Jean Baptiste Martin d'Artaguiette d'Iron

Jean Baptiste Martin d'Artaguiette d'Iron (1682 ?-1748) est un administrateur colonial et financier, d'origine basque, qui fut successivement commissaire ordonnateur pour la Louisiane (1707), directeur de la Compagnie des Indes (1717), où il fit fortune, marquis de la Mothe-Saint-Héray (1723), négociant et financier.

Jean Baptiste Martin d'Artaguiette d'Iron
Le Marquis d'Artaguiette en buveur par Jean-Alexis Grimou - Musées de la Communauté d'Agglomération du Niortais

La Louisiane (1707-1713)

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Aîné de neuf enfants, il était fils de Jean Baptiste d'Artaguiette, syndic des États de Navarre (en 1685-86 et 1694-98) et subdélégué de l'intendant, devenu secrétaire du roi « pour faire plaisir à ses fils », et de Marie de Hariette (mariés par contrat le 22 juillet 1677[1]), laquelle lui apportera la seigneurie d'Iron (ou Irun, à Mendionde). Né en la maison d'Iron, il a été baptisé à Mendionde (64) le [2],[3], mais son acte de décès (en 1748) le dit âgé de 70 ans, ce qui le ferait naître au plus tard en 1678. Soit il a été baptisé tardivement, soit il s'est vieilli, pratique courante pour obtenir un avantage ou accélérer sa carrière.

J.B. Martin d'Artaguiette, d'abord commissaire des classes à Bayonne, chargé du recrutement des matelots, reçut du ministre Pontchartrain le (à 24 ans ?) le titre de commissaire ordonnateur pour la Louisiane[4] (une sorte d'intendant), peut-être sur la recommandation de son compatriote, le premier commis Charles d'Irrumberry de Sallabery, qui deviendra un jour son beau-frère[2]. Sa mission est de « tirer les affaires de cette colonie de la confusion où elles ont été jusqu'à présent »[5]. Embarqué sur la Renommée avec ses deux jeunes frères, Pierre et Bernard, il accompagnait le nouveau gouverneur, Daneau de Muy, mais celui-ci mourra en route, lors d'une escale à La Havane.

Il arriva à Mobile, alors la capitale, le [6]. Il était chargé, notamment, de s'informer sur la conduite affairiste et libertine de J.-B. Le Moyne de Bienville (1680-1767)[4], qui s'était proclamé gouverneur à la mort de son frère d'Iberville. Outre un enrichissement suspect, on lui reprochait « son autoritarisme envers ses compatriotes et sa cruauté à l'égard des prisonniers indiens » ; son curé se plaignait aussi de ses mauvaises mœurs[7]. L'enquête, sans doute humiliante pour Bienville, ne confirma pas les accusations portées contre lui, notamment par Nicolas de La Salle, et il put conserver son poste. Les critiques émises par d'Artaguiette sont apparues comme modérées et l'ont fait passer pour un soutien de Bienville[4]. D'ailleurs, confronté à la mort de son successeur désigné, d'Artaguiette n'avait guère le choix. C'est ce même Bienville qui, trente ans plus tard, fera défaut à son jeune frère Pierre d’Artaguiette, entraînant indirectement sa mort.

Le nouveau fonctionnaire devait rester cinq ans en Louisiane, où il travailla avec peu de succès à « tirer les habitants de leurs habitudes de paresse et d’insouciance »[6] : appréciation sévère et sans doute injuste, car durant la guerre de Succession d'Espagne, tout cessa de progresser, la population, le commerce, les défrichements. Il fut en relation avec Duché, négociant à La Rochelle, qui essaya de former une compagnie de commerce pour la Louisiane, fin 1708, avec un trop faible capital de 200 000 livres, avant d'être finalement évincé. Il rédigea plusieurs rapports durant son séjour : Mémoire sur la situation présente de la Colonie de la Louisiane, [8], et cette situation n'était pas brillante : après les crues de 1710 qui avaient tout emporté, les habitants se croyaient à la veille d'un abandon total et ceux qui le pouvaient avaient fui la colonie, il ne restait que 28 familles à Mobile, toutes plus misérables les unes que les autres[6]. Ces rapports alarmistes engagèrent le gouvernement à confier le monopole du commerce de la Louisiane au riche financier Antoine Crozat (privilège du ), lequel devait y engloutir plus de 1,2 million en trois ans, pour de bien faibles résultats. D'Artaguiette n'appréciait guère Crozat et demanda son rappel en France, en invoquant des raisons médicales[9]; il fut remplacé par Duclos[10].

