Jeanne Delhomme
Jeanne Delhomme (née Jeanne Lembrouck à Dunkerque le et morte à Paris le [1]) est une philosophe française existentialiste[2].
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Nom de naissance |
Jeanne Louise Gabrielle Marie Lembrouck |
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La Pensée interrogative, La Pensée et le réel, L'Interrogation impossible |
Son travail singulier consiste à « maintenir l’autonomie du discours philosophique »[3], dont elle souligne la nécessité jusqu'à affirmer que « la philosophie est conversion à la philosophie »[4].
Biographie
modifierAvant la guerre, elle est l'élève d'Henri Gouhier à l'université de Lille[5], et fréquente à Paris le cercle du philosophe chrétien Gabriel Marcel[6], dont elle semble alors être « une disciple fervente »[7]. Mais elle se tourne ensuite vers un existentialisme athée sous l'influence de l'œuvre de Jean-Paul Sartre[8]. Elle travaille, à l'occasion de son mémoire de fins d'études, la thèse française de Léon Brunschvicg intitulée La modalité du jugement, publiée en 1897 [9]. Bien que souvent discrète, sa référence à la pensée brunschvicgienne demeura constante et se fait explicite en 1951 avec l'article "De la vraie et de la fausse conversion".
Elle passe l'agrégation de philosophie en 1943. Elle enseigne au lycée Fénelon avant d'entamer une carrière universitaire à Poitiers puis à Nanterre.
Œuvres
modifier- Vie et conscience de la vie. Essai sur Bergson, 1954.
- La Pensée interrogative, 1954.
- Temps et destin. Essai sur André Malraux, 1955.
- La Pensée et le réel. Critique de l'ontologie, 1967.
- Nietzsche ou le voyageur et son ombre, 1969.
- L'Impossible interrogation, 1971.
- Nietzsche et Bergson, avant-propos de Claire Salomon-Bayet, 1992.
Notes et références
modifier- Relevé généalogique sur Filae
- Voir entre autres l'article d'André Joussain, « Bergsonnisme et marxisme », Écrits de Paris, avril 1956. Jean École n'hésite pas à l'associer au trio Sartre, Camus et Merleau-Ponty, cf. Les Études philosophiques, 1957, p. 480
- Comme le résume Michel Adam, Revue philosophique de la France et de l’Étranger, 1993, p. 108.
- La Pensée et le réel, p. 2.
- Voir les « Souvenirs » publiés par Henri Gouhier, Cahiers de la Nuit surveillée, 1991.
- Gabriel Marcel, Gaston Fessard. Correspondance (1934-1971), Paris, 1985. En 1940, Gabriel Marcel dédicace amicalement Du refus à l'invocation à Jeanne Delhomme, Maxime Chastaing et Charles Lapicque (Essai de philosophie concrète, Paris, 1967, p. 7).
- Selon les termes de Jean École, Les Études philosophiques, 1955, p. 293.
- Jean École, ibidem, p. 294.
- Pierre Colin, "Seule, l'interrogation", dans Jeanne Delhomme, dir. M. Dixsaut., Paris, Les Éditions du Cerf, « Les cahiers de La nuit surveillée », , 250 p., p. 26
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier(par ordre chronologique)
- Alphonse De Waelhens, Existence et signification, 1958.
- Alain de Lattre, « Une ontologie de la précarité : Jeanne Delhomme », Revue philosophique de la France et de l’Étranger, 1959.
- Emmanuel Levinas, « Jeanne Delhomme/Pénélope ou la pensée modale », Critique, 1967 ; repris dans Noms propres, 1976.
- Pierre-Antoine Marie, « Sens et opinion selon Jeanne Delhomme », Revue de métaphysique et de morale, 1968.
- Yves Thierry, « Aventures du sujet philosophique », Revue de métaphysique et de morale, 1975.
- Monique Dixsaut, « Philosophie de l’intelligence, intelligence de la philosophie », Les Études philosophiques, 1986.
- Yves Thierry, « Interrogation et modalité : la critique de l’ontologie de J. Delhomme », Le Cahier (Collège international de philosophie), 1986.
- Jeanne Delhomme, dir. Monique Dixsaut, coll. « Cahiers de la Nuit surveillée », 1991.
- Penser en Nietzsche, dir. Monique Dixsaut, Rue Descartes, 1994.