Jean-Joseph Kapeller
Jean-Joseph Kapeller[Note 1] est un peintre[Note 2], architecte et géomètre français né le [A 1] à Marseille et mort le [4].
Directeur Académie de peinture et de sculpture de Marseille (d) | |
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(à 84 ans) Marseille |
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Influencé par Jean-Baptiste de La Rose et surtout par son contemporain Joseph Vernet, il s’oriente vers la peinture de paysage et plus particulièrement de marines. En 1756, il réalise son œuvre majeure, l’Embarquement du corps expéditionnaire de Minorque au port de Marseille sous les ordres du duc de Richelieu. Avec son contemporain Charles François Lacroix de Marseille, il peint des paysages maritimes qui marquent une étape dans l'appréciation des marines en Provence dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle[5].
Aux côtés de Michel-François Dandré-Bardon, Kapeller cofonde l’Académie de peinture et de sculpture de Marseille et en devient directeur-recteur en 1771. Il y donne des cours de dessin et de géométrie auxquels participe son principal élève, Jean Henry dit « Henry d'Arles ».
Jean-Joseph Kapeller est une figure importante de la franc-maçonnerie marseillaise de son époque puisqu'il a le titre de grand maître de la loge des Chevaliers de l’Orient. Mais il est également recteur du tiers ordre franciscain des Récollets en 1745, et membre d'une chapelle de pénitents[A 2].
La plupart des œuvres de cet artiste, célèbre de son temps à Marseille, mais aujourd’hui oublié et qui semble avoir eu une notoriété cantonnée à la région provençale, sont perdues et extrêmement rares. Le marché de l'art, les murs des bastides marseillaises, dont certaines conservent encore à travers de grandes tapisseries peintes le témoignage de son art, et les collections publiques des musées de Marseille et de Toulon, permettent en de rares occasions de redécouvrir ce peintre provençal du XVIIIe siècle.
Biographie
modifierLe père de Jean-Joseph Kapeller, Jean-Georges Kapeller, lui-même peintre et originaire de Meilen (canton de Zurich), épouse Marie-Anne Daignan à Marseille le [A 3]. Jean-Georges Kapeller semble apprécié des critiques d'art de son époque (fin du XVIIe siècle - début du XVIIIe siècle) puisqu'on évoque « l'ardeur de son zèle pour tout ce qui concerne l'école, les artistes et les choses de l'art[6]. » Jean-Joseph Kapeller naît l'année suivante. Jean-Georges Kapeller meurt avant 1723, peut-être lors de la peste de 1720, selon Joseph Billioud.
Jean-Joseph Kapeller épouse Anne-Marie Mouren le dans la collégiale Saint-Martin[A 4]. Deux enfants naissent de ce premier mariage, Pierre-Paul Kapeller, peintre, professeur et associé-agrégé à l'Académie en 1753, établi dans les colonies espagnoles de l'Amérique et qui se spécialise dans les peintures de coquillages[7], exposées à l'Académie de peinture en 1757 ; et Marie-Eugénie Kapeller, dite dans son testament de 1778, « veuve Mullard »[A 3].
Membre fondateur de l'Académie de peinture de Marseille
modifierElle est fondée en 1752 sous la Direction du peintre Michel-François Dandré-Bardon. Les dépenses d'installation de l'Académie en 1753 sont supportées par tous les professeurs, et Verdiguier et Kapeller prennent à leur charge la fourniture des prix remis aux élèves doués. Kapeller devient secrétaire en 1753[8] puis secrétaire perpétuel de 1756 à 1787[9], lorsqu'un arrêt du Conseil d'État reconnaît officiellement l'Académie en 1756[A 5], et enfin directeur-recteur de cette société savante à partir de 1770-1771, succédant alors à Honoré Revelly.
Jean-Joseph Kapeller semble avoir été un des principaux rédacteurs des statuts de l'Académie et le style employé « presque enfantin, tracé par une main inexpérimentée, qui ignore les règles de l'orthographe et les finesses de la langue française »[10], fait sourire les critiques d'Art, Étienne Parrocel en tête, qui considèrent le peintre méridional comme un provençal de vieille roche, qui pense dans sa langue maternelle et la traduit dans ce français qui lui est si peu familier :
« […] Oh ! Messieurs, n'allez pas sourire à la rédaction presque enfantine de ces statuts tracés par une main inexpérimentée, qui ignore les premières règles de l'orthographe et les finesses de la langue française. Kapeller qui tient la plume, dont le pinceau rappelle celui de Joseph Vernet, et dont les compositions gracieuses sont empruntées à son imagination autant qu'à la nature ; Kapeller est un provençal de vieille roche ; il pense dans sa langue maternelle et il la traduit dans ce français qui lui est si peu familier : mais ramenez ses phrases à l'idiome dans lequel Kapeller les a condensées dans son cerveau, elles reprendront aussitôt cette couleur virile, chaude, enthousiaste, pleine de foi et d'amour de la gloire, qui forme le fond de sa nature méridionale par excellence. »
— Étienne Parrocel, Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, 15 au 19 avril 1884, p. 76 et 77.
