Irma Sztáray de Sztára et Nagymihály

comtesse hongroise

La comtesse Irma Sztáray de Sztára et Nagymihály ( - ) a été la dame de compagnie de l'impératrice Élisabeth d'Autriche. La comtesse était la seule dame de compagnie de la souveraine quand celle-ci a été assassinée à Genève le [1].

Irma Sztáray de Sztára et Nagymihály
Description de l'image Countess Irma Sztáray in Hungarian costume.jpg.
Biographie
Naissance
Staré, Royaume de Hongrie (actuelle Slovaquie)
Décès (à 77 ans)
Sobrance, Royaume de Hongrie (actuelle Slovaquie)
Religion Christianisme

Biographie

modifier

Irma Sztaray est l'un des sept enfants du comte Victor (1823+1879) et de la comtesse née Marie Török Szendrö (1835+1916). Son grand-père avait accompagné l'archiduchesse Marie-Antoinette à Versailles et avait du la quitter pour retourner en Hongrie quand éclata la Révolution Française.

Toujours célibataire à l'âge de trente ans, elle succéda à la dame d'honneur préférée de l'impératrice, Marie Festetics de Tolna, dont la santé et l'âge ne permettait plus de suivre l'impératrice dans ses pérégrinations et ses marches rapides. En effet, détestant la cour de Vienne et la noblesse allemande et tchèque, l'impératrice ne s'entourait plus que de Hongrois et se tenait éloignée de la cour, ne résidait qu'en Hongrie et voyageait aux quatre coins de l'Europe. A peine ne rejoignait-elle que rarement sa famille dans la résidence d'été d'Ischl où, 45 ans plus tôt, l'empereur l'avait demandée en mariage. C'est ainsi que l'impératrice, sous le titre de comtesse de Hohenhembs, accompagnée de sa dame d'honneur - avec laquelle elle ne s'exprime qu'en Hongrois - et d'un entourage réduit, débarqua à Genève le 9 septembre 1898 et se rendit à l'Hôtel Beau-Rivage où avait été préparée sa suite.

Profondément marquée par la mort tragique de son fils, ayant marié ses filles - notamment la plus jeune et sa préférée - la souveraine, autrefois réputée pour sa beauté, portant toujours le deuil, voyageait incognito, sans escorte, dissimulant son visage derrière un large éventail, fuyant les journalistes et les curieux mais aussi les policiers chargés par l'empereur toujours bienveillant de veiller discrètement sur sa sécurité. L'impératrice avait demandé à l'empereur de le rejoindre mais celui-ci accaparé par ses devoirs et notamment la préparation du jubilé d'or de son règne dont les festivités devaient se dérouler à la mi-septembre, avait décliné l'invitation.

Le décès tragique de son cousin, le roi Louis II de Bavière, retrouvé noyé dans le Lac de Starnberg quelques jours après sa destitution douze années auparavant. Celle non moins tragique mais héroïque de sa plus jeune soeur lors de l'incendie du Bazar de la Charité à Paris l'année précédente lui avait fait prédire :" nous mourrons tous de mort violente".

De Genève, la "comtesse de Hohenhembs" devait se rendre au Château de Pregny chez la baronne de Rotschild. Le baronne avait proposé son yacht personnel mais, soucieuse de son anonymat, l'impératrice avait décliné l'offre.

Le 10 septembre en début d'après-midi, devant prendre le bateau de ligne Le Genève qui devait les ramener à Territet, la comtesse Sztaray suivait de près l'impératrice qui, toujours peu ponctuelle, marchait de son pas rapide sur le quai du Mont-Blanc quand un jeune homme venant en sens inverse bouscula la souveraine et lui donna un coup. D'après le témoignage de la comtesse, l'impératrice crut que l'homme voulait lui voler sa montre et continua sa marche, monta sur le bateau qui largua les amarres. Soudain l'impératrice s'évanouit. Dévoilant l'identité de la voyageuse, la comtesse demanda du secours. On se permit de dégrafer le corsage de la souveraine pour s'apercevoir qu'elle avait été frappée par un objet contondant très fin déclenchant néanmoins une hémorragie. Le bateau fit demi-tour mais accosta trop tard au quai du Mont-Blanc : l'impératrice était morte.

La dépouille de l'impératrice fut transportée à l'Hôtel Beau-Rivage puis rapatriée à Vienne.

Le 17 septembre, la comtesse reçut des mains de l'empereur l'ordre d'Élisabeth. Le souverain lui offrit également la robe que l'impératrice portait lors de sa mort.

En 1909, la comtesse Sztaray écrivit ses mémoires. Ayant survécu à la chute de la monarchie, elle mourut au début de la seconde guerre mondiale.

Filmographie

modifier

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Irma Sztaray, Mes années avec Sissi. Traduit par Michèle Valencia. Petite Bibliothèque Payot, 2008.

Références

modifier
  1. (en) « Irma Sztáray, Slovak countess, the last Lady-in-waiting of the Austro-Hungarian Empress Elisabeth », sur SBS,
  2. (de) « Sisi & Ich », sur DCM Stories (consulté le )