Indriya
Indriya (pāli ; sanskrit, devanāgarī: इन्द्रिय ; japonais : kon) signifie « faculté »[1]. Dans le bouddhisme, les abhidhamma recensent vingt-deux facultés, qui désignent tant les facultés physiques que mentales. Dans l'hindouisme, certaines écoles de philosophie indienne āstika dénombrent dix facultés liées à la perception et à l'action, qui dans la philosophie samkhya font partie des vingt-cinq principes essentiels (tattva).
Dans l'hindouisme
modifierSāṃkhya
modifierDans la doctrine du Sāṃkhya de Kapila, on dénombre onze facultés de perception (indriya) exposées dans la Sāṃkhya Kārikā[2] composé par Īśvarakṛṣṇa[3]. Ceux-ci se divisent en deux groupes dont l'un est composé de cinq jñānendriya ou buddhīndriya et l'autre de cinq karmendriya. Ces dix indriya auquel est adjoint manas font partie des vingt-cinq principes (tattva) qui sous-tendent le système philosophique du Sāṃkhya. Ces dix indriya[4] sont aussi appelés organes externes[5].
Shivaïsme du Cachemire
modifierDans le Shivaïsme du Cachemire qui est une école philosophique du Shivaïsme, on dénombre trente-six tattva dans lequel sont compris les dix indriya du Sāṃkhya.
Dans le bouddhisme
modifierDans le bouddhisme, on dénombre les vingt-deux facultés suivantes :
- Six « facultés des sens » ou « six bases » (āyatana) ; ces six facultés sont une capacité de percevoir, mais elles sont distinctes des organes sensoriels (ces facultés sont incluses dans les dix-huit « éléments » , dhātu) :
- Faculté oculaire ;
- Faculté auriculaire ;
- Faculté nasale ;
- Faculté linguale ;
- Faculté tactile ;
- Faculté mentale ;
- Faculté vitale, sanskrit : jīvitendriya ;
- Deux facultés sexuelles qui distinguent les sexes, sont liées à la jouissance :
- Faculté féminine, sanskrit : strīndriya ;
- Faculté masculine, sanskrit : puruṣendriya ;
- Cinq facultés associées à l'épreuve des actes, aux cinq sensations (vedanā) :
- Faculté de plaisir ;
- Faculté de douleur ;
- Faculté de satisfaction ;
- Faculté d'insatisfaction ;
- Faculté d'indifférence ;
- Cinq facultés associées aux vertus « mondaines » :
- Faculté de foi, ou conviction, sanskrit : śraddhendriya ;
- Faculté de vigueur, sanskrit : vīrindriya ;
- Faculté d'attention, ou de vigilance, sanskrit : smrtīndriya ;
- Faculté de concentration, sanskrit : samādhīndriya ;
- Faculté de sagesse, sanskrit : prajñendriya ;
- Trois facultés pures, associées aux vertus « supramondaines » :
- Faculté d'accès à la connaissance, ou faculté de connaître ce qui n'est pas encore connu, sanskrit : anājñātamājñāsyāmīndriya ;
- Faculté de la connaissance supramondaine, ou faculté de connaître l'Ultime, sanskrit : ājñendriya ;
- Faculté de certitude d'avoir tout connu, ou faculté de connaisseur de l'Ultime, sanskrit : ajñātāvīndriya.
Notes et références
modifier- The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
- (en) The Sánkhya káriká, or Memorial verses on the Sánkhya philosophy. Ishvara Krisna, Gaudapada, traduction et préface de Henry Thomas Colebrooke. Université d'Oxford, 1837
- A history of Indian philosophy. Surendranath Dasgupta,vol.1, p.212
- Manas étant considéré à la fois comme un organe externe et interne
- Indian Psychology Perception. Jadunath Sinha. Éd. READ BOOKS, 2007, page 4. (ISBN 9781406712261)
Source
modifierPour la section consacrée aux indriya liés à la philosophie bouddhique se rapporter au: Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme [détail des éditions]
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Voir aussi : six sens, ṣaḍāyatana.
- Buddhaghosa, Visuddhimagga