Lorsque l'Académie doit supporter le déménagement du siège hors de l'Arsenal des galères — où elle était logée gratuitement depuis 1753 — vers les allées de Meilhan où elle s'installe en 1781[11], ses besoins financiers dépassent nettement le montant des sommes allouées par les échevins municipaux[12]. Jean-Joseph Kapeller et Étienne Moulinneuf sont nommés députés en qualité de commissaires chargés de tenter d'obtenir de l'hôtel de ville des moyens financiers supplémentaires[Note 3].
Enseignement dispensé
modifierLes connaissances de Kapeller dans le domaine de l'architecture incitent Dandré-Bardon, directeur perpétuel de l'Académie, à lui confier la classe de géométrie et à le nommer professeur perpétuel de géométrie. Cet enseignement comprend « la géométrie élémentaire, la géométrie transcendante et la géométrie sublime qui applique le calcul différentiel, principalement le calcul intégral à la connaissance des courbes et des surfaces »[13]. Cet enseignement est obligatoire pour les élèves de l'Académie de Marseille, parmi lesquels on compte le futur mariniste marseillais Antoine Roux (1765-1835), car la connaissance de cette matière est aussi nécessaire aux peintres et aux sculpteurs qu'aux architectes et aux astronomes. Cette classe constitue le premier degré ; Kapeller prodigue dans un deuxième temps l'étude des ordres d'architecture. Les élèves ne sont admis à dessiner la tête et même l'ornement qu'après ces études préparatoires.
Kapeller est enfin professeur « de méchanique » selon les termes mêmes des listes de l'Académie de peinture et de sculpture de Marseille[14].
Les livraisons des années précédentes de l'Almanach historique de Marseille de Grosson signalent qu'il tient déjà une « École de mathématiques, de dessin d'architecture civile et militaire » à son domicile, rue d'Aubagne[A 5].
Selon le professeur Régis Bertrand, Kapeller semble conserver ses fonctions à l'Académie jusqu'en 1787 : « octogénaire, il est alors remplacé par l'architecte Jacques Dageville (1723 † 1794)[A 5]. »
Élèves
modifierÀ la demande de Claude Joseph Vernet[15], Jean-Joseph Kapeller forme le peintre Henry d'Arles[16], fils d'un commis du bureau des fermes, durant six ans[17]. Le jeune élève a été présenté au peintre Jean-Joseph Kapeller venu à Arles décorer le salon de l'hôtel des fermes[18]. Le Maître remet à son disciple le premier prix de peinture décerné pour la première fois par l'Académie à un élève en 1753. Le jeune Henry se rapproche ensuite de Vernet et devient son rapin[Note 4], affublé du surnom de « singe de Vernet [sic] »[19]. Kapeller dispense, avec d'autres peintres, tels David de Marseille ou Jean-Baptiste Giry, des cours de peinture, de dessin et de géométrie[20] dans lesquels on remarque la présence de Jean-Antoine Constantin[21],[A 6] ou de François Topino-Lebrun[22]. Les archives de l'Académie de peinture conservées à la bibliothèque municipale de Marseille indiquent que Kapeller propose aux amateurs et aux élèves des peintures de natures mortes, de poissons ou de plantes marines comme sujets d'étude.
Fonctions civiques et spirituelles
modifierIl cumule dans la cité ces fonctions à l'Académie avec celles de commissaire de police durant seize années[23], fonction purement honorifique et gratuite.
Grand maître de loge maçonnique
modifierJean-Joseph Kapeller est également franc-maçon[25] puisqu'il a le titre de Grand-Maître de la loge des Chevaliers de l'Orient[26]. Un certificat émanant de la loge Saint-Ferréol de Marseille, en date du [Note 5],[27], compte parmi ses signataires un « Kapeller, G. Me. [grand maître] des Chevaliers de l’Orient - Général »[Note 6]. Étienne Moulinneuf est aussi membre de la loge Saint-Ferréol à ses côtés[28].
Des inscriptions lapidaires sur des pierres taillées (pierres fondamentales de l'édifice), découvertes dans le quartier de la Bourse à Marseille, conservées au musée d'Histoire de Marseille et mentionnant le nom de « Kapeler », permettent de penser qu'il est également compagnon tailleur de pierres. En effet, en 1747, il participe à la reconstruction de la bâtisse du négociant Jean-Jacques Pascal Linossier, localisée près de la collégiale Saint-Martin[A 7].
Membre d'associations religieuses
modifierSelon le professeur Régis Bertrand qui s'appuie sur les travaux de Maurice Agulhon[A 8], au XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie n'est pas incompatible avec des croyances religieuses. Dès lors, Jean-Joseph Kapeller peut appartenir simultanément à une loge mais également à une chapelle de pénitents, à un tiers ordre ou à une confrérie charitable[A 9].
Ainsi en 1724, Kapeller entre dans la confrérie de Saint-Louis roi de France. Le , le peintre est aussi admis à la probation dans le tiers ordre franciscain des Récollets et sa profession, sous le nom de frère de l'Immaculée Conception, y est reçue le [A 10]. Le peintre est élu sous-recteur de ce tiers-ordre en et discret (conseiller) en 1742 et 1743 puis enfin recteur subrogé en 1773. Les fonds d'archives existants de ce tiers ordre permettent de retracer avec précision le parcours de Kapeller chez les Récollets[29].
Il est enfin membre de la compagnie des Pénitents bleus de Saint-Martin avec le titre de prieur en 1771.
Le , Jean-Joseph Kapeller « se marie en secondes noces avec Jeanne Esther Hector, native de Lausanne. Ils ont au moins, pour enfants, Catherine Henriette, Jean-Baptiste Toussaint et Adélaïde »[A 3]. Adélaïde Kapeller (1746-1778), associée académicienne en 1772[30], est mentionnée en qualité de peintre[31]. Un quatrième enfant naît également de ce second mariage, Françoise-Hypolite Kapeller, épouse Spitalery.
Il épouse en troisièmes noces Magdeleine Trouche, dont il est veuf à sa mort, en 1790.
Jean-Joseph Kapeller rédige plusieurs testaments et modifie ses dernières volontés lorsque épouse ou enfants meurent les , et [32].
Œuvre
modifierLe peintre
modifierLa mode des grandes compositions représentant des marines est lancée par Claude Joseph Vernet qui a reçu une commande importante pour la représentation des Ports de France. En 1752 l'artiste peint deux Vues du Port de Marseille qui lui valent l'année suivante son admission à l'Académie royale de Paris. Le voyage à Marseille de ce Maître exerce une influence décisive sur Kapeller qui le choisit pour directeur et se lance à son tour dans cette voie[33]. Plusieurs membres de l'Académie de Marseille font de même, faute d'amateurs pour la peinture d'Histoire. Les critiques d'Art, notamment Léon Lagrange[Note 7], témoignent de l'autorité manifeste de Vernet sur les ouvrages de son élève[35].
Jean-Joseph Kapeller peint fréquemment de grandes toiles tendues en tapisseries pour les bastides marseillaises[A 11] ou même des paravents, selon Léon Lagrange[A 12]. Les inventaires de biens confisqués aux émigrés en l'an II indiquent que Sube possède une collection de gravures, « deux desseins [sic] de Kapeller en camailleu [sic] rouge, ses quadres [sic] dorés et ses glasses devant » et que l'émigré Cayrac est propriétaire « d'un tableau en paysage peint par Kapeler avec son quadre [sic] doré »[A 13]. En 1771, trois grandes toiles peintes en tapisserie représentant le port de Marseille et exécutées pour les pièces de réception d'une bastide par Kapeller l'année même ou il est nommé recteur de l'Académie de peinture sont également considérées comme l'une des compositions importantes de l'artiste[Note 8].
Une de ses œuvres majeures est l’Embarquement du corps expéditionnaire de Minorque, signée et datée du et exposée cette année-là pour la première fois[36] dans la salle du Modèle de l'Académie de peinture de Marseille sous le titre : Le Port de Marseille et l'embarquement des munitions de guerre et de bouche que l'on a fait pour l'expédition de l'île de Minorque, par les ordres et en présence de M. le maréchal de Richelieu[37]. Cette grande toile, entrée par don dans les collections nationales en 1941 (Marseille, musée Cantini)[A 14].
Le Combat Naval est une de ses toiles notables. Parfois mentionnée comme un Combat entre une galère et des frégates, peinte également à Marseille, elle est de taille moyenne (73 × 125 cm)[38]. Elle fait partie du fonds de peintures anciennes des collections du musée des Beaux-Arts de Marseille.
Il est également connu pour ses tableaux d'architecture ou ses compositions florales, ses dessins à l'encre de Chine, à la pierre noire, ses gouaches ou ses portraits au pastel[38].
L'Hôtel-Dieu de Marseille lui confie, par délibération du , l'exécution des portraits de ses bienfaiteurs[A 7].
En 1775, la commune de Cassis lui commande la peinture de treize écussons aux armes de la ville et treize écussons aux armes de M. Brémond, premier consul, pour figurer aux obsèques de ce dernier[A 15]. Le critique d'art Étienne Parrocel indique qu'en 1763, il expose « sept tableaux de natures mortes et aussi, des oiseaux, papillons, insectes, plantes, botanique, poissons, momies [sic], dessinés avec une précision remarquable, en vue d'un ouvrage sur l'histoire naturelle[A 16]. »
Jean-Joseph Kapeller est aussi un peintre de paysage[39] influencé par Jean-Baptiste de La Rose et son fils Pascal, longtemps directeur des travaux de peinture pour l'Arsenal de Toulon[40]. Il est moins connu pour ses scènes de genre (Pêcheurs et buveurs, 1757[A 6]). Un Combat entre une galère et des frégates et un Bord de mer avec ruines ornent les murs du Château Borély qui appartient à Pierre-Léandre, comte de Panisse-Passis[41], héritier de Louis de Borély.
Collections publiques
modifier- Lambesc, Église Notre Dame de l'Assomption, chapelle de La Croix : Crucifixion, 1750, peinture murale.
- Marseille :
- musée des Beaux-Arts :
- Embarquement du corps expéditionnaire de Minorque au port de Marseille, 1756[42] ;
- Bord de mer avec ruines[43], anciennement exposé au Château Borély[Note 10] ;
- Combat Naval[44],[38], anciennement exposé au Château Borély[Note 11].
- musée Regards de Provence : Port méditerranéen, 1758, huile sur toile[45].
- musée des Beaux-Arts :
- Toulon, musée d'Art : Paysage avec vieux pont et forêt, plume et lavis de sépia.
Œuvres non localisées
modifier- Dessin d'un autel en marbre pour les grands trinitaires, installés près de la Charité à Marseille, 1746[A 7].
- Apparition de la Vierge à saint Victor, 1758, chapelle du prieuré victorin de la Gayolle à La Celle[A 12],[41].
- Peinture en complément d'un tableau du peintre Vial (figure de Sainte Anne seulement) de l'église des trinitaires déchaux dits « de la Palud » à Marseille[46].
- Portraits des bienfaiteurs de l'Hôtel-Dieu de Marseille, 1759.
- L'Ermitage de Notre-Dame des Anges à Mimet, 1767 et Monastère des Dames de Port-Royal des Champs, 1770[47]. L'ouvrage du baron de Zach, L'attraction des montagnes et ses effets sur les fils à plomb ou sur les niveaux des instrumens d'astronomie..., évoque ces deux estampes qui appartiennent à la collection de l'astronome austro-allemand au début du XIXe siècle à la suite d'un achat dans le commerce de l'Art[48].
Le collectionneur
modifierJean-Joseph Kapeller complète aussi la collection d'héraldique d'Antoine Nicolas[49], peintre et dessinateur, grand connaisseur de l'art héraldique[50] et l'augmente considérablement. Le Nobiliaire de Marseille dessiné à partir de 1705 par Antoine Nicolas et que Kapeller a racheté est une ressource essentielle pour lui lorsqu'il reçoit des commandes d'écussons[51]. Le peintre est aussi un collectionneur : une lampe de cuivre à quatre lumignons reproduite dans le Recueil des antiquités et monuments marseillais rédigé par Jean-Baptiste Grosson et publié à Marseille chez Jean Mossy en 1773, planche XXIII, appartient à Kapeller[52].
Architecte et géomètre
modifierJean-Joseph Kapeller est aussi architecte de formation[26],[7]. Il exécute des devises et inscriptions pour la ville de Toulon en 1729, pour l'arc de triomphe érigé à l'occasion des réjouissances pour la naissance de Mgr le Dauphin[53] ; il est associé pour ces travaux au peintre Jacques Volaire[A 7], père de Pierre-Jacques Volaire et au Père Isnard, oratorien[53]. L'historien Pierre Guiral mentionne aussi de lui un devis avec dessin pour la réfection de l'église de Cassis en 1758[54]. Il conçoit le dessin du catafalque « pour le service à la mémoire du duc de Villars à La Major en 1770[55]. L'architecte dessine aussi le catafalque élevé lors de la messe célébrée à la mort de Louis XV, le , à la cathédrale de Marseille. Il réalise encore en la décoration de la façade de l'hôtel Daviel pour célébrer le rétablissement des parlements voulu par Louis XVI[A 17]. Kapeller conçoit les deux arcs de triomphe édifiés en 1777 lors du passage à Marseille de Monsieur, comte de Provence (futur Louis XVIII) »[7].
Postérité
modifierLa plupart de ses œuvres sont perdues et sont extrêmement rares tant sur le marché de l'art que dans les collections publiques. Le premier volume de l'Almanach de Jean-Baptiste Grosson a pour illustration en page de couverture une eau-forte de Kapeller représentant une Vue de l'Hôtel de Ville de Marseille[56].
Un portrait de Jean-Joseph Kapeller exécuté par le peintre Jean-Marc Nattier, appartient à la collection Gustave Hoche en 1895[3]. Ce tableau est à nouveau proposé en vente aux enchères en 1928[57] puis le chez Audap Mirabaud, commissaires priseurs[réf. nécessaire]. Kapeller y est représenté vu de trois-quarts et en buste, vêtu d'un habit brun clair, coiffé d'un mouchoir de soie nouée autour de la tête. Il tient la tête appuyée sur sa main gauche et fait face au spectateur. Au verso de la toile, une mention indique : « Kapeller, peintre. L'un des fondateurs et secrétaires perpétuels de l'Académie de peinture et de sculpture établie à Marseille le . »
Documentation contemporaine sur le peintre
modifierIl n'existe pas d'ouvrage consacré à Jean-Joseph Kapeller ni de catalogue raisonné de son œuvre. Il convient donc de recenser les livres ou articles dans lesquels le peintre est fréquemment documenté, notamment par le premier biographe de Joseph Vernet, le critique et historien de l'art Léon Lagrange ; également par l'historien et critique d'Art Étienne Parrocel ainsi que par l'archiviste en chef de la Ville de Marseille, Joseph Billioud (1888-1963) qui livre en 1941 une biographie importante sur le peintre. En , l'historien Régis Bertrand[Note 12], membre de l'académie de Marseille, actualise en les précisant, les dernières connaissances sur le peintre dans une étude qui se veut être complémentaire au travail de Joseph Billioud.
Expositions
modifier- Exposition, salle du Modèle de l'Académie de peinture de Marseille, , Le Port de Marseille et l'embarquement des munitions de guerre et de bouche que l'on a fait pour l'expédition de l'île de Minorque, par les ordres et en présence de M. le maréchal de Richelieu.
- Salon de Marseille, 1761, deux petits portraits, pastels.
- La revue Mercure de France qui rend compte de l'exposition des ouvrages des membres de l'Académie, mentionne à plusieurs reprises des expositions d'œuvres de Kapeller, en 1756, 1757, 1760, 1761 et 1763.
- Exposition Sous le soleil exactement, Le Paysage en Provence du Classicisme à la Modernité (1750-1920), Marseille et Montréal[58], 2005-2006.
- Exposition Dessin ancien et moderne. Une collection restaurée, du au , musée d'Art de Toulon, Paysage.
Marché de l'art
modifierNotes et références
modifier- La graphie du nom de Kapeller varie parfois, de son temps comme de nos jours : on trouve ainsi Kappeler, Kapeler ou même Capeler et Capeller dans certains registres d'état civil du XVIIIe siècle ou dans des revues d'art du XIXe siècle.
- Jean-Joseph Kapeller ne doit pas être confondu avec Joseph-Anton Kapeller Le Jeune (actif à partir de 1761 à Imst, mort en 1806 à Einöd près de Graz), miniaturiste, graveur autrichien et élève de Johann Georg Witwer à Imst. En 1782, Joseph-Anton Kapeller est inscrit à l’Académie de Vienne et en 1787, il y obtient le premier prix d’excellence. Entre 1787 et 1794, il se déplace en Pologne à la cour du prince Jablonowski à Varsovie. Joseph-Anton Kapeller a lithographié une série de huit images de costumes du Tyrol. Ses dessins et aquarelles de costumes et de scènes folkloriques dans le style du peintre tyrolien Altmutter sont célèbres.
- Le texte de cette nomination est reproduit dans la Première délibération de l'Académie de peinture de Marseille, du , extrait des archives de la Préfecture.
- Un rapin est un artiste peintre débutant chargé de racler les palettes et nettoyer les pinceaux de son maître.
- Certificat conservé aujourd’hui dans le fonds maçonnique de la Bibliothèque nationale de France sous la cote F M 5 11.
- Selon Jean-Michel Mathonière et Pierre Mollier, l’attention des chercheurs a été attirée sur ce document par l’article d’Alain Merger dans « Le marteau et le maillet, études sur les débuts de la Franc-maçonnerie à Marseille et à Aix jusqu’en 1751 et la réaction de Monseigneur Belsunce », Provence historique, Fédération Historique de Provence, CNRS. et Université d'Aix - Marseille, t. XXVIII, fascicule 111, , p. 54 à 92 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- L'historien d'Art Léon Lagrange collabore aux Archives de l’Art français avec Chennevières et Anatole de Montaiglon. Il publie dans la Revue universelle des arts à partir de 1857 puis à la Revue de Marseille en 1858 de nombreux documents sur le peintre Joseph Vernet. Il rassemble une documentation fournie et inédite sur certains artistes provençaux méconnus et notamment sur Jean-Joseph Kapeller. Il rédige ensuite deux ouvrages majeurs sur Vernet et sur Pierre Puget ainsi que plusieurs études ayant trait aux artistes méridionaux. À partir de 1859, Lagrange entame, avec un article sur Johann Friedrich Overbeck, une longue collaboration avec la Gazette des beaux-arts pour laquelle il rédige des comptes rendus d’ouvrages et de ventes, des articles (sur les musées, les collectionneurs particuliers et certaines institutions artistiques), des critiques des Salons et des expositions dans leur contenu et leur muséographie. Selon Émilie Beck Saiello (docteur en histoire de l’art, Académie de France à Rome), « Léon Lagrange est un disciple d’Henri Lacordaire ; il regrette la disparition du sentiment religieux chez les artistes et la perte d’un idéal et d’une spiritualité qui à ses yeux avaient marqué, de Nicolas Poussin à Ingres, l’art français. »[34]
- Collection particulière.
- [image] Legs Fauverge de French, 1961.
- Ce tableau est reproduit dans Pierre Auquier, Ville de Marseille, catalogue des peintures, sculptures, dessins et pastels du musée des beaux-arts, Marseille, rue Venture, Barlatier, (lire en ligne), p. 156 et 157. Il provient des collections marseillaises de Louis de Borély puis du comte de Panisse-Passis puis de Paulin Talabot (l'Échange Talabot fait entrer le tableau en 1869 dans les collections publiques).
- Ce tableau provient des collections marseillaises de Louis de Borély puis du comte de Panisse-Passis puis de Paulin Talabot (l'Échange Talabot fait entrer la toile en 1869 dans les collections publiques).
- Régis Bertrand est membre de l'académie de Marseille, académicien élu en 2012 au fauteuil 14 ; Professeur émérite d’Histoire moderne à l’université d’Aix-Marseille ; membre de la section d’histoire moderne du Comité des travaux historiques et scientifiques ; membre correspondant des académies d’Aix-en-Provence et Moustiers-Sainte-Marie ; auteur d’ouvrages sur l’histoire religieuse et culturelle et l’histoire de la Provence.
- (de) Artnet worldwide corporation, « Vergangene auktion », sur artnet.de, .
- Audap Mirabaud, commissaires priseurs, Vente Audap Mirabaud Drouot 17 novembre 2015, Paris, (lire en ligne [PDF]), p. 39Tableau reproduit en page 39 avec sa provenance précise. Ce tableau est exposé lors de l'exposition Marseille au XVIIIe siècle, les années de l'Académie, juin-, Marseille.
- Eugène Féral, Collection Gustave Hoche, Vente Paris, Drouot, 22 et 23 février 1895 (lire en ligne), p. 7 du catalogue de vente avec un descriptif complet.
- Léon Lagrange, « Joseph Vernet à Marseille », Revue de Marseille au profit des pauvres, Marseille, Typographie et Lithographie Veuve Marius Olive, no 1, cinquième année, , p. 158 (lire en ligne, consulté le ).
- Alain Corbin, Le Territoire du vide : l'Occident et le désir du rivage (1750 - 1840), Paris, Aubier, (BNF 36628830, LCCN 89144774, présentation en ligne).
- Ouvrage collectif, Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et des arts de Marseille : années 1893 - 1896, Marseille, Barthelet, (BNF 32813506, lire en ligne), p. 494.
- Académie des sciences, belles-lettres et arts (Marseille), Dictionnaire des Marseillais, Aix-en-Provence, Académie de Marseille, Édisud, , 368 p. (ISBN 2-7449-0254-3, BNF 37715787), p. 193, notice de Régis Bertrand.
- Ouvrage collectif, Suite de la clef ou Journal historique sur les matières du temps, Paris, Étienne Ganeau, (BNF 32801441), p. 435.
- Anatole de Montaiglon, Procès-Verbaux de l'Académie Royale de peinture et de sculpture 1648-1793, t. VI, Paris, Charavay frères, (BNF 34295657), p. 371 et 424 et tome IX, p. 170.
- Étienne Parrocel, « Discours préliminaire sur l'Académie de peinture et de sculpture de Marseille », Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, Paris, Plon-Nourrit, 15 au 19 avril 1884, huitième session, p. 76 et 77 (lire en ligne, consulté le ).
- François-Xavier Emmanuelli, Vivre à Marseille sous l'Ancien Régime, Paris, Librairie Académique Perrin, (ISBN 978-2-262-03176-3, BNF 37070928, lire en ligne).
- Étienne Parrocel, Annales de La Peinture, Discours et Fragments, Marseille, Imprimerie Clappier 25, rue Saint-Ferréol, (BNF 31061684, lire en ligne), p. 294 à 300.
- Étienne Parrocel, Annales de La Peinture, Discours et Fragments, Marseille, Imprimerie Clappier 25, rue Saint-Ferréol, (BNF 31061684, lire en ligne), p. 239.
- Léon Lagrange, Revue de Marseille au profit des pauvres, vol. 5, no 1, Marseille, Typographie et Lithographie Veuve Marius Olive, , p. 158.
- Étienne Parrocel, Annales de la peinture, Paris, Ch. Albessard et Bérard, (BNF 31061682, LCCN 03018863, lire en ligne), p. 399.
- Paul-François Bouillon-Landais, Catalogue des objets d'art composant la collection du musée de Marseille, Société anonyme de l'imprimerie marseillaise, Marius Olive directeur, (lire en ligne), p. 65.
- Sur les circonstances de la rencontre de Jean Henry dit Henry d'Arles avec Kapeller, sur les années de formation du disciple auprès de Kapeller et sur le rapprochement d'Henry d'Arles avec Joseph Vernet au moment de son éloignement de Kapeller, consulter : Claude-François Achard, Histoire des Hommes Illustres de la Provence ancienne et moderne, Jean Mossy, (lire en ligne), p. 436.
- Paul Masson (dir.) et Émile Fassin, Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, vol. 2, t. IV, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 17 volumes parus de 1913 à 1937, p. 266 (dictionnaire biographique des origines à 1800).
- Léon Lagrange, Joseph Vernet et la peinture au XVIIIe siècle, Paris, Librairie Académique Didier, (BNF 30719137), p. 67.
- Sur les cours de géométrie envisagés par Kapeller lors de la fondation de l'Académie de Marseille, Charles-Philippe de Chennevières-Pointel, Recherche sur la vie et les ouvrages de quelques Peintres Provinciaux de l'Ancienne France, t. II, Paris, Librairie Dumoulin, (réimpr. Genève, Minkoff reprint, 1973) (1re éd. 1847) (BNF 33988471, lire en ligne), p. 40.
- André Alauzen, La Peinture en Provence, Marseille, Jeanne Laffitte, (BNF 36274251, LCCN 85134701), p. 156.
- Étienne Parrocel, Annales de La Peinture, Discours et Fragments, Marseille, Imprimerie Clappier 25, rue Saint-Ferréol, (BNF 31061684, lire en ligne), p. 156.
- Étienne Parrocel, « Discours préliminaire sur l'Académie de peinture et de sculpture de Marseille à la Sorbonne », Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, Paris, Plon-Nourrit et Cie, , huitième session, p. 79 (lire en ligne, consulté le ).
- Pierre Échinard, « Les Premiers Temps de la franc-maçonnerie à Marseille », Marseille, revue municipale, Imprimerie Ville de Marseille, no 252, , p. 103, reproduit.
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- Baron Franz Xaver von Zach, L'attraction des montagnes, et ses effets sur les fils a plomb ou sur les niveaux des instrumens d'astronomie, constatés et déterminés par des observations astronomiques et géodésiques, faites, en 1810, à l'ermitage de Notre-Dame des Anges, sur le mont de Mimet, et au fanal de l'isle de Planier près de Marseille : suivis de la description géométrique de la ville de Marseille et de son territoire, t. premier, Avignon, Seguin Aîné, (BNF 31678916, lire en ligne), p. 343 et 344.
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- Aix, musée Arbaud, MO. 62 et copie continuée au XIXe siècle par Henri Reimonet, MQ 341, cité par Régis Bertrand, « Jean-Joseph Kapeller (1706-1790), un artiste dans la cité », Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille, Marseille, Ville de Marseille, no 244, , p. 51, note 23.
- Claude-François Achard, Dictionnaire de la Provence : et du Comté-Venaissin : Histoire des hommes illustres de la Provence, t. IV, (Hommes illustres, tome 2), Jean Mossy, (BNF 30002328, lire en ligne), p. 2, notice « Nicolas ».
- Charles Ginoux, « Artistes de Toulon », Nouvelles archives de l'Art Français, tome X, 3e série, Paris, Charavay frères, , p. 273-274 (lire en ligne, consulté le ).
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- Jean-Baptiste Grosson, Almanach historique de Marseille, vol. I, Marseille, Jean Mossy, Imprimeur du Roi & de la Marine & Libraire au Parc, (1re éd. 1770) (BNF 36335854)Cette gravure de Kapeller est visible à la BMVR de Marseille, cote MS 2101, planche 105.
- Paris, hôtel Drouot, vente aux enchères du 10-, lot 43, localisation inconnue.
- Gouvernement du Québec, Gazette officielle du Québec, Montréal, Éditeur officiel du Québec, (lire en ligne [PDF]), « Décret du 25 mai 2005 », p. 2759.Décret concernant l’insaisissabilité du tableau de Kapeller notamment et de biens historiques provenant de l’extérieur du Québec, lors de l'exposition.
- Étude Tajan, « Dessins anciens », sur tajan.auction.fr, Tajan, (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Régis Bertrand, « Jean-Joseph Kapeller (1706-1790), un artiste dans la cité », Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille, Marseille, Ville de Marseille, no 244, , p. 46 à 53.
- p. 46. La note 4 de cet article précise la source exacte aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône.
- p. 53.
- p. 47.
- p. 46.
- p. 48.
- p. 49.
- p. 51.
- p. 52, note 28.
- p. 52.
- p. 53, note 30.
- p. 50. Régis Bertrand livre à ce sujet dans la note 15 de son article, deux sources intéressantes sur un aspect méconnu (les peintures murales) de la production de Kapeller : l'ouvrage de J.F. Porte (1844) et celui de Pierre Trabaud (1905).
- p. 50.
- p. 49. Renseignements fournis par Régis Bertrand d'après les fonds de la BMVR de Marseille, ms 1827.
- p. 46
- p. 51, note 22.
- p. 49.
- Selon Régis Bertrand, p. 51, note 18 sur cette mention dans l'Almanach de Grosson.
: Ce logo indique que la source a été utilisée pour l'élaboration de l'article.
Monographies
modifier- Léon Lagrange, Joseph Vernet, sa vie, sa famille, son siècle, Bruxelles, A.Labroue, (BNF 30719131, lire en ligne), p. 53.
- Léon Lagrange, Joseph Vernet et la peinture au XVIIIe siècle, Paris, Librairie Académique Didier, (BNF 30719137, lire en ligne), p. 66.
Articles
modifier- Étienne Parrocel, Annales de la peinture, Paris et Marseille, Ch. Albessard et Bérard, (lire en ligne), p. 340, 391 et 396.
- Étienne Parrocel, Annales de La Peinture, Discours et Fragments, Marseille, Jean Clappier 27, rue Saint-Ferréol, (lire en ligne), p. 227-285.
- Étienne Parrocel, « Discours préliminaire sur l'Académie de peinture et de sculpture de Marseille », Réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, Paris, Plon-Nourrit, 15 au 19 avril 1884, huitième session, p. 76 .
- Joseph Billioud, « Un tableau de Kapeller : L'Embarquement au Vieux-Port du duc de Richelieu pour Minorque en 1756 », Bulletin I.H.P. (17e année), nos 143 - 144, , p. 38.
- Jean-Michel Mathonière et Pierre Mollier, « Deux épigraphes symboliques ou la marque de la maçonnerie et de l'alchimie à Marseille au XVIIIe siècle », Renaissance traditionnelle, Paris, Études maçonniques, no 130, , p. 121-128 .
- Régis Bertrand, « Jean-Joseph Kapeller (1706-1790), un artiste dans la cité », Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille, Marseille, Ville de Marseille, no 244, , p. 46 à 53 .
Dictionnaires
modifier- André Alauzen, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (ISBN 2-86276-441-8, LCCN 87111448), p. 280.
- Jean Chélini (dir.), Félix Reynaud (dir.) et Madeleine Villard (dir.), Dictionnaire des Marseillais, Aix-en-Provence, Académie de Marseille, Édisud, , 368 p. (ISBN 2-7449-0254-3), p. 193. , notice de Régis Bertrand.
- Pierre Sanchez, Dictionnaire des artistes exposant dans les salons des XVIIe et XVIIIe siècles (1673 - 1800), à Paris et en Province, t. II, Dijon, L'Échelle de Jacob, , 594 p. (ISBN 2-913224-47-4), p. 906.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Paris, Gründ, , 968 p. (ISBN 978-2-7000-3010-5).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :