Kamouraska (roman)
Kamouraska est un roman de l'écrivaine québécoise Anne Hébert publié le aux éditions du Seuil et ayant reçu le Prix des libraires[1] l'année suivante.
Kamouraska | |
Auteur | Anne Hébert |
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Pays | Canada |
Genre | Roman |
Éditeur | Seuil |
Collection | Cadre Rouge |
Date de parution | |
Nombre de pages | 250 |
ISBN | 2020011468 |
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Contexte historique
modifierLe roman est basé sur un fait divers que se serait déroulé en 1839[2]. Achille Taché, le seigneur de Kamouraska et petit-fils de Pascal Taché, est assassiné à l'âge de 26 ans par Georges Holmes. Éléonore d'Estimauville, son épouse, est soupçonnée de complicité mais sans en être formellement reconnue.
Résumé
modifierÀ la faveur d'une nuit d'angoisse au chevet de son deuxième mari, Elisabeth (d'Aulnières) Rolland revit les événements dramatiques qui ont conduit vingt ans plus tôt au meurtre de son premier mari, Antoine Tassy. D'abord confus, son récit apparaît éclaté comme un miroir brisé. L'histoire est racontée par bribes au hasard de ses souvenirs, qui se bousculent et occasionnellement se confondent dans le maelstrom des hallucinations et des cauchemars.
Peu à peu, les faits se précisent sous l'impulsion de la conscience qui décide d'assumer entièrement la maîtrise de la narration.
À l'âge de seize ans, Elisabeth d'Aulnières épouse Antoine Tassy, seigneur de Kamouraska. La violence de son mari, ses habitudes de débauché et sa neurasthénie lui feront fuir Kamouraska avec ses deux enfants pour aller trouver refuge chez sa mère et ses trois tantes dans la maison de Sorel, où elle avait passé son enfance. Soignée pour ses blessures par le docteur George Nelson, ancien compagnon de collège de son mari, elle devient sa maîtresse et se retrouve bientôt enceinte de lui. Pour sauver sa réputation d'épouse et préserver les apparences face à la bonne société de Sorel, Elisabeth doit alors feindre une réconciliation amoureuse avec son mari, malgré l'horreur qu'il lui inspire.
La haine croissante d'Elisabeth pour son mari et le ressentiment de George depuis l'enfance à l'égard d'Antoine pousseront les deux amants à vouloir s'en débarrasser à tout jamais. L'empoisonnement apparaît d'abord comme le moyen le plus discret et le plus sûr. On en charge la servante Aurélie, qui doit tenter de séduire Antoine pour ensuite lui servir à boire le breuvage mortel. Cependant, Antoine vomit tout sans en mourir.
C'est à George que revient alors la sale besogne de l'assassiner. Commence pour lui une folle équipée en traîneau à travers la neige et le froid. Tiré à vive allure par son fougueux cheval noir, Nelson franchit en quelques jours les 200 milles qui séparent Sorel de Kamouraska et tue Antoine le 1839 dans une des pires boucheries qui soit. Cet accroc au plan initial contraint George à retourner en toute hâte vers sa maîtresse, le temps de lui dire adieu, et d'aller chercher asile au-delà de la frontière canadienne.
Restée seule pour faire face à la justice, Elisabeth est traduite devant les tribunaux pour complicité mais bénéficie d'un non-lieu, faute de preuves. Finalement, l'absence prolongée de George, dont elle demeure sans nouvelles, l'oblige à « se refaire une réputation » en épousant Jérôme Rolland, notaire de Québec.
Réception critique
modifierL'œuvre a été le sujet de plusieurs ouvrages scientifiques : la revue Voix et images a fait une « sociocritique du roman Kamouraska d’Anne Hébert[3]. » Une thèse a été soumise en 1970 à l'Université McGill par Mercédès Telles[4].