L'année suivante, on lui proposa le poste de commissaire au nouvel établissement envisagé au Cap- Breton, face à l'embouchure du Saint Laurent au Canada (futur Louisbourg, projet soutenu par les intendants Jacques et Antoine-Denis Raudot), mais l’entreprise fut reportée. Il avait certainement accumulé une fortune considérable dans les armements maritimes lorsqu'il acquit (par provisions du ) la charge de receveur général des finances dans la généralité d'Auch[11]. Selon Douyrou, elles ne furent enregistrées à Auch qu'en 1721[9].

La Compagnie des Indes, et le « Système » de Law (1718-1731)

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Six mois plus tard, il est agréé par Law, régent de la Banque royale, pour devenir l'un des six directeurs de la nouvelle Compagnie d'Occident, fondée le , avec le fameux François Castanier, riche drapier d'envergure internationale dans la région de Carcassonne, le rochelais Duché, une vieille connaissance, et les armateurs Moreau (de Saint-Malo), Piou (de Nantes) et Mouchard (de La Rochelle). Quatre autres les rejoindront bientôt (dont à nouveau l’ancien intendant du Canada, Antoine-Denis Raudot). Administrateur de la Compagnie des Indes, d'Artaguiette se réserve les affaires de la Louisiane, qu'il connait bien pour y avoir vécu cinq ans ; il préside au départ de 7 000 nouveaux colons pour fonder la Nouvelle-Orléans. Il sera aussi nommé à la direction de la caisse des fermes générales[12], le fisc de l'époque, dont il devient receveur, après la réunion du bail Lambert (bail privé, dit des frères Pâris) à la Ferme dirigée par Law.

Les frères Castanier [François et Guillaume, baron de Couffoulens], non plus que d'Artaguiette, n'entendaient laisser au hasard la mise qu'ils avaient engagée au début du « Système », et ils ne pouvaient se laisser leurrer par la fallacieuse propagande de Law, qui promettait des rendements fabuleux fondés sur son monopole du commerce, la prétendue richesse des colonies, la découverte de mines, etc. Dès le , d'Artaguiette et les frères Castanier contractaient une société qui semble avoir eu pour principal objectif de faire passer de l'argent depuis Cadix (plaque tournante et obligée du commerce de l'or et de l’argent d'Amérique avec l’Espagne, et l'un des comptoirs des Castanier) jusqu’en France par l'intermédiaire d'Amsterdam, qui joue le rôle de clearing ; elle fonctionna jusqu'à la chute de Law, et prit fin le [13]. Les chiffres d'alors ne représentent que le reliquat des gains de la société : Castanier paya à d'Artaguiette pour solde de tout compte « 11 000 florins banco de Hollande en lettres de change »[14].

Les actions de la Compagnie des Indes commencèrent à monter au début de 1719, en juillet elles affichaient une progression de 250 %. François Castanier mit aussitôt sur pied un réseau de mandataires destinés à recevoir ses envois de billets de banque et à les convertir en terres et immeubles, ce qui lui valut plus tard les épithètes rageuses d'« acheteur de châteaux » et de « plus grand coquin de France » : on lui attribuera plus de trente millions de gains[15]. En effet, les actions continuant de grimper, atteignent 1 260 % en cinq mois ( à ). Celles souscrites 500 £ en dépassent maintenant les 11 000 £. Or, Castanier avait souscrit aux diverses émissions pour un total de plus de deux millions et demi.

Une fortune conséquente

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A côté de ces énormes profits (ou « agios »), la fortune d'Artaguiette paraîtrait presque modique, mais est loin d'être insignifiante : il s'est rendu acquéreur dès d'un hôtel rue de Richelieu (appelé depuis « hôtel de Londres » ou « immeuble mauresque », actuels no 28 et 28 bis), acheté à Marguerite Gilbert, veuve de Louis Blin, pour 200 000 livres. Mais c'est surtout en 1720 qu'il procède à de grandes acquisitions : en janvier, la seigneurie de la Forest-Nesdeau en Poitou (paroisse de Chaix, Vendée) ; en mars, dix magasins à Bayonne avec les quais attenants sur la rive droite de l'Adour (actuel quai de Lesseps), achetés 120 000 livres, sont réceptionnés par son procureur, M. Trémisot[16] ; en mai, c'est l'hôtel de La Roche-Guyon à Paris, (rue des Bons-Enfants, selon Piganiol (?) ; ou rue Vieille-du-Temple, actuelle partie des A.N.), auquel il faut ajouter plusieurs maisons (deux ou trois) face au Palais Royal, et une autre rue Neuve des Petits-Champs, vis-à-vis la Cie des Indes, qu'il louera à son ami Alexandre-Joseph Leriche de La Popelinière [Id.], le tout pour 810 000 livres.

En province, il poursuit ses achats de seigneuries en bas-Poitou sous le nom de son père (avant la mort de celui-ci en )[15] ; il s'agit d'abord de la terre de La Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres), jadis érigée en marquisat en 1633 pour les Baudéan, un titre qu'il se verra confirmer par lettres patentes en , enregistrées au Parlement de Paris le [17], mais qui s'éteindra avec lui. Cette terre, qui avait tenté le ministre Pontchartrain, est acquise le de Gaspard Le Secq, comte de Montault, pour 630 000 livres[18]. On trouve également la terre de Montégon en Poitou (près d'Aigre, Charente ?), achetée (aux Pindray ?) en , pour 208 000 livres, mais elle venait trop tard et fut payée trop cher, car dix ans après elle était affermée pour seulement 1 300 livres[19] (soit, au denier 100, ou 1 %, une valeur de 130 000 £ environ). C'est que le prix des terres et autres bien-fonds, recherchés par tous les « agioteurs », avait beaucoup monté ; l'inflation fut d'ailleurs générale, Law, en joueur imprudent, ayant fabriqué trois fois plus de billets qu'il n'en pouvait acquitter. Le « Système » put s'achever dans la débâcle (émeute du ) et ruiner bien des familles, les avoirs d'Artaguiette, comme ceux des Castanier, étaient à l'abri[20]. La liquidation du Système appelée la Commission du Visa, qui opéra durant toute l'année 1721 sous la direction des frères Pâris, semble avoir laissé d'Artaguiette relativement tranquille.

Sa fortune pouvait alors largement dépasser les trois millions, ce qui est au-dessus de la moyenne des financiers (autour de deux millions[21]), et il l'augmentera encore par d'autres acquisitions (La Laigne, près de Niort ; plusieurs métairies en 1731-32, etc.)[9]. Il est également qualifié de sieur de La Hette et baron d'Aguerre (à Hélette), terre noble acquise par son père en 1709, dont il hérite[22]peut-être en partie seulement, ou provisoirement, car son frère cadet Jean Baptiste, grand vicaire de Bayonne, fut aussi appelé M. d'Aguerre. Il semble qu'il ait également investi des fonds dans la Ferme générale[23] ; les « Mississipiens » étant poursuivis et taxés par la chambre de justice, ce type d'investissement pouvait garantir leurs avoirs, ou les faire bénéficier d'un dégrèvement. Le financier restait bien noté, car il fut encore syndic de la Compagnie des Indes durant la régie, de 1723 à 1731. À sa mort (en 1748), il est toujours titulaire de sa charge de « receveur général des finances » à Auch, estimée 375 000 livres[24].

Investissements en Amérique

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D'Artaguiette eut également des intérêts outre-mer dans les opérations de la Compagnie de Mézières, avec le groupe Peyrenc-Fargès-Mézières, où son rôle est moins connu. Il fut probablement le « spécialiste de la Louisiane » dans cette équipe qui obtint de nombreuses concessions et se livra à des entreprises de colonisation. On a la trace d'une exploitation appelée Sainte-Candide (probablement un peu au sud de Bâton-Rouge, rive gauche du Mississipi : carte[25]), où d'Artaguiette s'est ainsi associé avec le ministre Le Blanc et plusieurs hauts personnages, comme son compatriote le comte d'Artagnan (Paul de Montesquiou), les marquis de Mézières (Eugène-Marie de Béthizy) et d'Asfeld (Bidal), ainsi que le comte de Belle-Isle (Fouquet)[26]. En 1719, on retrouve à La Rochelle quelques engagements de personnel qui la concernent (le dauphinois Pierre Desjeans, futur régisseur, le chirurgien François Tessandier, etc.)[27]. Sur cette concession, administrée par son frère Bernard, travaillent des esclaves noirs, douze indiens et sept indiennes[28].

Il monte aussi sa propre compagnie maritime « avec son confrère, Durey d'Harnoncourt, et un armateur de Saint-Jean-de-Luz, le sieur Jean de Saint Martin, pour le négoce avec Port-Royal et les îles d'Amérique » ; produits de la pêche en Atlantique, morues et harengs, échangés contre vins, jambons et huile d'olive du sud-ouest… La compagnie possèdera jusqu'à huit navires, d'Artaguiette ayant armé l'Adélaïde (300 tonneaux) dès 1720 avec J.B. Picot, bourgeois de Bayonne. Cette activité cessera en 1754 lors des guerres canadiennes, quelques années après sa mort[24].

Déboires familiaux, et dernières années (1729-1748)

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Il transforme la « maison infançonne » d'Iron en un superbe château[29]. Il épouse enfin, par contrat du 1er juillet 1729[1] (ou encore le à Mobile, Alabama, États-Unis ?)[30],[31], à l'âge de 46 ou 47 ans, une jeunette d'environ 18 ans, Marie-Victoire Guillard de la Vacherie (ca. 1710-1784), fille de Jean-Baptiste Guillard (oncle maternel de René Hérault, lieutenant de police puis intendant de Paris, + 1740), et de Marie-Christine Hérault d'Eponnes (demi-sœur du même René, Jean-Baptiste Guillard ayant épousé la fille de sa belle-sœur, née d'un premier mariage de celle-ci)[32], qui lui donnera deux filles. Sa jeune sœur Marie, épouse d'Antoine-Vincent Duplaa, jusque-là son héritière présomptive, lui demande alors d'honorer la promesse qu'il lui avait faite en 1720 de la doter pour 100 000 livres à l'occasion de son mariage, juste après la mort de leur père et sur son héritage, et à l'apogée du Système, mais il prétend s'acquitter en billets, qui sont complètement dévalués. Sur son refus, il lui propose la terre de Montégon, manifestement surestimée. D'où procès[19].

Il continue à se déplacer beaucoup. En 1731, il accompagne le fermier général Alexandre (II) Le Riche de La Pouplinière dans un voyage en Hollande, avec le frère de celui-ci, Le Riche de Sancourt, Jacques Chouet, directeur des fermes, et deux autres amis, et dont Le Riche nous a laissé un journal [Le voyage en Hollande, résumé dans Yves Durand][33],[24]. Mais si la relation fait état d'une promenade culturelle (visites de monuments, musées et manufactures, concerts, achats de tableaux), elle avait sans doute un autre but : on conservait encore après un siècle, au château de la Mothe, un grand coffre-fort en fer bardé de serrures, dont la tradition disait que M. le marquis l'avait ramené rempli d'or d'un de ses voyages en Hollande[34]. Par ailleurs, nous manquons d'éléments pour apprécier l'étendue de ses collections.

Il perdit son frère Pierre en 1736, tué par les Indiens. Il mourut douze ans plus tard, le [35], dans son hôtel parisien rue de Richelieu, paroisse Saint-Eustache, âgé de 65 ans (ou « à l'âge de 70 ans » selon l'acte de décès), après avoir testé le chez Me Brochant, notaire au Châtelet[36], inhumé le lendemain aux R.P. Déchaussés (Petits Pères). Sa fortune est alors estimée entre 4,5 et 5 millions de livres[37].

Son portrait par Alexis Grimou, le marquis d'Artaguiette en buveur en 1720, provenant de la Mothe-Saint-Héray, se trouve au musée d'Agesci de Niort : sur le thème du buveur (fréquent dans la peinture flamande), le marquis, habillé en bourgeois, semble apprécier le jambon de Bayonne et le vin de Jurançon, les deux productions de son pays natal censées avoir fait sa fortune. Le même musée expose des boiseries d'époque Louis XIII provenant de la chapelle. Le château, d'aspect féodal et entouré de douves en eau, fut démoli vers 1842[34], il n'en subsiste qu'une belle orangerie XVIIe, achevée en 1634 par un entrepreneur de la ville nouvelle de Richelieu dont elle est inspirée (elle fut en partie démontée en 1925 pour être transportée aux États-Unis) ; deux pavillons carrés lui font face pour fermer la basse-cour du côté du canal. Enfin, Montégon passa aux Babinet à une date inconnue[38].

Selon Étienne Arnaud[39], il portait : « Parti, au 1 d'azur à 3 canettes contournées de sable, au 2 d'argent au loup passant de gueules, à la bordure dentelée d'azur ». Le dossier de la BNF précise : "3 canettes mal ordonnées, les deux du bas affrontées, ayant la tête sous l'aile, celle du chef contournée", donc regardant le loup, ce qui en fait des armoiries allusives au mot "guet".

Descendance

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Il n'aura pas vu le mariage de ses deux filles, richement dotées :

  • l'aînée, Renée Jeanne Charlotte (1730-1766), épousa Charles-Louis, comte de Carvoisin, brigadier et mousquetaire de la garde du roi (c.m. du 13 avril 1749, reçu Brochant)[40], dont elle eut neuf enfants. Ils héritièrent de la Mothe-Saint-Héraye ;
  • la plus jeune, Jeanne Marie Victoire (?-?), fut mariée au marquis Louis-Nicolas de Pérusse des Cars, colonel de Grenadiers (c.m. du , reçu Brochant)[41], un cadet de famille désargenté qui s'achète bientôt un régiment (colonel du Royal Normandie-Infanterie, 1753), et qui vingt ans plus tard (après accommodement avec sa terrible belle-mère, laquelle, veuve dès 1748, s'est remariée deux fois), pourra s'offrir, entre autres belles terres, l'ancien duché (engagiste) de Châtellerault en Poitou, avec Targé, Monthoiron, etc. ; il entreprendra de se faire construire un superbe château à Targé, dominant toute la plaine du Châtelleraudais, avec l'arrière-pensée d'en faire le siège d'un nouveau duché érigé à son profit, et tente de se faire apprécier du pouvoir en installant sur ses terres (notamment à Archigny) des Acadiens réfugiés du Canada, avec assez peu de succès. Mais ses dépenses effrayent sa femme qui obtient une séparation de biens[42] ; il devra abandonner son palais, inachevé, à la Révolution. Il est l’ancêtre des ducs des Cars actuels[43].

Carvoisin : « d’or à la bande de gueules, au chef d’azur ».

Pérusse des Cars : « de gueules au pal de vair (appointé renversé) ».

