Jihye Lee

compositrice et musicienne de jazz

Jihye Lee, née en en Corée du Sud, est une compositrice de jazz et cheffe d'orchestre d'origine sud-coréenne installée à Brooklyn[1].

Jihye Lee
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Biographie

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Jeunesse

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Jihye Lee nait en en Corée du Sud[2].

Elle obtient un diplôme en performance vocale à l'université féminine de Dongduk (ko)[3].

Carrière de chanteuse

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Jihye Lee rencontre ses premiers succès en Corée en tant que chanteuse indie pop[3]. Elle publie plusieurs albums sous le nom de Jiyo[2].

Carrière dans le jazz

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En 2011, Jihye Lee décide de partir aux États-Unis pour approfondir son étude du chant au Berklee College of Music[1]. Elle y découvre le son du big band, pour lequel elle a un « coup de foudre »[2],[1]. Elle remporte deux années consécutives le prix Duke Ellington de Berklee[3].

Elle s'installe à New York en 2015, et grâce à des bourses et au soutient de la Fondation culturelle CJ, elle étudie à la Manhattan School of Music auprès de Jim McNeely (en)[3]. Le fait de voir sur les scènes new-yorkaises des nombreuses femmes musiciennes lui donne une nouvelle confiance en elle[4].

Son premier album April, auto-produit en 2017, bénéficie d'un financement participatif[1]. Il est inspiré par la tragédie survenue le , quand un ferry voyageant de Incheon à Jeju fait naufrage, faisant plus de 300 morts[5]. Coproduit par Greg Hopkins, professeur de composition au Berklee College of Music[6], on y entend la voix de Jihye Lee avec un orchestre de vingt musiciens de Berklee et de la région de Boston[7]. Il est salué par la critique[5],[7],[6].

Paru en chez Motéma Music, son deuxième album Daring Mind est produit par Jihye Lee et Darcy James Argue (en). On y entend un orchestre de 15 musiciens, avec le trompettiste Sean Jones (en) en invité[2],[3]. On y trouve des compositions de sa série Mind (« esprit »), notamment Unshakable Mind, un hommage à Charlie Parker qui a remporté le prix de Composition jazz de la fondation BMI, et Revived Mind, une commande de Manny Albam de 2018[3],[8]. L'album est salué par la critique[2],[9],[10],[11],[12],[13].

Une bourse Toulmin permet à Jihye Lee de retourner en Corée étudier les rythmes coréens traditionnels[1]. On retrouve ces rythmes, portés par le percussionniste d'origine japonaise Keita Ogawa[4], dans chacun des morceaux de son troisième album, Infinite Connections, sorti en 2024. L'orchestre est composé de 18 musiciens, avec le trompettiste Ambrose Akinmusire invité sur deux titres[4]. L'album naît à la suite de la mort de grand-mère, décédée en 2020 de la maladie d'Alzheimer à 85 ans ; le morceau Born in 35 est d'ailleurs une évocation de la vie de son aïeule[4]. À travers la notion de Han, décrit comme « un traumatisme intergénérationnel causé par la colonisation et la guerre », l'album est une réflexion sur les liens intergénérationnels, le patriarcat, la maternité et le rôle de la femme en Corée[4]. Infinite Connections est salué par la critique[14],[1],[15].

Elle a également écrit de la musique pour l'orchestre de Jazz at Lincoln Center avec Wynton Marsalis, ainsi que pour l'orchestre de jeunes musiciens de Carnegie Hall NYO Jazz[3].

Récompenses

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  • Alors qu'elle est étudiante au Berklee College of Music, elle remporte deux années consécutives le prix Duke Ellington, décerné par l'établissement[3]
  • 2018 : prix Charlie Parker de composition jazz de la fondation BMI pour Unshakable Mind[16],[3]
  • 2020 : ASCAP Foundation/Symphonic Jazz Orchestra Commissioning Prize[3]

Son expérience dans l'indie pop coréenne lui permet d'approcher la composition en mettant l'accent sur les mélodies et en imaginant un personnage ou une histoire pour chaque morceau[3]. Jihye Lee compose d'une manière narrative, comme elle tiendrait un journal. Chaque morceau qui compose ses albums est comme un instantané documentant sa vie à New York (Daring Mind) ou son rapport à sa famille (Infinite Connections)[2],[3]. Comme elle n'est pas instrumentiste, elle réfléchit d'abord en terme d'image, d'émotion ou de message à transmettre, avant de trouver un moyen de l'exprimer en musique[8].

On peut rapprocher son écriture de celle de Gil Evans, Maria Schneider ou Bob Brookmeyer[1],[7],[6].

Elle réfléchit à la façon d'intégrer le bagage musical de Corée avec le langage du jazz new-yorkais, notamment par le travail du rythme[2],[4].

Discographie

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Sous le nom de Jiyo

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Jihye Lee Orchestra

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  • 2017 : April (auto-produit)
  • 2021 : Daring Mind (Motéma Music)
  • 2024 : Infinite Connections (Motéma Music)

Références

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  1. a b c d e f et g (en) Sebastian Scotney, « Album: Jihye Lee Orchestra - Infinite Connections », sur theartsdesk.com, (consulté le ).
  2. a b c d e f et g Louis-Julien Nicolaou, « Jihye Lee réinvente le jazz de Séoul à New York », Télérama, (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k et l (en) « Jihye Lee », sur All About Jazz (consulté le ).
  4. a b c d e et f Alex Dutilh, « Jihye Lee, connexions intimes » [audio], Open jazz, France Musique, (consulté le ).
  5. a et b (en) Dan Bilawsky, « April », sur All About Jazz, (consulté le ).
  6. a b et c (it) Angelo Leonardi, « April », sur All About Jazz, (consulté le ).
  7. a b et c (en) Jerome Wilson, « April », sur All About Jazz, (consulté le ).
  8. a et b Alex Dutilh, « Jihye Lee, l'audace et la suavité » [audio], Open jazz, France Musique, (consulté le ).
  9. (en) Jack Bowers, « Daring Mind », sur All About Jazz, (consulté le ).
  10. (it) Angelo Leonardi, « Daring Mind », sur All About Jazz, (consulté le ).
  11. (en) Mike Jurkovic, « Daring Mind », sur All About Jazz, (consulté le ).
  12. (en) John Fordham, « The 10 best jazz albums of 2021 », The Guardian, (consulté le ).
  13. (en) Seth Colter Walls, « 5 Classical Albums to Hear Right Now »  , The New York Times, (consulté le ).
  14. Louis-Julien Nicolaou, « “Infinite Connections”, de Jihye Lee Orchestra : la synthèse étincelante du jazz et de la musique coréenne »  , Télérama, (consulté le ).
  15. (en) Frank Alkyer, « Infinite Connections », DownBeat, (consulté le ).
  16. (en) « Jihye Lee Wins 19th Annual Charlie Parker Jazz Composition Prize », sur bmifoundation.org, (consulté le ).