L'Action nationale

périodique culturel

L'Action nationale est une revue mensuelle publiée au Québec fondé en 1917 par Omer Héroux et la Ligue des droits du français. Il s'agit de l'organe officiel de la Ligue d'action nationale. Elle diffuse des analyses critiques traitant des réalités sociales, culturelles, linguistiques et économiques du Québec. La revue est membre de la Société de développement des périodiques culturels québécois (SODEP).

L'Action nationale
Pays Canada
Zone de diffusion Québec
Langue Français
Périodicité Mensuel
Format 13,3 X 21 cm
Genre Essai
Fondateur Omer Héroux et La Ligue des droits du français
Date de fondation 1917
Éditeur Ligue d'action nationale
Ville d’édition Montréal

Directeur de publication Robert Laplante
Comité éditorial Mathieu Bock-Côté, Nicolas Bourdon, Sylvain Deschênes, Lucia Ferretti, Sylvie Ménard, Denis Monière, Hubert Rioux, Michel Rioux, Pierre Serré
ISSN 0001-7469
Site web https://action-nationale.qc.ca/
Supplément

https://action-nationale.qc.ca/cahiers-de-lecture

Histoire

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L'Action française, vol. VI no 2, août 1921.
 
Première page de la revue mensuelle publiée au Québec, organe officiel de la Ligue d'action nationale, L'Action nationale, vol. VI no 6, juin 1948.

D'abord nommée L'Action française au moment de sa fondation en 1917 par les membres de la Ligue des droits du français, puis L'Action canadienne-française en 1928, L'Action nationale trouve finalement son nom actuel en 1933[1].

Le premier directeur de la revue est Omer Héroux, il sera suivi par le chanoine Lionel Groulx auquel le nom de la revue restera attaché[2]. Avec ses collègues, Groulx se consacre à la défense de la langue française, de la religion catholique, des valeurs familiales et de l’agriculture, autant d'éléments qui leur semblent en péril face à l'industrialisation et l'urbanisation de la province. S'y exprime également la volonté de trouver des solutions de développement économique et intellectuel (éducation) pour le Québec[2].

La pensée maurrassienne a été adoptée par des groupes d'intellectuels canadiens sensibles à cette référence pour intervenir dans des débats culturels, identitaires et politiques : L'Action française est un périodique puis le nom d'une ligue (1921-1927), soutenus par un groupe de défenseurs de la langue française et dirigés pendant dix ans par le prêtre Lionel Groulx qui est le théoricien : défense de la langue française, de la famille, de la ruralité[3]. La ligue défend l'idée d'un État pour les Canadiens français, protecteur contre les menaces de la modernité urbaine. Certains eurent des contacts personnels avec des dirigeants de L'Action française et retinrent de la pensée de Maurras l'hostilité à la démocratie et au parlementarisme, la distinction entre pays légal et réel et les conceptions esthétiques (génie latin, classicisme français)[3]. À la suite de la condamnation de l'Action française en 1926, le mouvement changera de nom et deviendra l'Action canadienne française[4].

Chercheur au département d'histoire de l'Université Laval à Montréal, Jean-Claude Dupuis affirme que « dès le départ, lAction française annonçait que son nationalisme serait d'abord un nationalisme économique »[5]. D'après lui, le journal quotidien de lAction française était la plus importante revue intellectuelle au Québec dans les années 1920[5]. Elle fut d'ailleurs, dit-il, « avec l'École sociale populaire, au cœur de la définition et de la diffusion de l'idéologie que l'on appelle habituellement “clérico-nationaliste”, mais que nous préférons désigner sous le terme de traditionaliste[note 1] ».

En , la revue change à nouveau de nom pour L'Action nationale[2]. Esdras Minville, son nouveau directeur, entend poursuivre l'activité nationaliste de Lionel Groulx en faisant sienne sa devise : « Québec d'abord! ». Le premier numéro paraît à Montréal en . La ligne éditoriale se modifie progressivement à l'initiative d'une nouvelle génération de collaborateurs qui donnent une orientation plus laïque et souverainiste à la revue[6]. Issue d'abord du courant clérico-nationaliste, L'Action nationale se laïcise et se tourne progressivement vers le discours indépendantiste et se fait la porte-parole des principaux courants d'inspiration nationaliste lors de la Révolution tranquille et au moment des premiers succès du Parti québécois[7]. L'évolution de la revue est marquée par le passage - significatif dans l'histoire du Québec - d'un nationalisme canadien-français à un nationalisme québécois (années 1960)[6].

