Jeff Bridges

acteur, producteur de cinéma et chanteur américain

Jeff Bridges [ d͡ʒɛf ˈbɹɪd͡ʒɪz][1] est un acteur, chanteur et producteur américain, né le à Los Angeles (Californie). Ayant commencé sa carrière dès l'enfance, celle-ci s'étend sur 70 ans. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont un Oscar, un Golden Globe et un Screen Actors Guild Award, en plus de trois nominations aux BAFTA et deux aux Emmy Awards. En 2019, il reçoit le Cecil B. DeMille Award.

Jeff Bridges
Description de cette image, également commentée ci-après
Jeff Bridges au Comic-Con de 2017.
Nom de naissance Jeffrey Leon Bridges
Naissance (74 ans)
Los Angeles, Californie (États-Unis)
Nationalité Américaine
Profession Acteur
Chanteur
Producteur
Films notables Tron
Starman
Lame de fond
The Big Lebowski
Iron Man
Crazy Heart
True Grit
The Giver

Né dans une famille d'acteurs de premier plan, Bridges apparaît dans la série télévisée Remous (1958-1960) aux côtés de son père Lloyd et de son frère Beau. Il fait ses débuts au cinéma dans le drame Colère noire (1970), suivi un an plus tard par son premier rôle principal dans La Dernière Séance (1971). Cela est rapidement suivi par une série de rôles principaux dans des drames. Il reçoit ensuite l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle de chanteur alcoolique dans Crazy Heart (2009). Il a également été nommé aux Oscars pour ses rôles dans La Dernière Séance, Le Canardeur (1974), Starman (1984), Manipulations (2000), True Grit (2010), et Comancheria (2016).

Dans des premiers rôles, il est apparu dans le film d'aventure King Kong (1976), les films de science-fiction Tron (1982) et K-PAX : L'Homme qui vient de loin (2001), les thrillers À double tranchant (1985) et Le Lendemain du crime (1986), et les drames Susie et les Baker Boys (1989), Le Roi pêcheur (1991), État second (1993) et Leçons de séduction (1996). Il a également incarné Jeffrey Lebowski, dit « le Duc », dans la comédie The Big Lebowski (1998), suivi de plusieurs films à gros budget : Pur Sang, la légende de Seabiscuit (2003), Iron Man (2008), Tron : L'Héritage (2010), RIPD : Brigade fantôme (2013), et Sale temps à l'hôtel El Royale (2018). Il a été nommé plusieurs fois aux Primetime Emmy Awards pour ses rôles à la télévision dans A Dog Year (en) (2009) et The Old Man (2022).

Biographie

modifier

Jeunesse et famille

modifier

Jeffrey Bridges est le fils de l'actrice poétesse Dorothy Bridges (née Simpson) et de l'acteur Lloyd Bridges (qui joua notamment dans Y a-t-il un pilote dans l'avion ? et Hot Shots! de Jim Abrahams). Il a un frère, Beau, lui aussi acteur. Il avait un autre frère, Garrett, qui est mort en 1948 du syndrome de la mort subite du nourrisson. Il a aussi une petite sœur, Lucinda. Pendant son enfance, il se lie fortement à son frère Beau, et grandit dans le quartier de Holmby Hills de Los Angeles[2].

Carrière

modifier

Dès son adolescence, Jeff apparaît avec son frère Beau dans l'émission de leur père Lloyd sur la chaîne CBS, The Lloyd Bridges Show (1962-1963). Il trouve son premier rôle majeur en 1971 dans le film en noir et blanc de Peter Bogdanovich, La Dernière Séance, pour lequel il obtient une nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Il reprendra ce rôle dans la suite du film : Texasville en 1990. Jeff Bridges est à nouveau nommé pour l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour son face à face avec Clint Eastwood dans Le Canardeur (1974) de Michael Cimino. En 1976, il tient le premier rôle dans le remake de King Kong.