Notes et références

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  1. a et b Archives Nationales (Pierrefitte), collections d'Hozier, Chérin, St Allais,, AB/XIX/3261, dossier 29, pièce 5
  2. a et b Marcel Marc Douyrou, « La fortune des d'Artaguiette d'Iron de la paroisse de Mendionde », Ekaïna, no 113,‎ 1er trimestre 2020, p. 3-20 (p. 10).
  3. Massicote et Roy 1918, p. 30.
  4. a b et c MacDonald 2016, p. 59.
  5. Guy Chaussinand-Nogaret, Les Financiers de Languedoc au XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN, , 375 p., p. 141
  6. a b et c François-Xavier Garneau, Histoire du Canada, t. IV, 1944 (nelle éd.), p. 29-32.
  7. C. E. O'Neill (contributeur), Dictionnaire Biographique du Canada, t. III, Université Laval, , p. 410-411 (Le Moyne de Bienville, J.B.).
  8. Archives des Aff. Etrangères, Louisiane et Floride, VI.
  9. a b et c Douyrou 2020, p. 12.
  10. Pierre Heinrich, La Louisiane sous la Compagnie des Indes, 1717-1731, , Introduction
    Source : Arch. Col. B XXXII, col. « Septentr ». f° 4 et 42.
  11. Chaussinand-Nogaret 1970, p. 141.
  12. Chaussinand-Nogaret 1970, p. 144.
  13. Chaussinand-Nogaret 1970, d'après les papiers Castanier : archives Sarrand, château de Couffoulens (Aude), archives privées.
  14. Chaussinand-Nogaret 1970, p. 143.
  15. a et b Chaussinand-Nogaret 1970, p. 146.
  16. Douyrou 2020, p. 12 (AD64, 3E 4147)
  17. Éric Thiou, Dictionnaire des titres et des terres titrées…, Versailles, Mémoire et Documents, , 270 p., p. 178
    Lettres patentes : [AN, O1 67, f°806 v°].
  18. Douyrou 2020, p. 6-7 (contrat reçu Lemoine à Paris ; AD 79, E 393, copie)
  19. a et b Cochin, Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, t. 4, Paris, , p. 609-624
    On trouve aussi des éléments du procès dans les factum de Corda (BNF).
  20. Chaussinand-Nogaret 1970, p. 148.
  21. selon H. Thirion, La Vie privée des financiers au XVIIIe siècle, Plon-Nourrit, 1895, p. 31.
  22. Douyrou 2020, p. 4-6.
  23. Voir le duc de Caraman : Notes généalogiques pour servir à l'histoire des fermiers généraux (manuscrit, to 1) [BNF, Fr. NA 20533].
  24. a b et c Douyrou 2020, p. 13.
  25. Une carte manuscrite du cours du fleuve Saint-Louis (Mississipi) depuis le Fort des Natchez jusqu'à la Balise (à l'embouchure), avec les noms des « habitations », indique l'emplacement des concessions (distinctes) de « Mr Dartaguet » et de « Mr le marquis Demésier » [de Mézières] (vers 1728) [Service Hist. de la Marine, recueil 69, no 11 — carte visible sur internet]. Elle se trouvait sur la rive gauche (est), à environ 55 lieues du premier et 25 lieues du second, en ligne droite ; ce qui la placerait un peu au sud de Baton-Rouge. Les caprices du fleuve, très sinueux et changeant, et le manque de repères toponymiques n'ont pas permis de comparer plus exactement la carte avec le cours actuel.
  26. Chaussinand-Nogaret 1970, p. 147-148.
  27. Marie-Claude Guibert, Gabriel Debien et Claude Martin, « Notes d'histoire coloniale no 178 : L'émigration française vers la Louisiane, de 1698 à 1754. [Les contrats d'engagement sont passés devant Desbarres à La Rochelle] », Actes du 97e congrès des sociétés savantes, Nantes,‎
  28. Douyrou 2020, p. 11-12.
  29. selon Douyrou ? Toutefois, les photos qu'il publie de cette demeure basque traditionnelle ne témoignent pas d'un luxe particulier.
  30. (eu) Orlando Obadia, « Nouvelle France : Aporte vasco-béarnais en su fondacion », Antzinako,‎ , p. 10
  31. Obadia cite le PRDH (Université de Montréal) et Tanguay (Père Cyprien), Dict. des familles canadiennes, 15 tomes. Un mariage à Mobile supposerait que d'Artaguiette Diron soit retourné en Louisiane en 1729 (avec sa future épouse ?), peut-être pour voir ses frères et surveiller ses plantations ? Mais Obadia fait peut-être une confusion entre eux.
  32. Lachenaye Desbois, Dictionnaire de la Noblesse, t. 10, col. 573-574 (art. Hérault). Voir aussi la base généalogique Roglo.
  33. Yves Durand, Les Fermiers généraux au XVIIIe siècle, Paris, Maisonneuve et Larose, , 693 p., p. 584
  34. a et b Alfred Prouhet (Dr.), Les Seigneurs, le Château, la Terre de la Mothe-Saint-Héray, Paris, Honoré Champion, , 139 p.
  35. Marquis de Granges de Surgères, 2500 actes de l'Etat-civil ou notariés concernant les familles de l'ancienne France, Nantes, l'Auteur, , XII-476(1), p. 9.
  36. Thierry Claeys, Dictionnaire biographique des financiers en France au XVIIIe siècle, Paris, SPM-Lettrage, , 3e éd., 2 vol., 2466, p. 602-605.
  37. Douyrou 2020, p. 14.
  38. Henri Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou.
  39. Étienne Arnaud, Répertoire de généalogies françaises imprimées, t. 1, Paris, Berger-Levrault, , p. 116
  40. Granges de Surgères 1895, p. 89.
  41. Granges de Surgères 1895, p. 351.
  42. Jacqueline Gagnaire et Claudine Pauly, Le marquis de Pérusse des Cars - un seigneur en Poitou au siècle des Lumières, Association Monthoiron-Patrimoine, 2004, 313 p.
  43. Les archives du marquis de Pérusse des Cars, comprenant ses héritages et acquisitions, sont déposées aux AD de la Vienne, fonds de Murard, dit « Chartrier de la Roche de Bran » (41 J). Il acheta (à titre d'engagement) le duché de Chatellerault le (liasse 7, titre 8). Le château de Targé, demeuré incomplet d'une aile, existe toujours.

