Jeanne-Marie Condesa Lluch

religieuse espagnole (1862-1916) fondatrices des Servantes de Marie Immaculée

Jeanne-Marie Condesa Lluch (en espagnol : Juana María Condesa Lluch) (1862-1916), est une religieuse espagnole, fondatrice de la congrégation des servantes de Marie Immaculée[N 1] dans sa ville natale de Valence en Espagne. Elle est commémorée le 16 janvier selon le Martyrologe romain[1].

Jeanne-Marie Condesa Lluch
Image illustrative de l’article Jeanne-Marie Condesa Lluch
Tableau représentant la fondatrice des Servantes de l'Immaculée Conception.
Bienheureuse, fondatrice
Naissance
Valence, royaume d'Espagne
Décès (à 53 ans) 
Valence, royaume d'Espagne
Nom de naissance Juana María Condesa Lluch
Nationalité Espagnole
Ordre religieux Ordre du Carmel
Vénérée à Valence, Calle de Balmes, 27
Béatification  Place St Pierre, Vatican
par Jean-Paul II
Fête 16 janvier

Jeanne-Marie a consacré sa vie à la promotion des droits des travailleurs depuis son enfance lorsqu'elle a été témoin des conditions terribles des ouvriers. Ses initiatives en Espagne visaient les travailleurs et leurs familles comme un moyen d'alléger leurs fardeaux et de défendre leurs droits fondamentaux en tant qu'individus. Elle a fourni un soutien matériel et spirituel aux travailleurs de Valence.

Le pape Jean-Paul II a présidé sa béatification à la place Saint-Pierre le [2].

Biographie

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Enfance

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Jeanne Marie Condesa Lluch est née à Valence le . Elle est la quatrième enfant du docteur Lluís Condesa et de Joana Lluch. Ses parents sont tous deux membres du Tiers-Ordre carmélite[3]. Jeanne reçoit le baptême le lendemain de sa naissance dans l'église Saint-Étienne[N 2]. Elle reçoit sa confirmation dans cette même église, en 1864.

Son père, homme d'une grande piété, contracte le choléra en soignant des malades pauvres, lors de l'épidémie qui touche la ville en 1865. Cette infection cause son décès. Sa mère prend alors en charge l'éducation de ses enfants.

Jeanne Marie reçoit une bonne éducation scolaire et chrétienne durant son enfance en raison de ses aptitudes intellectuelles. Elle jouit également d'une bonne santé. Très vite, elle développe une dévotion à l'Eucharistie, à la Sainte Vierge, et à saint Joseph[4]. Suivant l'exemple de son père, elle pratique la charité envers les nécessiteux. En 1875, elle prononce la consécration à Marie de Louis-Marie Grignion de Montfort, et elle s'investit dans l'archiconfrérie des Filles de Marie et de Sainte Thérèse de Jésus où elle s'occupe du secrétariat. Comme ses parents, elle est membre du Tiers-Ordre carmélite.

À l'âge de 18 ans, elle découvre les conditions de travail des ouvriers dans les chaînes de fabrication où ils sont « relégués à l'état de machine ». Elle éprouve la nécessité d'aider ces ouvriers qui travaillent dans des conditions inhumaines. Dans cette optique, elle se sent appelée à la vie religieuse, et fait vœu de virginité[5],[6]. Elle avait observé la pauvreté de ces ouvriers, lors d'un passage à Valence où sa famille avait une maison de vacances[3]. À cette époque, son directeur spirituel est Vincent Castañer.

La fondatrice

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Dans un premier temps, le cardinal Antolín Monescillo y Viso (archevêque de Valence) refuse sa demande de création d'une congrégation religieuse en indiquant qu'elle est trop jeune pour fonder une nouvelle congrégation. Mais après quelques années, en 1884, elle reçoit l'autorisation d'ouvrir un refuge pour fournir une aide spirituelle et matérielle aux travailleurs et à leurs familles. Elle ouvre également une école pour leurs enfants le . Elle fonde les servantes de Marie Immaculée, filles de Sainte Thérèse[N 1] en 1884[3],[6]. Sa congrégation reçoit l'approbation diocésaine le . Le bienheureux Ciriaco María Sancha y Hervás (cardinal et archevêque de Valence) lui remet officiellement l'habit de religieuse le . Le , elle prononce ses vœux temporaires en même temps que les jeunes volontaires qui l'ont rejointes[4]. Mère Marie-Jeanne fait sa profession solennelle le [3],[4]. Jeanne-Marie Condesa Lluch décède le [6].

Béatification

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Le procès de béatification débute en . Le procès informatif diocésain se conclut le , après avoir accumulé tous les documents nécessaires. Il n'est cependant validé à Rome que plusieurs décennies plus tard : le [7].

La Positio est déposée à la Congrégation pour les causes des saints en 1991 et le dossier est approuvé le . Mère Jeanne-Marie est officiellement déclarée vénérable le par le pape Jean-Paul II[7].

Le miracle attribué à son intercession est examiné dans son diocèse et reçoit la validation de Rome le . Sa béatification par le pape Jean-Paul II est prononcée à Rome le [1],[2].

Elle est fêtée le 16 janvier[1].

Sources

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Notes et références

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  1. a et b Servantes de l'Immaculée Conception à ne pas confondre avec les Sœurs Servantes de Marie Immaculée fondées par Josaphata Micheline Hordashevska en 1892 (en Ukraine), ni avec les Servantes de l'Immaculée Conception fondées en 1850 par Edmund Bojanowski.
  2. Dans cette même église, saint Vincent Ferrier et saint Louis Bertrand avaient eux-mêmes été baptisés quelques siècles plus tôt.

Références

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  1. a b et c « Bienheureuse Jeanne-Marie Condesa Lluch », sur Nominis, nominis.cef.fr (consulté le ).
  2. a et b Jean-Paul II, « Chapelle papale pour la béatification de 5 serviteurs de Dieu ; Homélie du pape Jean-Paul II ; III Dimanche du Carême - 23 mars 2003 », sur Vatican, w2.vatican.va, (consulté le ).
  3. a b c et d (it) Santa Sede, « Beata Giovanna Maria Condesa Lluch », sur Santi e Beati, santiebeati.it, (consulté le ) repris sur le site (en) « Blessed Juana María Condesa Lluch, January 16 », sur The Black Cordelias, theblackcordelias.wordpress.com (consulté le ).
  4. a b et c « Juana María Condesa Lluch (1862-1916), 23 mars 2003, Biographie », sur Vatican, vatican.va, (consulté le ).
  5. (en) « Blessed Juana Maria Condesa Lluch », sur Catholic Saints, catholicsaints.info (consulté le ).
  6. a b et c (en) « Bl. Juana Maria Condesa Lluch », sur Catholic OnLine, catholic.org (consulté le ).
  7. a et b (es) « santidad en el carmelo teresiano, indice de sus causas de canonizacion » [PDF], sur Portal Carmelitano, portalcarmelitano.org, (consulté le ), p. 88.

Article connexe

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Liens externes

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