Gottfried Silbermann
Gottfried Silbermann (1683-1753)[1] est un célèbre facteur d'instruments de musique allemand de l'âge baroque[2].
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Jean Henri Silbermann (d) (neveu) Jean André Silbermann (neveu) Jean Daniel Silbermann (d) (neveu) |
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Orgue (en) |
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Maître |
Biographie
modifierNé le à Kleinbobritzsch[1] (Saxe) et mort le à Dresde[1] (Saxe), il est issu d'une dynastie de facteurs d'orgue saxons dont une branche prospéra en Alsace.
Après avoir été formé par son frère aîné, André Silbermann, il retourna s'établir en Saxe, à Freiberg[3]. Là, il construisit 49 orgues[3] dont 29 subsistent toujours aujourd'hui. Les deux plus célèbres sont les grands orgues de la cathédrale de Freiberg (1734-1735) et de la Cathédrale de la Sainte-Trinité de Dresde.
Il fut également fabricant de clavicordes et de piano-forte[3]. Figure importante de l'histoire du piano, il perpétua et diffusa les principes de Bartolomeo Cristofori et introduisit un précurseur de la pédale forte[4] : un dispositif manuel qui permettait de lever tous les étouffoirs du piano. Il soumit ses premiers instruments au jugement de Jean-Sébastien Bach[3], dont les critiques (faiblesse des aigus et lourdeur de la mécanique) le conduisirent à perfectionner la conception de ses pianos. Il en acquit néanmoins un en 1733, qui fut utilisé pour les concerts du Collegium Musicum de Leipzig[5].
Dans les années 1740, le roi Frédéric le Grand de Prusse a fait la connaissance des pianos de Silbermann et en a acheté un certain nombre[6],[7]. Il employait Carl Philipp Emanuel Bach, qui jouait sur des pianos forte de Silbermann et écrivait de la musique pour ce modèle particulier de pianoforte[8].
Les disciples de Silbermann, surnommés les Douze Apôtres, fuirent l'Allemagne durant la Guerre de Sept Ans et contribuèrent à diffuser le piano-forte à travers l'Europe. Parmi eux, Johannes Zumpe, qui contribua à la popularisation du piano carré, Americus Backers, inventeur de la mécanique anglaise. Le facteur d'instruments Christian Ernst Friederici fut le disciple le plus accompli formé dans son atelier[réf. nécessaire].
Un Gottfried Silbermann Museum consacré à la mémoire et à l'œuvre du facteur saxon a été créé à Frauenstein, la cité voisine de son village natal.
Deux des pianos de Silbermann se trouvent encore aujourd'hui dans les palais de Frederick à Potsdam[9]. Un piano Silbermann original se trouve également au Germanisches Nationalmuseum. En 2020, Paul McNulty a réalisé une copie de l'instrument de Gottfried Silbermann de 1749 pour Malcolm Bilson[10].
Enregistrements
modifier- Luca Guglielmi. Johann Sebastian Bach. Bach & The early pianoforte. Fortepiano Silbermann 1749, Gravecembalo Bartolomeo Cristofori 1726 (Kerstin Schwarz), Clavichord, Christian Gottlob Hubert 1784 (Angelo Mondino). Piano Classic.
- Miklos Spanyi. Carl Emanuel Philipp Bach. Solo keyboard music vol 12. Silbermann 1749 (Michael Walker). BIS
- Arnaud de Pasquale. CPE Bach, Graun, Hesse. Trios for fortepiano & viola da gamba. Early piano series. CD 1. Silbermann (Kerstin Schwarz). Alpha Classics
- Bernhard Klapprott. Johann Sebastian Bach. Complete works played on Silbermann organs. Silbermann organ. Aeolus
- Marie Claire Alain. Bach. Organ works. Played on the Silbermann grand organ. Erato
- Genzoh Takehisa. Bach’s Instrumental works. Silbermann 1747 (Kenta Fukamachi) 2007. ALM records
Notes et références
modifier- Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 1042
- (en) « Silbermann », sur Grove Music Online (DOI 10.1093/gmo/9781561592630.001.0001/omo-9781561592630-e-0000045447, consulté le )
- Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 1310
- (en) David Rowland, The Cambridge companion to the piano, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-47470-1), « The piano to c.1770 », p. 11
- (en) Eva Badura-Skoda, The eighteenth-century fortepiano grand and its patrons : from Scarlatti to Beethoven, Indiana University Press, , 510 p. (ISBN 978-0-253-02264-6, lire en ligne), p. 159
- Stewart Pollens. Bartolomeo Cristofori and the Invention of the Piano. Cambridge University Press, 2017. (ISBN 110709657X). p. 294.
- Restle, Conny (2001), Wagner, Günther (ed.), "Gottfried Silbermann und die Hammerflügel für den Preussischen Hof in Potsdam", Jahrbuch des Staatlichen Instituts für Musikforschung Preußischer Kulturbesitz: 2001 (in German), Stuttgart: J.B. Metzler, pp. 189–203
- Spányi, Miklós (2016). Schulenberg, David (ed.). C. P. E. Bach. London and New York: Routledge. p. 495. (ISBN 978-1-4724-4337-3).
- « Silberkünstler - Silber-Läuterung - Silber liefern - Silberling - Silber-Löffel - Silbermagisterium - Silbermagisterium, Uladislai - Silber Mann oder Silberner Mann - Silbermann, Gottfried - Blättern im Zedler-Lexikon Bd. 37, Seite 645 », sur www.zedler-lexikon.de (consulté le )
- (en-US) « Malcolm Bilson: The Pattern-Prelude Tradition of J. S. Bach and the Silbermann Piano as Precursors to Beethoven’s Moonlight – Cornell Center for Historical Keyboards » (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Marcel Thomann, « Gottfried Silbermann », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 35, p. 3639
Liens externes
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- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Les Silbermann d'Alsace
- www.silbermann.org Société Gottfried-SilbermannLa vie de Silbermann (en allemand)
- Musée national allemand de Nuremberg
- www.silbermannorgel-crostau.de Orgue Silbermann à Crostau
- Une copie du piano Silbermann réalisée par Paul McNulty pour Malcolm Bilson