Khaganat ouïgour

second khaganat Ouïghour, situé sur l'actuelle mongolie et une partie de la Sibérie
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Le Khaganat ouïgour ou plus rarement khaganat ouïghour (vieux turc : 𐰆𐰖𐰍𐰆𐰺 en mongol cyrillique : Уйгурын хаант улс, en chinois simplifié : 回鹘汗国 ; chinois traditionnel : 回鶻汗国 ; pinyin : huígǔ hánguó ou 回纥 / 回紇, huíhé) désigne la période de domination des Ouïghours sur un territoire centré sur l'actuelle Mongolie de 744 à 848, organisés en khaganat (empire chez les turco-mongol).

Khaganat ouïgour

744–848

Description de cette image, également commentée ci-après
Territoires du Khaganat ouïgour à son apogée en 820
Informations générales
Dirigeant Maison Yaglakar
Capitale Ordu-Baliq
Langue(s) Langues ouïghoures et langues turciques
Religion Manichéisme

Entités précédentes :

Il s'étendait sur une superficie de 3 100 000 km2 et fut fondé par Qutlugh Bilge Köl. Sa capitale était Ordu-Baliq et le khaganat avait pour religion officielle le manichéisme.

L'empire se termine avec les invasions kirghizes et la fuite vers des territoires de leurs alliés chinois correspondant aujourd'hui au Xinjiang et au Gansu.

Histoire

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Manuscrit manichéen ouïghour retrouvé à Qocho, Royaume ouïghour de Qocho, après la fin du khaganat

En 744, les Ouïghours de la Toquz Oghuz sortirent vainqueurs du conflit qui les oppose au second khaganat Göktürk. Ils détruisirent l'état Turc et leur chef se proclama Khagan[1].

 
Le Khaganat en gris (回紇 en 750

Alliés des Chinois, les Ouïgours protégèrent la dynastie Tang et, sous le règne de Bayan-chor khan (règne 747-759), aidèrent au rétablissement d'un empereur en 757. Ils furent récompensés par un cadeau annuel de vingt mille pièces de soie[1]. Cependant ils ne purent empêcher, à l'ouest, l'avancée des troupes arabo-musulmanes qui, alliées à des Tibétains et à des tribus turques infligent une défaite aux Tang à la bataille de Talas en 751.

Les Ouïghours, qui avaient aidé les Tang à combattre la rébellion et à éloigner les rebelles de la capitale, établirent leur contrôle sur la partie nord du bassin du Tarim. Alors que Bögü khagan (759-780), séjournait dans la capitale Tang en 762, il fut converti au manichéisme par des Sogdiens qui y vivaient. Le manichéisme devint la religion officielle des Ouïghours, avec construction de temples à partir de 771[2].

Bögü khagan est renversé et tué, et le nouveau khagan, Alp Qutlugh Bilge (779-789), persécute les manichéens. Ses successeurs restaurent le manichéisme à son statut antérieur[2].

Au Turkestan oriental, la période coïncide avec une offensive majeure contre le Tibet, où le bouddhisme est devenu la religion officielle en 787. Dans les années 780 et 790, les Tibétains ont pris plusieurs villes de la région. Les Ouïghours sont encore en mesure de contre-attaquer, et en 803, ils reprennent Qocho. En 808, Qutlugh meurt, son fils, Pao-i (zh) lui succède. La même année les Ouïghours prennent la préfecture de Liang (dans l'actuelle Gansu) aux Tibétains[3]. La lutte pour les villes du bassin du Tarim entre les Tibétains, les Chinois et les Ouïghours se poursuit jusqu'aux années 820, date à laquelle le khaganat voit son apogée. En 822-823, le Tibet fait la paix avec la Chine et avec les Ouïghours. Mais la situation du khaganat ouïghour se détériore rapidement[2].

En 840, les Ouïghours sont vaincus par les Kirghizes qui s'emparent de leur capitale et y fondent ce que l'on appelle le khaganat kirghize du Ienisseï (840 – 925). Les Ouïgours quittent leur territoire pour s'établir dans ce qui est l'actuel Xinjiang, dans la région de Tourfan, un autre groupe s'installe dans le Gansu occidental[1] on les appelle, les Ouïgours de Ganzhou (甘州回鹘) ou les Ouïgours de Hexi (河西回鹘).

Le dzud de 839-840 pourrait être l'élément déclencheur de ce rapide déclin.

Culture

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Caractère mobiles en bois ouïghours datant des environs des XIIe et XIIIe siècles, après la fin du Khanat et la migration vers les régions chinoises

Les Ouïgours formaient à l'origine une confédération de 9 tribus, la Toquz Oghuz. Ils ont conservé des traditions de leur origine nomade : leur capitale a d'abord été un camp circulaire de tentes entourant celle du souverain, en soie dorée, et qui pouvait contenir cent personnes. Leur territoire était protégé par un réseau de fortins en terre ou en briques, de surface variable (0,6 à 18 hectares). Outre leurs fonctions militaires, ils servaient aussi de centres administratifs, commerciaux, agricoles ou artisanaux.

L'armée ouïgoure comptait autant de fantassins que de cavaliers, dont des archers à cheval. Des cavalières armées d'arc servaient de garde d'honneur, sans que l'on sache si elles servaient uniquement pour la parade ou aussi pour le combat.

Des statues de pierre représentent des personnages masculins tenant une coupe à deux mains. Les Ouïgours écrivaient leur langue, et cette tradition littéraire, conservée jusqu'au XIIIe siècle, a eu une grande influence sur les Mongols[1]. Le mongol bitchig, écriture adoptée par Gengis Khan pour la langue mongole est dérivé de l'Alphabet ouïghour par Tata Tonga.

Annexes

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Notes et références

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  1. a b c et d I. Lebedynsky, Les Nomades, peuples nomades de la steppe, Paris, Errance, , 301 p. (ISBN 978-2-87772-346-6), p. 203-205.
  2. a b et c (en) Yuri Bregel Brill, An Historical Atlas of Central Asia, 2003
  3. Wang 2013, p. 184.

Bibliographie

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Articles connexes

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