José Bellec
José Bellec (né le à Taulé, dans le Finistère et mort à Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines) est un haut fonctionnaire français.
Préfet de la Charente | |
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Marc Buchet (d) Albert Lacolley (d) | |
Préfèt des Ardennes | |
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Henri Baudequin (d) |
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Archives nationales (19930584/4)[1] |
Jeune fonctionnaire, il a participé activement à la Résistance, dès 1942, au sein de l'administration centrale. Arrêté en 1944, il a été déporté. Libéré en 1945, il a repris son parcours professionnel dans cette administration centrale et la préfectorale, en devenant notamment préfet dans différents départements, puis directeur de l'Établissement national des invalides de la marine.
Biographie
modifierJosé Bellec est né le dans le Finistère, à Taulé[2]. Il effectue ses études au collège du Kreisker, à Saint-Pol-de-Léon, puis à l'Université de Paris, et devient ainsi docteur en droit public, et diplômé de l'institut de criminologie de Paris[3].
Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale
modifierPendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, domicilié à Saint-Mandé, il commence une carrière professionnelle au sein des ministères, au ministère du Ravitaillement, puis au ministère des affaires économiques et enfin au ministère de l'Intérieur. En parallèle, il rentre dans la résistance dès 1942, au sein du Mouvement Résistance puis du réseau NAP (abréviation signifiant Noyautage des administrations publiques)[4].
Arrêté le par la Gestapo de la rue de la Pompe, il est torturé et interné à la prison de Fresnes puis au camp de Compiègne Royallieu[4], il fait partie du dernier convoi vers Buchenwald, parti le et arrivé le [5]. Libéré le [5], il reste membre du Comité des œuvres sociales de la Résistance (COSOR)[6], et s'attache à témoigner sur la déportation[7].
Réintégration au sein du ministère de l'Intérieur
modifierEn 1945, José Bellec devient directeur-adjoint de la police économique et financière. Puis il est nommé en 1948 directeur-adjoint des services de la police d'État de Seine-et-Oise. Il devient ensuite chargé de mission en au cabinet de Christian Pineau, ministre des travaux publics et des transports. La même année, il est retenu comme chef-adjoint de cabinet de Robert Prigent, secrétaire d’État à la présidence du conseil, qu'il suit ensuite au secrétariat d’État à l'intérieur. En , il est choisi comme chef de cabinet d'André Monteil, secrétaire d’État à la marine[8].
Il commence ensuite un parcours en région, dans la préfectorale, comme secrétaire général de la préfecture de Mayenne en 1952, sous-préfet de Montdidier en 1954, sous-préfet de La Flèche en 1956, sous-préfet de Montargis en 1961, puis sous-préfet hors-classe de Palaiseau en 1964. Durant les événements de mai 1968, un entrepreneur de travaux publics des Yvelines vient le trouver pour lui proposer de marcher sur la Sorbonne et le théâtre de l'Odéon avec ses bulldozers[9]. Il ne donne pas suite…
Préfet des Ardennes
modifierEn couronnement de ce parcours dans la préfectorale, dans l'Ouest, l'Île-de-France et l'Est de la France, il est nommé en 1969 préfet des Ardennes[8]. Il succède à Pierre Brunon, un ancien résistant et déporté comme lui. À la fin des Trente Glorieuses, longue période de croissance et d'amélioration des conditions de vie, ce territoire se situe dans la diagonale du vide mise en avant par certains démographes et sociologues, et sa situation est décalée par rapport au dynamisme économique constaté en France dans cette période. Ce département frontalier est à la fois rural et industriel, mais ses principales industries, le textile et la métallurgie, commencent à ressentir l'effet d'une concurrence internationale.
José Bellec met l'accent dès son arrivée sur le désenclavement du département et son raccordement au réseau autoroutier[10], et sur l'adaptation des infrastructures. Il concrétise son action sur ces axes en inaugurant, notamment, un nouveau réseau téléphonique automatique[11], et une voie rapide entre Charleville et Sedan[12].
Préfet de la Charente
modifierEn , José Bellec change de département et est nommé préfet de la Charente[13]. Il revient ainsi dans l'Ouest de la France. C'est l'époque des premiers festivals de la bande dessinée à Angoulême. De grands chantiers d'aménagement sont menés dans cette préfecture, poumon économique du département.
Directeur de l'Établissement national des invalides de la marine
modifierEn , José Bellec est mis à disposition du ministère de l'équipement et de l'aménagement du territoire puis du ministère de la Marine, et devient directeur de l'Établissement national des invalides de la marine. Il succède à Raymond Rudier. Il s'est employé à adapter le fonctionnement de cette institution, avec l'évolution démographique du milieu maritime, et a également permis l'informatisation de son équipe administrative[14]. Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le [15] et est remplacé à la tête de l'Établissement national des invalides de la marine par Pierre Martin.
