Jean Fraissinet

as de l’aviation de la Première Guerre mondiale et homme politique français

Jean Alfred Fraissinet, né le à Marseille et mort le [1] à Cogolin, est un as de l’aviation de la Première Guerre mondiale, un armateur, un patron de presse et un homme politique français.

Jean Fraissinet
Illustration.
Jean Fraissinet dans Excelsior du 26 novembre 1936.
Fonctions
Député français

(3 ans et 10 mois)
Élection 30 novembre 1958
Circonscription 2e des Bouches-du-Rhône
Législature Ire (Cinquième République)
Groupe politique IPAS
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Daniel Matalon
Biographie
Nom de naissance Jean Alfred Louis Fraissinet
Date de naissance
Lieu de naissance Marseille (France)
Date de décès (à 86 ans)
Lieu de décès Cogolin (France)
Père Alfred Fraissinet
Mère Dora Naegely
Conjoint Mathilde Cyprien-Fabre, puis Annette Schumann
Enfants Roland, Nadine, Régis
Profession Armateur
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur (1935), Croix de guerre 1914-1918
Résidence 2e circonscription des Bouches-du-Rhône

Biographie

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Milieu social et formation

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Jean Fraissinet est issu d'une des « grandes familles » marseillaises, une famille d'armateurs protestants. Il est le fils aîné d'Alfred Fraissinet (1855-1927), héritier et patron de la Compagnie marseillaise de navigation à vapeur[2]. C'est selon son fils un protestant austère, intimidant, dreyfusard et très patriote[3]. La mère de Jean Fraissinet, née Dora (ou Dorothée) Rose Henriette Naegely, est la fille d'un négociant en coton, protestant également, établi à Marseille et d'origine suisse[4]. Le mariage a eu lieu en Suisse à Nyon en 1893[5]. Ses grands-parents étaient un Français et une Suédoise, un Suisse et une Anglaise. Il est le petit-neveu d'Adolphe Fraissinet.

Il passe son enfance dans une villa de Saint-Giniez (villa Valensole, avenue de la Canelle, Prado), entourée d'un vaste parc, éduqué par une gouvernante anglaise puis par un précepteur allemand[6]. Il est élève au lycée Thiers de Marseille[7]; sa mère exige que son précepteur aille attendre Jean et son frère à la sortie pour les conduire jusqu'à la voiture avec chauffeur, ce qui provoque les moqueries de ses camarades[8]. Après le départ du précepteur, il est pensionnaire dans un établissement privé laïc mais chrétien, le collège de Normandie, fondé en 1902 à Mont-Cauvaire, près de Clères, par des industriels sur le modèle des colleges britanniques. Il y est élève d’octobre 1909 à juillet 1910[9]. Il gagne ensuite Paris où il s'inscrit à la faculté de droit en 1911. Il fréquente alors le « Tout-Paris de la fête », de la Belle Époque[3]. Il est licencié en droit et diplômé de l’École libre des sciences politiques (promotion 1914), comme beaucoup d'héritiers de la grande bourgeoisie.

Première Guerre mondiale

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Après avoir servi dans le 6e régiment de hussards, Fraissinet est transféré dans l'aviation en 1916. Après une formation de pilote, il reçoit son brevet de pilote militaire, le 4 novembre 1916. Après une formation complémentaire, il est affecté à l’escadrille N57 (en)[Quoi ?], le , une unité dans laquelle il reste jusqu'à la fin de la guerre. Il s'y lie d'amitié avec le duc Joseph Pozzo di Borgo, qui va être un de ses « meilleurs et plus solides amis »[3].

Sous-lieutenant, il remporte sa première victoire aérienne le 24 septembre 1917, sur un Albatros C 1, qu'il abat au-dessus du fort de la Pompelle, avec l’aide d’A. Bertrand et de Charles Nuville. Il devra ensuite attendre le 12 avril 1918, pour remporter un nouveau succès, sur un Aviatik C. Il partage cette victoire avec Georges Mazimann, et l’as Marcel Noguès. Vingt jours plus tard, le , il abat un nouvel Aviatik C au-dessus de Domart-sur-la-Luce.

Sa série de succès aériens continuera en mai et , période pendant laquelle il remporte cinq nouvelles victoires. Le , il inscrit son seul doublé de la guerre à cinq minutes d'intervalle en abattant deux avions allemands. À 18 h, il abat un Halberstadt C au-dessus d'Aure et, à 18 h 5, un second Halberstadt C au-dessus de Sommepy-Tahure.

Il est libéré de ses obligations militaires le . Il termine la Grande Guerre au grade de lieutenant de réserve avec huit victoires aériennes homologuées, et il est décoré de la Légion d'honneur à titre militaire[10] et de la Croix de Guerre, avec 7 palmes et 7 citations, dont plusieurs à l’ordre de l’armée.

L'armateur

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Une fois la guerre terminée, Fraissinet retourne à la vie civile et devient armateur. Il est désigné administrateur-délégué de la société familiale[11] tandis que son frère cadet, Alfred, également ancien combattant, attaché à l'Ambassade de France près le Quirinal, meurt accidentellement à Rome en mars 1921[12].

