Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat

négociant et armateur négrier bordelais

Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat, sieur de Bellevue (1719-1797), est l’un des plus importants armateurs, négrier, et négociants de la ville de Bordeaux à la fin du XVIIIe siècle.

Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Famille
Enfants
André-Daniel Laffon de Ladebat
Philippe Auguste Laffon de Ladébat (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Né le (de Daniel Laffon de Ladebat, négociant, et Jeanne Nairac) aux Provinces-Unies où sa famille avait dû se réfugier en raison de sa religion protestante à la suite de la révocation de l’édit de Nantes (1685), Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat revint s’établir en France en 1744. Les persécutions religieuses étaient moins rigoureuses depuis la mort de Louis XIV et les mentalités avaient évolué vers plus de tolérance : il parvient à créer avec son frère une affaire de négoce de vin et de commerce maritime grâce au réseau de correspondants qu’il avait conservé aux Provinces-Unies.

Homme dynamique à l’esprit d’entreprise, il va donner de grands développements aux affaires familiales. En 1755, il commence d’investir directement dans l’armement naval en droiture pour l’approvisionnement en vivres des colonies et, à partir de 1764, dans la traite négrière. Derrière les Nairac, il arrive ainsi en seconde position des armateurs négriers sur les 186 armateurs de commerce triangulaire que connaît Bordeaux, avec quinze expéditions négrières[1],[2].

Pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763) et plus tard pendant la guerre d’indépendance américaine il monte aussi plusieurs armements en course de navires corsaires. Enfin non content de développer ses affaires d’armement naval[3] et de négoce de vin, il crée une exploitation sucrière à Saint-Domingue et se lance en 1769 dans l’assainissement, le défrichement et la mise en culture des landes de Bordeaux en achetant plusieurs centaines d’hectares à cheval sur Pessac et Mérignac. Il y fait construire une ferme modèle dite « Bellevue » qui va produire des céréales et de la farine, mais aussi du vin et du bois de pin. La ferme élevait aussi des vers à soie et formait des valets de ferme[4],[5]. Il ne subsiste aujourd'hui que le seul moulin de Noès.

Toutes ces activités économiques lui valent des lettres de noblesse en 1773 malgré sa communion protestante. Ses armoiries symbolisent ses domaines de réussite : « D’azur à une fontaine d’argent jaillissante surmontée d’un soleil d’or et accompagnée de deux ancres aussi d’argent » en énonçant la devise : « Soyez utile ».

Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat meurt le . De son épouse Anne Boucherie, il laisse plusieurs enfants, notamment :

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Journal de déportation et discours politiques, André-Daniel Laffon de Ladebat, Ed. Edilivre 2009, (ISBN 978-2-8121-0687-3)
  • Seuls les morts ne reviennent jamais, La guillotine sêche en Guyane française sous le Directoire, Philippe Peyrouton Laffon de Ladebat, Ed. Amalthée 2008, (ISBN 978-2-35027-894-0)

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Éric Saugera, , Cahiers d’histoire, 2002, Revue d’histoire critique, p. 11
  2. Benjamin Abbou- Hexalogic, « Quais de la Garonne, à Bordeaux », sur www.esclavage-memoire.com (consulté le )
  3. L'odyssée de la frégate « Le Sartine »
  4. « Trouver des idées de sorties en ville avec 118712.fr », sur www.118712.fr (consulté le )
  5. « Première ferme expérimentale à Pessac (33) », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  6. Jean-François Boulagnon, « Le jour où le fils d'un négrier bordelais a dénoncé l'esclavage », sur Rue89 Bordeaux, (consulté le )
  7. « André, Daniel Laffon de Ladébat - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  8. « 1 - Les jeunes années - André-Daniel Laffon de Ladebat », sur sites.google.com (consulté le )