Ligne éditoriale

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Aujourd'hui, l'équipe du périodique présente son activité en ces termes : « L’Action nationale est publiée par la Ligue d’action nationale dont la mission est d’être un carrefour souverainiste où se débattent les aspirations de la nation québécoise comme collectivité de langue française suivant une tradition de réflexion critique, d’indépendance et d’engagement, à partir des situations d’actualité qui renvoient aux enjeux fondamentaux de notre avenir collectif »[8].

L'Action nationale est membre de la Société de développement des périodiques culturels québécois depuis 2008[9].

Les Cahiers de L'Action nationale

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En 2007, L'Action nationale fonde la revue Les Cahiers de lecture de L'Action nationale. Publiée trois fois l'an, son objectif est de réfléchir à la pensée québécoise telle qu'elle est véhiculée dans les plus récents essais publiés, que ce soit en philosophie, littérature, politique, économie ou histoire[10],[11]. Les publications comportent des articles, des recensions ainsi que des entrevues.

Les Cahiers de l'Action nationale est indexée dans la base de données Érudit depuis 2012[12].

Le périodique est également membre de la Société de développement des périodiques culturels québécois (SODEP) depuis 2010[13].

Comité de rédaction et contributeurs

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Tout comme pour L'Action nationale, le poste de directeur est assuré par Robert Laplante et celui du directeur adjoint par Sylvain Deschênes[14].

Le comité de rédaction est divisé par pupitre : en littérature on retrouve Pascal Chevrette, en histoire et culture Lucia Ferretti, en sciences Frédéric Morneau-Guérin, en sciences sociales et économie Gabriel Arseneault et en politique Daniel Gomez[14].

Comité de rédaction et contributeurs

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Depuis 1999, Robert Laplante assure le poste de directeur de la revue. Il est accompagné du directeur-adjoint Sylvain Deschênes[15].

Le comité éditorial est composé de Mathieu Bock-Côté, Nicolas Bourdon, Sylvain Deschênes, Lucia Ferretti, Sylvie Ménard, Denis Monière, Hubert Rioux, Michel Rioux et Pierre Serré[15].

Liste des directeurs

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La revue a été dirigée par les personnes suivantes[2] :

Contributeurs

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Depuis 1917, plus de 17 000 auteurs ont signé des articles pour L'Action nationale. Ses pages ont accueilli les textes d'intellectuels québécois tels André Laurendeau, Pierre Vadeboncœur, Pierre Elliott Trudeau, Lionel Groulx, Marcel Rioux, Richard Arès, Fernand Dumont,Esdras Minville[6] et Mathieu Bock-Côté[15].

Prix et honneurs

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Depuis 1991, la revue décerne le Prix Richard-Arès pour le meilleur essai paru au Québec au cours de l'année. Il a pour but de promouvoir la culture nationale en encourageant l'expression libre[16].

En 1995, la revue crée le Prix André-Laurendeau décerné à chaque année pour le meilleur article paru dans la revue au cours de l'année[17].

En 2011, la ligue de l'Action nationale décerne annuellement le Prix Rosaire-Morin à un militant indépendantiste pour son travail militant au développement de la conscience nationale[18].

Notes et références

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  1. Note de Jean-Claude Dupuis : L'expression « clérico-nationaliste » est d'usage courant depuis que Pierre Elliott Trudeau l'a employée dans La grève de l'amiante (Montréal, Éditions de Cité libre, 1956), 430 p. ; mais ce terme désigne mal l'idéologie en question et possède une connotation péjorative. Il serait plus juste de parler des traditionalistes comme le fait la sociologie française, car l'essence de cette école de pensée est la préservation de la continuité des traditions religieuses et nationales. Voir Pierre Barrai, Les agrariens français de Méline à Pisani (Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1968), 385 p. On pourrait aussi la qualifier tout simplement de catholique car la doctrine sociale de l'Église est, en définitive, la référence principale de cette école de pensée. Le terme clérico-nationaliste laisse entendre que le cléricalisme et le nationalisme sont au cœur de cette doctrine, ce qui n'est pas tout à fait exact. En fait, c'est la doctrine théologique, philosophique et sociale de l'Église catholique qui constitue le fondement de l'idéologie que nous voulons nommer. Certes, sur le plan pratique, le clergé et la nation occupent une grande place dans la pensée catholique, mais ils n'en constituent pas l'essence. Toutefois, puisque le terme catholique est large et qu'il peut porter à confusion, nous utiliserons dans cet article le terme traditionaliste pour désigner l'idéologie à laquelle adhérait l'Action française.

