Jean-Jacques Bastian

résistant français en Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale

Jean-Jacques Bastian, né le à Nancy et mort le à Montpellier, est un résistant français en Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale. À 16 ans, il adhère à l'organisation clandestine La Main noire, un groupe composé de jeunes adolescents.

Jean-Jacques Bastian
Biographie
Naissance
Décès
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MontpellierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
BastianVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
FranzmannVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Lieu de détention
Distinctions
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Biographie

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Jean-Jacques Bastian est le fils d'un ferblantier de Nancy. Il a une sœur. Au décès de son père, sa famille s'installe à Strasbourg, où il fait ses études primaires et secondaires. Il est scout protestant[1],[2].

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en , sa famille vit l'évacuation de la population alsacienne. En , elle revient à Strasbourg après l'armistice du 22 juin 1940 et l'annexion de fait de l'Alsace[1],[2].

Au sein de la Main noire

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Dès son retour en Alsace, il en refuse la nazification et s'engage dans la Résistance sous le pseudonyme de « Franzmann ». Il est en contact avec André Mathis, Albert Uhlrich et Marcel Weinum, le fondateur de l'organisation clandestine La Main noire. Jean-Jacques Bastian participe à la création du groupe et c'est lui qui en trouve le nom[1],[2].

En , il est géomètre-cartographe stagiaire au service du remembrement du cadastre à Strasbourg[1].

En même temps, pour la Main Noire, il fait des reconnaissances afin de préparer des coups de main et des opérations de sabotage contre les édifices et les drapeaux nazis, les voies de communications, les véhicules de la Wehrmacht, les lignes téléphoniques.... Il participe à la diffusion de la propagande française et fait du renseignement. Avec Aimé Martin, il est l'armurier et l'artificier de l'organisation[1],[2].

Le , Marcel Weinum et son second, Ceslav Sieradski, sont arrêtés. Au cours de juillet, les Allemands démantèlent l'organisation. Jean-Jacques Bastian est arrêté le par la Gestapo[1],[2].

Le , il est transféré à la prison Sainte-Marguerite de Strasbourg, puis le au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck. Il revient le à Strasbourg pour être jugé avec ses camarades par le Sondergericht du 27 au . Les Allemands prennent en compte le fait qu'il n'est pas né en Alsace. Ils le condamnent à six mois de prison, en partie réalisés en détention préventive. Il est libéré le [1],[2].

Il est immédiatement incorporé au service du travail obligatoire, le Reichsarbeitsdienst (RAD). Il en est libéré le [2].

Malgré-nous

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À partir du , les jeunes Alsaciens sont incorporés de force dans la Wehrmacht, devenant ainsi des malgré-nous. Le , Jean-Jacques Bastian est incorporé au 53e régiment d'artillerie lourde motorisée à Ansbach. Il ne peut y échapper, sa mère et sa sœur servent d'otages au titre des lois de la Sippenhaft[1],[2].

Jean-Jacques Bastian évite de prêter serment au Führer Adolf Hitler, en se faisant hospitaliser. Il réutilise cette ruse pour éviter de rejoindre, le plus tard possible, son régiment. Il rejoint le front dans les Pays Baltes en où il est calculateur d'artillerie. Il s'évertue à saboter les données de tirs. Du fait de son « incompétence », il est affecté comme servant dans une batterie de mortiers de 150 mm[2].

En , son régiment est en Pologne. Avec trois autres alsaciens, il prépare son évasion vers l'Ouest. Mais le , à l'encontre des règles d'emploi des explosifs, un sous-officier, qui les soupçonne à juste titre de résistance mais ne peut le prouver, place volontairement des charges d'artillerie à sécher sur le poêle de la pièce où dorment les malgré-nous. Comme prévu, la poudre s'enflamme, tuant les camarades de Jean-Jacques Bastian, qui réussit à se sauver par la fenêtre[2].

Brûlé au troisième degré aux mains et à la face, il perd l'œil gauche. Il est évacué à l'hôpital de Wintzen où il est libéré par les Britanniques et rapatrié sur l'hôpital Bichat. Pendant deux ans, il y subit plusieurs opérations et greffes[2].

Distinctions

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Il est reconnu « déporté résistant »[3],[4].

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h Éric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance Département AERI, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j et k Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies, t. IV : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la Résistance française, Fetzer, , 412 p. (ISBN 978-2-402-22760-5, lire en ligne)
  3. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  4. a et b « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  5. Robert Grossmann, « "la main noire" Jean Jacques Bastian obtient la Légion d'honneur 60 ans après », sur www.robert-grossmann.com, (consulté le )

Voir aussi

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

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  • Éric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Jean-Jacques Bastian », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9).  
  • Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies, t. IV : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la Résistance française, Fetzer, , 412 p. (ISBN 978-2-402-22760-5, lire en ligne).  

Articles connexes

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Liens externes

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