Jakha Gambhu
Jakha Gambhu (mongol : Жаха Хамбу , 中国語), v.1150 - 1204, est un prince Keraït, qui en s'alliant à Temujin, le futur Gengis Khan, contribua à l'ascension de la force militaire mongole qui allait déferler sur le monde quelques années après sa mort.
Jakha Gambhu | |
Titre | |
---|---|
Khan des Kéraït | |
– (1 an) |
|
Prédécesseur | Toghril |
Successeur | Gengis Khan (de facto) |
Biographie | |
Titre complet | Khagan (ᠬᠠᠭᠠᠨ) |
Dynastie | Kéraït |
Nom de naissance | Kereyidei |
Date de naissance | ~ 1150 |
Date de décès | (~ 54 ans) |
Père | Cyriacus Buyruk Khan |
Fratrie | Toghril Erqe Qara Tai Temür Taishi Yulamacus Buqa Temür |
Enfants | Ibaqa Beki (v.1180 - ap.1241) Bäktütmiš (v.1182- ?) Sorgaqtani (v.1198 - 1252) |
Religion | Nestorianisme |
modifier |
Biographie
modifierJakha Gambhu était le fils de Cyriacus Buyruk Khan, roi des Keraït. Dans son enfance, il est fait prisonnier par les Tangoutes (Xia occidental) ou, selon Atwood, fut forcé par son frère Toghitl à fuir vers eux[1]. Le nom « Jaka Gambo » est tibétain et signifie « vaste » et « celui qui est accompli ».
Son frère aîné Toghril étant devenu khan des Kéraït en assassinant plusieurs de ses jeunes frères, Jaka Gambu échappe à la mort en se plaçant sous son commandement. Lorsque Temujin (Genghis Khan) voulut soumettre les Merkit, Toghril et Jaka Gambo menèrent chacun une armée de 10 000 hommes[2].
Alors que le pouvoir mongol dirigé par Temujin était en plein essor, Jakha Gambo, dont les relations avec Toghril s'étaient détériorées, s'est allié à Temujin et, lorsque Temujin a remporté la bataille contre Toghril et a conquis le territoire Kerait, Jakha Gambu a été autorisé à conserver son territoire et à se maintenir au pouvoir (1203)[3].
Pour l'honorer, Temujin prit une de ses filles en mariage, Ibaka Beki, et en donna deux autres à ses fils : Bektutmish à Jochi, son aîné, et Solkoktani Beki à Tolui, son benjamin[3].
Un an plus tard, Jakha Gambhu est éliminé après s'être révolté et avoir rassemblé ses fidèles pour rejoindre les Naïmans[4]. Temujin répudia sa fille et la donna à Jurchedei (ru), son fidèle général qui le captura[5].
Importance historique
modifierGengis Khan prit de nombreuses princesses keraït pour lui, ses fils et des alliés, et par leur intermédiaire les mœurs et les croyances des Keraït, en particulier le christianisme de rite syriaque, pénétrèrent la classe dirigeante mongole[4]. La fille aînée de Jakha Gambhu fut donnée à Jochi, l'aîné de Temujin, et son autre fille Sorgaqtani fut donnée à son plus jeune fils, Tolui, laquelle engendra deux Grand Khans : Mongke et Khubilai, ainsi que de le fondateur de l'ilkhanat d'Iran Hulagu.
En particulier les cadres chrétiens de la confédération Keraït devinrent l'un des socles de l'administration de l'empire mongol.
En précipitant la chute de son frère le Wang-khan Toghril, et en entrainant une large partie des tribus de la confédération Keraït dans le camp mongol, Jakha Gambhu joua un rôle décisif dans l'ascension de la puissance mongole. Jean-Paul Roux dit que Temujin, après sa victoire contre le Wang-Khan Thogril, estima son succès à sa juste valeur : « J'ai vaincu les Kereyit et atteint le rang suprême[6] ».
Descendance
modifierOn lui connait quatre filles :
- Ibaqa Beki, épouse de Gengis Khan, plus tard épouse du chef Uluut Jurchedei ;
- Sorgaqtani, épouse du quatrième fils de Gengis Khan, Tolui, mère des grand Khan Mongke et Khubilai, et de l'ilkhan d'Iran Hulagu ;
- Bäktütmiš - épouse du fils aîné de Gengis Khan , Jochi ;
- nom inconnu - Épouse du khan des Öngüt (selon Rashid al-Din).
Références
modifier- Atwood, 2004, p. 425.
- Secret History, p. 80 et 102.
- Secret History, p. 128.
- Atwood, 2004, p. 296.
- Secret History, p. 146.
- Jean-Paul Roux, Histoire de l'empire mongol, Paris: Fayard, 1993, p. 126.
Bibliographie
modifier- (en) Christopher Atwood, Encyclopedia of Mongolia and the Mongol Empire, New York, Facts On File, .
- (en) Wei Kwei Sun, The Secret History of the Mongol Dynasty, Inde, Université musulmane d'Aligarh, (lire en ligne).