Jacques Vidal
Jacques Vidal, né le 28 novembre 1936 à Saint-Laurent-de-Chamousset, est un officier général français.
Jacques Vidal | |
Surnom | Victor |
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Naissance | Saint-Laurent-de-Chamousset |
Origine | France |
Arme | Troupes de marine (parachutiste) |
Formation | École spéciale militaire de Saint-Cyr |
Grade | Général de corps d'armée |
Années de service | 1957 – 1996 |
Commandement | 8e Rpima Forces Armées en Nouvelle-Calédonie |
Conflits | Guerre d'Algérie |
Faits d'armes | Prise d'otages d'Ouvéa |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'Honneur Commandeur de l'ordre national du Mérite |
Insigne de parachutiste | |
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Diplômes
modifier- Major de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (Promotion Terre d'Afrique 1957-1959)
- Diplômé de l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Sup'aéro)
- Breveté de l'École de Guerre
- Ancien chef de corps du 8e RPIMa
Biographie
modifierJacques Vidal naît en 1936 à Saint-Laurent-de-Chamousset dans une région rurale lyonnaise et choisit la carrière militaire. Par pure vocation, contre l'avis de sa famille étrangère à ce métier.
« Je suis né en 1936, l'année du Front populaire, dans la région lyonnaise. Mon pharmacien de père, peu porté sur la chose militaire, ambitionne pour moi Polytechnique ou une grande école d'ingénieurs alors que personnellement, nourri par les récits des combats en Indochine puis en Algérie, je ne rêve que de Saint-Cyr. L'autorisation paternelle étant indispensable pour cela, car la majorité est alors à vingt et un ans, je dois me résoudre à faire Math Sup et Math Spé au lycée du Parc au lieu d'entrer en "Corniche" (classe préparatoire à Saint-Cyr). Après avoir plus ou moins saboté mes concours d'écoles d'ingénieurs et menacé mon père de m'engager dans la Légion Étrangère, je peux enfin préparer Cyr et intègre l'école en 1957[1] »
Carrière militaire
modifierJacques Vidal est issu de la promotion Saint-Cyr "Terre d'Afrique" (1957-1959), nom prémonitoire puisqu'à la sortie de l'école, il choisit l'Infanterie de Marine, la "Colo".
Afrique du Nord
modifierIl portera donc le béret rouge des Marsouins et découvre très vite le continent africain. Après une année à l'école d'application de l'Infanterie à Saint-Maixent, il est affecté en 1960 à Sidi Ferruch, aux portes d'Alger, au 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine, celui des "Bigeard Boys", sous le commandement du colonel Guy Le Borgne. Des années denses, marquées notamment par le putsch d'Alger et la crise de Bizerte en Tunisie.
Deux ans plus tard, alors que l'Algérie accède à l'indépendance, le lieutenant Vidal découvre un Sénégal à l'indépendance toute neuve en tant que chef de section au 7e régiment de parachutistes d'infanterie de marine, stationné au Champ Leclerc à Dakar.
En 1964, le capitaine Vidal est à Paris pour suivre une année de scolarité du Brevet Technique, suivie par trois années à l'École Supérieure d'Aéronautique (Sup'Aéro).
Madagascar
modifierDésormais bréveté et pourvu de nouvelles connaissances scientifiques, il est envoyé en 1969 à l'Académie militaire d'Antsirabe, au sud de Tananarive, pour y effectuer son temps de commandement de capitaine: commander, encadrer et instruire durant deux années une promotion d'élèves-officiers malgaches pour la jeune armée que le président Tsiranana a constituée après l'indépendance de l'île, en 1960. Il y formera notamment Thomas Sankara, futur président du Burkina Faso.
Paris
modifierC'est ensuite le retour dans la capitale où il est stagiaire à l'École de Guerre, où il est promu chef de bataillon.
Il sert ensuite à l'état-major des Armées.
Castres
modifierNommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1975, il quittera Paris en 1977, avec des galons de lieutenant-colonel, pour rejoindre à Castres le 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine dont il a été nommé commandant en second.
Deux ans plus tard, il prend le commandement de ce régiment et en sera le chef de corps jusqu'en 1981.
En juin 1980, il prend la tête d'un détachement de 250 hommes du 8 pour une intervention rapide aux Nouvelles Hébrides. Il s'agit de rétablir une situation menacée par un groupe sécessionniste, alors que Français et Britanniques peinent à s'accorder sur le processus d'indépendance du condominium. Cette opération permet de mettre en place la nouvelle administration et c'est dans un climat apaisé que pourra naître en juillet de la même année la République du Vanuatu.
Avant que son commandement ne s'achève, le colonel Vidal aura l'opportunité de passer trois mois à la tête du détachement de Bouar, en République Centrafricaine.
Ile de la Réunion
modifierC'est ensuite un retour en Océan Indien en 1981, comme chef d'état-major du commandant des Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien (FAZSOI), désormais Commandant Supérieur à la Réunion depuis le repli des forces françaises de Madagascar en 1973. Il y restera jusqu'en 1983.
Paris
modifierÀ nouveau affecté à Paris, le colonel Vidal sert trois ans à l'état-major des Armées en tant que chef de la section Plans-Programmes-Budget, chargé des questions budgétaires concernant le fonctionnement et la préparation des forces.
Toulouse
modifierIl est promu général de brigade en 1986 et nommé général adjoint de la 11e division parachutiste à Toulouse. Une division constituée d'unités aéroportées prestigieuses, telles les 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine et 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine qu'il connaît bien, le 2e Régiment Étranger Parachutiste qui s'est illustré à Kolwezi (Zaïre) huit ans auparavant, ou encore le 1re Régiment de Chasseurs Parachutistes, durement frappé par l'attentat du Drakkar à Beyrouth cinq ans plus tôt, le 23 octobre 1983.
Le général Vidal est promu officier de la Légion d'honneur en octobre 1986.
Nouvelle-Calédonie
modifierDeux ans plus tard, en février 1988, il est nommé commandant supérieur des Forces Armées en Nouvelle-Calédonie (Comsup FANC)[2]. C'est à ce titre et en vertu d'une réquisition spéciale signée par le Haut-Commissaire du gouvernement, Clément Bouhin, que le commandement des opérations lui est confié dès le 23 avril, après que la gendarmerie de Fayaoué ait été attaquée par une soixantaine d'indépendantistes kanaks et membres du FLNKS.
L'opération Victor aboutit le 5 mai à la libération de l'ensemble des gendarmes pris en otage dans la grotte d'Ouvéa. L'opération constitue un indéniable succès militaire, mais dans le contexte électrique de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle de 1988, elle suscite bientôt une dure polémique. C'est donc dans une ambiance tendue que le général Vidal doit quitter prématurément son commandement dès février 1989 pour Raison d'État[3].
Paris
modifierIl est alors nommé adjoint du commandant de la Force d'Action Rapide, à Maisons-Laffitte, et promu général de division le 1er janvier 1991[4].
À l'été 1991, il gagne l'École militaire comme directeur de l'École supérieure des officiers de réserve spécialistes d'état-major (ESORSEM)[5], une des quatre écoles relevant du commandement de l'enseignement militaire supérieur de l'armée de terre, destinée à former des réservistes aux fonctions d'officier supérieur en état-major.
L'été suivant, il est nommé directeur de la Section Technique de l'Armée de Terre (STAT)[6], un organisme chargé d'expérimenter et d'évaluer les systèmes d'armement terrestre dans tout leur domaine d'emploi. Le général Vidal accompagnera ainsi le développement de drones et la mise en service du char Leclerc jusqu'à l'été 1994.
En février 1994, on lui a conféré les rang et appellation de général de corps d'armée[7].
Rennes
modifierEn juillet, il prend le commandement de la Circonscription militaire de défense de Rennes[8], commandement territorial dont le ressort couvre la Bretagne, la Normandie et et les Pays de Loire.
Cette même année, il est promu Commandeur de la Légion d'Honneur[9].
Fin de carrière
modifierLe général Vidal est admis en 1996 dans la deuxième section du cadre des officiers généraux de l'armée de terre et entre pour un temps dans le groupe Défense Conseil International (DCI) qui oeuvre pour transférer le savoir-faire de nos armées aux pays partenaires de la France.
Il est maintenant retiré à Saint-Germain-en-Laye.
Vie familiale
modifierIl est marié et père de trois enfants.
Distinctions
modifierLe général Vidal est commandeur dans les deux ordres nationaux, et titulaire de la croix de la valeur militaire avec quatre citations, dont deux à l'ordre de l'armée.
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Commandeur de l'ordre national du Mérite
- Croix de la Valeur militaire (4 citations dont 2 palmes)
Publications
modifier- Grotte d'Ouvéa, La libération des otages, Éditions SPE- Barthélémy, 2010 (ISBN 2-912838-74-6)
- Autorités civiles et militaires face à une situation de crise[10].
Notes et références
modifier- GROTTE D'OUVÉA La libération des otages, page 291.
- Conseil des ministres du 13 janvier 1988
- Le général Vidal reviendra en 2010 sur ces événements tragiques dans un livre: GROTTE D'OUVÉA La libération des otages ainsi que dans une interview au journal Valeurs Actuelles
- Décret du 26 novembre 1990 portant réintégration dans les cadres, admission par anticipation dans la 2e section, conférant les rang et appellation de général d'armée, portant promotion et nomination dans la 1re section du cadre des officiers généraux de l'armée de terre et affectation d'officiers généraux de l'armée de terre
- Décret du 31 juillet 1991 portant admission par anticipation dans la 2e section, élévation aux rang et appellation de général de corps d'armée, promotion et nomination dans la 1re section et affectation d'officiers généraux
- Décret du 9 juin 1992 portant admission dans la 2e section, promotion et nomination dans la 1re section, affectation d'officiers généraux
- Décret du 5 février 1994 portant élévation aux rang et appellation de général de corps d'armée, admission par anticipation dans la 2e section, promotion et nomination dans la 1re section et la 2e section, et affectation d'officiers généraux
- Décret du 21 juin 1994 portant promotion et nomination dans la 1re section et affectation d'officiers généraux
- Décret du 23 juin 1994 portant promotion
- conférence HEC Paris
Voir aussi
modifierLiens externes
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