Références

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  1. Andrée Fortin, Passage de la modernité: Les intellectuels québécois et leurs revues (1778-2004), 2e édition, Québec, Les Presses de l'Université Laval, (ISBN 9782763782416)
  2. a b c et d Rosaire Morin, « Les origines de L'Action nationale », dans L'Action nationale, avril 2000, (page consultée le 9 octobre 2008)
  3. a et b Denis Monière, « Histoire de la Ligue d’action nationale », sur L'Action nationale (consulté le )
  4. Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Catherine Pomeyrols, « Action française - Canada », éd. Perrin, 2011, p. 32-33.
  5. a et b [PDF] Jean-Claude Dupuis, « La pensée économique de L’Action française (1917-1928) », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 47, no 2, 1993, p. 193-219.
  6. a b et c « 90e anniversaire de la revue L'Action nationale - Savoir durer », sur Le Devoir, (consulté le )
  7. Jean-Philippe Carlos, « « Exprimer la conscience d’un peuple » : le réseau des revues intellectuelles de droite et la question de l’indépendance nationale du Québec (1957-1968) », Mens : revue d'histoire intellectuelle et culturelle, vol. 15, no 2,‎ , p. 7–47 (ISSN 1492-8647 et 1927-9299, DOI 10.7202/1036182ar, lire en ligne, consulté le )
  8. Extrait du site de l'AN
  9. « Vol. 112, n°6 - juin 2022 », sur Sodep (consulté le )
  10. Le Devoir, « En bref - Les Cahiers de lecture », sur Le Devoir, (consulté le )
  11. Louis Cornellier, « Essais québécois - Pour que retentissent les essais québécois », sur Le Devoir, (consulté le )
  12. « Les Cahiers de lecture de L'Action nationale », sur Érudit (consulté le )
  13. « Vol. 16, numéro 3 - Été 2022 », sur Sodep (consulté le )
  14. a et b « Les Cahiers de lecture de L'Action nationale », sur Érudit (consulté le )
  15. a b et c LAction nationale, « Qui sommes-nous? », sur L'Action nationale (consulté le )
  16. LAction nationale, « Prix Richard-Arès - Lauréats depuis 1991 », sur L'Action nationale (consulté le )
  17. LAction nationale, « Prix André-Laurendeau - Lauréats depuis 1995 », sur L'Action nationale (consulté le )
  18. « L'Action nationale - Prix Rosaire-Morin », sur action-nationale.qc.ca (consulté le )

Voir aussi

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Ouvrages portant sur L'Action nationale

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  • Catherine Bouchard, Les nations québécoises dans L'Action nationale. De la décolonisation à la mondialisation, Québec, Presses de l'Université Laval, 2002.
  • Pascale Ryan, Penser la nation. La Ligue d'action nationale, 1917-1960, Montréal, Leméac, 2006.
  • Xavier Gélinas, La droite intellectuelle québécoise et la Révolution tranquille, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, 2007.
  • Charles-Philippe Courtois, Trois mouvements intellectuels québécois et leurs relations françaises : L'Action française, La Relève et La Nation (1917-1939), Thèse de doctorat, IEP-Paris et Université du Québec à Montréal, 2008.
  • Jonathan Lavault, « Le long parcours d'un militant nationaliste. Rosaire Morin (1923-1999) », Bulletin d'histoire politique, 17, 3, 2009, pp.155-170.
  • Lucia Ferretti, L'Action nationale. Le long combat pour le Québec, Montréal, Del Busso éditeur, 2019.
  • Jean-Philippe Carlos, Le rebelle traditionaliste. Une biographie intellectuelle de François-Albert Angers, thèse de doctorat, Université de Sherbrooke, 2020.

Articles connexes

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Liens externes

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