Le 4 janvier 1922, il épouse Mathilde Cyprien-Fabre (1902-1960), catholique, fille du riche armateur Paul Cyprien-Fabre[13]. « Mon père comptait sur (ses enfants) pour assurer, à Marseille, une quatrième génération d'armateurs à la tête de la Cie Fraissinet, explique-t-il dans ses mémoires. Nous décidâmes que moi, l'aîné, je donnerais satisfaction à notre père »[14]. Trois enfants naissent de cette union : Roland, né dix mois plus tard, Nadine, en 1926, et Régis, en 1931. Devenu veuf, Jean Fraissinet se remarie en 1962 avec Annette Schumann[15].

Son oncle Albert décède en octobre 1924, son père Alfred meurt en janvier 1927. Ce qui propulse Jean Fraissinet à la tête de l'entreprise familiale : il préside désormais le conseil d'administration et dirige l'entreprise. Il négocie aussitôt une nouvelle convention entre l'État et sa compagnie au sujet des services maritimes postaux de la Corse, dont sa société a le monopole, menaçant de retirer ses bateaux si elle n'est pas ratifiée, ce dont se moque le ministre des travaux publics André Tardieu[16]. Il montre aussi son hostilité à l'agitation syndicale[17]. Au 30 juin 1936, le bénéfice de l'entreprise s'élève à plus de 4 millions de francs. Les bateaux de la firme ont effectué 33 voyages sur les lignes d'Afrique en 1935-1936, 307 sur la Corse et 21 croisières sur cette île. Les recettes d'exploitation dépassent 50 millions de francs, limitées par les conflits sociaux de 1936 qui ont vu l'occupation des navires dans le port de Marseille durant plusieurs jours[18]. Le capital de la firme s'élève à 35 000 000 francs en 1940 et le bilan à plus de 290 millions de francs en 1939[19].

Il est nommé en 1927 administrateur des Chargeurs réunis[20]. En 1930, les entreprises Fraissinet, Cyprien Fabre et Chargeurs réunis ouvrent des bureaux communs. En 1933, Paul Cyprien-Fabre est nommé au conseil d'administration de la Compagnie Fraissinet, qui prend le contrôle total de la Compagnie Cyprien Fabre en 1937 (l'entreprise change de nom et devient Compagnies Fraissinet et Cyprien Fabre). En 1938, il prend la direction de la Compagnie de navigation Paquet, fondée par Nicolas Paquet, et se trouve ainsi à la tête des trois plus anciens armements familiaux de Marseille. Il préside la Compagnie Paquet jusqu'en 1962[21].

Il préside également deux firmes contrôlées par sa famille, les Chantiers et Ateliers de Provence (CAP, chantiers navals à Port-de-Bouc) et la Société commerciale et industrielle de la côte d'Afrique (CICA: import-export avec les colonies d'Afrique noire), que présidait son oncle avant son décès. Il préside le conseil de surveillance de la Compagnie Chambon (Société générale de remorquage et de travaux maritimes) à partir de 1928. Il administre également d'autres affaires. Des firmes marseillaises telles les raffineries de sucre de Saint-Louis[22], la société marseillaise de trafic maritime ou la Brasserie et malterie Le Phénix. Mais aussi la compagnie Delmas-Vieljeux et la Compagnie générale transatlantique, à partir de 1931[23]. Au cours de sa carrière, il est conduit à siéger, nommé par l'État, aux conseils d'administration d'Air France, des Messageries maritimes, sociétés placées sous la dépendance financière de l'État[24].

Le 23 mai 1937, il achète le Château Saint-Maur, près de Cogolin (Var).

Il préside le syndicat marseillais des armateurs de la marine marchande et est vice-président du Comité central des armateurs de France jusqu’en 1949.

Il s'intéresse au transport aérien naissant. Avec les Chargeurs réunis et Cyprien-Fabre, il participe en 1935 à la fondation de l'Aéromaritime, petite compagnie aérienne reliant la France à l'Afrique noire. Il siège au conseil d'Air Bleu et de la Compagnie générale aéropostale et il entre dans le capital d'Air France en 1942[25].

À la Libération, il combat les projets de nationalisation de la marine marchande, avec sa brochure Faut-il nationaliser la Marine marchande ?. En 1947, le capital de sa firme s'élève à 70 millions de francs (composé de 140 000 actions de 500 francs) et son bilan comptable à un peu plus d'un milliard de francs[26]. Après la fusion en 1955 des Compagnies Fraissinet et Cyprien Fabre, Jean Fraissinet préside la Compagnie de navigation Fraissinet et Cyprien Fabre : elle arme 4 paquebots, 9 cargos et 5 bananiers[27].

Il cède la direction de ses affaires à son fils aîné Roland (1922-1989) en 1958, lorsqu'il est élu député. Les Fraissinet se retirent des chantiers navals en 1960, tandis que la compagnie Fraissinet et Cyprien-Fabre devient majoritaire au conseil d'administration de la Société générale des transports maritimes, dont elle prend la gérance des services au début de 1963. Les Fraissinet vendent leurs actifs maritimes français aux Chargeurs réunis en 1964[28]. Jean Fraissinet et son fils ont été les derniers armateurs de la dynastie Fraissinet. Ils misent désormais sur le transport aérien.

