José Pellicer
José Pellicer Gandía, né le à El Grau (Valence, Espagne) et fusillé par le régime franquiste le , est un anarchiste et anarcho-syndicaliste espagnol principalement connu pour être le fondateur de la Colonne de fer des milices confédérales durant la guerre d'Espagne en 1936. On le surnomme parfois le « Durruti valencien ».
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(à 30 ans) |
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Anarcho-syndicaliste, mécanicien, homme politique, syndicaliste, anarchiste, anarchist militiaman |
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Biographie
modifierJosé Pellicer naît dans une famille aisée. Son sens aigu de la justice se manifeste dès son plus jeune âge, ce qui l'amène à renoncer à une vie bourgeoise. Grand lecteur et doté d'une vaste culture, José Pellicer était également végétarien et naturiste.
Il adhère à l'âge de 18 ans aux organisations anarchistes de la Confédération nationale du travail et de la Fédération anarchiste ibérique. Partisan de l’insurrection prolétaire, il défend par l’acte et la parole une conception révolutionnaire de la lutte des classes différente du syndicalisme : le Mouvement Ouvrier Anarchiste, dont le but est le communisme libertaire.
Lorsque survient le soulèvement militaire fasciste du 17 juillet 1936, le groupe Nosotros[1] (dont José Pellicer fait partie avec Segarra, Cortés, Rodilla et Berga) est l'élément moteur de la Colonne de Fer (Columna de Hierro) aux côtés d'autres anarchistes tels que Rafael Martí (dit "Pancho Villa"), Francisco Mares, Diego Navarro ou Pedro Pellicer, le frère de José.
La Colonne de fer devient vite le symbole de ceux qui voulaient mener la révolution jusqu'à ses dernières conséquences, tant au front qu'à l'arrière. José Pellicer fut l'un des principaux opposants à la bureaucratisation des organisations anarchistes CNT et FAI qui avaient décidé de collaborer avec le gouvernement républicain. Pellicer s'opposa également à la militarisation des milices car cela portait atteinte à leur contenu anarchiste et révolutionnaire.
L'éloignement progressif de la part de la CNT et de la FAI des idéaux anarchistes au nom des nécessités de la guerre amène José Pellicer à entrer dans un conflit ouvert avec ces organisations. À travers la revue Nosotros et les éditions du même nom, Pellicer tenta à contre-courant de renforcer les idées anarchistes, mais son incarcération dans les geôles du SIM (le Servicio de Información Militar, les services secrets républicains, sorte[Interprétation personnelle ?] de Guépéou espagnole contrôlée par les communistes) mit un terme à son action.
Lorsque la défaite du camp républicain fut proche, José Pellicer refusa de quitter le territoire espagnol. Il fut capturé, jugé et condamné à mort par le régime franquiste. Il fut exécuté avec son frère Pedro le après avoir enduré de dures conditions de détention.
José Pellicer est l'exemple d'un anarchisme intransigeant du point de vue des principes, allié à une profonde éthique révolutionnaire refusant toute violence vengeresse et gratuite.
Colonne de fer
modifierLa Colonne de fer collabora avec les paysans des villages où elle était présente en leur montrant comment être libres. Les premières expériences de communisme libertaire eurent lieu à la chaleur des combats contre les troupes fascistes (front de Teruel). Plus qu'aucune autre, y compris la Colonne Durruti, la Colonne de fer fonctionna à la fois comme milice de guerre et comme organisation révolutionnaire : elle leva les actes de ses assemblées, publia un quotidien (Línea de Fuego), rédigea des manifestes et diffusa des communiqués, tout cela dans le but d'expliquer ses actions à l'arrière-garde et justifier ses décisions devant les travailleurs et les paysans. Une telle organisation prêche par l'exemple et laisse des preuves. C'est une caractéristique de la Colonne de fer que l'historien Burnett Bolloten nota dans ses livres sur la Révolution espagnole.
Bibliographie
modifier- (es) Miguel Amorós, José Pellicer, el anarquista íntegro. Vida y obra del fundador de la heroica Columna de Hierro, Virus editorial, Barcelone, 2009. (ISBN 978-84-92559-02-2)
- Burnett Bolloten, La Révolution espagnole : la gauche et la lutte pour le pouvoir, Paris, Éditions Ruedo Ibérico, 1977.
- Abel Paz, Chronique passionnée de la Colonne de Fer, Nautilus, Paris, 2002.
- Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937 par un « Incontrôlé » de la Colonne de fer, traduit de l'espagnol par Guy Debord et Alice Becker-Ho, édition bilingue, Champ Libre, 1979, lire en ligne.
- (es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, Madrid, 2001, (ISBN 978-8-486-86445-3), (OCLC 48170913), page 468.
- Frédéric Goldbronn, Frank Mintz, Quand l’Espagne révolutionnaire vivait en anarchie, Le Monde diplomatique, , [lire en ligne].
- Abel Paz, La Colonne de fer, Éditions Libertad - CNT, Paris, 1997.
Notes et références
modifier- (ca) « Nosotros », Gran Enciclopèdia Catalana, sur enciclopedia.cat, Barcelone, Edicions 62..
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Présentation du livre de Miguel Amoros sur José Pellicer
- (es) Deux articles de Miguel Amoros à propos de José Pellicer
- (en) Biographie dans l'Encyclopédie Anarchiste.