Institut polaire français Paul-Émile-Victor
L’Institut polaire français Paul-Émile-Victor (IPEV) est un organisme public chargé de la mise en œuvre de la recherche française dans les régions polaires. Il poursuit la mission lancée en 1947 par Paul-Émile Victor avec les Expéditions polaires françaises.
Fondation |
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Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Soutien à la recherche polaire |
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Coordonnées |
Direction |
Yan Ropert-Coudert |
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Affiliation | |
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SIREN | |
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OpenCorporates |
Depuis son siège à Brest, les équipes de l’Institut polaire, une quarantaine de personnes permanentes accompagnées chaque année par plus d'une centaine de personnes recrutées pour les campagnes d'été et les hivernages, gèrent les moyens nécessaires au déploiement des projets scientifiques sur les terrains polaires, principalement dans les six stations scientifiques françaises déployées dans ces régions :
- En Arctique, la station franco-allemande[1] AWIPEV à Ny-Ålesund, sur l'île du Spitzberg, incluant le bâtiment Charles Rabot et la station Jean Corbel,
- En Antarctique, la station Dumont-d'Urville sur l'île des Pétrels, en terre Adélie, et la station Concordia sur le plateau Antarctique, dont la responsabilité est partagée avec l'Italie.
- Dans les îles Subantarctiques, dans les îles Kerguelen, Crozet, Amsterdam et St Paul
Pour assurer la logistique française en Antarctique, l'Institut polaire français utilisait le navire polaire l’Astrolabe, le 1er du nom. Aujourd'hui, en partenariat avec les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) et la Marine nationale[2], l'Institut polaire français dessert l'Antarctique grâce à l'Astrolabe, le 2e du nom, depuis 2017. Enfin pour assurer le transport de personnels ainsi que le transport de fret sur les îles australes, l'Institut polaire français s'appuie sur les TAAF et leur navire océanographique Marion Dufresne 2, utilisé 120 jours dans l'année pour ravitailler les districts subantarctiques[3] et utilisé par l'Ifremer le reste de l'année.
Historique
modifierL'Institut français pour la recherche et la technologie polaires (IFRTP), a été créé en [4]. Il est le résultat de la fusion des Expéditions polaires françaises-Missions Paul-Émile Victor (EPF), fondées en 1947, et de la Mission de recherche des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), un territoire d'outre-mer français. En , il a été prorogé pour une durée de 12 ans sous le nom d'« Institut polaire français Paul-Émile Victor » (IPEV)[5].
Directeurs
modifier- 1997-2010 : Gérard Jugie, Directeur de Recherche émérite au CNRS[6]
- 2010-2018 : Yves Frenot, Directeur de Recherche au CNRS[7]
- 2018-2022 : Jérôme Chappellaz, Directeur de Recherche au CNRS[8]
- Depuis le 25 juin 2022 : Yan Ropert-Coudert, Directeur de Recherche CNRS[9]
Structure et mission
modifierL’Institut polaire français est un groupement d’intérêt public (GIP) dont les membres sont les principaux acteurs de la recherche scientifique française dans les régions polaires :
- le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui fournit l'essentiel du budget,
- le ministère des Affaires étrangères,
- le CNRS - avec mise à disposition du personnel,
- l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer),
- les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF),
- Météo-France,
- le Centre national d'études spatiales (CNES).
L'Institut met en œuvre des projets de recherche scientifique dans les régions polaires des deux hémisphères. L'Institut polaire français n'est pas un organisme de recherche mais une agence offrant des moyens pour servir de soutien aux scientifiques français essentiellement (CNRS, universités, etc.) désireux de mener des recherches scientifiques en milieu polaire.
Les missions de l'Institut pour assurer la recherche polaire sont multiples :
- Recruter le personnel nécessaire au maintien des stations et à la continuité des études scientifiques pendant l’hiver austral
- Acheminer fret et personnel entre la métropole et leurs lieux de destination
- Assurer l’entretien de stations de recherche
- Développer de nouvelles technologies pour la logistique et les infrastructures polaires
- Organiser et planifier les chantiers techniques et les projets scientifiques
- Diffuser l’information scientifique relative aux milieux polaires
- Sélectionner des projets scientifiques grâce à un comité d’experts, les financer pour la partie opérationnelle de terrain et organiser les expéditions
- Assurer la formation et la sécurité de tous
- Fournir le matériel adéquat pour la vie dans les milieux polaires
- L’Institut polaire français participe à la concertation scientifique, logistique et environnementale à l’échelle internationale et représente souvent la France à cette fin.
L'Institut polaire français assure donc la gestion de six stations et d'un navire polaire. De plus, coopérant étroitement avec diverses instances internationales (SCAR, IASC, COMNAP, etc.) et aussi nationales (allemande AWI, italienne PNRA, etc.), l'Institut polaire favorise l'échange de connaissances entre chercheurs du monde entier pour tout de qui relève des questions concernant l'ensemble de la planète.
C'est d'ailleurs à la faveur d'une coopération internationale que le projet de construction d'une station implantée à l'intérieur des terres continentales a pu se concrétiser par l'ouverture de la station franco-italienne Concordia.
Il existe deux catégories principales pour la durée des missions :
- les hivernants partent en mission pour des durées de 12 à 14 mois, sans possibilité de retour pendant l'hiver pour les stations antarctiques,
- les campagnards d'été partent en mission pour une durée de quelques mois durant la période estivale.
Sur les différentes stations, un grand nombre de corps de métiers et de statuts sont présents. Ce personnel est chargé à chaque campagne des missions qui assurent le suivi des projets scientifiques (maintenance des appareils, recueil des données) en lien avec les laboratoires commanditaires implantés en métropole.
La recherche scientifique au pôles et dans les régions sub-polaires.
modifierLeur influence sur le climat et les courants océaniques, leur isolement géographique et la présence des pôles magnétiques font de ces milieux des incontournables de la recherche d’aujourd’hui. Abritant les seules calottes glaciaires terrestres, ils jouent un rôle majeur dans l’évolution du niveau des mers. Ils abritent une faune et une flore unique, impliquant de forts enjeux sur la biodiversité et l’adaptabilité des espèces dans un contexte de changement global. Enfin, les populations autochtones de l’Arctique ont une histoire depuis longtemps étudiée par les chercheurs, aujourd'hui affectée par les changements climatiques.
À la suite d'un appel à projets lancé avant chaque campagne auprès des chercheurs issus d’organismes de recherche publics, l’Institut polaire sollicite les avis et recommandations d’un comité international et indépendant d’experts scientifiques : le conseil des programmes scientifiques et technologies polaires, chargé d’évaluer l’intérêt scientifique des projets reçus. Les projets, qui peuvent être pluriannuels, sont également évalués sur leur adéquation avec les moyens que l’Institut peut mettre en œuvre sur le terrain.
Les thématiques de recherche mises en œuvre
modifierUn grand nombre de projets scientifiques sont déployés sur le terrain polaire chaque année. Les thèmes principaux sont :
- Glaciologie
- Chimie et dynamique de l’atmosphère, la chimie de l’ozone
- Physique du globe, géodynamique et géologie
- Astronomie
- Répartition de la faune, de la flore et évolution de la biodiversité
- Stratégies de survie et d’adaptation des espèces aux conditions extrêmes
- Réponse des organismes vivants aux changements climatiques et aux activités humaines
- Biologie humaine et adaptation aux conditions d’hivernage
- Sciences humaines et sociales relatives aux populations de l’Arctique
Stations scientifiques
modifierL'Institut polaire français gèrent les stations françaises en Arctique et en Antarctique afin que les chercheurs puissent assurer leurs missions de recherche :
- la station franco-allemande[1] AWIPEV à Ny-Ålesund, sur l'île du Spitzberg, incluant le bâtiment Charles Rabot et la station Jean Corbel,
- la station Dumont-d'Urville sur l'île des Pétrels, en Terre Adélie,
- la station Concordia sur le plateau Antarctique, dont la responsabilité est partagée avec l'Italie avec notamment le projet Ice Memory.
Les stations dans les îles Subantarctiques sont gérées logistiquement par les TAAF[10], basées à Saint-Pierre de la Réunion. Les bases des îles Subantarctiques sont les suivantes :
- la base à Port-aux-Français dans les îles Kerguelen, au sud de l'océan Indien,
- la base Alfred-Faure dans les îles Crozet, au sud de l'océan Indien,
- la base Martin-de-Viviès sur l'île d'Amsterdam, au sud de l'océan Indien,
Bateaux
modifierL'Institut polaire utilise des navires pour desservir les stations :
- le Marion Dufresne pour les missions sur les îles subantarctiques (affrété par les TAAF)[3]
- l'Astrolabe, 2e du nom, pour desservir la station Dumont-d'Urville en Antarctique.
Notes et références
modifier- IPEV - Les bases arctiques françaises
- « L'Astrolabe », sur Terres australes et antarctiques françaises (consulté le )
- « Ravitaillement des îles Australes - administration des TAAF », sur Terres australes et antarctiques françaises (consulté le )
- Arrêté du 13 janvier 1992 portant approbation d'une convention constitutive de groupement d'intérêt public (lire en ligne)
- « Journal officiel, p. 1059 », sur Legifrance.gouv.fr, (consulté le )
- « Vingt ans que le QG des pôles est à Brest ! », sur espace-sciences.org, (consulté le )
- « Yves Frenot Des mers australes à la rade de Brest », sur lesechos.fr, (consulté le )
- « Nomination de M. Jérôme Chappellaz à la direction de l’IPEV », sur ipev.fr, (consulté le )
- « Yan Ropert-Coudert – cebc UMR 7372 » (consulté le )
- « Les îles Australes - administration des TAAF », sur Terres australes et antarctiques françaises (consulté le )
Bibliographie
modifier- Dominique Le Brun, Les Pôles. Une aventure française, Tallandier, 2020.
- Clémence Guetté, « Recherche française en Antarctique, une ambition négligée », Le Monde diplomatique, Paris, no 848, , p. 4-5 (lire en ligne)
- Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, La recherche française en milieu polaire : revenir dans la cour des grands (rapport d’information), Sénat, (lire en ligne)
Liens internes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux organisations :