Jane Mortier
Jane Mortier, née le à Versailles et morte en 1943 à Vals-les-Bains, est une pianiste française.
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Père |
Jules Vasseur (d) |
Conjoint |
Robert Mortier (d) (à partir de ) |
Parentèle |
Alfred Mortier (beau-frère) Aurel (belle-sœur par alliance) Léon Vasseur (oncle paternel) |
Distinction |
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Biographie
modifierFille du compositeur et professeur de musique Jules Vasseur et de la professeure de musique et cantatrice Marie Stéphanie Schmitt[1],[2], nièce du compositeur Léon Vasseur, elle apprend le solfège avec sa mère[3]. Elle intègre alors le conservatoire de Paris où elle suit les cours d'Alphonse Duvernoy et d'Henri Dallier, obtenant à onze ans son premier prix et à quatorze ans son grand prix d’honneur[4]. À partir de 1895, elle se produit en public[5] et lors de concerts privés[6] à Versailles et devient, avant ses vingt ans, professeure titulaire d'une classe de piano au conservatoire de Versailles[3].
Le 3 mai 1911, elle donne à la salle Pleyel la première exécution intégrale du premier livre des Préludes de Claude Debussy[7],[8].
Elle est remarquée pour ses interprétations de Franz Liszt[9],[10],[11], parfois diffusées sur la T. S. F.[12]. Elle dirige la section musicale du Groupe d’études philosophiques et scientifiques pour l’examen des tendances nouvelles, organisant dans l'amphithéâtre Descartes de la Sorbonne[13] des conférences concerts diffusés à la T. S. F.[14]. C'est une des premières pianistes à interpréter les œuvres du groupe des Six[3],[15]. Le 5 décembre 1913, à la salle Pleyel, elle crée Embryons desséchés d'Erik Satie, dont le troisième mouvement, Embryon desséché de podophthalma, qui lui est dédié[16], est bissé[17].
En 1918, alors qu'elle séjourne au Canada[18],[19], elle écrit deux articles pour la revue littéraire canadienne Le Nigog[20],[21]. Jane Mortier fait aussi des tournées en Espagne, aux États-Unis et en Tchécoslovaquie[13]. Le 10 avril 1926, elle est la première interprète en France du deuxième mouvement de la Sonate « 1er octobre 1905 » de Leoš Janáček[13], à la Salle des Agriculteurs à Paris[22]. Le 7 mars 1927, elle crée à la Sorbonne la troisième des Trois danses tchèques de Bohuslav Martinů, Polka, qui lui est dédiée[13].
Elle interprète parfois des œuvres à quatre mains, comme Ma mère l'Oye avec son compositeur Maurice Ravel[23] ou le ballet Parade d'Erik Satie, avec Darius Milhaud[24].
En 1928, elle devient chevalière de la Légion d'honneur[25],[26]. Elle meurt en 1943[27] à Vals-les-Bains[28].
Vie privée
modifierLe 18 octobre 1906, elle épouse à Versailles le peintre Robert Mortier[13],[29], devenant ainsi la belle-sœur d'Alfred Mortier et d'Aurel.
Distinctions
modifierNotes et références
modifier- « Registres paroissiaux et d'état-civil. Registres des naissances Versailles (Yvelines, France), N, 1879 - 1879, 4E 3981 », sur archives.yvelines.fr (consulté le )
- « Registres paroissiaux et d'état-civil. Registre des mariages Versailles (Yvelines, France), M, 1869 - 1869, 4E 4068 », sur archives.yvelines.fr (consulté le )
- Gabrielle Réval, La Chaîne des dames, Paris, G. Crès, (lire sur Wikisource), « Jane Mortier », p. 127-137
- Camille Mauclair, « Madame Jane Mortier », Le Courrier musical, vol. 12e année, no 12, , p. 412 bis (lire en ligne)
- « Concerts et divertissements », Le Matin, , p. 3 (lire en ligne)
- Brionne, « Carnet mondain », Gil Blas, , p. 2 (lire en ligne)
- « Préludes », sur CNSMDP - Médiathèque et archives (consulté le )
- « La musique. Concerts Jane Mortier », Gil Blas, , p. 3 (lire en ligne)
- Joseph Bonnet, « Les Concerts. Mme Jane Mortier », Gil Blas, , p. 3 (lire en ligne)
- « Concerts Jane Mortier », Gil Blas, , p. 3 (lire en ligne)
- Charles-Henry Hirsch, « Les revues », Mercure de France, , p. 823-825 (lire en ligne)
- « Les Concerts par T. S. F. », Journal des débats politiques et littéraires, , p. 4 (lire en ligne)
- Joseph Colomb, « Jane Mortier créatrice française de la Sonate 1.X.1905 de Janáček », sur MusicaBohemica. La musique des Pays de Bohême, (consulté le )
- Simone Plé, Le Rôle des femmes dans les carrières musicales : manuscrit, Paris, Bibliothèque Marguerite Durand, Fonds Jane Misme carton 5. (lire en ligne), p. 129
- Raymond-Charpentier, « La vie musicale », L'Avenir, , p. 2 (lire en ligne)
- (it) Terenzio Sacchi Lodispoto, « Catalogo delle composizioni di Erik Satie », sur Orchestra Virtuale del Flaminio (consulté le )
- « Le piano », Revue musicale S.I.M., , p. 13 (lire en ligne)
- Léo-Pol Morin, « Madame Jane Mortier au L. M. M. C. le 31 janvier », Le Nigog, , p. 63-64 (lire en ligne)
- Léo-Pol Morin, « Madame Jane Mortier, salle Y. M. C. A., le 27 février », Le Nigog, , p. 103-105 (lire en ligne)
- Jane Mortier, « Monsieur Léo-Pol Morin, salle Ladies Ordinary, le 26 avril 1918 », Le Nigog, , p. 171-172 (lire en ligne)
- Jane Mortier, « L'œuvre de Liszt », Le Nigog, , p. 245-250 (lire en ligne)
- Joseph Colomb, « La réception française de la musique de Janáček par les concerts », sur alain.cf.free.fr, (consulté le )
- Yannick Simon, « Un opus inédit de Ravel : l’orchestration du premier prélude du Fils des étoiles de Satie », sur Carnet Dezède, (consulté le )
- Marc Plan, « Conférences sur les tendances actuelles de la psychologie », La Vie des lettres, , p. 91 (lire en ligne)
- Le Loup de dentelle, « Dans la légion d'honneur », Comœdia, , p. 3 (lire en ligne)
- « Courrier musical. La légion d'honneur de Jane Mortier », Le Petit journal, , p. 4 (lire en ligne)
- « Deuil », L’Œuvre, , p. 2 (lire en ligne)
- « Les spectacles... et la musique », Comœdia, , p. 5 (lire en ligne )
- « Registres paroissiaux et d'état-civil. Registre des mariages, Versailles (Yvelines, France), M, 1906 - 1906, 4E 7692 », sur archives.yvelines.fr (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Joseph Colomb, « Jane Mortier créatrice française de la Sonate 1.X.1905 de Janáček », sur MusicaBohemica. La musique des Pays de Bohême, (consulté le ).
- Gabrielle Réval, « Jane Mortier », La Chaîne des dames, Paris, G. Crès, (Wikisource), p. 127-137
Liens externes
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