Bibliographie

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  • Marcel Marc Douyrou, La fortune des d'Artaguiette d'Iron de la paroisse de Mendionde, Ekaïna, no 113, 1er trimestre 2020.
  • Guy Chaussinand-Nogaret, Les Financiers de Languedoc au XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN, 1970, 375 p..
  • François-Xavier Garneau, Histoire du Canada, 1944 (nouvelle éd.), t. IV.
  • Marquis de Granges de Surgères, 2 500 actes de l'état civil ou notariés concernant les familles de l'ancienne France, Nantes, l'Auteur, 1895.
  • Philippe Haudrère, Les Français dans l’océan Indien, XVIIe – XIXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 330 p. (ISBN 9782753559370, lire en ligne)
  • (en) David MacDonald, Lives of Fort de Chartres : Commandants, Soldiers, and Civilians in French Illinois, 1720–1770, Southern Illinois University Press, , 262 p. (ISBN 9780809334605, lire en ligne), « Seventh commandant: Pierre d'Artaguiette d'Itouralde (1733-36) », p. 58-68 — Contient la biographie de Jean-Baptiste-Martin d'Artaguiette d'Iron (pages 58-59) et de Bernard Diron d'Artaguiette (page 59).
  • Édouard-Zotique Massicotte et Régis Roy, « D'Artaguiette d'Iron », dans Armorial du Canada Francais, Beauchemin limiteé, , 172 p., p. 30