003, il a été honoré de la médaille Ian Donald (en) pour le mérite technique de l’International Society of Ultrasound in Obstetrics and Gynaecology (ISUOG)[11].

Bibliographie partielle

modifier

Notes et références

modifier
  1. Pourcelot L. et Descotes J., « Effet Doppler et mesure du débit sanguin », C R Acad Sc. Paris, no 261,‎ , p. 253-6.
  2. Traité de Radiodiagnostic, Pr Fishgold, Tome 13, Éditions Masson.
  3. Roland Itti, Jean-Marie Pottier et Léandre Pourcelot, Exploration du système cardio-vasculaire au moyen des radio-isotopes et des ultrasons : Aspects complémentaires des méthodes et intérêt de leur association (thèse d'exercice), Faculté de médecine de Tours, , 446 p. (OCLC 464831165).
  4. (en) JM Pottier, F Patat, P Arbeille, L Pourcelot, P Massabuau, A Guell, C Gharib, « Cardiovascular system and microgravity simulation and inflight results », Acta Astronautica, vol. 13, no 1,‎ , p. 47-51 (ISSN 0094-5765, PMID 11542836)
  5. L Pourcelot, J M Pottier, P Arbeille, F Patat, M Berson, A Roncin, C Le Toullec, A Guell, C Gharib, « Étude de la fonction cardiovasculaire chez les astronautes (mission STG 51 G — juin 1985) [Cardiovascular function in astronauts (Mission STG 51 G--June 1985)] », Bulletin De l'Académie Nationale De Médecine, vol. 170, nos 3-4,‎ , p. 341-344 (ISSN 0001-4079, PMID 3530390, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Dr Joseph SK Woo, « History of the development of Obstetrical and Gynecological ultrasonography (Ultrasound) in France », (consulté le ).
  7. Site internet de la société française pour l'application des ultrasons en médecine et biologie (SFAUMB), consulté le 24 octobre 2012.
  8. Journal Français de Biophysique et Médecine Nucléaire 1976;1(1):33-35
  9. « Fondation Planiol », sur fondation-planiol.fr (consulté le ).
  10. (en)[PDF]Liste des récipiendaires du IEEE Judith A. Resnik Award sur le site de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE).
  11. (en) Marál K, « 13th World Congress on Ultrasound in Obstetrics and Gynecology, 31 August-4 September, Paris, France: presentations and awards », Ultrasound in Obstetrics and Gynecology, vol. 23, no 1,‎ , p. 101-102 (DOI 10.1002/uog.953, lire en ligne [PDF], consulté le ).

Liens externes

modifier