Joseph Weismann
Joseph Weismann, né le à Paris (Seine), est un survivant de la Shoah.
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Après avoir été arrêté lors de la rafle du Vél' d'Hiv' et interné au camp de Beaune-la-Rolande, Joseph Weismann parvient à s'évader avec un ami, Joseph Kogan.
Roselyne Bosch s'est inspirée de son histoire pour réaliser le film La Rafle (sorti en 2010).
Biographie
modifierJoseph Weismann, né le à Paris (Seine), est l'un des rares enfants survivants de la déportation de Beaune-la-Rolande à Auschwitz, à la suite de la rafle du Vélodrome d'Hiver[1],[2],[3]. Cette rafle a été commise par l'État français, le et , sous le régime de Vichy, lors de la Seconde Guerre mondiale.
Après leur arrestation par la police française, le , lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver, à leur domicile parisien du 54 rue des Abbesses, toute sa famille et lui sont emmenés dans un centre de regroupement improvisé à la mairie du 18e arrondissement de Paris[4], puis au camp de Beaune-la-Rolande. En rampant sous une rangée de barbelés, Joseph Weismann, âgé de onze ans, parvient à s'en évader avec un ami, Joseph Kogan, alors que les enfants sont séparés de leurs parents, lesquels sont convoyés vers le camp d'extermination d'Auschwitz[1]. Les enfants restants seront également déportés dans les convois suivants[5].
Joseph Weismann passe le reste de la guerre dans une ferme du Loiret, où il doit travailler dur. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il espère revoir ses parents et ses sœurs (Charlotte et Rachel), mais ces dernières sont mortes en déportation[2]. Charlotte Weismann (née le à Paris) est déportée à Auschwitz par le convoi no 16 en date du [6] et assassinée à son arrivée le , à l'âge de 13 ans. Rachel Weismann (née en à Paris) est déportée à Auschwitz par le convoi no 22 en date du [6] et assassinée à son arrivée le , à l'âge de 7 ans.
Il veut changer de nom et « s'appeler Dupont, comme tout le monde ». Puis il devient « vindicatif, bagarreur, un pantin démantibulé qui devait se reconstruire »[1]. Il mène finalement sa vie professionnelle au Mans comme vendeur de meubles[7]. Il est retraité dans cette ville.
En 1996, lors d'un colloque à Orléans, Simone Veil essaie de le convaincre d'écrire ses mémoires : « Monsieur Weismann, vous avez un devoir de mémoire à accomplir »[7]. Dans un premier temps il ne l'écoute pas, pensant que ça ne le concerne pas ; mais il finit par admettre qu'elle a raison et témoigne depuis régulièrement dans les collèges[7],[8].
Joseph Weismann reçoit la médaille des évadés, le , 72 ans après son évasion du camp de Beaune-La-Rolande[9].
Décorations
modifierPublications
modifier- Joseph Weismann (avec la contribution de Caroline Andrieu), Après la rafle, Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, , 297 p. (ISBN 978-2-7499-1488-6)[7].
- Arnaud Delalande, Laurent Bidot, Joseph Weismann, Après la rafle (bande dessinée), Les Arènes, (ISBN 979-10-375-0569-9)[12],[13].
Hommages
modifierNotes et références
modifier- Interview Ghislain Loustalot, « Le témoignage du survivant qui a inspiré La Rafle », sur parismatch.com, Paris Match, 8 mars 2010, mis à jour le 19 mars 2010 (consulté le ).
- Recueilli par Olivier Renault, « La véritable histoire de Jo, le petit Juif », sur ouest-france.fr, Ouest-France, 4 mars 2010 (modifié le 26 septembre 2013) (consulté le ).
- (en) Lizzy Davies, « La Rafle confronts wartime stain on French history », sur guardian.co.uk, The Guardian , (consulté le ).
- Benoît Hopquin, « Les miraculés du Vél’d’Hiv’: « C’est la seule gifle que j’ai reçue de maman. J’ai compris plus tard qu’elle m’avait sauvé la vie » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Fred Kupferman (préf. Henry Rousso), Laval, Paris, Tallandier, , 2e éd. (1re éd. Balland, 1987), 654 p. (ISBN 978-2-84734-254-3), p. 410.
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Paris, Beate et Serge Klarsfeld, 1978.
- Géraldine Catalano, « Joseph Weismann, une vie après le Vél d'Hiv », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ).
- Serge Golan, « Témoigner : la « mission sacrée » de Joseph Weismann », sur hamodia.fr, (consulté le ).
- « Médaille des évadés pour Joseph Weismann », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- « Sarthe – La Légion d'honneur les distingue », sur lemainelibre.fr, Le Maine libre, (consulté le ).
- « Palmes académiques – Promotion du 1er janvier 2014 (décret en date du 8 janvier 2014) » [PDF], sur sarthe.gouv.fr, Préfecture de la Sarthe (consulté le ).
- Présentation sur La Grande Librairie sur France 5, émission du 27 avril 2022, en compagnie de deux autres rescapées témoins de la Shoah, Julia Wallach (Dieu était en vacances co-écrit avec Pauline Guéna) et Jacqueline Fleury-Marié (Résistante co-écrit avec Jérôme Cordelier).
- « Après la rafle », sur les arènes (consulté le )
- Nicolas Fernand, « ENTRETIEN. Il y a 80 ans, la rafle du Vel’D’Hiv : « Tant qu’on est vivant, il faut se battre » », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- « Collège Joseph Weismann », sur clg-joseph-weismann.sarthe.e-lyco.fr (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Paris, Beate et Serge Klarsfeld, 1978.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- « Discours du Premier ministre François Fillon – Réception en l’honneur de Joseph Weismann » [PDF], sur archives.gouvernement.fr, (consulté le ).