Jean de Mayol de Lupé

prêtre et collaborateur français

Jean de Mayol de Lupé, né le à Paris et mort le à Paris (ou à Versailles ?), est un prêtre catholique français. Il fut l'aumônier militaire de la Légion des volontaires français, puis de la Division SS Charlemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jean de Mayol de Lupé
Jean de Mayol de Lupé (1873-1955) en couverture du magazine Signal, le 2 octobre 1943
Fonction
Aumônier
Légion des volontaires français contre le bolchevisme
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
VersaillesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Prêtre catholique, aumônier catholique militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Unités
Grade militaire
Conflit
Condamné pour
Condamnation
Emprisonnement (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Blason

Biographie

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Prélat — et non évêque comme cela fut écrit — il utilisait le titre de « Monseigneur »[1], Jean Marie Pierre Louis de Mayol de Lupé est né le au 8, rue Férou dans le 6e arrondissement de Paris[2], au sein d'une famille noble (charge anoblissante de secrétaire du roi 1707-1737)[3] originaire du Pilat (Lupé). Son père est monarchiste[4] ; il est le septième enfant de Henri de Mayol de Lupé et d'Elisa Caracciolo, issue de la noblesse napolitaine. Toute sa vie, il a voué une haine farouche aux symboles de la République : le drapeau tricolore et La Marseillaise. L'enfant fait ses études en internat dans le Poitou à l'abbaye des Bénédictins. Suivant en cela une tradition familiale, il est ordonné prêtre le et devient chevalier ecclésiastique d'un ordre autant militaire que religieux : l'Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges.

Première Guerre mondiale

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Lors de la Première Guerre mondiale, il sert à 41 ans comme aumônier militaire[5] au sein de la 1re division de cavalerie. Fait prisonnier en 1914, il reste en captivité pendant deux ans puis, enfin relâché, il retourne au front où il est blessé grièvement dans la Somme en 1918[5]. Il est cité trois fois à l'ordre de l'armée et reçoit de nombreuses décorations pour son courage (dont la Croix de guerre et la Médaille des évadés). Il se distingue par son franc-parler et son humanité, risquant sa vie de nombreuses fois pour apporter l’absolution aux mourants.[réf. nécessaire]

Entre-deux-guerres

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Il est affecté en Syrie et au Liban et est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il quitte l'Armée en 1927 pour cause de maladie. Il n'en reste pas moins très actif de retour à la vie civile. Il édite un Bulletin de St Mayol (de 1927 à 1936), organe de la Pieuse Union de Saint Mayol qu’il anime avec le concours de son cousin germain le baron Marcel d'Allemagne, gentilhomme d’honneur de Xavier de Bourbon. Homme d'Église, noble, héros de la Grande Guerre, lettré et cultivé, Jean de Mayol de Lupé est contacté par le Ministère de l'Éducation nationale pour organiser diverses missions culturelles. C'est dans ce cadre qu'il rencontre aussi bien l'ambassadeur de France en Allemagne, André François-Poncet, que le maréchal Lyautey, ou le président Caillaux. Légitimiste, Mayol de Lupé est aumônier de Jacques de Bourbon (1870-1931), duc d'Anjou et de Madrid, chef de la Maison de Bourbon, qui le fait commandeur de l'ordre du Saint-Esprit[6]. À la mort de ce prétendant au trône de France, Jean de Mayol de Lupé reporte sa fidélité sur son oncle et successeur, Alphonse-Charles de Bourbon (1849-1936), duc de San Jaime. En 1935, il défend encore les droits de l'aîné des Bourbons en réponse[N 1] à un thuriféraire de Sixte (1886-1934) et Xavier de Bourbon Parme (deux fils puînés du dernier duc souverain de Parme). Mais à partir de 1936, au lieu de faire allégeance à l'ancien roi Alphonse XIII d'Espagne, devenu le nouveau chef de la maison de Bourbon[N 2], Mayol de Lupé et une partie des légitimistes de l'époque (dont Jean d'Andigné, ancien chef du service d'honneur du duc de San Jaime) se détournent de la loi salique et font leur cour[12] à François-Xavier de Bourbon-Parme (1889-1977) : c'est ce qu'Hervé Pinoteau appelle la « dérive xaviériste »[8],[13] ou « dérive parmiste »[7].