Presse et politique

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Jean Fraissinet est également un patron de presse. En 1931, il participe avec le groupe Cyprien-Fabre à la fondation du quotidien Marseille-Matin voulu par Simon Sabiani, alors de gauche. Comme ce dernier ne trouvait pas l'argent dont il avait besoin, Fraissinet prit « le relais », « malgré la divergence de (leurs) opinions politiques »[29], et le premier numéro du journal parut le 11 mai 1931. C'est qu'il veut contrer l'influence du journal Le Petit Marseillais de Gustave Bourrageas, qui soutient alors le centre et la droite modérée contre Sabiani. D'où une lutte entre les deux journaux et les deux hommes. Bourrageas, président du syndicat des quotidiens régionaux, use de cette influence et réussit un moment à faire boycotter Marseille-Matin par l'agence Havas, pour la publicité, et les Messageries Hachette, pour la distribution. Mais Fraissinet passe un accord avec Pierre Dupuy, propriétaire du quotidien Le Petit Parisien et parvient à assurer l'avenir du journal qu'il finance. Il est l'administrateur-délégué de Marseille-Matin et Marseille-Soir, la version vespérale du précédent dont le premier numéro date de février 1932[30]. Le conseil d'administration de Marseille-Matin est présidé par l'amiral Lucien Lacaze[31], qui a été un ami de son père et qui est administrateur de la Compagnie Fraissinet.

Le journal lui sert de tribune pour défendre ses idées nationalistes et anticommunistes. Fraissinet est alors une des cibles des communistes locaux, qui l'accusent entre autres d'être Croix-de-Feu[32]. Il est également mis en cause par Le Populaire[33]. Marseille-matin et Fraissinet appuient en effet les Croix de Feu[34].

Pour combattre le Front populaire victorieux et les communistes et pour dénoncer les grèves, il organise le 21 juin 1936 un meeting géant dans les arènes du Prado, où il prend la parole aux côtés de Simon Sabiani, Eugène Pierre (homme politique), Léon Bancal, rédacteur en chef du Petit Marseillais, et les députés André Daher et Henry Ponsard. Il y vitupère Jean Zay ou le communiste André Marty et appelle à l'union contre le communisme :« Nous ne voulons pas être une section française de telle ou telle Internationale, nous voulons être la France tout court. Nous ne voulons pas faire de politique pure, nous voulons grouper tous ceux qui refusent de se laisser asservir par une dictature, que ce soit celle d'une classe ou celle des Soviets. Nous voulons rassembler ceux qui entendent défendre la propriété individuelle »[35]. Le mois suivant, il est à la tribune d'un meeting organisé au même endroit par Simon Sabiani pour recevoir le fondateur du Parti populaire français, l'ancien leader communiste devenu anticommuniste, Jacques Doriot[36]. Il compte ensuite parmi les principaux bailleurs de fonds de la fédération départementale du PPF[37].

Mais c'est en Corse qu'il se présente à une élection législative partielle en août 1936, à la suite de l'invalidation de Jean Chiappe. Il a le soutien de l'ancien ministre François Piétri mais il est battu par le candidat de gauche, l'ancien député et ancien ministre Adolphe Landry[38].

En janvier 1937, il participe à Marseille à un banquet en l'honneur de Pierre-Étienne Flandin[39]. En juin de la même année, il prend part au déjeuner organisé lors du congrès de la fédération provençale du Parti social français à Marseille, aux côtés du colonel de La Rocque et de parlementaires de ce parti[40]. Il donne des conférences politiques dans cette ville[41].

Il cherche également à se faire entendre à Paris. Il y donne une conférence en novembre 1936, au théâtre des Ambassadeurs, annoncée et relatée par la presse parisienne; elle est intitulée « La France accablée sous le mensonge ». Il y dénonce le scrutin d'arrondissement, l'agitation communiste, les grèves, la loi des 40 heures, et reproche au patronat d'avoir manqué de courage face aux grévistes[42]. Il y tient l'année suivante une autre conférence, intitulée « Marseille 1937, vacance de la légalité »[43]. Il donne également une conférence devant un cercle élitaire, les « Affinités françaises » du marquis Louis de Fraguier, en mars 1937, devant des personnalités comme Claude-Joseph Gignoux, dirigeant de la Confédération générale du patronat français, Louis Germain-Martin, président du CPAS, les généraux Maxime Weygand et Lavigne-Delville, Gaston Le Provost de Launay et Henri Garnier. Il y défend le capitalisme contre le communisme et tance un patronat trop tiède et peu combatif[44]. Il donne également des articles au quotidien parisien Le Jour de Léon Bailby[45]. Il s'y dit favorable au Front de la liberté[46]. Il y rend hommage au général Duseigneur, son ancien chef, et au duc Joseph Pozzo di Borgo, son ancien compagnon d'armes, incarcérés en raison de leurs liens avec la Cagoule[47].

