L'Homme à la caméra

film sorti en 1929

L'Homme à la caméra (en russe : Человек с киноаппаратом, Chelovek s kinoapparatom) est un film expérimental soviétique écrit et réalisé par Dziga Vertov, sorti en 1929.

L'Homme à la caméra

Titre original Человек с киноаппаратом
Tchelovek s kino-apparatom
Réalisation Dziga Vertov
Scénario Dziga Vertov
Sociétés de production Studio Dovjenko
VUFKU
Pays de production Drapeau de l'URSS Union soviétique
Genre Expérimental
Durée 80 minutes
Sortie 1929

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Homme à la caméra (1929) par Dziga Vertov

Synopsis

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L'Homme à la caméra poursuit l'expérimentation de Vertov, de son frère et de sa femme avec la technique du ciné-œil, destinée à démontrer les vastes possibilités du langage cinématographique, fondamentalement différentes de celles de la littérature et du théâtre. Vertov était convaincu que la technologie cinématographique moderne était capable de capturer les processus qui restaient en dehors du champ de la vision humaine. Il voyait dans le montage et le « brassage » rythmique des images filmées un outil d'analyse approfondie de la réalité quotidienne.

Au début du film, l'auteur donne cette présentation :

« Вниманию зрителей: настоящий фильм представляет собой опыт кинопередачи видимых явлений. Без помощи надписей (Фильм без надписей), без помощи сценария (Фильм без сценария), без помощи театра (Фильм без декораций, актёров и т. д.). Эта экспериментальная работа направлена к созданию подлинно международного абсолютного языка кино на основе его полного отделения от языка театра и литературы. »

— Dziga Vertov, L'Homme à la caméra

« À l'attention des spectateurs : ce film est une expérience de cinématographie de phénomènes visibles. Sans sous-titres (Film sans sous-titres), sans scénario (Film sans scénario), sans théâtre (Film sans décors, sans acteurs, etc.). Ce travail expérimental vise à créer un langage cinématographique absolu, véritablement international, fondé sur sa séparation complète du langage théâtral et littéraire. »

Le film présente le quotidien des habitants, du matin au soir, explorant diverses facettes du travail, des loisirs, de la ville[1],[2].

L'un des principaux personnages du film est un appareil cinématographique, dont le rôle est joué par la caméra française la plus populaire de ces années-là, la Debrie Parvo. Grâce à sa compacité, elle permettait de filmer depuis les lieux les plus inattendus, démontrant ainsi les possibilités de la « nouvelle vision »[3]. Grâce à l'animation, la caméra sur le trépied « prend vie », devenant l'alter ego des créateurs du film.

Fiche technique

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Analyse

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L'une des premières images du film : l'homme à la caméra, lui-même perché sur une caméra.

Le film est célèbre surtout par son approche très éclatée, la musicalité de son montage (pour un film muet), les nombreuses techniques cinématographiques utilisées (surimpression, superposition, accéléré, ralenti, etc.). Il est aussi célèbre pour sa mise en abyme (le film dans le film) : on suit l'opérateur tournant le film[5], on montre le montage d'une séquence de ce film et une autre scène présente un public regardant L'Homme à la caméra sur grand écran… Il illustre la théorie du cinéma de Vertov : le « cinéma-vérité[1]. »

Mais au moment de sa sortie il n'a pas fait l'unanimité. Sergueï Eisenstein qualifie ces images de « coq-à-l'âne formalistes et de pitreries gratuites dans l'emploi de la caméra[6]. »

L'esthétique du film est fortement marquée par les mouvements d'avant-garde de l'époque, principalement par le constructivisme. C'est un film tout à la fois documentaire et expérimental. On peut le considérer comme un manifeste de la recherche esthétique du cinéma d'avant-garde soviétique, encore indemne des contraintes artistiques que subiront par la suite les artistes d'URSS[7].

Plusieurs images sont mémorables : celle d'un homme qui se promène avec une caméra sur trépied dans le dos, un œil en très gros plan en superposition avec celui d'un objectif de caméra, la surimpression d'un cadreur géant installé sur un toit[1]

Notes et références

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  1. a b et c Kristian Feigelson, Université Paris 3. IRCAV. Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel, Caméra politique : cinéma et stalinisme, Presses Sorbonne Nouvelle, , 317 p. (ISBN 978-2-87854-305-6, lire en ligne), p. 55-58
  2. « L'Homme à la caméra », sur premiere.fr (consulté le )
  3. (ru) Masurenkov D. Кинематограф. Искусство и техника. Часть 2 (litt. « Cinématographie. Art et technologie. Partie 2 ») // MediaVision : magazine. - 2011. - no 6 - p. 63 .
  4. 1001 films à voir avant de mourir - Omnibus - 3e édition (ISBN 9782258075290).
  5. Graham Roberts, The Last Soviet Avant-Garde : OBERIU: Fact, Fiction, Metafiction, Cambridge University Press, , 274 p. (ISBN 978-0-521-02834-9, lire en ligne), p. 26
  6. Devaux, p. 53.
  7. L'Homme à la caméra de Dziga Vertov : Les Fiches Cinéma d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-341-00812-9, lire en ligne)

Annexes

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Bibliographie

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  • Frédérique Devaux, L'Homme à la caméra de Dziga Vertov, Bruxelles : Yellow Now, 1990 (ISBN 978-2-873-40076-7)
  • Jean-Jacques Marimbert (dir.), Analyse d'une œuvre : L'Homme à la caméra (D. Vertov, 1929), 2009 (ISBN 978-2-7116-2220-7)
  • Paul Reisinger, La politique du montage de l'homme à la caméra Dziga Vertov, GRIN Verlag, 2008 (ISBN 978-3-638-94084-9), 60 p.

Liens externes

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