Ismaïl Pacha

khédive d'Égypte de 1863 à 1879
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Ismaïl Pacha (arabe : إسماعيل باشا) né le au Caire et mort le à Constantinople, est le wali puis le khédive d'Égypte et du Soudan du au . Il fait ses études à Paris et, une fois au pouvoir, prolonge la politique de modernisation initiée par son grand-père, Méhémet Ali. Un des événements majeurs durant son règne est l'acquisition d'une semi-indépendance par rapport à l'Empire ottoman, qui lui permet d’acquérir le titre de khédive. Le deuxième événement majeur est la construction du canal de Suez de 1859 à 1869, grâce notamment à une levée de fonds effectuée à la Bourse de Paris, à l'initiative de Ferdinand de Lesseps. Ce canal de Suez est inauguré en 1869. Les revenus bénéficient à la compagnie à l'origine de son percement, la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, dont l'Égypte est en partie actionnaire. Mais cette Égypte, criblée de dettes par ses campagnes militaires, et le goût du faste de ses monarches, revend ses parts du canal et cet État tombe sous la dépendance d'institutions financières européennes. Ismaïl Pacha est renversé en 1879, notamment sous l'impulsion de l'Angleterre et de la France, et doit partir en exil.

Ismaïl Pacha
Illustration.
Portrait photographique
(Library of Congress).
Titre
Khédive d’Égypte et du Soudan[N 1]

(16 ans, 5 mois et 8 jours)
Prédécesseur Mohamed Saïd Pacha
Successeur Tawfiq Pacha
Biographie
Dynastie Dynastie de Méhémet Ali
Date de naissance
Lieu de naissance Le Caire, Empire ottoman
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Constantinople, Empire ottoman
Père Ibrahim Pacha
Enfants Tawfiq Pacha
Hussein Kamal Pacha
Fouad Ier

Ismaïl Pacha
Monarques d’Égypte

Biographie

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Fils d'Ibrahim Pacha et petit-fils de Méhémet Ali, Ismaïl étudie à Paris, notamment à l'École d'état-major.

Pendant le règne d'Abbas, il est le chef de l'opposition mais il adopte une position modérée sous le règne de son oncle Saïd Pacha qui lui donne le commandement de l'armée du Soudan.

Devenu vice-roi d'Égypte — il prend le titre de khédive en 1867 — il s'émancipe progressivement de la tutelle de l'empire ottoman et entreprend une politique de conquêtes. Il annexe le Darfour (1867) mais est battu par l'Abyssinie (1874).

En 1869, il reçoit l'Impératrice Eugénie de Montijo pour l'inauguration du canal de Suez, construit depuis 1859 par Compagnie universelle du canal maritime de Suez, côtée à la bourse de Paris. À la fin des travaux, l'Égypte, à hauteur de 44 % de sa valeur, et 21 000 Français, à hauteur de 56 %, en sont conjointement propriétaires. Parmi les festivités mondaines de l'inauguration, les nombreux invités européens sont guidés sur les sites archéologiques par Auguste Mariette, directeur du Service de conservation des antiquités de l'Égypte et du musée de Boulaq.

Au cours de son règne, il continue l'effort de modernisation du Caire initié par son grand-père. S'inspirant notamment de Paris, Ismaïl a comme objectif une ville aux larges avenues. Cependant, à cause de contraintes budgétaires, seule une partie des projets qu'il lance aboutit, dans ce qui constitue aujourd'hui le quartier d'affaires du Caire[1]. Ismaïl tente également de moderniser la ville en établissant un ministère des Travaux publics et en assurant l'approvisionnement en gaz naturel et l'éclairage de la ville. Il est également à l'origine de la création d'un théâtre et d'un opéra[2],[3] et le commandeur de l’opéra Aida de Verdi.

Modernisateur de son pays, il a aussi le goût du faste[4], possède des hôtels particuliers dans plusieurs capitales européennes, et entretient de nombreuses concubines[5]. En 1867 il invite ainsi pour les fêtes d'inauguration du canal une jeune parisienne, Clémentine Casajeus, dont il sera le père biologique présumé de la fille, la future artiste-peintre Mathilde Delattre[6]; il a de nombreuses liaisons, dont la cantatrice française Hortense Schneider[4]. Lors de son départ en exil, chacun de ses deux yachts hébergera une quarantaine de concubines[5].

Le coût de ses campagnes militaires entraîne la ruine du trésor égyptien et l'insolvabilité du pays : il doit vendre ses parts du canal de Suez au Royaume-Uni (1875). Il doit même accepter que son pays passe sous concordat européen, que le ministre des finances soit un anglais M. Rivers Wilson et que le ministre des Travaux publics soit un français M. de Blignières. Ne supportant pas longtemps cette subordination, Ismaïl Pacha renvoie les deux plénipotentiaires. L'Angleterre et la France, aidées par le sultan Abd-ul-Hamid, le déposent le 26 juin 1879 en faveur de son fils Tawfiq Pacha[7].

Il part en exil en Italie puis en Turquie et meurt à Constantinople.

Il fut membre de la franc-maçonnerie[8] et fonde la Société de géographie d'Égypte en 1875[9].

Parmi ses nombreux fils, deux autres dirigèrent le pays, sous les noms de Hussein Kamal Pacha (1914-1917) et Fouad Ier (sultan de 1917 à 1922, puis roi jusqu'en 1936), et une de ses petites-filles, Kadria Hussein, fut une femme de lettres, une artiste peintre (une pionnière) et une féministe[10].

Décorations étrangères

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Wali d'Égypte jusqu'au .

Références

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  1. Raymond 2000, p. 313-4.
  2. Raymond 2000, p. 311-3.
  3. Abu-Lughod 1965, p. 436-44.
  4. a et b Robert Solé, Ismaïl Pacha: khédive d'Egypte, Perrin, (ISBN 978-2-262-09390-7)
  5. a et b Caroline Kurhan, Ismaïl pacha: un khédive en exil 1879-1895, Maisonneuve & Larose nouvelles éditions-Hémisphères éditions, (ISBN 978-2-37701-022-6)
  6. Eric Ledru et Charlotte Girard, Biographie de Mathilde Delattre, article en ligne, 2024
  7. Ch. Dezobri et Th. Bachelet, Dictionnaire général de biographie et d'histoire, Paris, Librairie Ch. Delagrave, , p. 3074 Ismaïl Pacha (supplément)
  8. propos recueillis par Christian Makarian et, « Les francs-maçons en terres d'islam », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Donald Malcolm Reid, « The Egyptian Geographical Society: From Foreign Laymen's Society to Indigenous Professional Association », Poetics Today, vol. 14, no 3,‎ , p. 540 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Sultan Sooud al Qassemi, « Kadria Hussein, princesse d'Égypte et peintre oubliée », sur The Markaz Review,

Articles connexes

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Liens externes

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