Ce patron de combat appelle les dirigeants du monde des affaires à participer à la vie politique du pays, notamment au Parlement, « pour y combattre les hérésies économiques dont est truffée l'action électorale des démagogues professionnels », la « dictature de la CGT et des Internationales instaurées sous prétexte de défendre la République contre les entreprises factieuses d'un fascisme national plus ou moins chimérique »[48]. En 1938, il intègre le conseil central d'une Union française pour le salut public et la rénovation nationale, présidée par le sénateur Henry Lémery[49].

Fraissinet et Marseille-Matin appuient la très anticommuniste Agence de presse Inter-France à partir de 1937-38[50]. Il prend part comme directeur de Marseille-Matin aux assemblées générales du syndicat des journaux et périodiques des départements, animé par Georges Riond et Pierre de Monicault; il y critique une nouvelle fois les communistes au nom de la démocratie[51]. Et il y rencontre les dirigeants d'Inter-France et des hommes politiques comme Pierre Laval, Philippe Henriot, Pierre-Étienne Flandin, Jacques Doriot, Pierre Taittinger, Pierre Cathala et d'autres personnalités comme Gignoux, Léon Bérard, Georges Claude[52].

Fraissinet et Bourrageas se rapprochent à partir de 1937. Il administre alors avec Gustave Bourrageas, Jean Gaillard-Bourrageas, directeur adjoint du Petit Marseillais et Auguste Chainas, directeur politique de Marseille-Matin la Société des journaux réunis[53]. Marseille-Matin est imprimé par Le Petit Marseillais mais les deux quotidiens gardent leur indépendance[54].

Ce « républicain national » se rallie au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. Il écrit dans ses mémoires : « Je confesse donc que le sacrifice du maréchal Pétain, acceptant de répondre à l'appel désespéré d'une très large majorité des représentants parlementaires de la nation, m'avait ému, sinon enthousiasmé. Je croyais, et crois encore, à la sincérité du fameux Je fais don de ma personne à la France »[55]. Il est désigné en janvier 1941 membre du conseil national mis en place par le gouvernement de Vichy. Il fait partie de sa commission de la constitution en juin puis de sa commission de l'information générale en mars 1942.

Des patrons qui comme lui ont financé l'agence Inter-France, devenue un des pôles de la collaboration, tentent de le convaincre du bien-fondé des positions de Dominique Sordet, tel le Vosgien Georges Laederich, également conseiller national. Sordet évoque Fraissinet dans une lettre adressée à ce dernier en 1941 :

« Nous avons eu aujourd’hui un déjeuner intéressant avec M. de Brinon, M. Abel Bonnard, M. Ardant, le président de la Société générale. Parfaite communauté de vues. A Vichy, nous avons eu ces derniers temps des consignes de presse nettement antibritanniques (...) La collaboration est suspendue. On vivra au jour le jour, sans gros conflit si Vichy ne fait pas de nouvelles bêtises, mais sans espérance d’amélioration sensible. Pas de retour de prisonniers, pas de réduction de l’indemnité, pas de négociations importantes. Le temps passera et l’Allemagne prendra ses décisions à notre égard une fois les événements militaires intervenus. La France aura gâché les chances que le destin lui offrait. (…) Jean Fraissinet est de nouveau à la dérive. Il est monté à bloc contre tout ce qui se fait à Paris, contre Déat, contre les journaux, contre le rassemblement, contre Laval. (Venu pour la première fois en « zone occupée »), il s’est mis hors de lui par la vue des occupants. Alerme l’a longuement entrepris, et s’en est fait écouter. Le point le plus sensible, c’est la question anglaise. L’idée que la France se sépare de l’Angleterre lui est insupportable[56]. »

Il démissionne du Conseil national en 1942, par refus de la collaboration: il adresse au maréchal Pétain une lettre le 22 avril pour lui annoncer sa démission[3].

Malgré sa démission, il est inéligible à la Libération[57]. En août 1944, il est assigné à résidence hors de Marseille par Raymond Aubrac, commissaire de la République, mais cette décision est surtout prise pour le protéger, du fait des haines accumulées avant et pendant la guerre et de son image de patron maréchaliste et pétainiste[58]. Son fils aîné Roland a quitté la France en 1942 pour rejoindre via l'Espagne la Grande-Bretagne où il a été pilote pour les Forces françaises libres, rêvant de voler sur un Spitfire[59].

Le 15 décembre 1947, il rachète avec des alliés 75 % des parts du quotidien Le Méridional, qui s'était fait attribuer l'imprimerie de Marseille-Matin en 1945[60]. C'est qu'il entend combattre le journal communiste, La Marseillaise, et Le Provençal de Gaston Defferre, socialiste. Il fusionne son journal, en 1952-53 avec La France de Marseille d'Henry Bergasse[61]. Le Méridional-La France, dont il est l'actionnaire majoritaire et l'inspirateur politique, et non le directeur[62], lui sert de tribune.