Les représentations romanesques de la loi: Étude du roman Kamouraska d'Anne Hébert réalisée par Caroline Donat, Mémoire 2019[5].Maîtrise en études littéraires à l'Université du Québec à Montréal.
Critique littéraire: Histoire d'une célébration[6] par Marcel Fortin
Mémoires et thèses sur le roman Kamouraska.Nathalie Watteyne, et al., Anne Hébert: chronologie et bibliographie des livres, parties de livres, articles et autres travaux consacrés à son œuvre, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. «Espace littéraire[7]», 2008, 315 p.
Michon, Jacques écrit « Kamouraska d’Anne Hébert : une écriture de la passion[8]. Lettres québécoises, numéro 27, automne 1982, p. 77–77.
Prix littéraires
modifierAdaptation cinématographique
modifierClassique de la littérature québécoise, le roman a été traduit en sept langues. Il a été adapté au cinéma par Claude Jutra[9] en 1973. Anne Hébert a collaboré à l'écriture du scénario du film.
Éditions
modifier- Kamouraska, éditions du Seuil.
Bibliographie
modifier- Kamouraska, éditions Art Global, 1977, Édition limitée à 150 exemplaires signés par Anne Hébert et Antoine Dumas
- Maurice Émond, La femme à la fenêtre : l'univers symbolique d'Anne Hébert dans Les chambres de bois, Kamouraska et Les enfants du sabbat, Québec, Presses de l’Université Laval, collection « Vie des lettres québécoises », 1984, 390 p.
- Alex Gagnon, « Chapitre 9. De neige et de fureur. Métamorphoses du fait divers dans Kamouraska », dans La communauté du dehors. Imaginaire social et crimes célèbres au Québec (XIXe – XXe siècles), Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Socius », 2016, p. 435-466. (ISBN 978-2-7606-3687-3)
- Alex Gagnon, « Mémoire traumatique et mémoire collective dans Kamouraska », Voix et images, no 125, hiver 2017, p. 137-150. (ISSN 0318-9201) DOI 10.7202/1039922ar
- Robert Harvey, Remémoration et commémoration dans Kamouraska d’Anne Hébert, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1980, 144 p.
- Albert Le Grand, « ‘‘Kamouraska’’ ou l’Ange et la Bête », Études françaises, vol. 7, no 2, 1971, p. 119-143 (lire en ligne).
- Bibliographie critique[10], Centre Anne-Hébert, Université de Sherbrooke
Notes et références
modifier- « Site web Prix des libraires de France »
- Albert Le Grand, « ‘‘Kamouraska’’ ou l'Ange et la Bête », Études françaises, vol. 7, no 2, 1971, p. 119-143 (lire en ligne).
- Marie-Hélène Lemieux, « Pour une sociocritique du roman Kamouraska d’Anne Hébert », Voix et Images, vol. 28, no 3, , p. 95–113 (ISSN 0318-9201 et 1705-933X, DOI 10.7202/006757ar, lire en ligne, consulté le )
- « Lecture du roman Kamouraska par Mercédès Telles », Thèse, (lire en ligne [PDF])
- Caroline Donat, « Les représentations romanesques de la loi : étude du roman Kamouraska d'Anne Hébert (1970) », sur archipel.uqam.ca, (consulté le )
- « Critique littéraire par Marcel Fortin », Journal littérature,
- « Recherche - Centre Anne-Hébert - Université de Sherbrooke », sur www.usherbrooke.ca (consulté le )
- Jacques Michon, « Kamouraska d’Anne Hébert : une écriture de la passion / Kamouraska d’Anne Hébert : Une écriture de La Passion, suivi de Pour un nouveau Torrent, Cahier du Québec, Collection « littérature », Montréal, Hurtubise HMH, 1982, 211 pages », Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, no 27, , p. 77–77 (ISSN 0382-084X et 1923-239X, lire en ligne, consulté le )
- « Encyclopédie canadienne »
- « Bibliographie critique d'Anne Hébert », sur dx.doi.org (consulté le )