John Starr, dit Bob Starr, né le et mort en 1996, est un artiste et soldat britannique, agent secret du Special Operations Executive, section française (F). Sous le nom de guerre « Bob », il mit en place le réseau ACROBAT qui soutint la résistance française dans la zone de Saint-Étienne à Dijon, de mai à . Arrêté par les Allemands, emprisonné et déporté, il survécut. Son histoire est racontée dans le livre The Starr Affair de Jean Overton Fuller.

John Starr
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Espion, agent du SOEVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Autres informations
Arme
Conflit
Archives conservées par

Identités

modifier
  • État civil : John Ashford Renshaw Starr
  • Comme agent du SOE :
    • Nom de guerre (field name) : « Émile » puis « Bob »
    • Nom de code opérationnel : ACROBAT (en français ACROBATE)

Famille

modifier
  • Son père : Alfred Demarest Starr, de nationalité américaine.
  • Sa mère : Ethel Renshaw, de nationalité britannique.
  • Son grand-père : William Robert Renshaw.
  • Son frère : George Reginald Starr, également agent du SOE.
  • Ses enfants : Ethel, John et Lionel Starr.

Biographie

modifier

Avant la guerre

modifier

(Premières années : informations manquantes, texte à compléter)

1938. Il cherche à s’engager dans la Royal Air Force, mais en est empêché en raison de la nationalité américaine de son père.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

modifier

1940. Ayant obtenu la permission du War Office, il rejoint à Rouen l'unité britannique King's Own Scottish Borderers regiment, puis est affecté dans la Field Security Police à Nantes. Après la percée allemande en France, son unité est évacuée en Grande-Bretagne via Saint-Nazaire. Il poursuit son entraînement avec la Field Security Police à Winchester, avant d’être affecté au War Office comme artiste et finalement au Special Operations Executive.

1942.

Première mission : déterminer dans quelle mesure le réseau CARTE peut alimenter une armée secrète mobilisée.
  • Août. Il est parachuté dans la nuit 27/28. Nom de guerre (provisoire) : « Émile »
  • Novembre. Il rentre en Angleterre[2].

1943.

Deuxième mission : construire un réseau (baptisé ACROBAT par le SOE) dans la région de Saint-Étienne à Dijon. Nom de guerre « Bob ».
  • Mai. Il est parachuté près de Lons-le-Saunier (Jura). Il prend avec lui John Young « Gabriel » comme opérateur radio, et Diana Rowden « Paulette » comme courrier.
  • Juillet. Le 18, sur trahison, il est capturé par les Allemands et placé dans la prison du Sicherheitsdienst (SD) à Dijon, puis transféré à la prison de Fresnes, au sud de Paris.
  • . Il tente de s'évader par les toits de la Gestapo, avec Noor Inayat Khan « Madeleine », et avec le colonel français Léon Faye du réseau Alliance. Les barreaux de la cellule de Noor Inayat Khan n'étant pas suffisamment sciés, ils perdent du temps. La tentative échoue[3] : John Starr est atteint par balle à la cuisse[4].

Hans Kieffer leur demande de donner leur parole d'honneur de ne plus tenter de s'évader. Seul John Starr accepte de signer. Il est emprisonné au quartier-général du SD à Paris, 84 Avenue Foch, et y reste jusqu'au départ des Allemands[5].

1944.

  • Il est transféré de l’avenue Foch au camp de concentration de Sachsenhausen près de Berlin. De nombreux prisonniers y sont exécutés par pendaison, mais il échappe à ce sort en raison de la quarantaine due à l’arrivée du typhus dans le camp. Il en profite pour se joindre à un groupe de prisonniers qui doivent être transférés au camp de concentration de Mauthausen, près de Linz en Autriche.
  • Exploitant sa capacité à passer pour un Français, il rejoint un groupe de prisonniers français et belges placé sous la garde de la Croix Rouge et finalement envoyé en Suisse vers la fin de la guerre.

Après la guerre

modifier

Après la guerre, John Starr ouvre une boîte de nuit à Hanley, Staffordshire, en partenariat avec les frères Alfred et Henry Newton, des agents du SOE qu’il avait croisés lors de son entraînement spécial et Avenue Foch, et qui étaient revenus du camp de concentration de Buchenwald.

Plus tard, il retourne vivre à Paris, puis en Suisse.

1996. Il meurt en Suisse.

Notes et références

modifier
  1. « https://www.recherche.bar.admin.ch/recherche/#/archiv/einheit/2312292 »
  2. Dans la nuit du 3 au 4 novembre, à Port-Miou, la felouque Seadog commandé par Buchowski débarque 9 personnes et 500 kg de matériel, et embarque 6 personnes. Les personnes débarquées sont : George Starr, Marcus Bloom, Mary Herbert, Marie-Thérèse Le Chêne, Odette Sansom, Gracomino Galea, et trois autres. Les personnes embarquées sont : John Starr, Isidore Newman, Jean Nohain-Jaboune « Quintet » (Radio-Patrie), X « Richard » et son fils, et un autre. [Source : Sir Brooks Richards, p. 930]
  3. Fourcade, tome 2, p. 212-218.
  4. Des histoires racontées par d’autres agents du SOE qui ont partagé sa captivité avenue Foch ont fait douter de sa loyauté. Son cas a été examiné par le MI 5, qui conclut que, bien que son comportement fut certainement suspect, il n’y avait aucune raison pour engager des poursuites criminelles contre lui.
  5. Josef Götz témoignera après la guerre que John Starr l'aidait en relisant et corrigeant les textes en anglais envoyés à Londres, dans le cadre des jeux radio qu'il menait en employant les postes radio saisis.

Sources et liens externes

modifier

  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
  • Marie-Madeleine Fourcade, L'Arche de Noé, t. 2, Paris, éditions Fayard, coll. « Le Livre de poche » (no 3140), (réimpr. 1998) (1re éd. 1968), 446 p.