En janvier 1956, il échoue à se faire élire député à Marseille : il figurait en deuxième position sur la liste menée par Henry Bergasse, élu[63]. Il échoue à nouveau en février 1958, lors d'une élection partielle[64]. Au premier tour, il avait l'investiture du CNIP et bénéficiait de l'appui du député poujadiste Alexis Pelat et de Jean-Louis Tixier-Vignancour[65]. Il n'est arrivé qu'en 3e position derrière un communiste et un socialiste et a refusé de se retirer, prenant le risque de faire élire le candidat communiste, ce qui lui vaut un blâme de Roger Duchet, secrétaire général du CNIP. Ce dernier écrit en effet dans le périodique de ce parti:

« Mercredi tous nos amis, pendant plus de deux heures, ont demandé à M. Fraissinet de se retirer de la compétition électorale. Le président Antoine Pinay, Pierre André, Jean Legendre, Édouard Frédéric-Dupont, Jean Chamant, etc., lui ont démontré que son maintien serait une erreur et une faute. Le lendemain M. Fraissinet nous a annoncé dans une lettre quelque peu insolente sa décision de… commettre l'erreur et la faute. Il nous rappelle qu'il n'a pas sollicité l'investiture du Centre national. Il ergote : il a demandé l'investiture du centre départemental des Bouches-du-Rhône. M. Fraissinet a des obligations envers le Centre national. Il les oublie ou les renie parce que le Centre national le désapprouve. Il a tort. Il donne un fâcheux exemple d'indiscipline et dessert gravement la cause qu'il prétend défendre. M. Fraissinet ne donne à personne le droit d'avoir raison contre lui. Il n'a cure des conseils ou des recommandations de ses amis. Peu lui importe, dit-il, qu'un communiste ou qu'un socialiste soit élu. Pour nous il y a une grande différence entre les fautes de M. Guy Mollet et les massacres de Budapest. »

Mais ce blâme le laisse indifférent[66]. C'est qu'il estime que son retrait n'éviterait pas l'élection du communiste, alors que le maintien de sa candidature a le mérite d'« éviter de consolider la funeste équivoque de la S.F.I.O. anticommuniste et nationale, de laisser croire qu'on peut lutter par le cancer contre la peste » et de révéler le comportement des abstentionnistes du premier tour « en présence d'un combat triangulaire de clarté enfin indiscutable »[67]. Le communiste, Pierre Doize, est élu.

Toutefois, Fraissinet est élu député de la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône, le 30 novembre 1958. S'il s'est présenté sans l'investiture d'un parti, il s'apparente au groupe parlementaire du CNIP, les Indépendants et paysans d'action sociale.

À la tribune de l'Assemblée nationale, il dénonce lors de sa première intervention « les mannes empoisonnées de l'Etat-providence », « la politique sociale qui consiste à dire aux Français : Il faut envier le plus possible, il faut travailler le moins possible, il faut tendre la main le plus possible » ». Il y défend sa classe sociale et les entreprises privées:

« J'appartiens à la catégorie méprisée, honnie, des présidents de conseil d'administration dont la voix ne se fait pas souvent entendre à cette tribune ; je suis néanmoins obligé de constater que la société, c'est l'épargne investie. Il ne faut plus voir dans la société ce qu'on y voyait autrefois, c'est-à-dire un homme ventru, engraissé de la sueur des travailleurs. Il faut surtout comparer l'âpreté des critiques qu'on dirige vers cette production rentable que je viens défendre ici et les incroyables indulgences qu'on manifeste à l'égard des sociétés nationalisées qui sont, elles, affranchies du souci de l'équilibre des recettes et des dépenses. (…). Pour que l’État puisse se montrer si généreux pour tous ceux qui lui sont politiquement recommandés, qui sont organisés par le syndicalisme politisé, il faut bien que d'autres produisent cet argent. Or, cet argent est produit sous le signe de la production rentable. (…) Nous avons une belle devise, qui est celle de la République: Liberté, Égalité, Fraternité. Je crois, monsieur le Premier ministre, que si vous pouviez remettre en honneur cette autre Maxime : « Aide-toi, le ciel t'aidera », vous auriez bien travaillé pour la France[68]. »

Cette ode au libéralisme figurait déjà dans sa profession de foi, qui vantait la « politique hardiment sociale » de la RFA, des États-Unis et de la Suisse.

En 1959, pour les élections municipales à Marseille, il échoue à former une liste d'union des gaullistes et des modérés qui aurait été menée par le docteur Girbal, son suppléant à l'Assemblée nationale, ancien conseiller municipal gaulliste[69].

Il est élu le 21 octobre 1959 à l'Assemblée nationale membre du Sénat de l'éphémère Communauté française, en remplacement de Jacques Fourcade, décédé[70].

Durant son mandat, Fraissinet s'oppose notamment à la politique du général de Gaulle et se montre partisan convaincu de l’Algérie française. Il appelle ainsi à voter non au référendum sur l'autodétermination en Algérie de janvier 1961[71]. S'il comprend la répression menée contre les officiers révoltés, il estime qu'ils ne sont pas des factieux, qu'ils ont été « poussés à bout » par la politique gaullienne et que « ceux qui se laissèrent aller, par désespoir, à commettre des actes de révolte, sans doutes coupables (…) ne méritent vraiment pas (…) les sanctions implacables et durables qui leur furent infligées par les juridictions spéciales ». Ce qui l'amène à se heurter au Premier ministre Michel Debré[72]. Il s'absente volontairement lors de la visite du général de Gaulle à Marseille et le revendique[73]. Son journal est saisi en 1962 sur l'ordre du préfet en raison de quelques lignes de son éditorial mettant en relation la sortie de prison d'un militant du FLN et l'emprisonnement d'un officier[74]. Il dénonce à la tribune de l'Assemblée nationale cette censure, mais aussi la propagande officielle, l'abaissement du Parlement, les « entorses » à la constitution, les atteintes aux libertés, les « humiliations infligées à l'armée », la « substitution du gaullisme au patriotisme »[75].