En 1982, il obtient l'un de ses rôles les plus populaires : celui du programmeur de jeux vidéo Kevin Flynn dans le film de science-fiction, Tron. À cette époque, il a fait partie des noms qui ont circulé pour incarner John Rambo dans le film Rambo[3]. Il fut aussi envisagé pour tenir le rôle du détective Sonny Crockett dans la série Deux Flics à Miami, mais Don Johnson fut finalement engagé.

En 1984, il est nommé à l'Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans Starman de John Carpenter. Il obtient pour ce rôle le Saturn Award du meilleur acteur. Ce rôle d'extraterrestre lui a valu également la seule nomination à ce jour pour un rôle non humain. La même année, il rencontre un bon succès avec le thriller Contre toute attente de Taylor Hackford puis, l'année suivante, dans le drame À double tranchant de Richard Marquand.

En 1986, il fait une apparition dans le téléfilm réalisé par son frère Beau Bridges, The Thanksgiving Promise, dans lequel on retrouve également le fils de Beau, Jordan. En 1988, il interprète Preston Tucker dans le film de Francis Ford Coppola, Tucker. Preston Tucker était un constructeur d'automobiles dans les années 1940-1950 qui voulait développer sa propre marque de voiture mais qui s'est heurté aux grandes firmes américaines telles que General Motors, Chrysler et Ford. Il tient ensuite les premiers rôles dans Susie et les Baker Boys avec l'actrice Michelle Pfeiffer (1989), de Steve Kloves, et The Fisher King : Le Roi pêcheur (The Fisher King, 1991), de Terry Gilliam.

En 1993, sa performance dans État second de Peter Weir lui vaut des critiques élogieuses dont certaines pensent qu'il s'agit là de son meilleur film[4]. La même année, il faillit jouer dans Speed le rôle de Jack Traven[5].

 
Jeff Bridges au Festival international du film de Berlin en 2011.

Il est choisi par Walter Hill en 1995 pour incarner le célèbre shérif Wild Bill Hickok dans Wild Bill. Il travaille ensuite avec Ridley Scott pour Lame de fond (1996), un film basé sur l'histoire vraie du naufrage de l'Albatross en 1961. En 1998, il joue « le Duc » (The Dude) dans The Big Lebowski de Joel et Ethan Coen aux côtés de John Goodman, Steve Buscemi, John Turturro et Julianne Moore.

En 2000, il est à nouveau nommé à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour le film Manipulations de Rod Lurie. En 2005, il retrouve le réalisateur Terry Gilliam pour Tideland. En 2008, il est à l'affiche du film Iron Man, l'adaptation du comic book du même nom de Marvel. Il tient le rôle d'Obadiah Stane alias Iron Monger, l'ennemi d'Iron Man.

En 2010, il décroche l'Oscar du meilleur acteur pour le film Crazy Heart, de Scott Cooper. Il y incarne Bad Blake, une ancienne star de musique country sur le déclin. Il apparaît la même année dans le très attendu Tron : L'Héritage de Joseph Kosinski, dans lequel il reprend le rôle de Kevin Flynn ainsi que celui de Clu 2.0 (version améliorée du personnage Clu de Tron). L'acteur profite d'une modélisation 3D impressionnante pour le rôle de Clu 2.0, ce dernier n'étant pas humain et n'ayant pas vieilli, conservant le visage de Kevin Flynn, celui de 1982. Pour ce film, Jeff Bridges est considéré comme étant le premier acteur à avoir donné la réplique à une version plus jeune de lui-même.

En 2011, il tient le rôle principal dans un western de Joel et Ethan Coen : True Grit, pour lequel il est une fois de plus nommé à l'Oscar du meilleur acteur.

