Jimmy Savile
James Wilson Vincent Savile, dit Jimmy Savile, né le à Leeds (Angleterre) et mort dans la même ville le , est un DJ, présentateur de télévision et philanthrope britannique.
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Nom de naissance |
James Wilson Vincent Savile |
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Jimmy |
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Catcheur (jusqu'en ), footballeur, disc jockey, animateur de radio, animateur de télévision, délinquant sexuel |
Religion |
Catholique |
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Membre de | |
Sport | |
Distinctions |
Young at Heart (d), Jim'll Fix It (d), Top of the Pops |
Il a entre autres, sur la BBC, présenté l'émission de télévision Jim'll Fix It, et a été le premier et le dernier présentateur de l'émission de variétés Top of the Pops. Il a utilisé sa notoriété pour lever des fonds destinés à des œuvres charitables pour un montant estimé à 40 millions de livres et fut pour cela décoré de l'ordre pro Merito Melitensi[1],[2].
En 2012, il a été accusé de centaines d'agressions sexuelles commises sur des personnes de tous âges et sexes, sur les lieux mêmes de son travail, à la BBC, ainsi que dans divers établissements scolaires et hospitaliers où il était donateur. La police a reconnu que Jimmy Savile était un prédateur sexuel et qu'il était peut-être même un des pires agresseurs sexuels que le Royaume-Uni ait jamais connus, avec une activité étendue sur une soixantaine d'années[3],[4],[5],[6],[7],[8].
Biographie
modifierCarrière
modifierJimmy Savile commence sa carrière comme DJ (animateur) à Radio Luxembourg en anglais, de 1958 à 1967. Il anime l'émission Teen and Twenty Disc Club (TTDC) sur Radio Luxembourg. Pour une modique somme, les auditeurs reçoivent un bracelet gravé d'un disque au nom de l'émission.
En 1969, il rejoint BBC Radio 1, où il présente Savile's Travels, une émission diffusée tous les dimanches dans laquelle il parcourt la Grande-Bretagne à la rencontre du public. De 1969 à 1973, il anime Speakeasy, une émission de discussion pour les adolescents. Sur Radio 1, il présente le Jimmy Savile's Old Record Club, passant les anciens titres du Top 10. C'est la première émission qui diffuse des anciens titres. Commencée en 1973, elle s'arrête en 1987, au moment où il quitte Radio 1 : il y a alors passé presque 19 ans.
De 1975 à 1994, il présente sur la BBC Jim'll Fix It (en), une émission dans laquelle lui et son équipe s'emploient à réaliser les rêves des spectateurs, principalement des enfants.
Personnage fantasque, s'habillant de façon un peu excentrique, fumant constamment le cigare, il roule en Rolls-Royce[9],[10].
Très actif en tant que philanthrope, il soutient de nombreux centres de soin, notamment l'hôpital de Stoke Mandeville, et soulève près de 40 millions de livres sterling pour des causes humanitaires[11]. Jusqu'à sa mort en 2011, il demeure l'une des célébrités médiatiques les plus populaires et familières du Royaume-Uni.
Anobli par la reine Elisabeth II pour ses activités philanthropiques, il devient « Sir James Savile »[9]. Il croise les princes de la Couronne et rencontre le pape Jean-Paul II.
Prédateur sexuel et pédocriminel
modifierEn 2007, la police interroge Jimmy Savile à propos d'une agression remontant aux années 1970 mais le dossier est classé sans suite[11].
En , Savile entame des démarches judiciaires contre le journal The Sun qui l'aurait, de manière erronée selon lui, lié à l'affaire de l'orphelinat de Jersey du Haut de la Garenne[12]. Savile a tout d'abord nié être allé au Haut de la Garenne, mais a admis plus tard l'avoir fait, après publication d'une photographie le montrant à l'orphelinat entouré d'enfants[13]. La police de Jersey affirme qu'en 2008, les accusations d'abus sexuels à l'encontre de Savile ont fait l'objet d'une enquête mais n'ont pas révélé d'éléments suffisants pour l'inculper[14]. Après sa mort et les nombreuses accusations d'abus sexuels à son encontre venant de plusieurs centaines de personnes, on relève des pensionnaires des Haut de la Garenne[15],[16].
En 2011, la BBC réalise un reportage sur le présentateur-vedette, où le côté sombre de ce dernier apparaît au grand jour mais la chaîne publique décide finalement de ne pas le diffuser[11].
Un an après sa mort, le documentaire L'Autre Visage de Jimmy Savile, diffusé sur la chaîne de télévision ITV, fait l'effet d'une bombe auprès du public en révèlant au monde le prédateur sexuel d'adolescentes que Jimmy Savile fût dans les années 1960 et 1970[11]. À ce moment-là, cinq femmes ont témoigné sur ce qu'elles avaient subi alors qu'elles étaient jeunes adolescentes, soit des viols et des abus sexuels perpétrés par Jimmy Savile dans les loges de la BBC, dans sa Rolls Royce, dans des hôtels, ou encore un pensionnat...[9],[11]. On estime à environ trois cents le nombre des victimes potentielles de Savile, dont certaines très jeunes (8 ans[10]) au moment des faits[9],[17],[18],[19].
Le scandale au Royaume-Uni prend de l'ampleur quand plus de cinq cents victimes de tous âges sont recensées. Les faits, très graves, se seraient produits notamment dans les hôpitaux qu'il finançait ou des instituts où il était bénévole[20],[21]. À sa suite, le directeur général de la BBC George Entwistle est contraint de démissionner, fin de 2012[10].
En 2015, un rapport d'enquête révèle qu'à l’hôpital de Stoke Mandeville, qui bénéficiait comme les autres de ses largesses pécuniaires, « Jimmy Savile aurait abusé sexuellement d’au moins 63 patients » ; si des faits ont été dénoncés dès 1972 et notamment dans un rapport, ils n'ont pas été pris au sérieux[22]. « Dans un établissement de Leeds également le présentateur aurait abusé de 33 patients, hommes et femmes, âgés de 5 à 75 ans »[22].
Un rapport d’une enquête interne de la BBC[23] publié en février 2016 « éclaire les raisons pour lesquelles Jimmy Savile, ... a pu avoir des agissements pédophiles impunément toute sa vie. Il l’attribue à la culture de « vénération » et de « peur » qui règne vis-à-vis des célébrités à la BBC »[10].
L'affaire Savile a également servi de catalyseur pour donner lieu à de nouvelles demandes d'enquête concernant l'affaire de pédocriminalité en Galles du nord[24], ne pouvant par contre pas lui être associée.
Savile aurait été très lié au député Cyril Smith, selon une des victimes de Smith, qui a également été impliqué dans des affaires de mœurs[25]. Son ancien chauffeur, David Smith, est retrouvé mort chez lui, le , le jour où il devait comparaître devant la justice pour une série de viols. Il semble qu'il se soit suicidé[26].
Distinctions et postérité
modifierPersonnage iconique, Jimmy Savile a été très aimé et récompensé de son vivant. Sa mort est saluée avec une grande émotion en Grande-Bretagne et donne lieu à des funérailles en grande pompe, quasi nationales à Leeds, sa ville natale[9].
Dans les jours qui suivirent la révélation de l'étendue des abus sexuels, il y a eu une réaction sans précédent pour effacer toute référence publique. De nombreuses distinctions honorifiques lui ont été retirées, que ce soit des médailles ou ses titres honorifiques, tels que honorary doctor of Laws (titre honoris causa de docteur en droit). Certaines récompenses, telles que l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand ou l'ordre de l'Empire britannique, ne peuvent être retirées malgré les protestations, étant donné que la radiation posthume n'existe pas et que l'appartenance à ces ordres prend fin avec la mort du membre. Tout ce qui rendait hommage à l'animateur, dont des toponymes, a été effacé. Sa statue a été retirée à Glasgow en Écosse[9]. Sa pierre tombale, à Scarborough, portant l'épitaphe « C'était bon tant que ça durait », a été détruite sur décision de sa famille[27]. Les associations caritatives portant son nom se sont dissoutes[28].
Documentaires
modifierDans la culture populaire
modifier- The Toy Dolls, chanson When You're Jimmy Savile sur l'album Absurd-ditties de 1993.
Notes et références
modifier- « Sir Jimmy Savile: Obituary », The Daily Telegraph, London, (lire en ligne, consulté le )
- Appendice, liste des récipiendaires de l'ordre pro Merito Melitensi de l'ordre souverain de Malte, publiée dans Annual Report of the British Association, Sovereign Military Order of Malta, 2010
- « Jimmy Savile abuse claims: Police pursue 120 lines of inquiry », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- Clémentine Rebillat, « Jimmy Savile. Les chiffres de l’horreur », sur parismatch.com, .
- « Savile BBC scandal shocks UK », NBC Nightly News, (lire en ligne, consulté le )
- Dave Gilbert, « Jimmy Savile: National treasure in life, reviled 'sex abuser' in death », CNN, (lire en ligne, consulté le )
- Reuters, « Police to make arrests over BBC's 'tsunami of filth' », Yahoo! News, (lire en ligne, consulté le )
- « Jimmy Savile Inquiry Now Criminal Investigation », Sky News, (lire en ligne, consulté le ) quoting the head of the NSPCC.
- Florentin Collomp, « BBC : un animateur accusé de pédophilie un an après sa mort », sur Le Figaro, (consulté le )
- « Abus sexuels de Jimmy Savile : « certains responsables » de la BBC « étaient au courant » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Pédophilie : témoignages accablants contre l'ancien présentateur vedette de la BBC », sur leparisien.fr, (consulté le )
- (en) « Jimmy Savile turns to Fox Hayes for action against The Sun », The Lawyer, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Richard Alleyne, « Sir Jimmy Savile: He raped me as a teenager claims woman », The Daily Telegraph, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Jimmy Savile named in Jersey children's home abuse inquiry », BBC News, BBC, (lire en ligne, consulté le )
- Jimmy Savile accused of Jersey abuse by a total of five people, 15 October 2012
- Former Jersey police chief says Jimmy Savile was implicated in Haut de la Garenne children's home scandal and there's 'no reason to doubt' he abused girls there, Leon Watson, Daily Mail (UK), 8 October 2012, retr 2012 10 27
- BBC/Savile : une vingtaine de victimes, Le Figaro, 9 octobre 2012.
- Kahina Sekkai, « Jimmy Savile: du "Top" au scandale sexuel », sur parismatch.com, .
- (en) Suzanne Moore, « Liking young girls is not a preference, it's a perversion », sur theguardian.com, .
- « Jimmy Savile aurait fait au moins 500 victimes », sur Le Point,
- « Jimmy Savile : la vie d'un monstre pop »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Fluctuat / Première
- « Affaire Jimmy Savile: Le présentateur aurait abusé sexuellement 63 patients d'un hôpital », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
- (en) « BBC - Dame Janet Smith review - BBC Trust », sur www.bbc.co.uk (consulté le )
- (en) Patrick Sawyer, « Call for new investigation into north Wales abuse scandal », The Daily Telegraph, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- Pervert MP Cyril Smith was pals with satanic child sex monster par Patrick Hill, 19 janvier 2013, The Daily Mirror
- Belga News, « Sévices sexuels : un accusé, ancien chauffeur de la BBC, retrouvé mort », RTBF.be, (lire en ligne, consulté le )
- Florentin Collomp, « Jimmy Savile, l'honneur perdu de la BBC » , sur Le Figaro, (consulté le )
- (en) « Jimmy Savile: Erasing the memory », sur BBC,
- Sir James Savile, Brian Klein, Terry Yarwood, dans This Is Your Life (), consulté le
- « Exposure - The Other Side of Jimmy Savile - 3th Oct 2012 - Full Documentary ITV - video Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Kat Ward, Victim Zero. Jimmy Savile Tried to Ruin My Life. I was the First Victim to Fight Back. John Blake, 2016.
- Dan Davies, In Plain Sight. The Life and Lies of Jimmy Savile, Quercus Publishing, 2014.
Documentaires télévisés
modifier- Ces crimes qui ont choqué le monde sur Numéro 23, RMC Découverte et Investigation
- « Jimmy Savile » dans Jimmy Savile un cauchemar britannique sur Netflix
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
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