L'Aigle, la Laie et la Chatte
L'Aigle, la Laie et la Chatte[1] est la sixième fable du livre III[2] de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.
L'Aigle, la Laie et la Chatte | ||||||||
Gravure de Pierre François Tardieu d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759 | ||||||||
Auteur | Jean de La Fontaine | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Fable | |||||||
Éditeur | Claude Barbin | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1668 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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L'origine de cette fable est la fable de Phèdre "L'aigle, la chatte et la laie"[3],[4],[5],[6].
Le texte
modifierL'Aigle avait ses petits au haut d'un arbre creux.
La Laie au pied, la Chatte entre les deux ;
Et sans s'incommoder, moyennant ce partage,
Mères et nourrissons faisaient leur tripotage.
La Chatte détruisit par sa fourbe l'accord.
Elle grimpa chez l'Aigle, et lui dit : Notre mort
(Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères)
Ne tardera possible guères.
Voyez-vous à nos pieds fouir incessamment
Cette maudite Laie, et creuser une mine ?
C'est pour déraciner le chêne assurément,
Et de nos nourrissons attirer la ruine.
L'arbre tombant, ils seront dévorés :
Qu'ils s'en tiennent pour assurés.
S'il m'en restait un seul, j'adoucirais ma plainte.
Au partir de ce lieu, qu'elle remplit de crainte,
La perfide descend tout droit
A l'endroit
Où la Laie était en gésine.
Ma bonne amie et ma voisine,
Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis.
L'aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits :
Obligez-moi de n'en rien dire :
Son courroux tomberait sur moi.
Dans cette autre famille ayant semé l'effroi,
La Chatte en son trou se retire.
L'Aigle n'ose sortir, ni pourvoir aux besoins
De ses petits ; la Laie encore moins :
Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins,
Ce doit être celui d'éviter la famine.
A demeurer chez soi l'une et l'autre s'obstine
Pour secourir les siens dedans l'occasion :
L'Oiseau Royal, en cas de mine,
La Laie, en cas d'irruption.
La faim détruisit tout : il ne resta personne
De la gent Marcassine et de la gent Aiglonne,
Qui n'allât de vie à trépas :
Grand renfort pour Messieurs les Chats.
Que ne sait point ourdir une langue traîtresse
Par sa pernicieuse adresse ?
Des malheurs qui sont sortis
De la boîte de Pandore,
Celui qu'à meilleur droit tout l'Univers abhorre,
C'est la fourbe, à mon avis.
Références
modifier- « L'Aigle, la Laie et la Chatte », sur Les grands classiques (consulté le )
- « Fable, Jean de La Fontaine », sur www.la-fontaine-ch-thierry.net (consulté le )
- (la) Phèdre, « AQUILA, FELES, APER (début) », sur gallica.bnf.fr,
- (la) Phèdre, « AQUILA, FELES, APER (fin) », sur gallica.bnf.fr,
- Phèdre (trad. Ernest Panckoucke), « L'AIGLE, LA CHATTE ET LAIE (début) », sur gallica.bnf.fr,
- Phèdre (trad. Ernest Panckoucke), « L'AIGLE, LA CHATTE ET LA LAIE (fin) », sur gallica.bnf.fr,
Liens externes
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