Kosha (sanskrit IAST : kośa ; devanāgarī: कोश) signifie « étui », « fourreau » ou encore « enveloppe »[1]. La première description connue des kośa au nombre de cinq est donnée dans la Taittirīya Upaniṣad (composée entre -600 et -500) à la section intitulée « Brahmānanda Vallī ». Dans la philosophie du Vedānta et plus particulièrement de l'Advaita Vedānta, on distingue cinq enveloppes ou fourreaux qui composent le Jīva et qui sont par ordre du plus grossier au moins grossier: annamayakośa, prāṇamayakośa, manomayakośa, vijñānamayakośa et ānandamayakośa.

Kośa dans l'Advaita Vedānta

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Dans l'Advaita Vedānta, les cinq kośa sont autant de recouvrements ou de degrés d'asservissement qui empêchent le jīva de connaître la réalité absolue qui est Brahman et de s'établir dans le Soi (Ātman).

Description des enveloppes

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La description des cinq kośa est donnée dans la Taittirīya Upaniṣad à la section intitulée « Brahmānanda Vallī ». Ceux-ci vont du moins subtil (annamayakośa) au plus subtil (ānandamayakośa). Annamayakośa correspond au sthūlaśarīra. Les trois kośa prāṇamayakośa, manomayakośa et vijñānamayakośa correspondent au sūkṣmaśarīra. Enfin, l'enveloppe la plus subtile ānandamayakośa correspond au kāraṇaśarīra[2].

Annamayakośa

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Annamayakośa est l'enveloppe composée de nourriture et constituée des cinq éléments grossiers (mahābhūta)[3]. Celle-ci correspondant au corps physique ou grossier (sthūlaśarīra) et au cinquième recouvrement de l'Ātman.

Prāṇamayakośa

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prāṇamayakośa est l'enveloppe faite de vitalité, d'énergie vitale (prāṇa) qui anime le corps physique[4] et concerne l'aspect physiologique. Celle-ci est composée des cinq souffles vitaux primaires (prāṇās)[5] et des cinq karmendriya. Elle correspond au quatrième recouvrement de l'Ātman. C'est le premier kośa du sūkṣmaśarīra par ordre de degré de subtilité. Ce kośa fait le lien entre le sthūlaśarīra et le sūkṣmaśarīra.

Manomayakośa

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Manomayakośa est l'enveloppe composée de pensées et d'émotions[6] constituant l'aspect psychologique. Ce revêtement fait de mental correspond à manas[7]. Dans l'Advaita Vedānta, celle-ci est constituée de manas[N 1], de citta[N 2] et des cinq jñānendriya. Seize sortes de modifications (vṛtti) affectent ce kośa. C'est le troisième recouvrement de l'Ātman et le deuxième kośa du sūkṣmaśarīra.

Vijñānamayakośa

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Vijñānamayakośa est l'enveloppe faite d'intelligence[6] concernant la logique, le raisonnement, la discrimination ou le jugement et est en rapport avec l'intellect, l'intelligence objective vijñāna. Vijñāna correspond à un des aspects de buddhi qui est l'intelligence supérieure[8]. Dans l'Advaita Vedānta, cette enveloppe est constituée de buddhi[N 3], Ahaṃkāra[N 4] et des cinq jñānendriya. Celle-ci constitue le deuxième recouvrement de l'Ātman. C'est le troisième kośa du sūkṣmaśarīra et le plus subtil ou le plus fin. Vijñānamayakośa fait le lien entre le sūkṣmaśarīra et le kāraṇaśarīra.

Ānandamayakośa

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Ānandamayakośa est l'enveloppe composée de béatitude ou de félicité. Cette enveloppe correspond au kāraṇaśarīra[9], c'est le premier recouvrement de l'Ātman et le début de l'ignorance (avidyā)[10]. Dans le Vedānta, ānandamayakośa est causé par māyā, l'illusion qui limite l'ātman[2].

Kośa et états de veille, rêve et sommeil profond

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Le Vedānta reconnaît plusieurs catégories, dont les trois états de conscience (avasthātraya) de veille (jāgrat), de rêve (svapna) et de sommeil profond (suṣupti) font partie. Selon l'Advaita Vedānta, les cinq kośa sont actifs, peu actifs ou inactifs en fonction des trois états de conscience. Dans le tableau ci-dessous deux croix signalent qu'un kośa est actif, une croix qu'il est peu actif et un tiret qu'il est inactif.

Correspondance entre Kośa et états de veille, rêve et sommeil profond
Annamayakośa Prāṇamayakośa Manomayakośa Vijñānamayakośa Ānandamayakośa
Jāgrat ++ ++ ++ ++ ++
Svapna - ++ ++ + +
Suṣupti - - - - ++

Bibliographie

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  • Taittiriya Upanishad. E. Lesimple, Louis Renou. Éd. Maisonneuve, Paris, 1948, réimpression 2005. (ISBN 2-7200-0972-5)
  • Vedanta for beginners. Sivananda. Éd. Divine Life Society, 1996.

Notes et références

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  1. Dans les catégories du Sāṃkhya, le tattva manas qui est à la fois un organe interne et externe est produit par le tattva ahaṃkāra, mais n'est pas productif lui-même. C'est-à-dire qu'aucun autre tattva ne procède de lui.
  2. Citta n'est pas un tattva appartenant aux catégories du Sāṃkhya.
  3. Dans les catégories du Sāṃkhya, le tattva mahat ou buddhi qui est un organe interne est produit par prakṛti. Ce tattva est productif, de lui procède le tattva ahaṃkāra.
  4. Dans les catégories du Sāṃkhya, le tattva ahaṃkāra qui est un organe interne est produit par le tattva mahat ou buddhi. Ce tattva est productif. De lui procède les cinq jñānendriya, mais aussi les cinq karmendriya et les cinq tanmātra.

Références

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  1. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
  2. a et b Roots of Vendanta. S. Trans Rangaswami. Éd. Penguin Books India, 2012, page 267 et 268. (ISBN 9780143064459)
  3. Taittirīyopaniṣad (II.1.1)
  4. Taittirīyopaniṣad (II.2.1)
  5. Au pluriel, il signifie les cinq souffles vitaux (voir le TSHD) et s'écrit prāṇāsau nominatif. Le prāṇa est l'un des cinq prāṇa.
  6. a et b Taittirīyopaniṣad (II.4.1)
  7. Adhyatma yoga : À la recherche du soi I. Arnaud Desjardins. Éd. La Table Ronde, 2001, page 35. (ISBN 978-2710300564)
  8. Adhyatma yoga : À la recherche du soi I. Arnaud Desjardins. Éd. La Table Ronde, 2001, page 35 et 36. (ISBN 978-2710300564)
  9. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
  10. Adhyatma yoga : À la recherche du soi I. Arnaud Desjardins. Éd. La Table Ronde, 2001, page 33. (ISBN 978-2710300564)

Voir aussi

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Articles connexes

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