Vie privée

modifier

Jeff Bridges rencontre sa future femme Susan Geston sur le tournage du film Rancho Deluxe (1975). Cette dernière travaillait dans le ranch qui servait de lieu de tournage pour le film. Ils se marient en 1977. Ils auront ensemble trois filles : Isabelle Annie (née en 1981), Jessica Lily (née en 1983) et Hayley Roselouise (née en 1985). Il est également l'oncle de l'acteur Jordan Bridges.

 
Jeff Bridges en 2000.

Passionné de musique, il a sorti deux albums de musique country, Be Here Soon en 2000 et Jeff Bridges en 2011. Ce deuxième album s'est très bien vendu aux États-Unis, atteignant la 25e place du classement Billboard 200[6].

C'est un très bon ami de Nick Nolte, Tommy Lee Jones, Kurt Russell et Gary Busey. Jeff Bridges est connu pour être un consommateur de cannabis. Il a admis, dans une interview, avoir fumé sur le tournage de The Big Lebowski des frères Coen, mais que sa consommation n'était pas régulière[7].

En , il déclare souffrir d'un lymphome contre lequel il entame un traitement[8]. Bridges a également annoncé qu'il avait contracté le COVID-19 pendant son traitement et a noté que c'était une expérience difficile qui, selon lui, faisait que le cancer « ressemblait à un morceau de gâteau ». Il a dit qu'il était maintenant complètement vacciné contre le COVID-19[9].

Il semblerait que Jeff Bridges, d'après les propos de l'acteur Matthew Fox, ait pour habitude sur chacun de ses tournages, de prendre des photos panoramiques, de les compiler dans un livre et d'en offrir un exemplaire à chacun des membres de l'équipe de tournage[10].

Filmographie

modifier

Comme acteur

modifier

Années 1950 / 1960

modifier
  • 1951 : La Voleuse d'amour (The Company She Keeps) de John Cromwell : le bébé à la gare (non crédité)
  • 1958 : Remous (Sea Hunt) (série télévisée) - Saison 1, épisodes 28 et 32 : Davy Crane
  • 1962-1963 : The Lloyd Bridges Show (série télévisée) - Épisodes 13, 18 et 23 : Dave Melkin
  • 1965 : The Loner (série télévisée) - Épisode 15 : Bud Windom
  • 1969 : Sur la piste du crime (The F.B.I.) - Saison 5, épisode 4 : Terry Shelton
  • 1969 : Silent Night, Lonely Night (téléfilm) de Daniel Petrie : John (jeune)

Années 1970

modifier

Années 1980

modifier

Années 1990

modifier

Années 2000

modifier

Années 2010

modifier
 
Jeff Bridges au Comic-Con en 2013.

Années 2020

modifier

Comme producteur

modifier

Discographie

modifier

Interprète de chansons de films

modifier

Distinctions

modifier
 
Étoile de Jeff Bridges dans le Hollywood Walk of Fame.
 
Jeff Bridges au Festival international du film de Toronto en 2009.

Récompenses

modifier

Nominations

modifier

Voix francophones

modifier

En version française, Jeff Bridges est doublé par plusieurs comédiens jusqu'à la fin des années 1980. Il est doublé entre 1974 et 1981 par Dominique Collignon-Maurin[12] dans Le Canardeur, La Porte du paradis et Cutter's Way, par Patrick Poivey[12] en 1979 dans Qui a tué mon cher mari ? et Qui a tué le président ?, par Richard Darbois[12] en 1984 et 1986 dans Starman et Huit millions de façons de mourir ou encore par Jacques Frantz en 1984 et 1985 dans Contre toute attente et À double tranchant. À titre exceptionnel, il est doublé par Michel Mella dans Last American Hero, Gérard Dessalles dans King Kong[13], Alain Dorval dans Tron[12] et José Luccioni dans Le Lendemain du crime[13]. Damien Boisseau le double dans le doublage tardif de La Dernière Séance[13], de même qu'Alexis Tomassian pour celui de Les rebelles viennent de l'enfer[14].

Ainsi, de 1987 et le film Nadine, jusqu'en 2015 et le film Le Septième Fils, Patrick Floersheim[13] est la voix de Jeff Bridges dans la quasi-totalité de ses apparitions, et ce, jusqu'à sa mort survenue en 2016[15],[16]. Il le retrouve notamment dans Tucker, Susie et les Baker Boys, The Fisher King : Le Roi pêcheur, Blown Away, Lame de fond,Manipulations, Iron Man, Les Chèvres du Pentagone, Crazy Heart, True Grit ou encore RIPD : Brigade fantôme.

En parallèle, Jacques Frantz le retrouve en 2003 et 2006 dans Pur Sang, la légende de Seabiscuit et Stick It, de même que Richard Darbois en 2004 dans Lignes de vie. Si Jean-Yves Chatelais[12] le double dans The Big Lebowski et Tron : L'Héritage, Jeff Bridges est doublé durant cette période par Patrick Messe dans Wild Bill[12], Marc Cassot dans Texasville, Luc Florian dans La Disparue[12], Renaud Marx dans Leçons de séduction[13], Gabriel Le Doze dans Arlington Road[13] et Michel Vigné dans La Muse[12] et The Old Man.

Après la mort de Patrick Floersheim, Jeff Bridges est de nouveau doublé par Jacques Frantz dans Sale temps à l'hôtel El Royale et Spider-Man: Far From Home, ainsi qu'à titre exceptionnel par Patrick Raynal dans Comancheria[13], Patrick Béthune dans Kingsman : Le Cercle d'or[13] et Robert Guilmard dans Liaisons à New York[12] et Jean-Jacques Moreau dans Line of Fire[12].

En version québécoise, Bridges était principalement doublé par Hubert Gagnon[17], qui est notamment sa voix dans Embrasse-moi, je te quitte, Sans peur, Le Miroir à deux visages, Rafale blanche, Seabiscuit, La Trappe dans le plancher, Tomber... Pile, Comment perdre ses amis et se mettre tout le monde à dos ou enocre Les Hommes qui regardent les chèvres.

Depuis 2009, il est régulièrement doublé par Guy Nadon[17] qui est sa voix dans Crazy Heart, Tron : L'Héritage, RIP Département, Hors-la-loi, Seuls les Braves, Kingsman : Le Cercle d'or ou encore Sale temps à l'hôtel El Royale. Mario Desmarais le double dans Les Coups durs[17].

Notes et références

modifier
  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. (en) « Jeff Bridges is still the Dude », sur craveonline.com (consulté le ).
  3. (en) « The Best and Worst Sylvester Stallone Movies », sur movies.about.com (consulté le )
  4. (en) « 100 Essential Male Film Performances », PopMatters (consulté le )
  5. (en) « See the Cast of Speed », sur screencrush.com (consulté le )
  6. (en) « Jeff Bridges », sur Billboard (consulté le )
  7. Starpulse.com
  8. « Jeff Bridges annonce souffrir d’un lymphome », sur leprogres.fr (consulté le )
  9. « Jeff Bridges says he got Covid while in chemo and it made 'cancer look like a piece of cake' », (consulté le )
  10. (en) Matthew Fox, « The Art of Mathew Fox - Fox's photography of the show and set during S1. », sur www.youtube.com, (consulté le )
  11. Jeff Bridges, apparait durant les premières scènes du film, extraites du King Kong de 1976.
  12. a b c d e f g h i et j Carton du doublage français sur DVD zone 2.
  13. a b c d e f g et h « Comédiens ayant doublé Jeff Bridges en France » sur RS Doublage
  14. Carton du doublage français télévisuel.
  15. François Justamand, « Décès de Patrick Floersheim (1944-2016) », sur Objectif-cinema.com, .
  16. « Mort de Patrick Floersheim : Voix française de Michael Douglas et Robin Williams », sur Purepeople.com, .
  17. a b et c « Comédiens ayant doublé Jeff Bridges au Québec » sur Doublageqc

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :