Jean Royer de Prade

écrivain français

Jean Royer de Prade[1], né vers 1624[2] et mort avant la fin du siècle[3] est un historien, dramaturge, poète, héraldiste et généalogiste français.

Jean Royer de Prade
Portrait de Jean Royer de Prade, gravé par François Bignon d'après un tableau de Zacharie Heince
Biographie
Naissance
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Décès
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Pseudonyme
Edme BaillardVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Il est connu essentiellement pour son Discours du tabac et pour avoir été l'un des meilleurs et plus anciens amis de Savinien de Cyrano de Bergerac[4].

La vie et les œuvres

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Famille et enfance

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Fils de Louis Royer, originaire de Tours, « garde des registres au contrôle général des finances de France, contrôleur général des vivres des camps et armées du roi », et de Louise Grosset, il a un frère cadet, Louis Royer de la Salle, et quatre sœurs : Louise, Marie, Marguerite et Charlotte.

Par sa mère, il est apparenté au musicien Joachim Thibault de Courville, dont un fils, Isaac Thibault de Courville (1567-1648), « seigneur de Belle-Isle et surintendant des maisons et affaires d’Henri de Bourbon-Verneuil, évêque de Metz », instituera les frères Jean et Louis Royer ses légataires universels[5].

Du côté paternel, il est apparenté notamment à Jean-Louis (de) Faucon de Ris, premier président au parlement de Rouen, qui a épousé sa tante Bonne Royer, et par lui au poète Charles Faucon de Ris, dit Charleval (1613-1698) et à son cadet, Alexandre de Mareuil[6]. Par sa tante Marie Pellault, fille d’Antoinette Fabri et épouse de Jean Royer, sieur des Estangs et de Breuil, il est allié au chancelier Pierre Séguier.

 
Joannes Le Royer de Prade Rhutenensis Annos 47 natus (Jean Le Royer de Prade Rodézien, à l'âge de 47 ans).

Une imitation tardive du portrait gravé par François Bignon semble indiquer qu'il est natif de Rodez[7]. Y a-t-il passé son enfance ? Rien ne permet de l'affirmer, mais on peut avancer qu'il n'a pas vécu ses premières années à Paris; en effet, en réponse au reproche qui lui sera fait plus tard au cours d'une enquête d'avoir été mêlé à des événements survenus entre 1625 et 1635, le rédacteur d'un factum écrira avec ironie qu'« en ce temps [le sieur de Prade] était au berceau dans son pays natal, à l'extrémité du royaume ».

Ses études, dont on ne sait où il les a suivies, lui ont procuré une bonne maîtrise du latin, un goût affirmé pour la langue française (voir ci-dessous la préface à l'Histoire de France de 1651[8]) et une passion pour l'enquête historique.

De l'épée à la plume

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Aucun document, aucun témoignage ne permet de dire si, comme ses amis Le Bret et Cyrano de Bergerac, le jeune Prade, dont Charles Beys vantera les talents de cavalier et d'escrimeur, a été soldat et participé aux campagnes militaires de la fin du règne de Louis XIII.

[…]

À une époque impossible à préciser, il adopte le titre de « sieur de Prade », qui n'a jamais été porté par aucun membre de la famille Royer et qui lui permet, en se disant écuyer, de porter l'épée. Quoi qu'il en soit, c'est en tant que tel, semble-t-il, qu'en 1645 il est impliqué, avec les sieurs de Lignon[9], de Cavoye[10], d’Aubeterre, de Longeville[11] et de la Chesnaye, dans le meurtre de deux bourgeois de Paris, meurtre pour lequel ils sont condamnés à la décapitation, avant d'obtenir, au mois de mars de l'année suivante, des lettres de rémission, contre de lourdes réparations envers les veuves[12].

Le nom de Prade apparaît imprimé pour la première fois en août 1647 dans un livre de Pierre Guillebaud, en religion Pierre de Saint-Romuald, intitulé Hortus epitaphiorum selectorum, ou Jardin d’épitaphes choisis. Où se voient les fleurs de plusieurs vers funebres, tant anciens que nouveaux, tirés des plus fleurissantes villes de l’Europe, et dédié « À Monsieur Naudé, chanoine en l’église cathédrale de Notre-Dame de Verdun, prieur d’Artige en Limousin, et bibliothécaire de l’Éminentissime cardinal Mazarin »[13]. L'avis au lecteur qui se lit en tête du premier tome s'achève sur la traduction française de «Trois avis d'un malade aux sains» composés par un poète néo-latin. Ils sont précédés d'une note de l'éditeur:

« Ces trois sont de la version naïve du sieur de Prade, qui donne suffisamment à connoistre la suffisance de son esprit. S'il fait si bien dans le printemps de son âge, que ne fera il (sic) point dans son Esté & dans son Automne ? L'on connoist aux fleurs de la premiere saison quels seront les fruits des suivantes. »

Dix-huit épitaphes du second tome sont signées « de Prade » [14]. Plus loin dans le même volume, on lit une série de courtes épitaphes burlesques signées de ses amis les cousins François de La Mothe Le Vayer et Roland Le Vayer de Boutigny.

Le trio Prade-Cyrano-Le Bret et le tandem Heince-Bignon

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Portrait de Cyrano de Bergerac dessiné et gravé par un artiste non identifié d'après un tableau de Zacharie Heince sur lequel figuraient Henry Le Bret et Jean Royer de Prade.

Certaines études modernes consacrées à Cyrano de Bergerac se sont attachées à faire mieux connaître le «gay trio» que celui-ci formait, dans les années 1640-1653, avec Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, et Charles Coypeau d'Assoucy[15]. Pourtant, les noms de ces deux amis avérés de Savinien ne figurent pas dans la préface de nature biographique qui se lit en tête de l'édition posthume de l'Histoire comique des États et Empires de la Lune et dans laquelle sont « consignés à la postérité » les noms d'« un grand nombre d'amis, [tous] d'un mérite extraordinaire, qu'il [Cyrano] eut pendant sa vie ». Henry Le Bret, qui rédige ce témoignage alors qu'il s'apprête à entrer dans les ordres et à devenir le bras droit de l'évêque de Montauban, préfère dessiner un autre «trio», moins sulfureux, celui qu'il formait, à la même époque et dès avant peut-être, avec Cyrano et

« Monsieur de Prade, en qui la belle science égale un grand cœur et beaucoup de bonté, que son admirable Histoire de France fait si justement nommer le Corneille Tacite des Français, et qui sut tellement estimer les belles qualités de Monsieur de Bergerac qu’il fut après moi le plus ancien de ses amis et un de ceux qui le lui a témoigné plus obligeamment en une infinité de rencontres. »

L'ancienneté de cette amitié est, sinon confirmée, au moins réaffirmée par la légende latine du portrait de Cyrano: Savinianus de Cirano de Bergerac Nobilis Gallus ex Icone apud Nobiles D.Domin. Le Bret et De Prade Amicos ipsius antiquissimos depicto[16].

[…]

 
Pièces liminaires des Portraits des hommes illustres de Heince et Bignon 1650.

Au cours de l'année 1650, Heince et Bignon font imprimer et mettre en vente par les libraires Henry Sara («imprimeur et libraire ordinaire de son Altesse Royale [=Gaston d'Orléans]»), Jean Paslé et Charles de Sercy, un bel in-folio intitulé Les Portraicts des hommes illustres francois qui sont peints dans la galerie du Palais Cardinal de Richelieu, avec leurs principales actions, armes, devises, & eloges Latins desseignez & gravez par les Sieurs Heince & Bignon, peintres & graveurs ordinaires du Roy. Dediez a Monseigneur le Chancelier Seguier Comte de Gyen, &c ; ensemble les abregez historiques de leurs vies composez par M. de Wlson [sic], Sieur de la Colombiere, gentil-homme ordinaire de la Chambre du Roy, &c.

[…]

L'épître au chancelier Séguier et l'Avertissement au lecteur sont signés Heince et Bignon. Ils sont suivis d'une page de pièces de vers, dont les quatre premières sont l'œuvre de leurs amis De Prade, De Bergerac et Le Bret.

Les années de la Fronde, des années fastes

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Frontispice d'Annibal, gravé par François Bignon, 1649.

À cinq reprises entre et , Royer de Prade emprunte à son ami Henry Le Bret de fortes sommes[17], qu'il ne lui remboursera qu'en 1657[18]. Ces emprunts s'expliquent sans doute par le scénario suivant: depuis plusieurs mois, peut-être un an déjà, la santé de l'oncle Isaac Thibault de Courville déclinait, quand à l'automne de 1648, sentant sa mort prochaine, il rédige un testament dans lequel il institue ses neveux Jean et Louis Royer ses légataires universels. C'est la promesse d'une assez considérable fortune, que l'aîné s'empresse d'entamer avant même d'avoir touché l'héritage. Entre et , il fait imprimer et publier cinq beaux et coûteux volumes in-quarto : une tragi-comédie, Annibal (1649), une tragédie, La Victime d’Estat, ou la Mort de Plautius Silvanus preteur romain (1649), un traité d'héraldique intitulé Le Trophée d'armes héraldiques ou la Science du blason (1650), un recueil d’Œuvres poétiques (1650), et une Histoire de France depuis Pharamond jusqu'à Louys XIIII, avec les éloges des roys en vers, réduitte en sommaire (1651).

Les quatre premiers sont imprimés en vertu d'un même privilège, signé Babinet, accordé à l'auteur le et cédé par lui à Pierre Targa, « imprimeur ordinaire de l'archevêché de Paris[19] », lequel y associe les frères Nicolas et Jean de la Coste, marchands libraires. Chaque livre s'ouvre sur un frontispice différent, gravé par François Bignon.

Annibal et La Victime d'Estat (1649)

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Frontispice de La Victime d'Estat, gravé par François Bignon, 1649.

Aucune des deux pièces de théâtre imprimées en n'a, semble-t-il, été représentée; aucune ne sera rééditée. L’avis de « L’Imprimeur au lecteur » est le même pour les deux pièces :

« Jugez, Lecteur, combien je vous suis libéral pour vous faire un présent ; j’assemble trois pièces rares et merveilleuses, Annibal, La Victime d’État, et le Recueil de vers qui les suit. La moindre étant capable de vous rendre mon obligé, je vous laisse à penser quelle reconnaissance vous me devez pour toutes trois. Elles partent de la même main, comme il est aisé de voir à l’excellence de l’ouvrage, qui s’y montre partout égale. L’auteur toutefois n’a point voulu qu’elles aient porté son nom, soit par un sentiment d’humilité, ou qu’au contraire, les ayant composées en l’âge de dix-sept à dix-huit ans, comme les lumières d’esprit croissent toujours, il dédaigne aujourd’hui de les avouer, à l’âge de vingt-cinq. Quoi qu’il en soit, c’est toute la faute que je lui vois commettre en ses œuvres ; il devait souffrir qu’elles donnassent à son nom l’éclat que son esprit leur a donné… »

Ces indications, si elles sont exactes, reportent la composition de ces deux œuvres à l'année 1642.

S'il faut en croire François de La Mothe Le Vayer le fils, auteur du Parasite Mormon, paru au cours de l'été 1650, une troisième pièce, la tragédie d’Arsace, roy des Parthes, est d'ores et déjà presque achevée[20]. Elle sera créée en 1662 sur la scène du Palais-Royal par les comédiens de Molière. Imprimée en 1666, elle non plus ne sera jamais rééditée.

Le Trophée d'armes héraldiques (1650)

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Le Trophée d'armes héraldiques, 1650. Frontispice gravé par François Bignon.

En mai ou , Pierre Targa et les frères De la Coste mettent en vente simultanément un Trophée d'armes héraldiques, ou la science du blason, avec les figures en taille douce, et un recueil des Œuvres poétiques du Sr. de P.. Chacun des deux volumes s'ouvre sur les mêmes stances du dramaturge Jean Rotrou[21].

Dans le Trophée d'armes héraldiques, elles sont suivies d'une épigramme d'un grand ami de l'auteur, qui signe « Abel de Sainte-Marthe, fils d’Abel, petit-fils de Scévole »[22], et un Avis de l'imprimeur au lecteur qui pourrait être de l'auteur lui-même[23],[24].

L'ouvrage est dédié à « Monsieur de La Mothe Le Vayer le fils » :

« Cher ami, que je suis redevable à l’envie qui te presse de m’avoir pour maître dans la science du blason[25] ! Par elle, je pourrai m’acquitter au moins en quelque sorte de tant de hautes connaissances que mon esprit a puisées dans la pratique du tien. C’est pourquoi, ne t’excuse point de la peine que tu crois me donner ; non seulement ton ordre m’oblige, mais encore il me comble de gloire, puisque, ton estime étant universelle, je ne puis manquer à gagner celle de tout le monde, lorsqu’on verra que tu me juges capable de t’instruire. Dans cette pensée j’y travaillerai donc avec joie, et pour m’en défendre, ne me servirai point des écus que je vais faire. Admire cependant la destinée, qui veut que deux amis en viennent aux armes, et qui force mon langage à devenir barbare, pour avoir de quoi plaire au plus poli de nos écrivains[26]. Cette division est bien étrange, et toutefois elle est comme un des effets nécessaires de la science héraldique, dont les premiers préceptes sont de Partir, Couper, Tailler et Trancher. J’espère pourtant que nous n’en resterons pas moins unis, et que non seulement tu m’en sauras gré, mais aussi que la qualité de hérault, que je vais prendre, te fera toujours souvenir de celle d’ami que je porte, n’ayant pris la première que pour servir de preuve à la seconde. Ici, je devrais finir ma lettre par un Je suis votre, etc. ; mais dispense-moi de cette coutume, afin que, la terminant capricieusement, je puisse au moins en cela y mettre quelque trait extraordinaire : Voilà les sentiments de ton serviteur ; écoute maintenant ceux de ton maître. »

L'ouvrage se compose de quatre parties : une partie théorique ( « les préceptes de notre art » ), une partie iconographique (les « figures de la première partie » ), une partie pratique (la description des « armes des grands et autres seigneurs et gentilshommes qui s'offriront les premiers à ma mémoire », et une « table des matières et des familles contenues en ce livre », achevée par un curieux « FIN. Louange à Dieu ».

Comparée à ce que donnent à lire les volumineux folios de Marc Gilbert de Varennes (1591-1660)[27] et Marc Vulson de la Colombière[28],[29] auxquels renvoie l'avis de l'imprimeur au lecteur et où Royer de Prade a puisé une bonne partie de sa « science », la partie « théorique » de ce Trophée d'armes apparaît comme l'œuvre d'un néophyte enthousiaste et brouillon.

Les exemples fournis dans la partie pratique sont parfois déconcertants. Les premières armes décrites sont celles de « Iesus-Christ de Nazaret filz du Dieu vivant Roy des Iuifs Createur & Sauveur du monde », que l'auteur a pu voir dans un recueil du XVIe siècle[30] et qu'il décrit de manière erronée[31]. On rencontre aussi, glissée entre Béthune et Bragelonne, « Jeanne d'Arc ditte la Pucelle d'Orléans », qui « portoit d'azur à une espée d'argent en pal pommettée, croissée & chevronnée d'or, cottoyée de 2 fleurs de lys d'or » [32], et un personnage dont l'éloge est particulièrement intéressant :

« Michel de Montagne, seigneur du lieu, chevalier de l’ordre de S. Michel, Maire de Bordeaux & Citoien Romain, qui mourut âgé de 59 ans, 6 mois et 11 jours, en l’an 1592, le 13 de Septembre, portoit d’azur semé de trefle d’or à une pate de lyon de même armée de gueules mise en face : c’est ce grand homme qui n’a paru dans ces derniers siecles que pour nous faire voir que Nature encore fecõde aprez ses grands acouchemans ne s’estoit point espuisée en la production de Plutarque & de Seneque, cette ame si fort esclairée qu’elle peut servir de lumiere à toutes les autres, ce Philosophe detaché de toute Philosophie, si peu soüillé des opinions vulgaires, ce iuge si clairuoiant à conoistre de toutes choses, c’est ce Montagne enfin qui seroit admiré de touts les hommes esgallemant, si son elevatiõ si fort au-dessus de l’homme ne le desroboit à la debile veuë de plusieurs. »

Plusieurs entrées des pages 75-77 concernent la famille et les alliés de l'auteur : les Royer[33], Girard, Faucon de Ris, Cottignon, Thibault de Courville, Bourdelet de Montalet, Jacquet (patronyme de la femme de Joachim Thibault de Courville) et Grosset (patronyme de la mère de l'auteur). D'autres concernent des amis ou connaissances : Vulson de la Colombière, La Mothe Le Vayer, Le Vayer de Boutigny, Lobygeois de Rebaud de Brissailles[34], Sommièvre de Lignon, Babinet[35].

Cette troisième partie s'achève sur un bel hommage en forme d'oraison funèbre consacrée à Pierre Ogier de Cavois, ami de Prade et de Cyrano, tué à la bataille de Lens en [36].

La quatrième partie est plus qu'une table, puisqu'on y trouve une dizaine de noms et armes d'individus ou de familles qui ne figurent pas dans le corps de l'ouvrage; ainsi des Comtes de Pagan, d'Abel II de Saint-Marthe et de « Savinian (sic) de Cyrano sieur de Bergerac », lequel « porte d'azur au chevron d'or, accompagné vers le haut de deux despoüilles de lyon aussi d'or liées de gueules, & en pointe un lyon aussi d'or armé & lampassé de gueules, la queuë passée en suatoir au chef cousu de gueules ». Cette entrée disparaîtra dès la seconde édition (1655, l'année de la mort de Cyrano).

L'ouvrage aura quatre éditions (1650, 1655, 1659, 1672).

Les Œuvres poétiques (1650)

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Les Œuvres poétiques du Sr de P., 1650, frontispice

En tête des Œuvres poétiques, imprimées et mises en vente en même temps que Le Trophée d'armes héraldiques, se lit un avis « À qui lit », signé « S.B.D. », et attribué généralement (et avec beaucoup de vraisemblance) à Cyrano de Bergerac :

« Lecteur, comme l’imprimeur t’a déjà dit dans un autre avertissement qui précède Annibal et Silvanus, on doit faire grand état de tout le contenu de ce recueil de vers. Mais l’auteur n’est pas de même avis et m’a chargé de te dire qu’il a besoin de ton indulgence pour plusieurs pièces qui se sentent de la faiblesse de l’âge où il était lorsqu’il les composa. Ses commencements lui paraissent languissants, parce que la suite en est trop relevée, et la multitude de pensées qui se trouvent dans ses derniers ouvrages lui fait accuser les autres d’indigence. Il croit qu’il ne suffit pas d’écrire au goût du siècle, qui n’estime plus que les choses fades et ne s’attache qu’à la superficie, puisqu’il fait moins d’état d’un chef-d’œuvre bien imaginé que de quelques mots qu’à force de les polir on a comme arrangés au compas. Il tient au contraire que le feu qui se termine en pointe se manifeste toujours par des sentiments qui semblent retenir sa forme ; que la poésie, étant fille de l’imagination, doit toujours ressembler à sa mère, ou du moins avoir quelques-uns de ses traits ; et que, comme les termes dont elle se sert s’éloignent de l’usage commun par les rimes et la cadence, il faut aussi que les pensées s’en éloignent entièrement. C’est pourquoi il estime peu ses ouvrages qui ne sont pas de cette façon, et, n’eût été l’affection qu’un père a toujours pour ses enfants, quoique difformes, il les eût supprimés, à la réserve de cinq ou six pièces que tu connaîtras assez et qu’il t’offrira quelque jour plus achevées, avec un long ouvrage de même sorte qu’il va finir. En attendant, reçois ce présent avec reconnaissance, qui du moins te donnera la satisfaction de connaître qu’il en est plusieurs capables d’écrire en un âge où d’autres ont peine à parler. Adieu. »

[…]

Vers pour William Davisson (1651)

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Sonnet pour William Davisson, 1651

Au printemps 1651, alors que, « mandé par le roi de Pologne pour avoir la surintendance des jardins de Leurs Majestés polonaises » [37], il s'apprête à quitter Paris, William Davisson, « conseiller, médecin du roi et intendant de la maison et Jardin royal des plantes médicinales au faubourg Saint-Victor à Paris », fait imprimer Les Elemens de la philosophie de l'art du feu ou chemie[38]. La première des deux pièces liminaires est un sonnet signé de Prade[39].

L'auteur précise, page 222, qu'il a fait traduire :

« tous les vers qui se trouvent ici ensuite par Monsieur de Brade (sic), extrêmement heureux dans la translation, et duquel la grâce ne cède en rien à l'original ni à aucun poète de l'antiquité. »

Ainsi peut-on lire, au fil des pages, des vers d'Orphée, Fracastor, Lucrèce et Virgile « translatés » en vers français par Royer de Prade, accompagnés chaque fois d'un compliment de l'auteur sur l'élégance de la traduction.

L'Histoire de France (1651)

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Première page du contrat passé entre Jean Royer de Prade et Antoine de Sommaville pour l'impression de l’Histoire de France.

En , Antoine de Sommaville fait paraître, sous la date de 1652, L'Histoire de France depuis Pharamond jusqu'à Louys XIIII, avec les éloges des roys en vers; réduitte en sommaire par I.R. de Prade[40], dont l'auteur avait obtenu le privilège dès 1647[41].

Cette publication a fait l'objet d'un contrat passé, le , entre l'auteur et le libraire, pour l'impression de 750 exemplaires « in quarto, caractères de Saint-Augustin, en un seul ou deux volumes à la volonté dudit sieur de Prade », de ladite Histoire, « laquelle commence au règne de Pharamond et finit à celui où nous sommes présentement ».

Le livre est dédié « À Très-haut et très-puissant prince Henry de Bourbon, prince du Saint-Empire, évêque de Metz, abbé de Saint-Germain-des-Prés et marquis de Verneuil, comte de Baugeney, etc. », dont un oncle de l'auteur, Isaac Thibault de Courville, a été surintendant des maisons et affaires[42].

La préface ne manque pas de panache :

« J’entreprends l’Histoire de France, mais comme il n’est pas nécessaire de faire de grands livres pour un grand empire et qu’il s’agit d’instruire plutôt que d’écrire, ce ne sera qu’un abrégé, où j’essaierai néanmoins de ne point accourcir la gloire avec les actions des Français. La grandeur de mon ouvrage n’en diminuera point le prix ; je ne veux point accabler la mémoire sous le faix de ma narration, ni lasser les yeux et les bras également. Je sais que l’attention se perd en un champ si vaste et qu’il est injuste d’occuper un homme toute sa vie à lire de gros volumes pour ne savoir enfin que l’Histoire, lorsque tant d’autres connaissances plus belles nous appellent ailleurs. C’est pourquoi je rapporterai la matière sans la vouloir étendre, et si je retranche tout ce qui peut ennuyer, je n’omettrai rien de ce qui peut instruire ; aussi bien je crois que pour satisfaire ici les Français, il faut faire voir la même promptitude en écrivant qu’ils montrent à l’exécution de leurs desseins. […]

Au reste, je ne suivrai point l’exemple de plusieurs qui traitent le même sujet en latin ; c’est se rendre suspect que de ne vouloir parler de la France qu’avec la langue de ses anciens ennemis, et faire croire que l’on écrit à regret, puisque l’on ne veut pas être intelligible à la moitié du monde. Emprunter ici des étrangers, c’est vouloir leur être redevables de notre gloire, et je ne pense pas que qui travaille pour la réputation de son pays doive commencer par le mépris de sa langue. La nôtre me servira donc en ce besoin ; aussi bien, ayant à peindre nos rois, il est de la majesté royale qu’ils n’en parlent point une autre que la leur. Il est vrai qu’elle change continuellement et qu’un jour elle passera peut-être pour étrangère en France ; mais alors la destinée de nos écrits sera trop heureuse s’ils meurent seulement de la vieillesse de notre langage[43]. »

 
L'Histoire de France, 1652. Page de titre.

En fait, contrairement à ce qu'annonce son titre, le livre ne va pas jusqu’au règne de Louis XIV; il s’achève de manière assez abrupte en 1569, sur la mort de Catherine de Médicis, femme d’Henri II, suivie de son portrait[44], au terme duquel l’auteur précise (p. 505) :

« … Elle fut moins indulgente pour Diane de Poitiers, comme étant un objet plus relevé pour sa colère ; car le Roi étant mort, elle la chassa de la cour et lui fit commandement de se retirer en sa superbe maison de Chenonceaux, puis l’obligea de la changer contre celle de Chaumont-sur-Loire. »

Et d'ajouter, non sans ironie et en forme de pointe :

« Les divers incidents des amours de Diane et du Roi m’ont donné sujet de faire quelques vers dont je vous fais présent pour délasser votre esprit, qu’une si longue narration peut avoir fatigué ; si toutefois on doit appeler présent ce qui ne peut être imputé à libéralité, puisque ici je vous donne mes paroles par mesure. »

Suit, p. 507 : « Pour le Roi, jaloux de Charles de Cossé. Élégie à Diane, sous le nom d’Iris », qui n'est autre que la « Jalousie » publiée un an plus tôt dans les Œuvres poétiques et citée, avec quelques retouches, dans Le Parasite Mormon. Les dernières pages, 512-526 sont occupées par plusieurs pièces de vers attribuées à Henri IV.

Un second volume était sans aucun doute prévu et déjà composé; en effet, dans l'édition en cinq volumes du Sommaire de l'histoire de France publié en 1683-1684, la première des deux phrases citées ci-dessus clôt également le chapitre Henry II et se situe à la moitié du volume III, donc à la moitié de l'ouvrage.

En 1658, Antoine de Sommaville publiera un Abrégé de l'histoire de France de Mr. de Prade (in-4°, 848 pages), qui reprend, en l'augmentant quelque peu, le texte de 1651.

 
Sonnet à Monsieur de Prade dans les Œuvres poétiques de Beys, 1651.

Des stances du dramaturge Jean Rotrou, reproduites en tête du Trophée d'armes héraldiques et des Œuvres poétiques[21], et un sonnet de Charles Beys, publié dans ses propres Œuvres poétiques en 1651[45], donnent la mesure de l'admiration que semble avoir suscitée, au mitan du siècle, le sieur Royer de Prade, heureux héritier de Maître Isaac Thibault de Courville.

Généalogie de la Maison des Thibaults (1654)

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Au cours de l'année 1654, il fait imprimer à ses frais un in quarto de 58 pages intitulé Généalogie de la Maison des Thibaults justifiée par divers titres, histoires, arrêts et autres bonnes et certaines preuves. Cette famille Thibault n'est pas celle des Thibault de Courville, à laquelle l'auteur est allié par sa mère et dont aucun membre n'est cité dans le livre, mais celle à laquelle appartiennent Pierre Thibault de la Boissière et sa femme Marie (Roquetun) de la Tour[46], amis intimes et alliés des frères Royer[47].

Le procès pour dettes des frères Royer (1657-1660)

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Les signatures de Jean et Louis Royer

[…]

Arsace au Palais-Royal (1662)

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Le , la « troupe de Monsieur, frère unique du Roi » (c'est-à-dire Molière et ses camarades) crée la tragédie d'Arsace, roy des Parthes[48], que son auteur avait achevée dès 1650[49] et qui, s'il faut en croire l'avis « Au lecteur » de l'imprimé, avait été annoncée successivement par les comédiens du Marais et ceux de l'Hôtel de Bourgogne sans être jamais donnée au public, « Monsieur de Prade, qui ne l'avait fait[e] que pour son divertissement particulier, [s'étant] opposé à sa représentation ».

Il est quasi certain que Molière, tout à la composition de L'École des femmes, qui sera créée à la fin du mois de décembre, ne joue pas dans le spectacle. Celui-ci ne produira que de médiocres recettes et quittera l'affiche pour toujours après la sixième représentation. La pièce sera publiée en 1666 par le libraire Théodore Girard.

Le Discours du tabac (1668)

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Discours du tabac, 1668. Page de titre.

Au cours de l'année 1667, alors qu'il n'a plus rien publié de nouveau depuis treize ans, Royer de Prade compose un Discours du tabac où il est traité particulièrement du tabac en poudre, qu'il fera imprimer au printemps suivant à compte d'auteur et sous le pseudonyme d'Edme Baillard[50].

Pour obtenir le privilège royal qui lui a été accordé en , il a mis en avant « l'expérience qu'il a acquise par les recherches les plus curieuses et les plus certaines qu'il a faites pendant plusieurs années du tabac en poudre » .

En plus de l'approbation du secrétaire du roi chargé d'accorder le privilège, il a sollicité celles de cinq membres éminents de la Faculté, dont Cureau de la Chambre (Marin ou son fils Pierre), médecin ordinaire du roi, Antoine d'Aquin, premier médecin de la reine Marie-Thérèse, et Nicolas Lizot, autre médecin ordinaire du roi, lequel précise que « le sieur Baillard enseigne si parfaitement les diverses façons de [le tabac] préparer et bien purifier, qu'il est important au public que l'on lui en permette l'impression » .

L'ouvrage est dédié à l'abbé Pierre Bourdelot, mécecin de Christine de Suède et du Grand Condé[51], dont l'auteur dit fréquenter « les assemblées savantes qui se font chaque jour chez lui » [52].

Dans un avis au lecteur qui suit l'épître dédicatoire, le sieur « Baillard » se réclame, non sans emphase, des acquis de la philosophie cartésienne :

« J'ai suivi Monsieur des Cartes dans cet ouvrage de physique et de médecine, comme l'interprète le plus fidèle des secrets de la nature. Il persuade tous ceux qui sont capables de l'entendre, et si la passion et les préjugés n'y mettent obstacle, il sera toujours révéré entre les savants qui ont écrit, en qualité de leur véritable dieu. […] Je me contenterai donc de renvoyer mes lecteurs aux livres de cet illustre philosophe, pour les porter à lui rendre le culte qu'ils lui doivent, et de les assurer qu'il leur démontrera les vérités qui pourraient ici leur paraître suspectes… »

Il se livre ensuite à quelques confidences personnelles, dont il est difficile de dire aujourd'hui ce qu'elles recouvrent :

« J'écrivis ce discours l'année passée 1667, pour satisfaire des personnes à qui je ne puis rien refuser, et pour ne pas frustrer davantage le public de l'utilité de mon travail. Mais ce ne fut pas avec le soin et l'application nécessaires. Des affaires fâcheuses et pressantes m'occupèrent alors tout entier, et des déplaisirs si grands et si justes leur succédèrent qu'apparemment ils devaient m'accabler. Mon esprit m'était un conducteur aveugle et paralytique, et n'avait plus ni lumière, ni d'action pour me faire voir et ressentir tout ensemble les sujets inconcevables de ma douleur. Mais aujourd'hui que je suis hors de cet embarras, ou du moins que mon indifférence et ma résolution m'ont pleinement consolé de tout ce que l'on m'a fait souffrir, je promets au public, s'il agréé ce traité, de le revoir et de l'augmenter, et de lui donner dans peu une seconde édition dont j'espère que les plus difficiles seront satisfaits. »

Partisan de l’usage du tabac en poudre (à priser) de préférence au « tabac en fumée » ou au « tabac en machicatoire », Royer de Prade en fait d'emblée un éloge digne du Sganarelle de Molière[53] :

« Dans toutes les parties de notre monde, il s'est acquis une très grande estime. Il a la voix des cours aussi bien que celle des peuples. Il captive les plus hautes puissances. Il a part aux inclinations même des dames les plus illustres. Il est la passion de divers prélats, qui semblent n'en avoir point d'autres et qui ne peuvent pécher par excès qu'en l'usage innocent qu'ils en font à toute heure. Aussi la plupart des médecins, pour lui faire l'honneur qu'il mérite, veulent qu'il soit reçu dans le cerveau et lui assignent même logement qu'à l'âme… »

Il en donne une description précise, raconte la découverte de la plante, donne des indications pour sa culture, et examine ses effets médicaux. Il réfute les opinions négatives de certains médecins, et détaille ses bienfaits : guérison des rhumatismes, amélioration de l’imagination et de la mémoire, guérison des ulcères, etc. Une partie de l’ouvrage détaille les divers modes de préparation du tabac, seul ou mélangé à diverses substances.

Entre la Tabacologia de Johann Neander publiée en 1622, et Le Discours du tabac de Jean Royer de Prade de 1667, on peut noter une évolution importante dans le discours médical. La Tabacologia reprenait une epistola du professeur de dissection et de chirurgie de Université de Leyde, Adriaen van Valkenburg (ou Falkenburg, Hadrianus Falckenburgius , 1581-1650), dans laquelle étaient rassemblées les idées communes et liées la théorie catarrhale de Hippocrate et Galien, qui voyaient le nez comme l'émonctoire du cerveau[54],[55],[56]. Selon cette théorie, le cerveau accumulait la pituite , qui devait être éliminée dans le nasopharynx (d'où l'expression « rhume de cerveau »), via les trous ou méats que différentes théorie faisaient passer par l'os sphénoïde (Galien[57]), l'os ethmoïde (van Valkenburg) ou les trous déchirés antérieurs (Vésale)[58]. Selon Valkenburg, la fumée pouvait inversement emprunter le même chemin et motiver la formation de croutes noirâtres dans le cerveau, et se « glisser dans la propre substance du cerveau »[54]. L’existence d'une connexion anatomique ouverte entre le cerveau et l’espace aérien nasal a été réfutée de manière définitive, à partir de 1655, par le professeur de Wittenberg, Conrad Victor Schneider, dans son Osse cribriformi, & sensu ac organo odoratus, et en 1660 dans son De catarrhis[59]. Schneider découvre la muqueuse naso-sinusienne comme lieu de production du mucus[60] et réfute l'hypothèse de la production et de la sécrétion de mucus cérébral d'Hippocrate, de Galien et de Vésale. Ce que reproduit ici Royer de Prade :

« Quant au palais, si la pituite arrivait jusque là, elle ne pourrait y trouver passage, puisque la membrane dont il est revêtu n'est percée en aucun endroit, et qu'elle est si épaisse et si serrée, que les vapeurs même ne la sauraient pénétrer. Ainsi il faut demeurer d'accord, que comme les excréments du cerveau y sont portés avec le sang par les artères, ils en sont rapportés par les veines, et qu'ils n'en peuvent sortir que par ces seuls conduits, la nature n'en ayant point fait d'autres.

Voilà ce que j'ai à dire sur ce sujet, où peut être je me suis trop étendu. Mais j'ai crû ne pouvoir moins faire pour détruire cette erreur commune que la pituite coule de la tête par la bouche et par le nez, et pour mieux établir la vérité de mes raisonnements sur le tabac, qui désormais me rappelle à lui.

N'y ayant donc point de passages, ni du nez, ni du palais au cerveau il est certain que le tabac ne peut pénétrer en cette partie, et que tout au plus il n'y peut envoyer les esprits que sous la conduite même des esprits. En effet il s'arête dans la des narines, de là il passe quelquefois dans la bouche, et n'agit qu'en ces lieux où font les canaux destinés à la pituite. Ces canaux sont au nombre de sept et comme il est nécessaire de les connaitre nous mettrons ici leur description et leur usage suivant ce que Schneider leur principal Inventeur en a remarqué. Le premier est la membrane

Le premier est la membrane pituitaire antérieure.[…]

Cela suppose, le Tabac en poudre pénètre dans les cavités du nez et de là dans la bouche et envoie par leurs veines sa vertu droit au cœur et du cœur par les artères à la tête et à toutes les autres parties du corps. Alors son principal effet est l'excrétion de la pituite, (pour continuer à me servir de ce mot de l'École usité depuis si longtemps quoi qu'en effet il soit aujourd'hui comme rejeté) puisque ni la pituite, ni la bile, ni la mélancholie ne sont point considérées comme véritables parties du sang, mais comme des excréments qui doivent en être continuellement séparés, ou par nature, ou par l'art ; ce qui l'usage du Tabac à l'égard la pituite d'autant plus utile, plus nécessaire. Il avance donc ou bien il augmente de cette façon l'évacuation de cette humeur. etc. »

La médecine depuis Hippocrate a fait usage de sternutatoires, pour provoquer l'éternuement, qui avait vocation de libérer le cerveau de ses humeurs, en l'occurrence la pituite, en termes de médecine humorale, on disait que l'on « purge le cerveau ». C'est de cette manière que le tabac (à priser) a été introduit par Nicot auprès de Catherine de Médicis. Possible détournement de son usage médical, les cercles aristocratiques ont commencé à pratiquer la prise en société, dont ils animaient la routine monotone par de violentes sternutations[61]. La « purge du cerveau » décrite dans l'Éloge du tabac du Dom Juan de Molière en 1665, a perdu de sa pertinence médicale, alors que Schneider, cinq ans auparavant avait réfuté l'existence de passages anatomiques ouverts entre le nasopharynx et l'encéphale. Ce qu'exprime ici Royer de Prade — l''os cribleux (en latin : Osse cribriformi) est le nom de l'époque pour la lame criblée de l'ethmoïde :

« D'où il résulte que les anciens Médecins se font trompés lors qu'ils ont crû que la matière de l'éternuement venait de la tête qu'elle sortait par les trous de l'os cribleux et que les parties extérieures du cerveau souffrant contraction produisaient aussitôt le même effet dans les nerfs de la sixième paire qui régissent la poitrine. Au moyen de quoi les poumons en étant pressés exprimaient l'air qu'ils contenaient alors et le poussaient impétueusement vers la tête où il s'introduisait par le trou du palais et ressortait à grand bruit par ceux de l'os cribleux avec la matière qui s y trouvait.  »

Le Discours du tabac de Royer de Prade témoigne de l'adaptation du discours relatif à la prise médicale de tabac en poudre, qui à suivi la révolution conceptuelle du cerveau, initiée par le De catarrhis de Schneider.

« Cela suppose, le Tabac en Poudre, pénètre dans les cavités du nez, & de là dans la bouche, & envoie par leurs veines sa vertu droit au cœur, et du cœur par les artères à la tête et à toutes les autres parties du corps.

Alors son principal effet est l'excrétion de la pituite, (pour continuer à me servir de ce mot de l'Ecole, usité depuis si longtemps, quoi qu'en effet il soit aujourd'hui comme rejeté) puis que ni la pituite, ni la bile, ni la mélancholie ne sont point considérées comme véritables parties du sang, mais comme des excréments qui doivent en être continuellement séparés, ou par la nature, ou par l'art; ce qui rend l'usage du Tabac, à l'égard de la pituite, d'autant plus utile & plus nécessaire. »

L'Affaire du retour de Jean Maillard (1670-1674)

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Factum pour Marie (Rocquetun) de la Tour, 1673.

[…]

L'Histoire du tabac (1677)

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En , le libraire Michel Le Prest imprime et met en vente, sous le nom d'Histoire du tabac, une édition du Discours du tabac [62]. L'ouvrage, qui affiche à présent le nom de son auteur, est dédié à Jean-Roger de Foix, marquis de Foix, baron de la Gardiolle, etc. Une nouvelle approbation a été donnée par la faculté de médecine, signée de nouveaux noms, parmi lesquels celui d'Armand-Jean de Mauvillain, connu pour avoir été le médecin de Molière[63].

L'avis de l'imprimeur au lecteur prétend, mais en vain, éclaircir les étranges circonstances dans lesquelles s'est faite la première édition :

« Pour ne point ennuyer par des discours inutiles, on dira seulement qu'en 1667 Monsieur de Prade composa [l'histoire] du tabac à la prière de l'un de ses amis, aussi considérable par son mérite que par sa qualité; que cependant un marchand de Paris, en ayant recouvert [=retrouvé] l'original, crut qu'il la pouvait adopter, parce qu'il en ignorait le père; qu'en effet, il osa la faire imprimer sous son nom en l'année 1668 pour des raisons d'intérêt tirées du commerce qu'il exerçait; qu'il en distribua lui-même quelques exemplaires, peu de jours avant sa mort[64] ; que ce livre fut considéré comme l'ouvrage d'un homme docte, et non pas d'un marchand qui n'avait aucune connaissance ni des langues ni des sciences; qu'estimant cette histoire autant qu'elle le doit être, j'ai recherché avec soin la vérité de son origine; qu'enfin, l'ayant découverte avec certitude, par le témoignage d'une infinité d'honnêtes gens, j'ai jugé qu'il était de mon devoir de la faire connaître au public et de hâter la reconnaissance d'un si bel enfant. Je le rends donc à Monsieur de Prade, qui l'avait perdu, et je crois me pouvoir faire honneur de celui qu'ils se feront l'un à l'autre. »

L'avis de l'auteur au lecteur a disparu, avec son éloge outré de Descartes et ses confidences qui n'ont plus lieu d'être.

Entièrement recomposé, le texte de l'ouvrage proprement dit a été quelque peu augmenté et corrigé, mais la modification essentielle est le passage du Je du Discours au On de l'Histoire : « On se propos d'écrire ici l'histoire du tabac… » au lieu de « J'entreprends d'écrire du tabac » . Il y a de toute évidence une volonté d'écriture « objective » qu'on voit confirmée la même année dans l'Histoire d'Allemagne : « On se propose ici d'écrire l'Histoire d'Allemagne comme l'une des plus importantes que l'on puisse lire. »

Retour à l'Histoire

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L'Histoire d'Allemagne (1677)

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En effet, au mois de février de la même année 1677, après une nouvelle décennie où son nom n'avait figuré au titre d'aucune publication nouvelle, Royer de Prade a fait paraître, chez le libraire Sébastien II Cramoisy, une Histoire d'Allemagne, pour l'impression de laquelle il a obtenu en un privilège royal qui, à l'instar de celui du Discours du tabac de 1667, faisait valoir le sérieux et la rigueur des investigations l'auteur :

« … Le Sieur Roger (sic!) de Prade nous a fait remontrer qu'il a composé l'Histoire d'Allemagne avec beaucoup de soin, de travail, et de frais, pour en recouvrer les mémoires et enseignements, et les auteurs contemporains qui en ont traité, tant en général qu'en particulier. »

L'ouvrage paraît, au format in-quarto, sans épître dédicatoire, ni avis de l'imprimeur ou de l'auteur. Il fait l'objet d'un long et élogieux compte rendu dans le Journal des savants du [65]. Il est également lu et commenté en Allemagne, où Leibniz est informé de sa parution dès la fin de février. Il sera réédité en deux volumes in-octavo en 1683-1684.

[…]

Histoire de la véritable origine… (1679)

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[…]

Le Sommaire de l'Histoire de France (1683-1684)

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[…]

L'Histoire de Gustave Adolphe (1686)

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Frontispice de la seconde édition de L'Histoire de Gustave Adolphe.

Dans les premières semaines de l'année 1686, les libraires Claude Barbin, Veuve Cramoysi (sic) et Daniel Horthemels mettent en vente L'Histoire de Gustave Adolphe dit le Grand et de Charles-Gustave, Roys de Suède, et de tous ce qui s'est passé en Allemagne depuis la mort du Grand Gustave, jusqu'en 1648. Par le Sieur R. de Prade.

[…]

Bibliographie

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  • La Victime d'Estat, ou la mort de Plautius Silvanus Preteur romain, tragédie, par le Sieur D.P.. Paris, Pierre Targa, 1649[66].
  • Annibal, tragi-comédie, par le Sieur D.P.. Paris, Pierre Targa, 1649[67].
  • Les Œuvres poetiques du sieur de Prade. Paris, Pierre Targa, 1650.
  • Le Trophée d'armes héraldiques, ou la science du blason, avec les figures en taille douce. Paris, Pierre Targa, 1650[68].
  • Le Trophée d'armes héraldiques, ou la science du blason, avec les figures en taille douce, & les Armoiries de plusieurs Familles qui n'ont esté encore Imprimées. Seconde édition reveuë, corrigée & de beaucoup augmentée par l'autheur. Paris, Nicolas et Jean de la Coste, 1655[69].
  • Le Trophée d'armes héraldiques, ou la science du blason, avec les figures en taille douce, & les Armoiries de plusieurs Familles qui n'ont esté encore Imprimées. Troisième édition reveuë, corrigée & de beaucoup augmentée par l'autheur. Paris, Nicolas et Jean de la Coste, 1659[70].
  • Le Trophée d'armes héraldiques, ou la science du blason, avec les figures en taille douce, & les Armoiries de plusieurs Familles qui n'ont esté encore Imprimées. Quatriesme édition reveuë, corrigée & de beaucoup augmentée par l'autheur. Paris, Chez la Veuve Nicolas de la Coste, 1671 et 1672[71].
  • L'Histoire de France depuis Pharamond jusqu'à Louis XIIII, avec les éloges des roys en vers; réduitte en sommaire par I.R. de Prade. Paris, Antoine de Sommaville, 1652.
  • Généalogie de la Maison des Thibaults justifiée par divers titres, histoires, arrêts et autres bonnes et certaines preuves. Sans lieu ni date [1654][72].
  • Abregé de l'Histoire de France de Mr. de Prade. Paris, Antoine de Sommaville, 1658.
  • Arsace, roy des Parthes, tragédie. Paris, Théodore Girard, 1666[73].
  • Discours du Tabac, ou il est traité particulièrement du Tabac en poudre. Par le Sr Baillard. Paris, de l'Imprimerie de Martin Le Prest, Imprimé aux dépens de l'Autheur. Et se vendent chez luy, rue S. Louis, près la petite porte du Palais, au Brayer d'argent, 1668[74]. L'épître dédicatoire est adressée à l'abbé Bourdelot.
  • Discours du Tabac, ou il est traité particulièrement du Tabac en poudre. Par le Sr Baillard. Paris, Martin Le Prest, 1671[75]. Il s'agit de la remise en vente de l'édition de 1668, avec une nouvelle page de titre.
  • Histoire du tabac, ou il traité particulièrement du tabac en poudre. Par Monsieur de Prade), Paris, M. Le Prest, 1677[76]. L'épître dédicatoire est adressée par le libraire à Jean-Roger de Foix. Certains exemplaires portent au titre « Composée par Monsieur de Prade » .
  • Discours du Tabac, où il est traité particulièrement du Tabac en poudre, avec des Raisonnemens Physiques sur les vertus & sur les effets de cette plante & de ses divers usages dans la Medecine, Paris, Jean Jombert, 1693[77]. Il s'agit de la remise en vente de l'édition de 1668, avec une nouvelle page de titre.
  • Histoire du tabac, où il est traité particulièrement du tabac en poudre. Par Monsieur de Prade. Paris, Antoine Warin, 1716.
  • Tabacks-Historia, Insonderheit vom Schnupff-Taback, nach denen Medicinischen Lehrgründen ausgeführet und beschrieben durch Mons. de Prade, aus dem Französischen ins teusche übersetzet. Schneeberg, 1747[78].
  • Sommaire royal de l'Histoire de France depuis Faramond jusqu'à Henry III. Par Monsieur de Prade et continuée par M. de Bonair. 3 volumes. Paris, Jacques Cottin et Augustin Besongne, 1670; idem, 1672.
  • Histoire d'Allemagne, par M. de Prade. Paris, Sebastien Cramoisy, 1677[79].
  • Histoire de la véritable origine de la troisième race des Rois de France composée par Monsieur le duc d'Espernon et publiée par M. de Prade. Paris, Sébastien Cramoisy, 1679[80].
  • Histoire d'Allemagne, ancienne et nouvelle, contenant l'origine, les mœurs, les richesses, les coutumes, les Guerres & la Religion des Peuples. La fondation & la description des Villes Imperiales. La Politique, le Gouvernement & les interests des Princes & des Electeurs. Et la vie de tous les Empereurs, jusqu'à Leopold-Ignace qui regne à présent. Avec leur Portraits en Medailles. Par M. de Prade. Première partie et Seconde partie. Paris, Augustin Besoigne, 1683-1684[81],[82].
  • Sommaire de l'Histoire de France, avec les Portraits des Roys & Reines leurs Femmes, suivant les veritables originaux. Par I.R. de Prade. 5 tomes, Paris, Augustin Besoigne et Charles Osmont, 1683-1684[83],[84],[85],[86],[87].
  • L'Histoire de Gustave Adolphe dit le Grand et de Charles-Gustave, Roys de Suède, et de tous ce qui s'est passé en Allemagne depuis la mort du Grand Gustave, jusqu'en 1648. Par le Sieur R. de Prade. Paris, Daniel Horthemels, 1686[88].
  • L'Histoire de Gustave Adolphe dit le Grand, et de Charles-Gustave Comte Palatin, Roys de Suède, et de tous ce qui s'est passé en Allemagne pendant leur vie. Par le Sieur R. de Prade, Paris, Veuve Cramoysi, 1693[89].
  • L'Histoire de Gustave Adolphe dit le Grand, et de Charles-Gustave Comte Palatin, Roys de Suède, et de tous ce qui s'est passé en Allemagne pendant leur vie. Par le Sieur R. de ***, Paris, Veuve Cramoysi, 1695[90]. La même, Amsterdam, Chez M*****[91].

Notes et références

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  1. La documentation présente, dès le XVIIe siècle, une abondance de Jean LE Royer de Prade. L'article défini n'a pas de raison d'être : la plupart des documents d'époque (les actes notariés en particulier) ne le donnent pas à lire, et les rares dédicaces manuscrites de l'auteur sont libellées « Jean Royer de Prade » .
  2. Les historiens et rédacteurs de dictionnaires le disent généralement né en 1624, bien qu'aucun document ne l’atteste clairement ; cette date se déduit de l’Avis au Lecteur, placé en tête des trois premiers livres de Royer de Prade (dont la tragédie d’Annibal, achevée d'imprimer le 15 septembre 1649), avis dans lequel l'imprimeur déclare : « J’assemble trois pièces rares et merveilleuses… L’auteur toutefois n’a point voulu qu’elles aient porté son nom, soit par un sentiment d’humilité, ou qu’au contraire, les ayant composées en l’âge de dix-sept à dix-huit ans, comme les lumières d’esprit croissent toujours, il dédaigne aujourd’hui de les avouer, à l’âge de vingt-cinq. »
  3. Aucun document n'atteste la date de ce décès. Le catalogue de la BNF indique une mort dans les années 1680. La comparaison de deux pages de titre différentes du même livre publié par la même libraire, l'une de 1693 (Fichier:Gustave-Adolphe, 1693, page de titre.jpg), qui indique « Par le Sieur de Prade », l'autre de 1695 (Fichier:Gustave-Adolphe, 1695, page de titre.jpg), où le patronyme est remplacé par des astérisques, permet cependant peut-être de situer la mort de l'auteur entre ces deux dates.
  4. Selon le témoignage de son ami Henry Le Bret, dans la préface de l'Histoire comique de Cyrano de Bergerac (1657).
  5. La sœur d'Isaac, Jeanne Thibault de Courville (1563-1622), avait épousé Hélie ou Hély Grosset, commissaire aux guerres, frère de Louise Grosset.
  6. Dont une épigramme paraîtra les Œuvres poétiques de Royer de Prade (1650).
  7. Plusieurs documents d'archives attestent de la présence de Louis Royer «commissaire ordinaire des guerres», à Toulouse et à Rodez, entre 1625 et 1632.
  8. Voir aussi le Discours du tabac, 1668, p. 2-3: «Je m'explique en français pour donner à chacun ce que la langue latine, qui seule du tabac a parlé, semblait ne réserver qu'aux doctes.»
  9. Charles de Sommyèvre, baron de Lignon, fils de Pierre II de Sommyèvre, vicomte de Lignon, maréchal de camp d'un régiment de cavalerie légère.
  10. Pierre Ogier (ou Auger) de Cavoye (ou Cavois), 1628-1648, grand prévôt de Guyenne et enseigne au régiment des Gardes, qui figure parmi les amis de Cyrano cités par Henri Le Bret, et auquel Royer de Prade consacrera une page pleine d'émotion dans son Trophée d'armes héraldiques, Paris, 1650, p. 77-78.
  11. L'un des trois fils survivants à cette date de Philibert I de Longeville et Edmée de Ville-sur-Arce : Edme-Jean (1610-1667), Richard II (1615-1652) et Léonard I (1618-1688). Voir Abbé Auguste Pétel, Les Seigneurs de Ville-sur-Arce, essai généalogique et historique, Arcis-sur-Aube, 1898, p. 93 et suivantes« Internet Archive Search : les seigneurs de ville-sur-arce », sur archive.org (consulté le ).
  12. Sur cette affaire, voir le factum intitulé Deffense de la verité de Jean Maillard, Paris, 1672, p. 130, et le Factum pour dame Marie de Rocquetun-la Tour, Paris, 1673, p. 229-230.
  13. « Hortus epitaphiorum », sur Google Livres
  14. « Hortus Epitaphiorum », sur Google Livres
  15. Voir Madeleine Alcover, «Un gay trio: Chapelle, Cyrano, Dassoucy», dans L'Autre au XVIIe siècle, actes du 4e colloque du Centre international de rencontres sur le XVIIe siècle, University of Miami, 23 au , édités par Ralph Heyndels et Barbara Woshinsky, Biblio 17, Tübingen, Gunter Narr Verlag, 1999, p.  265-275. Voir aussi Jean-Luc Hennig, Dassoucy et les garçons, Paris, Fayard, .
  16. Cette légende ne se traduit pas sans mal, le latin de son rédacteur étant apparemment hésitant; en effet, l'ablatif masculin depicto ne peut se rapporter ni au nominatif Savinianus, ni à l'ablatif féminin icone. Sans doute faut-il comprendre que le tableau d'après lequel la gravure a été faite représentait les trois amis réunis et que Cyrano se trouvait donc auprès ou en compagnie de (apud) ses amis les plus (ou très) anciens (antiquissimos amicos).
  17. 750, 900, 1250, 442 et 550 livres.
  18. Quittance du 15 mai 1657 (Minutier central, ET/CV/632) reproduite par Madeleine Alcover dans « Le Bret, Cuigy, Casteljaloux, Bignon, Royer de Prade et Regnault des Boisclairs : du nouveau sur quelques bons amis de Cyrano et sur l’édition posthume des états et empires de la lune (1657) », Les Dossiers du Grihl, Les dossiers de Jean-Pierre Cavaillé, Libertinage, athéisme, irréligion. Essais et bibliographie, mis en ligne le 24 février 2009. URL : http://dossiersgrihl.revues.org/3414.
  19. Depuis 1622, l'archevêque de Paris est Jean-François de Gondi, oncle de son coadjuteur, Jean-François Paul de Gondi, futur cardinal de Retz. Au cours de la Fronde (1649-1652), Pierre Targa publiera plusieurs mazarinades et un seul auteur de « belles lettres » : Jean Royer de Prade.
  20. « Le Parasite Mormon », sur Gallica
  21. a et b Revue d'histoire littéraire de la France, (lire en ligne)
  22. Abel II de Sainte-Marthe, sieur de Corbeville (1626-1706), de garde la bibliothèque royale de Fontainebleau depuis 1646, puis conseiller en la Cour des Aides. Une longue élégie « À mon cher ami Abel de Sainte-Marthe, fils d’Abel, petit-fils de Scévole, sur son Bocage en vers latins » se lit dans les Œuvres poétiques, p. 25-28. L’exemplaire de la réserve de la BNF, Rés-LM3-874, de la Généalogie de la Maison des Thibaults, a été offert et dédicacé par l’auteur « À Monsieur de Sainte-Marthe, fils d’Abel, petit-fils de Scévole, son très humble serviteur, Jean Royer de Prade » .
  23. « Ceux qui craignent plus le travail qu’ils n’aiment la science, et ceux qui veulent tout savoir et cependant ne peuvent sans ennui donner trop de temps à l’étude de si peu de chose que le blason, se doivent arrêter à la lecture de ce livre, où sans peine et presque en un moment ils trouveront de quoi se satisfaire. Tout le corps n’en est composé que de nerfs, et jamais la science héraldique ne fut plus amplement déduite en si peu de paroles. Elle est ici toute pure et sans mélange d’autres matières, qui comme de vains épisodes joints au principal ne font qu’ennuyer le lecteur judicieux. Les figures y sont à part, pour être vues plus commodément de ceux qui, pour ainsi dire, ne veulent de ces préceptes qu’une lecture matérielle. Les armoiries où l’on les met en pratique y sont aussi toutes ensemble dans leur rang, pour satisfaire tout d’une suite ceux qui ne veulent autre chose. Bref, je crois que l’auteur ne pouvait mieux disposer son livre pour satisfaire à toute sorte de personnes. Toutefois, s’il en est quelqu’un à qui la matière plaise et qui se fâche de la voir en raccourci, il aura recours au R. P. [Marc Gilbert] de Varennes et à Monsieur de La Colombière, qui sont les amples restaurateurs de cette science… »
  24. Ces pièces liminaires manquent dans l'exemplaire proposé par Google Livres.
  25. Rien ne confirme que le livre soit le fruit d'une commande du jeune La Mothe Le Vayer; cependant, au fil des pages, Royer de Prade continue de s’adresser au dédicataire : ainsi, aux pages 45, 47, 61, et dans les deux dernières, 77-78, où il évoque la mort de leur ami commun Pierre de Cavoye.
  26. Le fils du philosophe n'a encore rien publié, exception faite d'un certain nombre d’épitaphes et deux ou trois pièces liminaires. Il s'apprête à faire paraître son Parasite Mormon, qui dès les premières pages cite longuement une élégie de Royer de Prade.
  27. « Le Roy d'armes », sur Google Livres
  28. « Recueil de plusieurs pièces », sur Google Livres
  29. « La Science héroïque », sur Google Livres
  30. Jean Lautte, Le Jardin d'armoiries, contenant les armes de plusieurs nobles royaumes & maisons de Germanie Inferieure, œuvre autant nouveau, que proufitable à tous amateurs du noble exercice d'armes, Gand, 1567. Fichier:Les Armoiries du Christ.tif
  31. Ces armoiries, qui disparaîtront dès la seconde édition, ont inspiré à Alain Mothu un intéressant sinon convaincant article intitulé « Le Christ blasonné », dans La Lettre clandestine, n° 9, 2000, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, p. 307 et suivantes.
  32. Elle aussi disparaîtra dès la seconde édition.
  33. Dont les frères « Jean & Louis Royer [qui] portent d'azur à deux Lyons d'or affrontez armez & lampassez de gueules, au chef de pourpre chargé d'un Cigne d'argēt & chappé d'azur » .
  34. Il s'agit du «vaillant Brissailles», auteur d'une épigramme publiée dans les Œuvres poétiques de Prade et qu'Henry Le Bret cite parmi les amis de Cyrano de Bergerac. Hector de Rebault de Lobigeois de Brissailles, fils de Marie Matharel et d'Hector de Brissailles, lieutenant-colonel au régiment de Picardie, mort au siège de Dôle en 1636. Voir Gilles Florent Poissonnier, «La famille Laubigeois de Paris», Cahiers généalogiques de l’Yonne, fascicule 3-4, 1985-1986, p. 77-80.
  35. Vincent Babinet, qui, ayant été reçu secrétaire du roi le 18 mars précédent, a signé, le 17 mai 1649, le privilège d'impression des quatre premiers ouvrages de Royer de Prade, et signera en 1672 celui du Sommaire de l’Histoire de France.
  36. « … afin qu’on ne m’accuse point d’oublier mes amis, permets que j’ajoute encore à ces armes celles de cet ami si parfait que j’ai perdu, et que même j’en parle avec éloge, en attendant ceux que je lui prépare en mon Histoire de France, que je vais mettre au jour. Pierre d’Auger, seigneur de Cavoy (sic), grand prévôt de Guyenne, enseigne au régiment des Gardes, portait d’or à la bande de sable chargée de trois lionceaux d’argent. Ces armoiries, communes à tous les siens, lui semblaient être particulières, puisqu’il est certain que son grand cœur enfermait le courage de plus d’un lion. Avant que de l’employer tout entier pour le service de son prince, il en fit l’essai pour ses amis en deux combats particuliers, au dernier desquels, quoique adroit autant que brave, il ne put vaincre sans tuer, son ennemi n’ayant quitté l’espoir et le désir de lui ôter la vie qu’en perdant la sienne propre de 9 coups d’épée, qu’il reçut sans en avoir donné. Cet événement, que sa bonté naturelle lui faisait nommer un grand malheur, fut suivi de plusieurs campagnes en Flandres, où, seul en tous ses emplois faisant plus qu’un homme seul ne peut faire, il fit, ce semble, le devoir de deux, et voulut ainsi remplacer en lui-même à Sa Majesté celui dont il avait privé ses armées. Mais de ces campagnes, la dernière lui fut fatale et glorieuse tout à la fois, car il y mourut, à la bataille de Lens, 1648, d’une mousquetade en la tête, au lieu où le nez se joint avec le front, partie du visage qu’il avait un peu enfoncée, comme si Nature, prévoyant et voulant empêcher la ruine d’un si noble ouvrage, l’eût pour ainsi dire obligée à fuir au-devant du coup. Plusieurs y firent paraître un mépris insigne de leur vie, mais lui sur tous autres, bien qu’il dût plus estimer la sienne, comme la plus longue, puisque, n’ayant que 20 ans et pouvant passer pour le plus jeune, il est à présumer qu’il avait le plus longtemps à vivre. Il est enterré au Récollets, à Lens. Mais à mesure que je travaille pour le rendre de plus en plus estimable aux autres, je sens qu’il me devient plus regrettable à moi-même, et qu’en trouvant de nouveaux sujets de l’admirer, je trouve en sa perte de nouveaux sujets de me plaindre. Permets donc que je ne m’occupe enfin que de ce funeste emploi, et que mes yeux terminent cet ouvrage avec des l’armes (sic), si les l'armes (sic) toutefois ne déshonorent point ma douleur. »
  37. « Gazette », sur Gallica
  38. « Les Elemens de la philosophie », sur Google Livres
  39. Voir Didier Kahn, « N*** Corneille, Paul Dubé, William Davisson et la vie littéraire autour du Jardin royal vers 1650 », XVIIe Siècle, n° 265 (oct. 2014), p. 709-717.
  40. C’est la première fois que Royer de Prade donne à lire son nom presque en toutes lettres au titre d’un livre.
  41. En fait, contrairement à ce qu'annonce son titre, le livre ne va pas jusqu’au règne de Louis XIV; il s’achève de manière assez abrupte en 1569, sur la mort de Catherine de Médicis, femme d’Henri II, suivie de son portrait, au terme duquel l’auteur précise (p. 505) : « … Elle fut moins indulgente pour Diane de Poitiers, comme étant un objet plus relevé pour sa colère ; car le Roi étant mort, elle la chassa de la cour et lui fit commandement de se retirer en sa superbe maison de Chenonceaux, puis l’obligea de la changer contre celle de Chaumont-sur-Loire. Les divers incidents des amours de Diane et du Roi m’ont donné sujet de faire quelques vers dont je vous fais présent pour délasser votre esprit, qu’une si longue narration peut avoir fatigué ; si toutefois on doit appeler présent ce qui ne peut être imputé à libéralité, puisqu’ici je vous donne mes paroles par mesure. » Suit, p. 507 : « Pour le Roi, jaloux de Charles de Cossé. Élégie à Diane, sous le nom d’Iris », qui n'est autre que la « Jalousie » publiée un an plus tôt dans les Œuvres poétiques.
  42. Conformément à l'esthétique revendiquée dans l'avis au lecteur des Œuvres poétiques, l'épître dédicatoire se termine en pointe : « … Enfin, Monseigneur, [les rois] possèdent toutes ces qualités héroïques qui vous rendent si recommandable et qui vous font mériter si dignement la gloire de votre naissance ; de sorte qu’à bien parler, c’est ici votre portrait au naturel plutôt que l’Histoire de France que je vous offre ; on y apprendra plutôt ce que vous êtes que ce qu’ils ont été, et toutes leurs vertus ne seront qu’un crayon des vôtres. En un mot, je vous donne vous-même à vous-même… »
  43. On trouve des réflexions semblables dans une lettre qu'Henri Le Bret, grand ami de Royer de Prade, adressera quelque vingt ans plus tard à David-Nicolas de Bertier, abbé de Belleperche, neveu de l'évêque de Montauban (Lettre de Monsieur Le Bret, prevost de l'Église de Montauban à monsieur l'Abbé de Bertier, Abbé de Belleperche, reprise dans le recueil de Lettres diverses, p. 153) : « J’aime le langage de mon prince et souffre avec peine que plusieurs de nos savants ne le soient qu’en latin, et parlent si mal français qu’on les prendrait pour des étrangers dans leur propre pays. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble qu’ils feraient bien mieux de laisser aux peuples du Nord la prétention d’être éloquents en latin, pour les consoler de la barbarie de leur langue. Car quel sujet n’avons-nous pas d’être satisfaits de la nôtre ? N’a-t-elle pas toutes les beautés des plus riches ? Y en a-t-il qui ait tout à la fois tant de gravité, de force, de pudeur, d’abondance, de douceur et de facilité ? »
  44. « Elle était de médiocre taille, grosse et carrée; avait le visage large, la bouche relevée, le teint blanc, mais pâle, les yeux gros, la tête grosse et si suante qu'elle ne pouvait faire cent pas qu'elle ne l'eût toute en eau. Elle avait l'esprit vif, caché, ambitieux, patient, inventif, résolu, généreux, et capable par sa prudence des plus grands desseins. Ses passions dominantes étaient l'ambition et la vengeance. Mais comme la première relevait les mouvements de l'autre, ils n'attaquaient que les têtes illustres. Aubigné en rapporte un exemple remarquable« Histoire universelle », sur Gallica : étant un jour avec Antoine de Bourbon, roi de Navarre, à Tassy, dans une chambre basse, près de la fenêtre, elle entendit deux goujats [=valets] qui, faisant rôtir une oie au-dessous, tenaient des discours contre son honneur. Car l'un disait que le cardinal de Lorraine l'avait engrossée d'un petit cochon, l'autre d'un mulet, et tour à tour maudissaient la chienne qui leur faisait tant de mal. Aussitôt elle mit la tête à la fenêtre pour leur dire : Et que vous a-t-elle fait? Elle est cause que vous rôtissez l'oie; et puis, en se tournant, arrêta le roi de Navarre, qui voulait descendre pour les faire punir, et lui dit avec un sourire : Il ne faut pas que nos colères descendent jusque-là. »
  45. Prade à lui-même composé une longue élégie ridiculement dithyrambique sur les Œuvres poétiques de Beys, qui se lit parmi les pièces liminaires de celles-ci« Les Œuvres poétiques de Beys », sur Google Livres.
  46. Absents de la première édition du Trophée d'armes héraldiques (1650), ils apparaîtront dans la seconde (1655) et dans les suivantes.
  47. Il est difficile de dater précisément la rencontre des frères Royer avec les époux Thibault. En 1650, Louis Royer de la Salle a épousé une lingère du Palais, Renée Poitevin, fille naturelle que Marie de la Tour a eue en 1631 d'un « abbé Poitevin », qui l'entretenait, alors que Jean Maillard, époux légitime de ladite de la Tour, était parti vivre en Allemagne. Quinze ans plus tard, Renée Poitevin sera exécutée en place de Grève pour avoir assassiné le sieur Renou, son cousin et héritier présomptif de son père l'abbé, en lui coupant la gorge avec un rasoir…
  48. Dans son fameux Registre, l'acteur Charles Varlet de La Grange précise : « pièce nouvelle de M. de Prade, donnée par M. de Saint-Gilles » . Il doit s'agir du même Saint-Gilles, gentilhomme poitevin, cité par Henry Le Bret parmi les amis de Cyrano de Bergerac et qu'on rencontre, dans les années 1660, intendant du comte Louis-Henri de Loménie de Brienne, dit Brienne le Jeune, secrétaire d’État aux Affaires étrangères.
  49. La pièce est citée dans Le Parasite Mormon, de François de La Mothe Le Vayer le fils, publié au cours de l'été 1650.
  50. On s'explique d'autant moins cet anonymat que, dans l'épître dédicatoire à l'abbé Bourdelot, le soi-disant Baillard, faisant l'éloge du dédicataire, en vient à écrire : « Ne doit-on pas dire en votre faveur ce que Monsieur de Prade a écrit avec moins de justice d'un fameux auteur : Votre âme toujours grande, à quoi qu'elle s'applique, / Du Dieu qui la forma fut une fille unique; / Elle est d'un nouvel ordre, en ce point confondu / Qu'on voit toute l'espèce en un individu. / Au moment fortuné que ce dieu la fit naître, / Des rayons du soleil il dériva son être, / Et sur elle amassant leur éclat nonpareil, / La fit d'un petit monde un plus petit soleil. » Ces huit vers en démarquent huit autres de l'élégie « À Monsieur Beys sur ses Œuvres poétiques » qui se lit parmi les pièces liminaires des Œuvres poétiques de Beys (1651)« Les Œuvres poétiques de Beys », sur Google Livres : « Ton âme assurément unique en sa fortune, / N'a point avec la nôtre une essence commune; / Elle est d'un rang plus noble et, nous donnant la loi, / Elle fait toute seule une espèce de soi. / Au moment fortuné que le ciel te vit naître, / Des rayons du soleil elle emprunta son être, / Et, ramassant en soi leur éclat nonpareil, / Devint d'un petit monde un plus petit soleil. »
  51. Dans son épître, « Edme Baillard » évoque la passion du prince pour le tabac : « Vous prîtes sa [du tabac] défense il n'y a pas longtemps contre ceux qui voulaient le mettre au nombre des poisons sur des raisons équivoques ou frivoles, et le protégeâtes auprès de l'une des personnes du monde les plus illustres, lorsqu'il fut accusé d'irriter la goutte et d'accroître l'extrême sècheresse, qui menaçaient une vie que la guerre avait respectée dans les dangers les plus affreux. Vous fîtes voir que ces maladies n'étaient ni causées ni entretenues par lui, […] et pour le justifier encore par des effets sensibles, vous rétablîtes peu à peu par une méthode toute divine ce héros malade en une parfaite santé, sans le réduire à quitter le tabac en poudre. »
  52. Sur ces assemblées, voir Le Gallois, Conversations académiques tirées de l'académie de monsieur Bourdelot, Paris, Claude Barbin, 1674« Conversations académiques », sur Google Livres.
  53. Molière, Le Festin de Pierre, acte I, scène 1 : « Quoique puissent dire Aristote et toute la Philosophie, il n'est rien d'égal au tabac; c'est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu et l'on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien, dés qu'on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde et comme on est ravi d'en donner à droit et à gauche, partout où l'on se trouve? On n'attend pas même qu'on en demande et l'on court au-devant du souhait des gens, tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d'honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent. »
  54. a et b Johann Neander, Traité du tabac ou nicotiane, panacée, petun: autrement herbe à la reyne... composé premièrement en latin par Jean Neander,... et mis de nouveau en français par J. V... [Veyras.] Auquel avons ajouté un traité de la thériaque [par L. Catelan], B. Vincent, (lire en ligne)
  55. (nl) DBNL, « Hoofdstuk 3 De periode 1575-1625; Het eerste hoger onderwijs, Geschiedenis van de medische wetenschap in Nederland, G.A. Lindeboom », sur DBNL (consulté le )
  56. (de) Das grosse Conversations-Lexicon für die gebildeten Stände: In Verbindung mit Staatsmännern, Gelehrten, Künstlern und Technikern herausgegeben von J. Meyer. [Abth I], Bd.i-vi; vii, Abth.1,3-4;viii-xxiii;II,i-xv (in 45 volumes)., Druck und Verlag des Bibliographischen Instituts, (lire en ligne)
  57. Claude Galien, Claude Galien. De l'Usage des parties du corps humain, traduict du grec et latin et mis en bel ordre par questions et réponses pour la facilité des jeunes étudiants en chirurgie, par A. E. B. D. C. I., C. Du Mesnil, (lire en ligne), p. 405
  58. A.-F. Le Double, « Le canal cranio-pharyngien, hypophysaire ou pituitaire de l'homme », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, vol. 4, no 1,‎ , p. 82–99 (DOI 10.3406/bmsap.1903.6488, lire en ligne, consulté le )
  59. Antoine Jacques Louis Jourdan, Dictionaire des sciences médicales: Biographie médicale ..., C.L.F. Panckoucke, (lire en ligne)
  60. Louis de Jaucourt, L'Encyclopédie 1re édition 1751 (Tome 12, p. 664-665)., Pituitaire, membrane, (Physiologie.)
  61. Catherine Ferland, « Mémoires tabagiques. L’usage du tabac, du XVe siècle à nos jours », Drogues, santé et société, vol. 6, no 1,‎ , p. 17–48 (ISSN 1703-8847 et 1703-8839, DOI 10.7202/016942ar, lire en ligne, consulté le ).
  62. L'achevé d'imprimer porte la date du 6 juillet 1677.
  63. Christian Warolin, « Armand-Jean de Mauvillain (1620-1685), ami et conseiller de Molière, doyen de la Faculté de médecine de Paris (1666-1668) », Histoire des sciences médicales, t. XIX, no 2,‎ , p. 113-129 (lire en ligne).
  64. Les documents d'époque ne donnent à connaître aucun marchand du nom d'Edme Baillard.
  65. « Le Journal des sçavans », sur Gallica
  66. « La Victime d'Estat », sur Internet Archive
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  69. « Le Trophée d'armes héraldiques », sur Google Livres
  70. « Le Trophée d'armes héraldiques », sur Google Livres
  71. « Le Trophée d'armes héraldiques », sur Google Livres
  72. « Généalogie de la maison des Thibaults ... - B301896101_012303 - Collections numérisées de la Ville de Nîmes », sur bibliotheque-numerique.nimes.fr (consulté le )
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  74. « Discours du tabac », sur Google Livres
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