Jean-Baptiste de Couëtus
Jean-Baptiste René de Couëtus, né le à Nantes et mort le à Challans, est un militaire français et un chef royaliste de la guerre de Vendée.
Jean-Baptiste de Couëtus | |
Naissance | Nantes |
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Décès | (à 52 ans) Challans |
Origine | Français, Breton |
Allégeance | Royaume de France (1760-1791) Royaume de France (1791-1792) Vendéens (1793-1796) |
Arme | Armée catholique et royale du Bas-Poitou |
Grade | Chef de division |
Conflits | Guerre de Vendée |
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Biographie
modifierJean-Baptiste de Couëtus est le fils de Jean-Baptiste René de Couëtus, sieur des Bretaudières, et de Marie-Anne de Chardonnay. Sa famille est originaire de Campénéac, près de Ploërmel[1]. Il épouse en premières noces Madeleine Monique Charet de La Frémoire, avec qu'il a un fils, Jean-Baptiste, et une fille, Jeanne Louise Sophie Augustine (Sophie). Il épouse ensuite Marie Gabrielle du Chilleau, sœur de l'amiral Charles Louis du Chilleau de La Roche, avec qu'il a une fille, Céleste Agricole[2].
Il est page de la Reine de 1757 à 1760, puis devient officier dans l'armée royale[1]. Il entre en 1763 comme cornette au régiment Royal-Étranger cavalerie[1].
Au début de la Révolution française, Couëtus est capitaine au 60e régiment d'infanterie[3],[1]. Il quitte l'armée en 1792[3]. Son fils, Jean-Baptiste, émigre[1].
Au début de la guerre de Vendée, les paysans insurgés de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu le mettent à leur tête le 10 mars 1793[3]. Le lendemain, ils se portent sur Machecoul[3]. Couëtus combat ensuite aux côtés de Charette.
Sa femme et ses deux filles sont capturées par les républicains le 31 décembre 1793, à la bataille de Bouin[2]. Madame de Couëtus est guillotinée à Nantes le 1er février 1794, mais ses deux filles échappent de peu à la mort et sont libérées le 19 décembre 1794 sur ordre du représentant Albert Ruelle[2],[1].
En septembre 1794, Charette nomme Couëtus général en second de son armée[4]. Il cède alors le commandement de sa division de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu à Hyacinthe Hervouët de La Robrie[4].
Il accompagne Charette lors des négociations de paix à La Jaunaye et signe le traité le 17 février 1795[5]. Favorable à la paix, il repart cependant en guerre en juin 1795, sur ordre de Charette[6],[Note 1].
Début janvier 1796, Couëtus décide de se séparer de Charette et de faire sa soumission aux autorités républicaines[8],[1]. Le 3 janvier 1796, il écrit à un officier nommé Le Moëlle, proche de ses vues, qu'il est prêt à reconnaître la République[8]. Il se retire dans un château près des Clouzeaux avec plusieurs officiers vendéens favorables à la paix : Pierre Thouzeau, chef de la division de Bouin, Félix Dubois de La Patellière, chef de la division de Machecoul, François Pichard, Armand Badereau, Charles Alexis de Lespinay, Jean Rousseau et François Morel, ainsi que René Monnier, son domestique[8]. L'assemblée est cependant surprise et arrêtée le matin du 4 janvier par un détachement républicain[8]. Ramenés à Challans, les prisonniers sont jugés sommairement par un conseil militaire dirigé par un commissaire du Directoire nommé Jacquelin[8]. Couëtus et Thouzeau sont condamnés à mort, tandis que Dubois, Badereau, Lespinay et Monnier sont condamnés à la réclusion jusqu'à la paix et sont transférés à Nantes, puis Saumur[8]. Selon les versions, Couëtus est fusillé[9] ou tué à coups de baïonnette[8]. En 2013, une plaque est apposée sur son lieu d'exécution, rue du Caillou Blanc[10].
Pour l'historien Lionel Dumarcet, Couëtus est « l'un des protagonistes les plus dignes et les plus modérés du théâtre tragique de la Vendée »[8].
Regards contemporains
modifier« M. de Couëtus était l'homme de la Vendée le plus honnête et le plus doux ; il eût voulu, dans tous les temps, sauver la vie des malheureux qui tombaient entre nos mains. Son trop confiance pouvait même passer pour un défaut. En vain lui avait-on représenté, la veille de son départ, qu'il était imprudent de croire aussi aveuglément à la parole du général Gratien. Incapable d'un crime, il ne lui vint pas dans l'idée d'en soupçonner ses ennemis[11]. »
Postérité
modifierFilmographie
modifierInterprètes de Jean-Baptiste de Couëtus au cinéma ou à la télévision :
- Gilles Cohen dans Vaincre ou mourir (2023)
Notes et références
modifierNotes
modifier« M. Charette s'était décidé à recommancer la guerre sans prendre conseil des Généraux commandant les autres armées et sans demander l'avis de ceux qui partageaient l'autorité dans la sienne. M. de Couëtus, général en second, faisait publier la paix à Saint-Philbert le jour même que nous recommençions les hostilités ; il fallut à M. Charette aller enlever M. de Couëtus, dont l'influence dans son pays pouvait déranger ses projets. M. de Couëtus, malgré son goût pour le repos, se rendit aux avis du Général et consentit à revenir à Belleville[7]. »
— Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires.
Références
modifier- Chassin, t. II, 1899, p. 263-267.
- Dumarcet 1997, p. 292 et 296.
- Dumarcet 1997, p. 145.
- Dumarcet 1997, p. 365.
- Dumarcet 1997, p. 391.
- Dumarcet 1997, p. 420.
- Lucas de La Championnière 1994, p. 118.
- Dumarcet 1997, p. 494-495.
- Dumarcet 1997, p. 506.
- Philippe Gilbert, Couëtus, authentique héros des Guerres de Vendée, Ouest-France, 4 novembre 2013.
- Lucas de La Championnière 1994, p. 138.
Bibliographie
modifier- Charles-Louis Chassin, Les pacifications de l'Ouest 1794-1801 : La dictature de Hoche, t. II, Paris, Paul Dupont, , 636 p. (lire en ligne).
- Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de La Contrie : Une histoire véritable, Les 3 Orangers, , 536 p. (ISBN 978-2912883001).
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, , p. 1 424.
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, , 208 p. )