Jos Montferrand
Jos Montferrand, de son vrai nom Joseph Favre ( - ), est un homme fort canadien-français qui a vécu au XIXe siècle au Québec. À cette époque, les Anglophones et Francophones de la classe ouvrière étaient souvent en compétition pour les emplois, et de multiples bagarres en résultaient. Jos Montferrand, un colosse, acquiert sa réputation de redresseur de torts grâce à son adresse et à ses muscles, mais aussi parce qu'il ne pouvait supporter des insultes contre les siens.
Biographie
modifierJos Montferrand, né à Montréal, grandit dans le quartier Saint-Laurent. Son père décède lorsqu'il est encore garçon[1]. Il part pour la région de l'Outaouais, une région de l'ouest du Québec à la frontière de la province de l'Ontario, où il devient cageur vers 1827 et maître de cage éventuellement pour Philemon Wright. À l'époque, le Canada accueillait un fort contingent d'immigrants en provenance d'Irlande, ceux que l'on appelait les Shiners [2]. Les ouvriers canadiens-français devaient manœuvrer doublement pour trouver du travail face à cette immigration travailleuse et bagarreuse. Jos Montferrand repose au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal.
Légende
modifierComme à quantité d'autres personnages mythiques, on attribue à Jos Montferrand un certain nombre d'exploits dont la véracité apparaît douteuse. On raconte qu'en 1829, sur le pont de la Chaudière à Hull, au Québec, il dut faire face à plusieurs immigrants irlandais. Montferrand saisit l'un de ses adversaires par les pieds et s'en servit comme massue, avec laquelle il projeta 150 Irlandais dans les bouillons de la rivière des Outaouais. S'il est tout à fait plausible qu'une telle altercation soit survenue, le nombre de 150 Irlandais est probablement très exagéré par la légende.
On raconte que Jos Montferrand avait l'habitude de marquer son entrée dans une taverne en donnant un coup de talon au plafond. Nombreux furent les tenanciers de la région qui prétendirent posséder la « marque » de Jos Montferrand dans leur établissement.
Reconnaissance
modifier- Le palais de Justice de Gatineau est nommé « Édifice Jos-Montferrand » en son honneur[3]. Malgré l'importance du personnage, ce nom ne fit pas le bonheur de tous, certains juristes estimant grossier que l'on nomme un endroit aussi prestigieux d'après un individu connu pour fréquenter assidûment les tavernes. Il s'agit du seul édifice public portant le nom de Jos Montferrand.
- Gilles Vigneault (avec Jos Monferrand), La Bolduc, Stompin' Tom Connors et Les Casses-Noisettes [4] ont composé des chansons en l'honneur de Jos Montferrand.
- Un parc de Montréal porte le nom de « parc Jos-Montferrand ». Il est situé dans l'arrondissement Ville-Marie, au coin des rues Sainte-Catherine Est et Frontenac[5]. 45° 31′ 50″ N, 73° 32′ 46″ O
- La Fiducie du patrimoine ontarien [1] a dévoilé une plaque provinciale (ontarienne), en 2009 à Ottawa, commémorant le héros folklorique francophone, Joseph Montferrand. Pour voir une image du dévoilement à l'Église St. Brigid's à Ottawa, visitez: [2]. Cette plaque [3] sera installée près de l'entrée du pont des Chaudières sur la rive ontarienne.
- Une statue en bois dénommée Big Joe Mufferaw se dresse dans la ville de Mattawa dans l'Est de l'Ontario en sa mémoire.
- De même il y a quelques années, le sculpteur de renom Roger Langevin a fait une sculpture en son honneur, la sculpture pré-nommée par l'artiste Le Défricheur, dit Jos Montferrand. Elle est érigée à Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles à Mont-Laurier.
- Il existe aussi une bière qui porte le nom de Jos Montferrand[6].
- Grand Jos, la mascotte du Rouge et Noir d'Ottawa (Ligue canadienne de football) est inspirée de l'homme et de sa légende bien connue dans la région de l'Outaouais. (L'utilisation de l'image de Jos Montferrant par le Rouge et Noir d'Ottawa est considérée par certains habitants de la région de l'Outaouais comme étant une appropriation culturelle de l'image de ce dernier par la population anglophone)
- Une rue a été nommée en son honneur dans l'ancienne ville de Beauport,en 1991, maintenant présente dans la ville de Québec.
Bibliographie
modifier- Histoire de Jos. Montferrand, l’athlète canadien, Benjamin Sulte, Montréal, 1883.
- Jos Montferrand, Jean Côté, Quebecor, 1994.
- Jos Montferrand : le géant des rivières, Mathieu-Robert Sauvé, XYZ, 2007.
- Montferrand: v.1 Le prix de l'honneur; v.2. Un géant sur le pont, Paul Ohl, Libre Expression, 2009.
- Jos, P. J. Poirier, Marchand de feuilles, 2010.
- La pitoune et la poutine, Alexandre Fontaine Rousseau & Xavier Cadieux, POW POW! 2019.
Liens externes
modifierRéférences
modifier- (en-US) « The Jos Montferrand who wasn’t a mascot », Ottawa Citizen, (lire en ligne, consulté le )
- Le mot "Shiners" est une déformation de "Chêneux" que les Canadiens-français utilisaient pour identifier les bucherons irlandais qui coupaient des chênes près des berges le long de la rivière des Outaouais. Ces Irlandais ne pouvaient trouver du travail auprès des compagnies forestières puisque ces dernières employaient des Canadiens-français depuis fort longtemps, avant même que les Irlandais viennent initialement pour aider à construire le canal Rideau. Lire : Michel Prévost, Jos. Montferrand, de la légende à la réalité
- Québec, « Édifice Jos-Montferrand », sur Commission de toponymie du Québec, (consulté le )
- Les Casses-Noisettes chantent Jos Montferrand
- Québec, « Parc Jos-Montferrand », sur Commission de toponymie du Québec, (consulté le )
- Bière Jos Montferrand