Il intervient comme chargé de mission auprès de la GMF de 1983 à 1992. Après avoir prolongé son travail de témoignage sur la résistance et la déportation en rédigeant différents ouvrages sur cette période de sa vie, il décède le à Saint-Germain-en-Laye[4].
Autres responsabilités associatives
modifierJosé Bellec a été notamment membre du Comité des œuvres sociales de la Résistance, vice-président de l'Association nationale des médaillés de la Résistance, membre de l'association des anciens déportés de Buchenwald, vice-président de la Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance (FNDIR), et de la Fédération nationale des Combattants volontaires de la Résistance. Il a été aussi membre du Rotary International.
Publications
modifierJosé Bellec a participé à deux ouvrages collectifs de la Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance (FNDIR).
- Leçons de ténèbres, 1995, ouvrage dirigé par Jean Manson, Éditions Plon, (ISBN 2259182313).
- Jusqu'au bout de la Résistance, 1997, ouvrage dirigé par Bernard Fillaire, Éditions Stock, (ISBN 2-234-04734-X).
Récompenses et distinctions
modifierDistinctions
modifier- Commandeur de la Légion d'honneur[16].
- Grand officier de l'ordre national du Mérite Il est directement élevé à la dignité de grand officier le [17].
- Croix de guerre –
- Médaille de la Résistance française
- Officier de l'ordre des Palmes académiques
- Chevalier de l'ordre du Mérite agricole
- Officier de l'ordre du Mérite maritime
- Chevalier de l'ordre de la Santé publique au titre de « sous-préfet à Montdidier, Somme » (1955)[18]
Notes et références
modifier- « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_128 »
- Bargeton 1994
- Comité d'histoire - Directions d'Administration Centrales
- Rédaction de Mémoire Vivante 2004
- Burlet 2006
- Bérenholc 2012
- Les amitiés de la Résistance - Buchenwald, un temps fort, témoignage de José Bellec
- Le Monde 21 novembre 1969
- Dansette 1971
- Hureaux 2012
- Rédaction l'Union 2011
- Berthéas 2008
- Rédaction du Journal officiel 1974
- Rédaction du journal de la Marine Marchande 1983
- Rédaction du Journal officiel 1982
- Le Monde 9 juillet 1999
- Décret du 15 mai 2000 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
- « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°14 du 06 juillet 1955 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Adrien Dansette, Mai 1968, Éditions Jules Tallandier, , 475 p., p. 274.
- René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : septembre 1870-mai 1982, Archives nationales (France), , 555 p..
- « M.Bellec est nommé préfet des Ardennes », le journal Le Monde, (lire en ligne)
- Rédaction du journal de la Marine Marchande, « Départ de José Bellec de la Direction de l'établissement des invalides de la Marine », Le Journal de la marine marchande, vol. 65, , p. 71.
- « Légion d'honneur », Le Monde,
- « Ordre national du Mérite », Le Monde,
- Rédaction de Mémoire Vivante, « Hommage », le bulletin trimestriel de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) : Mémoire Vivante, no 42, , p. 1 (ISSN 1253-7535, lire en ligne).
- Dominique Berthéas, « 4 décembre 1973 : feu vert entre Sedan et Charleville », le journal L'Union, (lire en ligne).
- Rédaction l'Union, « Ce jour-là 5 février 1970, un jeudi en Ardennes », le journal L'Union, (lire en ligne).
- Yannick Hureaux, « Les archives de l'union / Le téléphone, c'est automatique », le journal L'Union, (lire en ligne).
- Charles Bérenholc, « Le comité des œuvres sociales des organisations de la Résistance », La lettre de la Fondation de la Résistance, no 68, , p. 8-9 (lire en ligne).
- Marie-Jo Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos, la bande de la rue de la Pompe, Été 1944, Ed. Ouest-France, 2013.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Rédaction du Journal officiel, « Décret du 1er avril 1974 », sur le site du Service public Legifrance, .
- Rédaction du Journal officiel, « Décret du 1er avril 1974 », sur le site du Service public Legifrance, .
- José Bellec, « Buchenwald, un temps fort, témoignage de José Bellec (KLB 81469) », sur le site des Amitiés de la Résistance, .
- Paul Burlet, « Camp de Compiègne – Royallieu, les départs en Déportation », sur le site Traces d'Histoires, .
- Comité d'histoire - Directions d'Administration Centrales, « Biographie de José Bellec », sur le site du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, République Française.