Puis en 1938, c'est le grand virage idéologique pour Mayol de Lupé, qui se rend au Congrès de Nuremberg et est séduit par le national-socialisme[5].

Pendant la guerre d'Espagne, il plaide avec succès auprès de Franco la grâce pour le nationaliste basque Juan de Ajuriaguerra.

Seconde Guerre mondiale

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En 1939, à cause de son âge, il a alors 66 ans, on lui refuse sa mobilisation[5]. Lorsqu'en 1941, le régime de Vichy autorise la création de la Légion des volontaires français (LVF), il se porte volontaire et en devient l'aumônier[5], portant l'uniforme allemand sur le front de l'Est. Sa notoriété lui vaudra, quand il est décoré de la Croix de fer de deuxième classe en 1943, de faire la couverture d'une édition du journal de propagande nazie Signal[5]. Cette même année, il est fait aumônier général de cette unité[5]. Selon Le Monde, il participe activement au combat et est dépeint comme « l’âme de cette unité »[14].

En juillet 1944, lorsqu'est créée la Division SS Charlemagne et que les derniers éléments de la LVF encore en vie y sont enrôlés, Jean de Mayol de Lupé fait le choix d'intégrer cette unité[5] il est enrôlé avec Edgar Puaud, Jean Bassompierre, Victor de Bourmont, Henri Fenet ou encore Jean de Vaugelas qui a été chef de la milice à Limoges. Il reçoit le grade de SS-Sturmbannführer tout comme il avait reçu celui de Major à son entrée dans la LVF. Lors de la cérémonie de prestation de serment, il célèbre la messe et dédie son homélie à « Notre très saint père le Pape et notre Führer Adolf Hitler ».

Alors que les troupes montent au front en Poméranie, trop vieux, il reste en Allemagne et s'installe à Munich[5]. À l'arrivée des Alliés en Allemagne en avril 1945, il trouve refuge dans un couvent local[15], ce qui n’empêche pas son arrestation peu après. Il est remis au gouvernement français et emprisonné à la prison de Fresnes. Condamné en [15] à quinze ans de réclusion, la confiscation de ses biens et l'indignité nationale[5], il bénéficie d'une mesure de grâce et obtient une libération conditionnelle de prison en [5]. Il se retire alors dans une maison religieuse à Versailles où il meurt en 1955[15]. Il est inhumé à Lupé, dans la Loire[16].

Décorations

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  Commandeur de l'ordre du Saint-Esprit
  Chevalier de l'ordre de Saint-Michel
  Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'Honneur.
  Croix de guerre , palme de bronze (3 palmes de bronze)
  Croix du combattant
  Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
  Médaille commémorative de Syrie-Cilicie
  Médaille commémorative du Maroc
  Médaille interalliée de la Victoire
  Médaille commémorative de la guerre
  Médaille coloniale
  Insigne des blessés militaires
  Chevalier de l'ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges
  Médaille du pèlerin de Jérusalem
  Commandeur de l'Ordre Royal du Mérite Civil de Bulgarie
  Chevalier de l’Ordre de Saint Alexandre
  Médaille du mérite de l’Ordre de Saint Alexandre

  Croix de guerre légionnaire

  Croix de Fer de 2e classe
  Croix du Mérite de guerre de 2e classe
  1. Mayol de Luppé 1935, p. 148-154 : Jean de Mayol de Lupé répond à Bernard Latzarus (1885-1951), un auteur spécialiste du comte de Chambord, qui « opéra une dérive parmiste »[7] après être devenu ami de Xavier de Bourbon Parme. Après la mort du duc de San Jaime (1936), Mayol de Lupé suivra un temps le même chemin idéologique que Latzarus, avant de s'enrôler sous l'uniforme allemand. Xavier de Bourbon Parme (qui lui fut résistant et déporté) sera « cependant présent aux obsèques »[8] de Jean de Mayol de Lupé, en 1955 à Lupé.
  2. Jefe de la Casa de Borbón, en sus dos ramas principales, comme Alphonse XIII se déclarait lui-même[9],[10],[11].

Références

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  1. Voir par exemple la publicité donnée pour une réunion de la LVF dans Je suis partout en 1944.
  2. État civil de Paris, V4E 3139, Archives départementales de Paris.
  3. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, 2002, page 136. Régis Valette indique toutefois que cette famille n'est plus représentée en ligne masculine.
  4. Henri de Mayol de Lupé, son père, ardent défenseur de la cause catholique et royale, mit son épée au service des Bourbon de Naples, plutôt que de servir Napoléon III (cf. Souvenirs d’un enfant d’autrefois, Jean de Mayol de Lupé), il consacra également sa vie à la défense d’Henri V, défendant la monarchie traditionnelle par opposition à la néo-monarchie prônée par Maurras (cf.Naissance de l’Action Française , Laurent Joly, p. 273-275).
  5. a b c d e f g h i j et k « Jean de Mayol de Lupé » dans Histoire(s) de la dernière guerre, no 16, janvier-février 2012, p. 70.
  6. Hervé Pinoteau, État de l’ordre du Saint-Esprit en 1830 et la survivance des ordres du roi, Paris, Nouvelles Éditions Latines, coll. « Autour des dynasties françaises » (no II), , 165 p. (ISBN 2-7233-0213-X, BNF 36270574, lire en ligne), p. 116.
  7. a et b Hervé Pinoteau, Le chaos français et ses signes : étude sur la symbolique de l'État français depuis la Révolution de 1789, La Roche-Rigault, PSR éditions, 1998 (ISBN 2-908571-17-X) (BNF 36986816), p. 274.
  8. a et b Hervé Pinoteau, Le chaos français et ses signes, op. cit., p. 276.
  9. Patrick Van Kerrebrouck et avec la collaboration de Christophe Brun (préf. Hervé Pinoteau), Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, t. IV : La maison de Bourbon - 1256-2004, vol. 1, Villeneuve-d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck (auto-édition), , 2e éd. (1re éd. 1987), 491 p. (ISBN 2-9501509-5-0), partie 2, chap. I (« Rois de France et de Navarre, Chefs de la maison de Bourbon »), p. 264, note 4.
  10. (es) Juan Balansó, Los Borbones incómodos, Barcelone, DeBols!llo, coll. « Ensayo · Historia » (no 114), (1re éd. 2000), 250 p. (ISBN 84-9793-448-2), p. 111.
  11. Hervé Pinoteau, L'héraldique capétienne en 1976, Paris, Nouvelles Éditions Latines, coll. « Autour des dynasties françaises » (no I), , 80 p. (ISBN 2-7233-0001-3, BNF 34600329, lire en ligne), p. 14-16.
  12. Hervé Pinoteau, État de l’ordre du Saint-Esprit en 1830 et la survivance des ordres du roi, op. cit., p. 154-156.
  13. Hervé Pinoteau, Nouvelles précisions dynastiques, Sicre Éditions, 2001, (ISBN 2914352387) (BNF 38869528), p. 58.
  14. Jean Planchais, « Un livre sur la L.V.F. », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  15. a b et c Jean-Paul Cointet, Sigmaringen, Paris, Perrin, coll. « Tempus », , 462 p., p. 429.
  16. « À propos d'une tombe », sur forez-info.com, (consulté le ).

Bibliographie

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Liens externes

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