Il annonce en septembre 1962 qu'il est inculpé par un juge d'instruction pour apologie de l'OAS, à la suite d'un de ses articles du mois d'avril, qui avait provoqué une nouvelle saisie de son journal[76],[77]. Commentant une allocution du président de la République, il déclare en novembre 1962 : « Ce qui caractérise de plus en plus les allocutions radiotélévisées du président de la République, c'est la sérénité et la virtuosité qu'il manifeste dans la duperie basée sur un cinglant mépris de l'homme »[78]. Avec Henry Bergasse, il appelle à voter non au référendum français sur l'élection au suffrage universel du président de la République d'octobre 1962[79].

Il n'est pas réélu député lors des élections législatives françaises de 1962, au lendemain de la fin de la guerre d'Algérie et dans le contexte de la dissolution de l'Assemblée nationale, à la suite du vote de la censure du 4 octobre à propos de la réforme constitutionnelle voulue par de Gaulle. Un candidat gaulliste sans appui local, Yves Le tac, arrive en première position, devant Fraissinet et le socialiste Daniel Matalon (homme politique). Tous les trois se maintiennent au second tour et c'est le socialiste qui est élu, grâce au désistement du candidat communiste[80].

Lors de l'élection présidentielle de 1965, il préside à Marseille une réunion du candidat antigaulliste d'extrême droite Jean-Louis Tixier-Vignancour[81].

En 1966, il passe un accord avec la société Delaroche et Cie, propriétaire du Progrès de Lyon : il cède les 80 % des actions de son journal mais garde la possibilité d'y publier des articles et son contrôle éditorial au moment des élections durant 10 ans[82]. D'où un procès en 1972 lorsque Le Méridional passe des accords avec le Provençal, mais Fraissinet est débouté[83].

Ouvrages

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Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • (en) Norman L. R. Franks et Frank W. Bailey, Over the Front : A Complete Record of the Fighter Aces and Units of the United States and French Air Services, 1914-1918, Grub Street, , 228 p. (ISBN 0-948817-54-2 et 9780948817540).
  • Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera, Les Patrons sous l'occupation, Paris, O. Jacob, coll. « Histoires, hommes, entreprises. », , 874 p. (ISBN 978-2-7381-0328-4, OCLC 924971059, lire en ligne)
  • Roland Caty, Eliane Richard, « Les Fraissinet, une famille d'armateurs protestants marseillais », dans le Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, vol. 135, avril-mai-juin 1989, pp. 229-260
  • Constant Vautravers et Alex Mattalia, Des journaux et des hommes : du XVIIIe au XXIe siècle à Marseille et en Provence, Avignon, Barthélemy, , 263 p. (ISBN 978-2-87923-032-0, OCLC 499986345)
  • Laurence Américi, Xavier Daumalin, Les dynasties marseillaises: de la Révolution à nos jours, Perrin, 2010
  • Xavier Daumalin, Jean Domenichino, Le Front populaire en entreprise. Marseille et sa région (1934-1938), Marseille, Jeanne Laffitte, 2006
  • Bernard Cassagnou, Les grandes mutations de la marine marchande française (1945-1995). Volume I, Vincennes, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2002 (Lire en ligne)

