Jocelyn Armel
Jocelyn Armel, dit le Bachelor, est un sapeur d'origine congolaise établi à Paris.
Naissance | |
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Pseudonyme |
Le Président, Le Bachelor LE TONTON, Issono Takashi, Le sapologue |
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Mouvement |
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Il est une figure du mouvement culturel congolais de la sape dans la capitale, aux costumes chics et colorés. Il y tient sa marque Connivences, fondée en 1998 et installée à Château Rouge.
Biographie
modifierÉtudes
modifierJocelyn Armel naît en république du Congo au cours des années 1960 au sein d'une famille aisée[1]. Il arrive à Paris en 1977[2] à l'âge de seize ans[1], et grandit au sein du quartier de la Goutte-d'Or[3]. Il passe son baccalauréat[1] puis obtient une maîtrise en administration économique et sociale option gestion des entreprises[4].
Débuts dans la mode
modifierMalgré ses diplômes, Jocelyn Armel enchaîne les emplois pour subvenir aux besoins de sa famille[1].
Il est employé au cours des années 1990[5] en tant que saisonnier[6] dans la boutique parisienne du créateur Daniel Hechter, chez qui il était d'abord client[2]. Passionné par la mode[3], alors qu'il pensait jusque là faire carrière au Congo[7], il y devient responsable[6].
Succès dans la sape
modifierSouhaitant que le « métissage de Paris » soit reflété par la mode[2], qu'il juge trop classique et peu colorée[1], Jocelyn Armel fonde en 1998 sa propre marque, Connivences. Il vend d'abord ses créations à domicile[2].
Sept ans plus tard, en 2005, sa mère lui cède le local de son restaurant, situé à Château Rouge[2], 12, rue de Panama dans le 18e arrondissement[7]. Il y ouvre sa boutique de prêt-à-porter masculin[8], Sape and co, le [4]. Elle lui fait connaître le succès[7],[2]. Vers 2010, il ouvre une seconde boutique, rue Caulaincourt[1], mais l'expérience ne dure que deux ans[2].
Sa boutique ferme en 2020[9].
Figure du mouvement de la sape
modifierJocelyn Armel est un sapeur, membre de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, un mouvement culturel chic réunissant les deux Congos[2] qui s'approprie les costumes des colons, par affront envers ces derniers puis par opposition à la politique menée par Mobutu Sese Seko, qui en interdit l'usage[7]. Il voit en la sape « une quête identitaire » : « Avant, on subissait le système, on était obligés de se conformer à une norme vestimentaire », qu'il compare au port de la coiffure afro[2].
Jocelyn Armel est devenu à Paris « le Bachelor », un personnage à la fois emblématique du monde de la Sape parisienne[7] et du quartier Barbès-Château Rouge[10],[11]. Il doit son nom à l'émission de télé-réalité Bachelor, le gentleman célibataire[1]. Au cours des années 2010, il prête tour à tour son image aux collections de Nike, Lacoste et Louboutin ; Martin Parr le photographie[5].
Marque Connivences
modifierJocelyn Armel réalise des costumes très colorés[5] voire fluos[3], aux motifs fleuris, à pois ou à rayures. Au sein d'une même collection, il propose six modèles pour chaque vêtement. En 2016, ses tissus proviennent d'Italie, de Pologne et de Roumanie[5]. Il vend ses costumes à des prix allant de 150[12] à 300 euros[5]. Il déclare avoir une clientèle à moitié occidentale, qui vient parfois de pays frontaliers à la France[5].
Il a fait de son ami l'écrivain Alain Mabanckou son égérie[5]. Il sape le chanteur et sapeur Papa Wemba, l'animateur Ariel Wizman ou l'acteur Vincent Perez. Il est reconnu par le City Guide Louis Vuitton comme l'une des cent personnalités de Paris[2] et sa boutique est classée parmi les cent les plus chics de Paris par Monsieur[10],[13]. Elle est aussi étudiée à l'Institut français de la mode[14].
Notes et références
modifier- « L'icône de la sape congolaise s'étend sur la Toile », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Marie Royer, « Diaspora : « Le Bachelor », sapeur sachant saper », sur Le Point, (consulté le ).
- Tomas Statius, « À Château-Rouge, Sape & Co, Mecque de la sape à Paris », sur StreetPress, (consulté le ).
- Sébastien Badibanga, « Dans la peau des sapeurs congolais de Paris », sur Afrik.com, (consulté le ).
- Rémy Darras, « Portrait : Jocelyn Armel, il sape comme jamais », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
- Mathilde Poncet et Blanche Vathonne, « Portrait : « La sape c'est l'art de s'aimer au quotidien », rencontre avec « le Bachelor » (3/3) », sur CelsaLab, (consulté le ).
- Zoé Varier, « 10 mai 1981 : Jocelyn le Bachelor est dans la rue pour l'élection de François Mitterrand », sur France Inter, (consulté le ).
- Pauline Pidoux, « Paris : La sape, un « art de vivre, plus qu'une mode vestimentaire » », sur 20 Minutes, (consulté le ).
- Eitanite Partouche, « La Bachelor, bientôt de retour », sur Radio Nova, (consulté le ).
- « Connivences à la conquête du monde », sur Africultures, (consulté le ).
- Céline Develay Mazurelle, « Barbès : Paris en couleurs, épisode 2 », sur Radio France internationale, (consulté le ).
- « Sape & Co : la référence de la sape parisienne (2/3) », sur CelsaLab (consulté le ).
- Meryll Mezath, « Mode : Jocelyn Armel, une icône de la sape », sur Agence d'information d'Afrique centrale, (consulté le ).
- Camille Beauvais et Gatien Elie, « La sape ou les enjeux de la reconnaissance d’une contre-culture », sur Africultures, (consulté le ).
Voir aussi
modifierFilmographie
modifier- David-Pierre Fila, Le Sapeur, 2017, république du Congo, 65 minutes
Lien externe
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- Ressource relative à l'audiovisuel :