Jean-Jacques Quisquater
Jean-Jacques Quisquater, né le à Uccle, est un cryptographe belge, professeur à l'université catholique de Louvain en Belgique, co-inventeur du schéma d'identification Guillou-Quisquater.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation |
Université Paris-Sud (doctorat) (jusqu'en ) |
Activités | |
Parentèle |
A travaillé pour | |
---|---|
Directeurs de thèse | |
Distinctions |
Biographie
modifierJean-Jacques Quisquater a tout d'abord travaillé chez Philips avant de devenir professeur et de créer le groupe de cryptographie de l'UCL. Il s'est particulièrement intéressé à l'implantation matérielle des primitives cryptographiques, comme par exemple dans des FPGA.
Formation
modifierIl est ingénieur civil en mathématiques appliquées (1970) et a un doctorat d’État en science informatique obtenu en 1987 au Laboratoire de recherche en informatique (LRI) de l'université d'Orsay.
Cursus
modifierEntre 1970 et 1991, il travaille au laboratoire de recherches Philips où il dirige une équipe en cryptographie et contribue à l’étude de la mise en œuvre de la cryptographie dans les cartes à puce (deux premières mondiales : première carte à puce avec le DES, système standard de cryptographie à clé secrète, première carte à puce avec un coprocesseur RSA, un schéma de cryptographie à clé publique).
Il est aujourd’hui professeur émérite[1] de cryptographie et de sécurité multimédia au département d’électricité, à l'École polytechnique de Louvain (la Faculté des sciences appliquées de l’université catholique de Louvain), à Louvain-la-Neuve (Belgique).
Titres et distinctions
modifierIl détient 17 brevets dans le domaine de la carte à puce. Il a publié plus de 150 articles dans des revues de conférences internationales, dans les domaines de la théorie des graphes et surtout de la cryptographie. Il est co-inventeur d’un schéma cryptographique fort connu, le protocole GQ, utilisé par environ 100 millions d’ordinateurs[réf. nécessaire] – clients dans le monde, sous licence Novell (NDS, netware), et il a aussi proposé, avec Couvreur, une variante du chiffrement RSA, le CRT-RSA, où l'exponentiation est réalisée par le théorème des restes chinois[2]. Il est un directeur de l’IACR (International Association for Cryptology Research), membre des comités d’organisation de CARDIS et ESORICS, et de plusieurs comités IFIP. Il a reçu un doctorat honoris causa de l’Université de Limoges, le prix Montefiore, l’Award Kristian Beckman de l’IFIP et la chaire Fermat de Midi-Pyrénées (sans compter la Chaire Franqui, en Belgique) pour 2004.
Vie personnelle
modifierJean-Jacques Quisquater vit à Rhode-Saint-Genèse, est marié et a deux enfants dont un chercheur en cryptographie : Michaël Quisquater (maître de conférences à l'Université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines).
Référencé par Satoshi Nakamoto
modifierLe cryptographe est mentionné dans le célèbre whitepaper de Satoshi Nakamoto, Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System. Nakamoto y cite l'article "Design of a Secure Timestamping Service with Minimal Trust Requirements", présenté lors du 20e Symposium sur la théorie de l'information dans le Benelux en mai 1999. Cet article, coécrit par Quisquater, explore des concepts de sécurité et de traçabilité qui ont inspiré des éléments fondamentaux de la blockchain.
Len Sassaman, cryptographe ayant étudié à l'Université de Louvain et collaboré avec Jean-Jacques Quisquater, a parfois été évoqué comme un possible candidat au rôle de Satoshi Nakamoto, le créateur pseudonyme du Bitcoin. Cette hypothèse repose notamment sur des liens possibles entre les recherches académiques menées à Louvain et les concepts fondamentaux ayant contribué à la création de la célèbre cryptomonnaie. Cette connexion est privilégié par le fait que Michaël Quisquater (fils de Mr. Quisquater) était collègue avec lui au sein de son établissement.
Espionnage
modifierDurant l'investigation sur la cyberattaque du réseau de Belgacom révélée en 2013, les investigateurs ont découvert un logiciel espion sur l'ordinateur du professeur[3],[4],[5]. L'infection aurait eu lieu via une fausse invitation du site LinkedIn, environ six mois avant sa découverte. Les suspects sont la NSA et le GCHQ. En , Kaspersky Lab révèle que le cryptographe aurait été victime en 2013 d'un malware très sophistiqué appelé Regin[6].
Notes et références
modifier- Jean-Jacques Quisquater UCLouvain
- (en) JJ Quisquater et C Couvreur, Fast decipherment algorithm for RSA public-key cryptosystem, Electronics letters 18 (21), 905-907
- Het Nieuwsblad, Amerikanen hacken nu ook Belgische prof, 1er février 2014
- Mark Eeckhaut, Nikolas Vanhecke, NSA hackt Belgische cyberprof, De Standaard, 1er février 2014
- Le Vif/L'Express, « Le génie belge du cryptage espionné par la NSA »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), 1er février 2014
- (en) Rapport The Regin Platform Nation-state ownage of GSM Networks v1.0, Kaspersky Lab, 24 novembre 2014.
Liens externes
modifier