Liens externes

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Notes et références

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  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. (Compagnie Fraissinet), fondée en 1836 par Marc Constantin Fraissinet (1787-1866) « Marc Constantin Fraissinet », base Léonore, ministère français de la Culture. Elle assure des liaisons transméditerranéennes ainsi que le service postal avec la Corse (de 1874 à 1948) et la côte occidentale de l'Afrique (depuis 1889). Alfred Fraissinet, petit-fils de Marc Fraissinet, fils de Louis-Léon Fraissinet (décédé en 1883, il dirigea la compagnie avec son frère Adolphe-Jean« Adolphe Jean Fraissinet », base Léonore, ministère français de la Culture), est aussi vice-président de la Compagnie des messageries maritimes, administrateur de la Compagnie commerciale d'Orient, de la Compagnie des docks et entrepôts de Marseille et de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, in Xavier Daumalin, Familles Fabre et Fraissinet, dans le Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion, 2010, p. 278, Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains, 1924, Bernard Cassagnou, Les grandes mutations de la marine marchande française (1945-1995). Volume I, op. cit., « Alfred Fraissinet », base Léonore, ministère français de la Culture.
  3. a b c et d Jean Fraissinet, Au combat à travers deux guerres et quelques révolutions, La Table ronde, 1968
  4. Marseillaises: vingt-six siècles d'histoire, Edisud, 1999, p. 167. Son père est décédé en 1876. Sa mère, Emily Frances Blackmore, d'origine britannique, anglicane, est décédée en 1899 ( La Vedette, 14 octobre 1899 )
  5. La Vedette, 2 septembre 1893, Ibid., 10 novembre 1894 ( baptême de Jean et réception )
  6. Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera, Les Patrons sous l'occupation, Paris, O. Jacob, coll. « Histoires, hommes, entreprises. », , 874 p. (ISBN 978-2-7381-0328-4, OCLC 924971059, lire en ligne), p. 474
  7. Jean Fraissinet, Au combat à travers deux guerres et quelques Révolutions, (La Table Ronde) réédition numérique FeniXX, , 312 p. (ISBN 978-2-7103-9350-4, lire en ligne)
  8. Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, op. cit., p. 477
  9. Jean Fraissinet, Au combat à travers deux guerres et quelques révolutions, La Table ronde, 1968, p. 19. cf. la page École des Roches où son fils aîné Roland fut élève de 1933 à 1939. Nathalie Duval, « Un collège « à l’anglaise dans la campagne normande » 1902-1972, Études normandes, mars 1992, p. 39-49. Cf. aussi Nathalie Duval, L’École des Roches, Belin, 2009 : Comparant l’origine sociale des élèves des deux écoles, elle relève que le collège « n’a donc rien à envier à l’École des Roches ; il apparaît même plus aristocratique et il est dominé (…) par une forte présence de la bourgeoisie » parisienne, normande, du Nord, de l’Est, de Lyon et de Bordeaux (p. 235).
  10. Le Temps, 24 décembre 1918.
  11. L’Éclaireur du dimanche, , Le centenaire d'une entreprise maritime, la Compagnie de navigation Fraissinet (photographie de J. Fraissinet).
  12. Le Figaro, 23 mars 1921.
  13. Le Figaro, 10 janvier 1922
  14. Jean Fraissinet, Au combat à travers deux guerres et quelques révolutions, op. cit., p. 51.
  15. Ibid., p. 250.
  16. Le Temps, 10 mars 1927
  17. Le Populaire, 3 avril 1928
  18. La Journée industrielle, 28 octobre 1936
  19. Bulletin des annonces légales, 5 août 1940
  20. Paris-midi, 29 janvier 1927.
  21. Who's who, 1977-1978
  22. Bulletin des annonces légales, 24 novembre 1952
  23. Paris-midi, 24 avril 1931
  24. Le Monde, 15 septembre 1972, "A propos du programme commun de la gauche'" (lettre de Fraissinet).
  25. Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, op. cit., p. 760
  26. Bulletin des annonces légales, 5 janvier 1948
  27. Bernard Cassagnou, Les grandes mutations de la marine marchande française (1945-1995). Volume I, op. cit.
  28. Xavier Daumalin, Familles Fabre et Fraissinet, dans le Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion, 2010, p. 278, Le Monde, 25 novembre 1964, "L'opération réalisée par la Compagnie Fraissinet se chiffre à environ 110 millions de francs"
  29. Jean Fraissinet, op. cit., p. 70 (il cite la date de 1932, au lieu de 1931)
  30. Jean Fraissinet, Au combat à travers deux guerres et quelques révolutions, op. cit., p. 66-71, Jean-Baptiste Nicolaï, Simon Sabiani, Un chef à Marseille, 1919-1944, Olivier Orban. Sur Marseille-Matin, cf. aussi La Publicité, mai 1933, L'Humanité, 16 octobre 1933, "Une bataille de requins"
  31. Maroc magazine, mars 1936, p. 50, "Rouge-Midi, 27 février 1937
  32. Rouge-Midi, 24 août 1935, Ibid., 7 décembre 1935, Ibid., 10 avril 1936, Ibid.,
  33. « Le Populaire : Le Croix de feu écrit au Populaire », sur Gallica, (consulté le )
  34. Robert Mencherini, Midi rouge, ombres et lumières. une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1930 à 1950, t. 1 : Les années de crise, 1930-1940, Paris, Ed. Syllepse, coll. « Histoire: enjeux et débats », , 231 p. (ISBN 978-2-84950-004-0, OCLC 889413758), p. 72
  35. L'Echo d'Alger, 21 juin 1936, Journal des débats, 23 juin 1936, La Croix, 23 juin 1936, Paris-Soir, 22 juin 1936, La Provence, Bouches-du-Rhône 1936, Front populaire contre Front national
  36. Jean-Paul Brunet, Jacques Doriot, du communisme au fascisme, Paris, France, Balland, , 562 p. (ISBN 978-2-7158-0561-3, OCLC 15548551)
  37. Ibid..
  38. Le Journal, 28 août 1936, Geo London, "Deux citadelles de l'impériale Cyrnos" (Lire en ligne), Ibid., 31 août 1936, L’Écho de Paris, 28 août 1936.
  39. Le Petit Marseillais, 19 janvier 1937
  40. Le Jour, 6 juin 1937.
  41. Le Petit Parisien, 11 avril 1937.
  42. Le Journal, 26 novembre 1936, Le Figaro, 29 novembre 1936, L'Action française, 18 novembre 1936, Paris-midi, 26 novembre 1936
  43. Le Matin, 16 décembre 1937, Le Journal, 16 décembre 1937
  44. Paris-Midi, 11 mars 1937, Le Matin, 11 mars 1937
  45. Le Jour, "10 mai 1938, "Ces navires, pourquoi sont-ils livrés à l'anarchie ?", 20 juin 1938, "En leur offrant des primes, le Front populaire a recruté ses clients", 29 novembre 1938, "Une démocratie, une vraie, ce n'est pas chez nous, c'est en Angleterre qu'il faut aller la chercher", 13 décembre 1938, "Fraudes électorales, trucages des listes, des cartes, des urnes", 20 avril 1939, 11 mai 1939, etc.
  46. Le Jour, J. Fraissinet, 19 avril 1937, "Le Front de la liberté. Est-il possible ? Est-il souhaitable ?"
  47. Le Jour, 5 décembre 1937, J. Fraissinet, "Hommage à mon chef d'autrefois..."
  48. La Revue hebdomadaire, 16 janvier 1937
  49. L'Action française, 20 octobre 1938, Journal des débats, 9 décembre 1938.
  50. Les Ultras de la Collaboration : Inter-France, Comité d'Action de la Résistance, 1949, Georges Riond, Chroniques d’un autre monde, Paris, Ed. France-Empire, 1979, p. 105 (Riond s'est associé à ses débuts à l'action de Sordet, le fondateur de l'agence : (p. 105-106).
  51. Courrier de Saône-et-Loire, 4 juillet 1938
  52. La Gazette de Château-Gontier, 9 juillet 1939.
  53. La Journée industrielle, 10 décembre 1937
  54. Constant Vautravers, Alex Mattalia, Des journaux et des hommes, op. cit..
  55. Jean Fraissinet, Au combat à travers deux guerres et quelques Révolutions, op. cit..
  56. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, pp. 148-149.
  57. Le Monde, 4 avril 1946, "Nouvelles du jour"
  58. Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, Les Patrons sous l’Occupation, Odile Jacob, 1995, p. 501, Notes des RG, 9 et 12 septembre 1944, sur le site museedelaresistanceenligne.org
  59. AN, séance du 14 octobre 1959, discours de J. Fraissinet, Jacques Noetinger, Drames et frayeurs aux essais en vol, NEL, 2008.
  60. Jean Fraissinet, Au combat à travers deux guerres et quelques révolutions, op. cit., p. 131.
  61. Cesare Mattina, Clientélismes urbains: Gouvernement et hégémonie politique à Marseille, Presses de Sciences-Po, 2016
  62. « A propos de l'accord " Méridional-Provençal " (Lettre de Fraissinet) », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  63. Le Monde, 28 décembre 1955, "M. Gaston Defferre et M. Jean Fraissinet s'opposent à Marseille", Le Monde, 24 décembre 1957
  64. « Deux hommes et deux journaux s'affrontent à Marseille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  65. La Croix, 17 janvier 1958, Carrefour, 22 janvier 1958
  66. Le Monde, 11 février 1958, "M. Fraissinet: le blâme de M. Duchet me laisse indifférent", Ibid., 7 février 1958, "Les modérés demandent à M. Fraissinet de se retirer"
  67. « M. Jean Fraissinet maintient sa candidature à Marseille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ). Il fera allusion à son acte d'indiscipline en janvier 1959 à l'Assemblée nationale : « Cet après-midi, nous avons entendu le président du groupe socialiste. Il y a quelques .mois, un an à peu près, un égaré qui avait osé prétendre qu'on ne pouvait demander à 80 000 électeurs ayant voté national de voter marxiste même à l'égard du marxisme larvé, s'était fait quelque peu houspiller par la presse parisienne. Il faut croire qu'il y a eu quelques évolutions, puisque j'ai pu lire, dans un journal (…) : Les gouvernements auxquels participaient socialistes et indépendants, par exemple, ne pouvaient qu'éclater ou demeurer dans l'immobilisme. C'est la thèse que j'ai toujours soutenue » ( Lire en ligne )
  68. AN, Séance du jeudi 15 janvier 1959 à l'AN.
  69. « Une lettre de M. Fraissinet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  70. Sénat de la Communauté.
  71. « Chez les indépendants », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  72. AN, séance du 25 avril 1961, AN, séance du 20 mars 1962
  73. « M. Fraissinet donne les raisons de son absence lors de la visite du chef de l'État à Marseille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  74. « SAISIE du quotidien " le Méridional " de Marseille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  75. [PDF]AN, Séance du jeudi 26 avril 1962.
  76. « À propos des saisies du " Méridional " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  77. « M. FRAISSINET EST INCULPÉ à la suite d'un article considéré comme une apologie de l'O.A.S. », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  78. Le Monde, 9 novembre 1962, "Parmi les personnalités politiques"
  79. Le Monde, 22 octobre 1962.
  80. [PDF]Professions de foi de Matalon et de Fraissinet pour le second tour.
  81. « SI DE GAULLE EST ÉLU, LES REPRÉSAILLES DU MONDE LIBRE S'ABATTRONT SUR NOUS déclare M. Tixier-Vignancour à Marseille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  82. « M. Jean Fraissinet annonce à ses lecteurs l'accord intervenu avec "Le Progrès de Lyon " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  83. « M. Fraissinet est débouté dans son action contre les accords " Méridional " - " Provençal " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )